Rompre la solitude

Explique Maïko tout en arrachant un morceau de viande à nouveau.



Maïko baisse ensuite la tête un peu penaude…Le problème était de reprendre le contrôle une fois qu’elle l’avait laissé à Shubomi… et ça lui prenait du temps… le temps de faire un massacre…









Elle soupira longuement.





S’amuse Shubomi.







Comme à son habitude elle se tape la tête avec ses mains.





Après un monologue entre elle et elle plutôt long, la question du tigre la ramena à la raison plus ou moins.



Elle cligna des yeux plusieurs fois comme quand elle ne comprenait pas quelque chose.





Elle regarda à nouveau Oku.

J’écoute au mieux les explications même si j’ai parfois du mal à suivre se double dialogue avec elle même… Enfin, elle ne sait pas fait voir par des hommes, elle a prit plus qu’elle ne devrait mais son instinct meurtrier et vraiment des plus horrible. J’ai une solution mais je n’en ai que trop peu et ça donne une certaine dépendance. Ça pourrait nous permettre aussi de voyager pour aller en trouve. L’endroit est dangereux mais à deux ça devrait aller.



Elle n’avait pas tort sur beaucoup de chose et pour la question du feu, il faut s’en servir avec précaution.



Je sors de ma sacoche deux silex, un peu de paille. Je refile quelques caillou que je met en cercle et je vais vite dehors ramasser des brindilles une fois mise, je place la paille en son centre et je commence à faire des étincelles en frictionnant les deux silex. Au bout de quelques essais, la paille prend feu et je met mes pattes autour afin de souffler pour l’alimenter et ainsi le faire bien prendre.



Je sors alors un petit champignon de mon sac.



Il y avait de quoi tenir quelques temps, les effets avaient une certaine durée mais elle n’était pas inépuisable et c’était très rare. Il m’a fallut presque 40 ans pour en réunir juste une petite dizaine.

Répond Maïko.



Maïko ne releva pas. Persuadée que sans sa jumelle elle serait morte depuis longtemps déjà. Pour elle, elle n’aurait jamais pu survivre… elle regarda le tigre sortir deux cailloux avant de regarder avec attention comment il faisait du feu.



Ça avait l’air simple à vue de nez. Elle voulait s’y essayer elle aussi si bien qu’elle passa non loin de Oku. Trop proche au goût de Shubomi sans doute qui au passage lâcha un son de gorge rauque. Animal.



Une fois devant la grotte elle revint avec quelques branches humides à cause de la neige et quelques cailloux. Elle les disposa pareil, elle mit un peu de paille traînant par terre au centre, puis attrapa deux cailloux qui n’étaient pas des silex et les tapa l’un contre l’autre de façon acharnée avant de relever la tête vers le tigre.



Dit elle en regardant tour à tour le tigre et ses cailloux. Elle ne comprenait pas pourquoi avec elle ça ne marchait pas. Et quand il lui parla des champignons, un vif grognement sortit de sa gorge et ses yeux devinrent carmin.



Maïko commença à se contorsionner essayant de calmer sa jumelle.

Bizarrement, ceux de mon espèce, assez particulière, nous ne souffrons pas de ce mal. Nous avons bien sûr d’autres vices mais beaucoup plus contrôlable qu’eux. Tout au long de ma vie, j’ai eu l’occasion d’en croiser et il prenait ça pour éviter de faire du mal et de vivre plus ou moins normalement.



Je m’assieds en soupirant.



Je laisses alors le petit sac là, je n’en avais pas besoin et je n’ai jamais réussi à les cultiver en plus, autant qu’ils servent à quelqu’un.



Triste réalité de ce monde, être différent, c’est déjà difficile mais si en plus nous tuons… c’est aller vers une mort certaine m.

Maïko elle était certaine qu’Oku ne leur voulait pas de mal, mais Shubomi de son côté était bien plus méfiante.



Demanda t’elle sèchement.



Dit naïvement Maïko.







Pour Shubomi le point commun s’arrêtait là d’ailleurs… ni plus ni moins. Il était plus un animal qu’un être humain. Elles, elles étaient humaines la majeure partie du temps.





Maïko ne répliqua pas. Au fond d’elle elle savait que Shubomi avait raison… sans elle elle ne serait plus là depuis longtemps… finalement son regard se reposa sur le tigre et redevint rouge.



Une question qu’aurait voulut poser Maïko mais que sa sœur avait devancé.



Elle s’approcha d’un pas observant les champignons en direction d’Oku tout en l’écoutant.



Répond Shubomi en ricanant. Visiblement il y aurait du boulot pour lui faire prendre conscience des réels dangers du monde…





Une larme roula sur la joue de Maïko. Ce jour là resterait gravé à tout jamais dans sa mémoire.







Dit Maïko en larmes. C’était le jour où elle avait perdu sa sœur… elle s’approcha encore d’un pas tendant le bras pour attraper un champignon et le croquer lentement… le goût n’était pas mauvais…bien vite elle se recula et fixa Oku d’un regard rougeoyant.

Maiko s’excuse du comportement de sa sœur sur ma nature et ça me fait assez rire.



Je rigole un peu.



Elle voulait savoir ensuite ce qu’il se passerait si elle n’avait plus de champignons.



J’étais pourtant confiant.



J’entends alors la suite d’une courte histoire qui te fait mieux comprendre cette double personnalité qui n’en est pas vraiment une… c’était sa soeur qui a été tué par ces saloperies de vampires. Je peux ressentir sa douleur et je peux la comprendre.



Je vais m’asseoir dos à la paroi, j’ai un peu mal au dos. La vieillesse commence à se manifester tout doucement.



Et surtout, ce n’est pas sûr d’en revenir vivant.

Une lourde folie… est ce que ce n’était pas déjà le cas?… Maïko restait perplexe à ces mots… un long moment de silence fut marqué de sa part avant de finalement répondre.



C’était sa plus grande peur… ne plus pouvoir contrôler sa sœur… qu’elle se transforme à machine à tuer sans contrôle qui serait bien difficile à arrêter…



La suite réveilla toute la rage de la Minashigo. Il avait parlé de Vampires! Maïko se contorsionna et put à peine retenir Shubomi dont les yeux devinrent écarlates. Son bras se mit à grossir légèrement et son attitude devint plus bestiale ainsi que sa voix qui devint bien plus rauque.









Elle se contorsionnait sans arrêt essayant tant bien que mal de retenir sa sœur.



Et ce serait sans doute impressionnant… si Maïko était douce et calme, sa jumelle était une bombe qui une fois lancée était bien impossible à stopper…

Apparement, elle a une dent contre les vampires sans mauvais jeu de mot. Je vois la rage total monter en elle comme je ne l’avais jamais vu auparavant et je ne peux qu’afficher un rire nerveux. Vont ensuite l’explication de Maiko si elle rencontre un vampire. Il est clair que ça serait contraignant mais nous n’aurons pas d’autre choix que de prendre ce risque à un moment donné.



J’avais entendu parlé de la folie de certains Minashigo et de la force qu’il pouvait déployer. Un peu comme des berserkers qu’on ne peut arrêter ni raisonner. Il serait d’ailleurs peut être bon de créer comme un tranquillisant… ce n’est pas important pour le moment.



Je me relève alors pour me diriger vers la sortie.

Sa poitrine gonflait et dégonflait dans une respiration haletante et rauque alors que ses yeux alternaient entre l’écarlate et l’azur.





Elle se balança assise en avant et en arrière en reprenant sa comptine apaisante qu’Oku commençait à connaître. Cela dura plusieurs secondes avant qu’un semblant de calme ne revienne. Elle se releva doucement ensuite attrapant un cadavre de cerf par les bois et commença à le traîner vers la sortie.







Car c’est vrai qu’il était un peu difficile de reconnaître ce qu’avaient été les cadavres présents de leur vivant…

Je dis simplement ça pour la rassurer. Si il devait y avoir un combat face à un vampire, je l’aiderais pour sûr. Bref, elle va apparement un peu débarrasser ce lieu… drôle de maison, elle pourrait en fabriquer une, que je l’aide… mais beaucoup trop visible, il faut mieux éviter pour ne pas se faire repérer. Je ne donnerais pas cher de la peau de celui qui croiserait la route de Maiko en ces lieux.



Elle évoque ensuite le voyage, il ne sera pas pour tout de suite mais je vais devoir tout de même anticiper car il va durer de nombreuses semaines.



Je sors alors de la grotte et je salue Maiko.

Maïko cligna des yeux. Quitter la forêt? Ne pas revenir? Mais pour aller où ?



Et elle n’était pas vraiment enchantée à cette idée. Dans la forêt elle était presque aussi seule qu’avant si ce n’était la présence d’Oku de temps à autre, mais là ça sous entendait se déplacer et risquer de tomber sur des shinobis… c’était dangereux pour eux… elle acquiesça aux mots du tigre.





Ou pas… Mais Oku pouvait se dire que Maïko faisait ce qu’elle pouvait pour calmer les ardeurs de sa jumelle… une fois Oku partit elle nettoiera sa grotte du mieux qu’elle pouvait, enterrant les viscères d’animaux non loin, et les cadavres aux alentours. Avec un peu de chance ça attirerait des prédateurs et elle n’aurait pas besoin de trop chasser loin pour se nourrir…