Rompre la solitude

Oku n’avait pas compris. Plus il s’adressait directement à Shubomi et plus elle gagnait du terrain sur Maïko… Ce n’était pas de sa faute… beaucoup le comprenaient difficilement, ou… trop tard…





Reprenant peu à peu le contrôle elle soupira.



Dit elle finalement. Si elle aimait courir? Pas vraiment… Mais elle y était habituée cependant. La fuite est un bon entraînement il faut dire. Et ce n’est pas les longs déplacements qui lui faisait peur. Elle suivait le tigre tant bien que mal alors que Shubomi reprenait le contrôle et que ses yeux redevenaient rouge.





Et en effet, le tigre attendait de temps à autre pour être sûr qu’elle suive. Arrivée dans la clairière, elle regardant tout autour d’elle tout en écoutant Oku en acquiesçant un peu perdue.

Une fois sur place, l’endroit avait une apparence assez désertique car il n’y avait personne et qu’il ne laisse pas place à un abri quelconque. D’ailleurs, l’autre ne peut s’empêcher de s’énerver à ce sujet en croyant mourir de froid et j’en passe. Nous sommes en hiver et elle est en petite tenue, ce n’était pas de ta faute ça!



J’avance vers une petite colline et il y avait quelques entrée de grotte apparentes…



Je soupire d’avance à une réflexion que je risque d’avoir.



Je m’abaisse un moment. La neige tombe très fortement et, pour tenter de détendre l’atmosphère, tu fais une boule de neige que tu envoies en direction de Maiko pleine tête.

Maïko suit Oku jusqu’à la colline en restant tout de même à distance. Elle pouvait le sentir. Shubomi était déjà bien difficile à tenir avec les propos du tigre. Observant les quelques grottes présentes, elle acquiesça à ses paroles.







Le monologue reprenait de plus belle. Et pendant ce temps, une boule de neige vint s’écraser derrière le crâne de Maïko.





Maïko commença à se contorsionner, luttant pour ne pas se transformer et laisser Shubomi prendre le dessus.



Elle continuait de se contorsionner dans une espèce de danse grotesque.







Maïko réalisa quelques mudras espérant que sa stratégie calme un peu sa sœur… sa main se mit à grossir a une taille énorme et elle racla le sol prenant une énorme masse de neige qu’elle balança à Oku. Comme si un toit de neige lui était tombé dessus…

Je ne m’attendais pas à une telle réaction alors que je voulais simplement détendre l’atmosphère et de lui montrer qu’il était possible de se relâcher et de vivre, un instant, normalement. La crise qu’elle faisait, elle était presque risible mais je me retiens et je suis les conseils, je m’écarte d’elle.



Je vois alors sa main grossir et prendre une forme difforme, ce jutsu est vraiment impressionnant et elle racle la neige ce qui en fait une belle grosse masse qu’elle lance en ma direction. Je cours le plus vite possible mais je vois l’ombre de la neige me recouvrir… jusqu’au moment où… je le fais avoir et je me transforme moi-même en boule de neige. Je roule pour percuter un arbre qui fait tomber encore plus de neige. Je m’extirpe un peu…



Je me sers de la masse de neige pour la bombarder totalement de boule de neige. Me servant de tout ce que j’ai accumulé pour la canarder. Je souris à l’idée que ça va la mettre encore plus en rage ou finir par la détendre un peu.



Je veux juste lui montrer que la vie ce n’est pas toujours fuir et que même si elle a des gros soucis. Elle peut quand même profiter de ce genre de moment qui lui feront oublier quelques instants.

Et malgré le fait que Maïko avait réussi à retenir un peu Shubomi, le tigre recommençait de plus belle.



Ses mots firent secouer la tête à Maïko. Elle savait très bien ce que voulait dire sa sœur jumelle et elle, elle ne parlait pas de jeu. Ou alors un jeu macabre.





Maïko eut bien du mal à esquiver les boules de neiges et en prit beaucoup. D’ailleurs elle courait ensuite vers le tigre tout en raclant à nouveau le sol de son énorme main formant une grosse grosse boule de neige.



Cria t’elle en freinant du mieux qu’elle pouvait sa course. Ce qu’elle parvint à faire alors que sa main envoyait l’énorme boule avec une grande puissance en direction du tigre.



Une fois la boule lancée, Maïko recula aussi vite qu’elle put. Elle était trop près. Beaucoup trop près de Oku pour elle…











Alors que sa poitrine gonflait et dégonflait dans un grognement rauque, elle regardait Oku tantôt d’un regard rouge, tantôt d’un regard azur. Shubomi savait se montrer fourbe mais elle commençait à anticiper ses stratégies d’approche avec le temps. Elle devait se tenir loin du tigre le plus possible, pour anticiper non pas ses lancés de boule de neige mais bien les humeurs de sa sœur jumelle…

L’une comprenait le sens de tout ceci, quand à sa facette diabolique… rien n’était un jeu pour elle, tout était en rapport avec une agressivité. Il allait être difficile de lui changer ça, je dois même m’avouer que je ne sais pas trop comment faire. Elle souffre d’un état de folie qui est difficile à gérer pour elle. Elle en est consciente, ce qui a dû pas mal l’aider au cours de tout ce temps pour ralentir la frénésie de son autre personnalité. Il faudrait trouver un moyen de la limiter dans sa zone de prise de conscience et que Maiko soit elle même la dominante pour la contrôler totalement. Elle me refait alors le même coup avec l’énorme boule de neige mais elle était plus proche de moi que la fois précédente. La course a été freiné mais le lancé est fait. Je le protège au mieux et je le vois propulse sur plusieurs lettre vers l’arrière. Cette boule était vraiment grosse et puissante.



Je me relève du choc, ça m’avait bien percuté et je sens la douleur mais soit, je ne vais pas arrêter maintenant.



Je refais une boule de neige neige que je lance en pleine poire de Maiko.



Je souris et je le prépare encore à un retour de flamme plus puissant.



Je voulais essayer même si c’était peine perdu.

Le tigre ne semblait pas voir les nombreux efforts que faisait Maïko pour contenir sa sœur. Il continuait encore et encore jouant un jeu très dangereux…



Répond t’elle d’une voix rauque. D’ailleurs sa voix l’était toujours quand Maïko reprit l’ascendant sur Shubomi…



Une nouvelle boule de neige vint s’éclater en plein dans sa face. Cette fois c’est un rire enfantin qui sortit de la bouche de Maïko alors qu’elle clignait des yeux la bouche entre ouverte, le visage recouvert de neige.











Une sorte d’accord qu’elle passait avec sa sœur ou plutôt avec elle même finalement, mais qui semblait un peu l’apaiser… elle se mit ensuite à re chantonner sa comptine en se balançant un peu tout en faisant un Mudras à une main pour faire réduire la taille de sa main doucement avant de ré ouvrir les yeux esquissant un petit sourire. Elle attrapa cette fois de la neige dans sa main normale avant de former une boule assez compactée pour la lancer à Oku en riant de plus belle plutôt heureuse visiblement. Ça se voyait sur son visage. Sa sœur semblait s’être effacée pour un temps du moins. Bien qu’elle restait extrêmement dangereuse même tapie dans l’ombre de l’esprit de Maïko…

J’écoutais mais je vois surtout qu’il commence à avoir une lueur d’espoir dans son comportement et surtout, qu’elle soit la personnalité dominante quand il n’y a aucun danger. C’est ce qui doit être va se passer ici. Nous ne faisons que jouer, nous amuser… un peu comme des enfants. Une enfance qu’elle n’a certainement pas dû connaître tout comme moi. Enfin, il semble que ça fonctionne et que la décision de savoir qu’il n’y a aucun risque prend le pas. Le tout est de bien distinguer ce qui est bien ou mal. Elle n’arrive pas encore à le faire ou difficilement.



Sous ce climat de confiance, loin du monde loin de tou, on profite alors ce moment de détente, sans mal et sans pensées agressive et ni geste. On continue alors notre bataille de boule de neige jusqu’à la nuit tombante. Il était maintenant temps pour moi de partir me reposer un peu afin de faire ma ronde de nuit par après.



Je me secoue un peu.



Je ne peux m’occuper d’elle h24, je garderais juste un œil sur sa maitrise de sa soeur diabolique.

Maïko était épuisée mais pour une fois dans le bon sens. Elle avait joué avec Oku et sa jumelle l’avait laissé faire, ce qui l’avait vraiment apaisé elle même. Ne pas avoir besoin de contrôler son démon intérieur était comme une délivrance et au fil de la bataille, le tigre put voir Maïko totalement détendue rire encore et encore, jouer comme une enfant. Bien sûr elle était resté loin de lui par prudence, mais ne s’était plus montré menaçante pendant ce laps de temps. Une fois la bataille terminée, elle s’assit dans la neige en soufflant un bon coup.



Dit elle avec un large sourire. Elle acquiesça ensuite en désignant une des grottes.

Cela faisait maintenant plusieurs jours que je n’avais vu Maiko, il n’y avait pas eu de drame dans la forêt ce qui ne laisse que deux possibilité. Soit elle mène une vie plus sereine dans nos lieux ou alors elle est orgie vers d’autres horizons en espérant trouver sa place quelque part… l’ennui, les esprits torturés en ont rarement une mais il était bon de garder espoir. L’espoir m’a fait venir ici, je n’avais pas d’autres endroits où aller aussi. Il est vrai que parfois, je pense à migrer vers les montagnes enneigés, ça serait sûrement une bonne chose pour moi et surtout, il n’y a pas de pays ninja de ce côté là, j’aurai encore plus la paix. Je pense qu’une fois que j’aurai terminé de sécuriser cette forêt, je partirais vers Aisu.

Bref, je vais chercher de quoi manger… beaucoup de fruits et j’ai cuit quelques lapins et de la viande sèche. Je me dirige vers la grotte… l’habitation peut être de Maiko. Il fallait dans un sens, qu’elle y fasse comme un chez elle, rendre cette endroit accueillant et à son image. Je me suis fabriqué pas mal de chose, je pourrais toujours l’aider si elle en avait besoin. J’arrive non loin de chez elle et je ne vois aucune activité et je n’entend aucun bruit, j’arrive au petit matin aussi, on peut encore voir la rosée de la nuit.



Toujours aucun bruit …



Je vais patienter un peu et si pas, je déposerais le tout devant l’entrée.

Fait une voix au fond de la grotte. Voix qu’il pourra reconnaître comme étant plus la voix de Maïko que celle de Shubomi.



Fit une seconde voix qu’il reconnaîtrait facilement .





De temps à autres il pouvait voir au fond de la grotte des yeux luir en rouge puis disparaître quand il entendait la voix de Maïko. Visiblement elle ne bougeait pas. Une forte odeur de cadavre émanait aussi de la grotte… À l’intérieur au sol il pourrait voir une peau d’ours sur laquelle était assise Maïko, recouverte d’une peau de loup, ainsi que quelques animaux dépecés et sauvagement massacrés. Essentiellement des biches et des lapins. Elle mangeait d’ailleurs visiblement la viande du loup cru qui lui servait à présent de manteau…



Propose t’elle le visage plein de sang ainsi que ses mains en arrachant la viande d’une patte de loup avec ses dents.

J’entend une voix le dire d’entrer. Il s’agit bien de Maiko. Je pénètre alors dans la grotte et il ne fallait pas longtemps pour entendre son autre elle m’appeler le chaton… c’est réducteur mais bon, je ne vais pas m’énerver pour si peu.



Plus j’entre plus je sens une odeur de sang frais… j’espère qu’elle n’avait pas fait de bêtise, je les avais inviter et inciter à venir ici. Elles étaient donc sous ma responsabilité. Mais il y avait eu un acte de sauvagerie, sûrement à cause de son autre personnalité. J’y vois alors une peau d’ours ainsi que le cadavre d’autres mammifères disons… massacré…et elle mange de la viande de loup et cru… c’est vraiment pire qu’un animal. Je dépose au sol ce que je lui avais amené et je m’assieds, l’air depité.



Je la regarde plein de sang.



Je lui montre alors ce que je lui ai ramené.



Je soupire en regardant tout ça.