Prendre l'air

Sayuri lâchait un grand sourire suivant d'une caresse sur la tête de l'enfant avant de sortir de la grotte. Le nombre du groupe augmentait à vu d'œil ces temps-ci, ce qui était à la fois une bonne nouvelle et une mauvaise. Le fait de voir la troupe augmenter, signifiait que l'accord qui se faisait entre les deux Kaguya ne tarderaient pas à prendre fin. Du moins, ce n'était pas encore le bon moment, mais Sayuri pourrait bientôt retourner à sa vie de vagabonde et élever Yû loin des siens.

Par où pouvait-elle commencer à surveiller les lieux ? Le champs de riz lui semblait être à la fois une bonne et mauvaise idée. Il y avait trop de monde, il ne fallait pas qu'elle se fasse suivre ou capturer... Elle allait alors se diriger en direction de la petite forêt qui était une véritable mine d'or stratégique ! Après tout, peu de marchand osaient s'aventurer par là-bas, car des pilleurs tentaient souvent des embuscades. L'unique chose qu'il ignorait c'est que les bougres n'attaquaient que très rarement la journée.

Vêtue de sa tunique chinoise et de son long manteau encapuchonné, la fumeuse décidait alors de commencer par la mini forêt. Elle tracerait ensuite sa route dans le périmètre afin de récolter quelques informations. Mais pour l'heure, l'hiver lui donnait l'impression que toute vie hibernait en cet instant calme, ensoleillé et particulièrement humide. Ce n'était pas agréable de marcher dans de la neige fondue, mais la Kaguya fera avec...

Un léger voile électrique parcourait le corps de l'Hattori. Encore une fois, il se trouvait à recommencer de zéro et pourtant il avait l'impression d'atteindre son but ! Il échangeait de temps à autre avec des espions civils pour informer l'acensement de sa tâche auprès de l'empire. Le jeune Miwaku qui l'accompagnait préférait rester en retrait suite aux derniers évènements qui rendait Nori beaucoup plus... bref.

L'homme entrait alors dans une auberge du coin pour échanger une nouvelle fois son rapport. L'individu qu'il attendait se situait à l'intérieur et une fois que les deux hommes finissaient de discuter, il était grand temps de se remettre en route.

L'homme de la foudre réfléchissait longuement en voyageant, quelques passants lui indiquait de temps à autre de fausses pistes, tandis que d'autres ne se privaient pas à balancer sans le moindre scrupule. En même temps, quand une lame vous menace en tant que pauvre paysan, il ne valait mieux pas jouer avec l'humeur des hommes appartenant à l'Empire. Si certains étaient lâches, d'autres le sont beaucoup moins !

Accompagné de son acolyte, l'homme trainait non loin des chams de riz. Une nouvelle hypothèse se faisait:


Des rumeurs circulaient à propos de nombreuses personnalités possédant les cheveux blancs. C'était l'hiver, il faisait froid, mais pas trop non plus. Donc en prévenance de cette période glaciale, les Kaguya ne se seraient pas permis de continuer la marche, si ? A moins d'être complètement inconscient et de vouloir mourir beaucoup plus rapidement.

L'Hattori continuait sa quête désespérément... Comme à son habitude il se contentait de boire une jar de sake durant son trajet depuis l'auberge. Son complice n'était pas d'accord, mais l'homme n'en avait que faire. Bientôt, l'alcoolique passait sur un chemin non loin d'une petite forêt. Cela ne lui traversait absolument pas l'esprit que quelqu'un pouvait y vivre. Bien trop occupé à boire et à se perdre dans ses pensées...

La forêt... Un endroit tantôt agréable à parcourir pour se retrouver au calme et tantôt dangereux pour se faire embusquer par des brutes. Pour le coup, c'était une balade plutôt tranquille que pouvait s'offrir la Kaguya loin des membres du clan. D'un pas léger elle se déplaçait à travers les bois comme si elle lévitait telle une âme vide de sens, mais ce ne fut pas le cas.

Lentement elle s'enfonçait dans cette petit forêt et lentement elle inspirait l'air frais du froid de l'hiver. Une saison que peu de gens appréciait, et pourtant, c'était l'une des saisons que la trentenaire appréciait le plus. Elle se remémorait alors tout les bons moments qu'elle partageait avec les villageois d'antan. Cette maison chaleureuse où elle voyait la petite Yû grandir et vivre dans une famille emplit d'amour. Ces moments au coin du feu, à écouter les nouveautés ou les anciennetés vécus par tout ces gens aujourd'hui morts...




Immédiatement la femme se cachait derrière le tronc d'un arbre observant l'homme possédant une jar à la main.


Il devait certainement s'agir d'un foutu Hattori ! La femme savait qu'au moment de quitter les terres de Kumo, elle et Emi étaient suivit. Comment le savait-elle ? Nombreux étaient les commerçants qui dévoilaient leur petit secret. Qui pouvait bien résister à un joli minois aussi ? Les Kaguya lorsqu'elles le souhaitaient, arrivaient à leur fin en usant de n'importe quel stratagème.

Alors, Sayuri tentait de suivre discrètement les deux hommes. Le second était bien loin du premier, donc si elle souhaitait en capturer cela pouvait se faire sans trop de peine. De plus, l'homme de devant était bien trop distrait... Non ! Il ne fallait pas agir en solitaire lorsque le danger s'apportait de lui-même sur un plateau d'argent.


La Kaguya se cachait très rapidement lorsque celui qui fermait la marche se tournait en sa direction. Son coeur palpitait très rapidement... Comment avait-il su ?! Elle se trouvait à de bons mètres des deux individus ! Était-ce un senseur ? Jetant le plus discrètement possible un coup d'oeil derrière les arbres nus de leur feuillages, le jeune homme faisait mine de rien.


Cela ne rassurait pas du tout la belle Kaguya. Reculant à pas lent en fixant les deux hommes, elle ne faisait plus attention au reste. Lorsqu'elle se retournait, elle faisait face à de drôles de gugus. Et merde... Les ennuis venaient les uns après les autres apparemment.

Quel sketch ! Le Miwaku qui devait être bien plus en forme que l'Hattori de part son âge, trainait de plus bel...


Le pauvre jeune homme ne s'attendait sans doute pas de quel manière Nori comptait lui apprendre la vie, mais cela restait un détail de rien du tout pour le moment. Le bougre continuait à picoler en marchand, jar ficeler à son poignet. Cela ressemblait d'avantage à une promenade, qu'à une chasse aux Kaguya.

Son accompagnant se posait d'avantage de questions concernant les attentions du beau mâle appartenant au clan supérieur, mais celui-ci n'en avait que faire et faisait comme bon lui semblait. La vie lui paraissait bien mieux loin des murs de Kumo, il n'était plus sous l'emprise de cette vulgaire catin encapuchonnée ! Peut-être que s'il continuait à se tenir à l'écart, il pouvait rester définitivement lui même ?

Mais quelque chose ou plutôt quelqu'un interpellait l'homme de la foudre. Ou du moins, le Miwaku se tournait en entendant du son...


Le jeune homme se contentait de pointer dans la direction où il entendait du bruit. La forêt était bien agitée selon lui, et il entendait des voix très éloignées.


Une femme en détresse... Cacher en plein forêt... Avec les effets de l'alcool, Nori ne percutait pas en se disant que cela pouvait être l'une des femmes qu'il recherchait et continuer de tracer son chemin.

Les hommes ricanaient en écoutant la femme qui espérait pouvoir négocier avec eux... Mais apparemment, ils avaient bien d'autres plans la concernant. Il était bien trop risquer d'user de son chakra maintenant avec les Kumojins non loin pour faire face au problème le plus pressant.


Un autre riait en se demandant combien ils pourraient en tirer en revendant la pauvre Sayuri à l'empire. Ces hommes la dégoutait, mais pour le moment elle n'avait d'autre choix que de faire profil bas.


Il n'eut le temps de finir sa phrase qu'une lance se planta en plein dans son crâne...


Lorsqu'il retombait à terre, seul les yeux jaunes et la chevelure noire retenait l'attention de la femme... Elle ne savait pas si elle préférait pas la situation d'avant tout compte fait ! Puis, elle remarquait qu'une flèche se plantait entre les yeux du second qui suivait l'homme à la très forte senteur d'alcool... Prêt à abattre son kunai pour lui enlever la vie. Le jeune homme qui l'avait surpris tout à l'heure ne se montrait pas, c'était certainement lui qui couvrait l'Hattori à distance, mais impossible de le repérer...

Puis, il plaçait sa lance en arrière prêt à bondir sur la jeune femme. Nori n'était pas du genre à faire dans la dentelle et encore moins à prendre les autres en pitié.






Son corps était légèrement recouvert de voile. Il se préparait à foncer pour se battre au corps à corps ne laissant aucun échappatoire à la jeune femme. Le Miwaku qui accompagnait l'Hattori n'avait pas le droit d'intervenir à condition que l'homme de la foudre l'y autorise !

Sayuri se hâtait de se décomposer en plusieurs feuilles de papier pour esquiver la brute qui tentait son coup. Raté pour lui sur ce coup, mais c'était sans parler de son acolyte qui ne manquait pas de percer l'une des feuilles grâce à ses flèches. Heureusement pour elle, ca comptait comme une légère égratignure...


Elle esquivait un nouveau coup de lance... Décidemment cet homme ne semblait rien vouloir entendre et tenter de discuter ne suffisait pas ! La Kaguya se protégeait des flèches en se cachant d'arbre en arbre sous forme de papier en plus de devoir riposter au corps à corps...


Le fou à la senteur d'alcool hurlait sur son acolyte lui demandant de retenir ses flèches... N'y avait-il pas un petit air de ressemblance à l'une des connaissances de la Kaguya ? Pour le moment, elle n'avait pas le temps d'y penser... Elle se débattait du mieux qu'elle pouvait, mais elle n'arrivait pas à suivre le rythme de l'homme de foudre.

La voilà en mauvaise posture... Un genou à terre, elle parait un coup en mettant ses deux mains au dessus de sa tête tendant son arme de papier du mieux qu'elle puisse...


La trentenaire pensait à l'adorable fillette à ce moment là... Et s'il y en avait.. d'autres ?! Alors, ce n'était qu'une question de temps avant que le camp ne soit trouvé ! Alors qu'elle usait toute sa hargne pour décoller d'un millimètre son genou du sol, l'homme en face d'elle se mit à rire avant de lui décrocher un coup de Tai d'un très bon niveau dans les côtes. Malgré son corps de papier, elle recevait le coup de son plein gré exprès. Elle venait d'avoir une idée en tête même si elle se retrouvait à quelques mètres, éjectée par le coup de pied de l'alcoolique.


Sayuri se redressait tant bien que mal, sa lance en main. Le sadisme du regard de son adversaire montrait sa détermination à attenter à sa vie. Il était hors de question de mourir ici et aussi bêtement !

L’arrogance. Si je devais citer un adjectif pour caractériser l’Hattori, c’est bien ce qu’il ressortait de ces mois passés avec lui. Quoi que vous puissiez faire, dire ou élucider, ce shinobi de la foudre ne cessait d’être hautain et bien trop sûr de lui. Sa puissance n’était plus à prouver, mais il ne savait faire preuve d’aucune empathie et chaque échec ne faisait que le faire râler encore plus. Comme si cela ne suffisait pas, sa consommation d’alcool augmentait à mesure que les jours passaient. Son comportement changeait et cela devait certainement avoir un rapport avec sa « liberté ». Une question à laquelle il s’est toujours refusé de répondre. Néanmoins, son extrême détermination faisait de lui un grand homme. Sans ne jamais rien lâcher, nous avons su continuer. Notre enquête nous a amené ici, dans les champs de riz. Face à nous, l’une des Kaguya tant recherché.

Ce qui me frappait au premier regard, c’était ses cheveux et sa peau blanchâtres. Ces aspects physiques ne trompaient pas sur son appartenance au clan Kaguya. Nous étions proche de la confrontation. Un combat inévitable et une incapacité à raisonner l’homme du clan Hattori. Était-ce réellement la solution ? Ne pouvions-nous pas la capturer et l’interroger sur nos terres ? Cela nous éviterais certainement des mois de recherche en plus. Il n’en était rien, aussitôt avait-il bondit sur la Kaguya que je dégainais mon arc pour envoyer un assaut salvateur et ainsi couvrir les arrières de mon chef. Tout à coup, acculé face à nos attaques, la shinobi aux cheveux blancs s’envolait sous de fine feuille de papier. J’étais stupéfait par une telle prouesse.



M’exclamais-je en regarde ma flèche se loger dans l’une de ces feuilles.

Puis le combat continuait, mais mes flèches n’étaient plus d’aucune utilité. l'Hattori prenait le dessus et il m’ordonnait de stopper mes attaques. C’est avec une grande frustration que je m’exécutais, gardant cette distance de sécurité dont je disposais déjà pour utiliser mon arc.

Genoux à terre, la femme à la peau blanche n’abandonnait pas et défiait le terrible Nori. Dans l’ombre, je restais prêt à intervenir par le son ou l’art du Kyujutsu.

Lançait-il d'une voix plus que méprisante et très hautaine. Il s'avançait à pas lent aimant faire languir ses proies avant de les achevées. Nori se permettait de jouer en prenant son temps pour satisfaire ses envies de massacre envers cette Kaguya qui ne méritait que ça.


Depuis tout à l'heure la jeune femme ne bougeait pas de place et restait en position de garde avec sa lance de papier. L'homme de la foudre, sous les effets de l'alcool, pressait son pas lent en pas de course tant il était impatient d'achever sa victime. Alors qu'il bondissait prêt à asséner un coup violent, la femme arrivait à le repousser avec ses feuilles de papier en prenant la fuite hors de la forêt par la même occasion...



Nori venait d'être repousser à une bonne dizaine de maitre et se rattrapait in extremis en faisant une roulade arrière pour se tenir à nouveau debout sur ses deux jambes !

En effectuant un mudra alors que la distance entre elle et l'Hattori se raccourcissait, la femme prenait l'homme par surprise et l'éjecta loin d'elle ! Elle n'attendait pas son reste pour sortir de la forêt sous forme de papier pour tenter de fuir loin des deux individus... Du moins, c'était le nombre auxquels elle pensait avoir à faire ici et maintenant !


Elle sortait de la forêt tentant courir malgré la douleur du coup de pied qu'elle recevait plus tôt en plus de la flèche qui l'avait effleuré...


S'efforçait-elle à se dire à elle même ! Elle savait clairement quand deux contre un, en plus d'un utilisateur du Tai elle ne faisait absolument pas le poids. Elle priait intérieurement pour que quelqu'un puisse venir l'aider... N'importe qui... La belle Kaguya gardait sa lance en papier dans sa main en se tenant sur le côté avec son autre main... La situation la dépassait grandement !

Je n’arrivais pas à croire que cette femme puisse s’en sortir aussi facilement. Sa capacité spéciale avait eu raison de l’homme de la Foudre et il n’y avait rien de pire pour lui. Sa haine viscéral pour son clan ne fera que s’accroître. La chasse n’était pas terminée.

Aussitôt l’ordre reçu, je produis une longue l’âme électrique que je balançai à toute vitesse dans sa direction. Une attaque rapide qui n’avait pas but à faire mouche, mais bien à l’atteindre pour la ralentir. D’où nous étions, il était impossible de savoir si cette attaque avait eu l’effet escompté. Ce que n’avait pas prévu la Kaguya, c’est que je puisse réagir rapidement, à la moindre seconde, dès que Nori m’en donnerait l’ordre. Dans le même temps, je m’élançais vers la forêts, mon arc à la main. Si j’avais pu suivre les feuilles de papier pendant quelques secondes, elles s’étaient rapidement dispersées dans l’immense forêt qui se trouvait à côté de nous. Sans réfléchir, je continuais à m’enfoncer dans cette dernière, espérant que Nori ne reste pas planté où il se trouvait à desaouler.

Freinant le pas instantanément, je m’arrêtais pour faire un topo de la situation. Je n’étais clairement plus en position de force, du moins… c’est ce qu’elle pourrait croire. L’arc prêt à être utilisé et mon ouï à l’affût du moindre mouvement, j’utilisais mes dons particuliers pour capter tout son suspect jusqu’à vingt cinq mètre. Un atout utile lorsque aucun senseur ne se trouvait dans les alentours. Trop exposé, je me dissimule entre les buissons et les arbres de la forêt, camouflant par la même occasion tout bruit provenant de mon corps.

La trantenaire eu à peine le temps d'entendre l'éclair venir dans sa direction que pour se défendre elle usait de sa propre lance, mais l'impacte était à peine à un mètre et la projetait vers l'avant ! Pour tenter de ne pas trébucher voyant l'homme aux yeux jaunes non loin d'elle, la femme usait de son chakra pour se métamorphoser en papier.

Si seulement l'abruti qui courait derrière elle était le cadet de ses soucis... Mais ce ne fut pas le cas, il y en avait bel et bien un deuxième qui se cahcait non loin de là s'amusant à décocher flèche après flèche. Usant d'un don de tireur exceptionnel, car si aucune ne se plantait pour le moment dans le corps de la Kaguya, les éraflures que cela lui faisait devenait bien vite agaçant.


Elle poussait soudainement un cri aigue et très douloureux. N'ayant pas eu le temps de se transformer une nouvelle fois en papier, une flèche vint bien gentiment épouser la forme de sa cuisse... Pour tenter de se défendre encore, elle usait de shurikens en papier afin de ralentir la cadence des flèches, mais cela ne sera pas suffisant au rythme auxquels l'homme caché tirait et à l'allure où courait le fanatique...


Ce n'était pas faute d'essayer d'échapper ou de tenter de résonner ces malades mentaux ! Pour le moment c'était au trot que tentait de s'enfuir la pauvre Sayuri.