Retour de Konoha

La paix relative au sein de la forêt de résineux juchés sur les monts menant à Kuo fut brisée dans une succession de détonations hautes en couleurs et en déflagrations sonores, envahissant les sens de la shinobi. Elle fit du mieux qu'elle pu afin de préserver dans un semblant de champ de vision la silhouette de l'honnit qui avait proféré cet acte tout en gardant un œil sur son précieux chargement.

L'entreprise était vouée à l'échec à peine l'avait-elle cru possible. Au milieu des flammes et fumerolles dansantes, elle fut frappé de deux faits. Le premier était que les détonations n'avaient étés que peu destructrice et qu'en aucun cas elles auraient pu être considérées comme un danger pour les Miwaku aussi bien que pour elle-même.

Le second fait était que ce Yin avait échappé à son attention. Son coeur manqua un battement et ses iris s’écarquillèrent de rage et afin de capter la moindre source de lumière environnante. Elle se campa sur ses pieds, tel un coureur de haut niveau et exécuta une série de mûdras dans la direction supposément prise par l'ennemi.



Amorça t-elle alors que son châkra virevoltait autour de ses pieds, ainsi invoqué, nouant sa propre énergie interne à celle du vent.

Mais l'Okasan stoppa nette toute velléité de poursuite et le courant tournoyant se dissipa aussi tôt qu'il n'était apparut. Elle tourna un visage des plus tristes vers Chihiro, avisant la vieille femme, toujours aussi consciente qu'elle assistait là aux derniers instants de cette personne admirable qu'elle n'avait que trop peu connu.

Elle acquiesça sans mot dire, ce dernier point lui paraissant futile. Puis elle avisa Asae d'un regard et lui sourit chaleureusement comme si le danger n'avait jamais été là et que la jeune Miwaku était en sécurité. Ils avancèrent ainsi sur une faible distance quand un bruissement au cœur des arbres se fit entendre. Un frisson parcouru Misao instantanément, son Ninjato n'étant toujours pas rengainé, elle l'arma et ajouta à la réponse défensive un kunai qu'elle tint dans sa seconde main, prête à le lancer sur le masqué s'il osait repointer le bout de son faciès.

Mais ce fut le joli minois de Masako qui se présenta à sa place, chutant gracieusement sur le sommet de la calèche, sa voix pleine de défi et de douceur mêlés. à sa vue, la jeune Hattori décontracta ses muscles et manqua de chanceler sous l'évacuation de toute la pression accumulée de ces derniers temps. Elle était si heureuse de voir le visage d'une alliée, et plus particulièrement celui de la servante de Shizuka, qu'elle prit le sourire et le salue de cette dernière pour une vraie marque fraternelle.

Misao rengaina ses armes et vint se mettre à la hauteur de la calèche, radieuse. Elle aimait beaucoup Masako, dans un premier temps par rapport au soutient qu'elle apportait à sa très cher amie et dans un second car elle était l'une des plus belle perle du clan selon les critères hasardeux et majoritairement martiaux de la jeune bretteuse. C'était une Hattori d'une branche particulièrement fameuse et cela se voyait sur les magnifiques traits de son visage. Elle lui enviait parfois cette féminité qu'elle parvenait à préserver malgré son statu de kunoichi, mais cela n'était qu'une petite pointe de jalousie noyée dans un immense lac de bienveillance à son égard.



Ce sur quoi elle clotura ses salutations à cette sœur :



Enfin, elle tourna son attention vers une autre perle de ce carrosse, mille fois plus chatoyante, mais paradoxalement plus en retrait. Le mutisme de Asae l'inquiétait quelque peu.

La vieille femme restait discrète. Les problèmes semblaient devenir de plus en plus nombreux. L'histoire semblait se répéter. Sous peu, Kumo allait se devoir d'agir. Le village serait de nouveau déconsidéré. Malheureusement, ce sacrifice était nécessaire pour le bien-être du Yuukan.



Effectivement, Chihiro faiblissait, elle se rabattait à l'intérieur de son "mobilier" de voyage. Il était temps de partir, le silence de Asae était-il un signe de peur ? La vieille femme ne savait que penser.

La calèche filait bon train, aussi vite qu'il était possible de faire sans qu'un virage traite ne les expédié dans le vide. Masako regardait l'amie de sa maîtresse du coin de l'œil. Quelle hypocrite... Ses traits légendaires ? Elle pensait vraiment l'amadouer avec ce compliment aussi forcé que ridicule. Masako était plus célèbre à Kumo pour ses talents de coiffeuse que d'archère, simplement parce qu'elle se servait infiniment plus souvent des premiers que des seconds. Regardant la kunoichi courir à côté du véhicule elle eut soudain pitié d'elle.



Cette gourde risquait de ne pas faire la différence entre la pitié de Masako et une supposée preuve d'amitié. La plus illustre servante de Kumo regrettait déjà son invitation...

Tétanisée. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire Asae en ces instants effrayants. La nuit s'était pourtant bien passée -malgré les insomnies-, la journée s'annonçait douce et sans histoire... Alors pourquoi cet homme venait-il tout gâcher ? Ce masque, ce rire, ces cris, ces explosions. Asae était restée inerte, statufiée par la peur qui l'avait envahi en un rien de temps. Peut-être lui avait-on parlé, peut-être pas. Les mots n'étaient plus que des sons vagues et grossiers à ses oreilles et ses yeux écarquillés n'avaient guère pu se détacher de ce danger tout de noir vêtu. Son coeur palpitait avec frénésie, ses tympans lancinaient et sa bouche à demi ouverte ne laissait passer qu'un flux très irrégulier d'air chargé d'angoisse. Elle aurait voulu acquiescer à ces propos, petite créature faible et malléable qu'elle était, rejoindre l'avis de cet inconnu pour peu qu'il s'en aille ou abandonne cette agressivité, cette folie mais aucun de ses membres ne voulaient réagir aux appels effrénés de son cerveau. Une explosion résonna, suivie quelques minutes plus tard d'autres, éparses, multiples, terrifiantes. Tel un petit animal pris au piège, Asae sursautait, les bras repliés sur son torse, les mains jointes comme pour supplier inconsciemment la bonté des Dieux. Terreur, horreur. Elle ferma les yeux et fut surprise de la scène qu'elle vit quand elle les rouvrit. L'homme était parti et à la place, une femme se présentait fièrement. Une kumo-juin, apparemment. Une connaissance de Misao ? Pourquoi était-elle ici ? Se doutait-elle d'une pareille attaque.
Toute tremblotante, Asae ne put détendre ses muscles et resta figée encore quelque temps, suivant vaguement la conversation, veillant le retour d'une menace de son petit regard terrorisé. Finalement, ce fut la voix de Misao qui la sortit de sa terreur. Elle s'excusait, elle la rassurait. Sans réussir à lui accorder un regard, ce dernier guettant toujours la place où se tenait cet inconnu masqué comme s'il allait réapparaitre brutalement, elle marmonna quelques mots biscornus sans même être sûr que cela a un sens.


Le voyage allait-il enfin pouvoir reprendre normalement ? Elle l'espérait. Elle l'espérait vraiment.

La vieille femme sentait les vibrations de la calèches gagnaient en intensité. Elle espérait vite arriver, son corps se faisant de plus en plus lourd. Elle attendait le repos. Elle attendait le bien-être. Ses yeux se fermant, elle aimait le silence du calme. Son corps allongé sur le banc face à Asae, elle ne pouvait supporter une nouvelle discussion. Elle était aussi fatiguée que mal au point.

Elle repensait à ces hommes. À la haine. Au mal. Aux gens mauvais. À tout ça. Sayan. Yin. Deux personnes à éliminer. Dangereuses pour Kumo. Il ne fallait pas oublier les noms dangereux. La femme ne cessait de se les répéter pour pouvoir les transmettre à sa suprématie. Plus que quelques heures...

Aucun mot ne put passer la frontière de la compréhension de Misao. Ni l'ironie de Masako, ni l'urgence de Chihiro. La réponse d'Asae l'avait obnubilée. Elle ne remarquait qu'à présent les pupilles atrophiées, fixant un point vide du décors, les membres tremblants, poussant les bras de la jeune Miwaku à se relever tout contre sa poitrine, comme si elle souhaitait se préserver du chaos qui les avait toute environnées peu de temps auparavant. Toute sa concentration fut dédiée à la jeune suivante de l'Ôkasan.

Elle grimpa dans la calèche.

Non pas parce qu'on l'avait invitée à le faire. Non pas pour permettre à l'embarcation sur roues d'augmenter la cadence - Elle était capable d'aller bien plus vite que cette dernière de toute façon - Elle se glissa sans mal aux côtés de la jeune fille sans qu'aucun mot de traverse les limites de ses lèvres. Asae avait son age et s'était révélée plus grande qu'elle même... Mais il s'était installé en Misao un sentiment étrange à son égard, outre l'honneur et le plaisir de pouvoir devenir sa protectrice dédiée à l'avenir, elle se sentait responsable, presque maternelle.

Elle prit silencieusement la jeune Miwaku dans ses bras et vint plaquer son front contre celui d'Asae, obligeant cette dernière à se focaliser sur son propre visage et ses yeux d'ors qui la dardaient avec bienveillance. Lorsqu'elle parla enfin, ses mots étaient plus murmurés que prononcés de vive voix et ce le plus chaleureusement qui soit :