Un soupçon de danger

Sac à dos ? Paré. Shurikens ? Paré. Kunaï ? Où ai-je encore foutu ces fichus Kunaïs ? Demain est une journée importante, et forcément, il va me manquer la moitié de mes équipements. Je ne pouvais décemment pas partir en mission à moitié « nue ». Pas cette fois en tout cas. Cette fois, j’allais être bien la de la vulgaire dispute entre deux pêcheurs de la région de Ta. Non, pour une fois, j’allais devoir risquer ma vie. Certains désignent ces missions comme des missions dites de « Rang A ». Autrement dit, je n’étais pas certaine d’en revenir en vie. Craignais-je la mort ? Pas vraiment. Mais j’aurais aimé revoir mon frère au moins une fois avant… bref, ce n’est pas le moment de penser à lui. J’y pense déjà suffisamment comme ça. Une trentaine de minutes plus tard, j’ai enfin fini de préparer mes affaires, et je m’apprête à passer ma dernière nuit à Kumo avant un long moment… Mon sommeil ne sera que peu paisible tant que je ne peux arrêter de penser à cette mission. Me rendre hors des frontières pour traquer un nukenin dans les régions froide de Tetsu, c’était une première pour moi. Je me demandais si mes talents étaient réellement nécessaire, ou s’il s’agissait simplement d’un test de plus…

Au réveil, je ne trouvas que peu l’envie de manger. Une simple brioche aura suffit à me couper l’appétit. Je suis toujours aussi anxieuse quant à la mission, j’allais me plonger dans l’inconnu, bien loin de la vie que je menais habituellement. Je savais que j’allais être bien accompagné. Une petit troupe de Shinobi ainsi qu’une partenaire « d’exception » m’a-t-on dit. Je m’attends à beaucoup de chose, mais surtout à un Hattori un peu trop imbu de lui même, comme les autres. L’heure venue, je me rendis enfin aux portes où j’attendais la venue de cette fameuse partenaire. Nous attendions tous calmement son arrivée. Pour ma part, je tapais répétitivement mon talon contre le mur sur lequel j’étais adossé. Les minutes défilaient, ma coéquipière du jour ne devrait pas tarder à faire son apparition.

Ce matin, tu étais d'humeur taciturne et non pas sans raison. Tu étais envoyé en mission extérieure. Habituellement, cela te réjouissait, tu criais de joie et sautais de partout à l'idée de pouvoir potentiellement tuer des hommes. Mais, aujourd'hui, tu étais envoyé jusqu'aux montagnes de Tetsu, sans ta jumelle ! Sans Raika, les missions avaient nettement moins de saveur ! Tu allais accompagner une dénommée Shina. Une Hattori, tout comme toi. Mais allait-elle posséder le même goût pour le sang que toi ? Ça, tu n'en étais nullement certaine. Puis, allais-tu pouvoir lui confier ta vie comme tu le faisais avec Raika... Allait elle, elle aussi aimer prendre des risques inutiles du moment qu'au bout du chemin, se trouvait la mort d'homme et de femme coupable ? Toujours était-il que tu n'avais pas le choix... Un ordre était un ordre, que cela te plaisait ou non..

Tu avais alors parcourut les rues de Kumo, sans afficher le moindre sourire. Et les pauvres habitants qui croisaient ton chemin de si bonne heure, se poussait de ton chemin... Tu étais littéralement effrayante... Alors, tu aperçus un petit groupe avec en son centre, une femme adossé au mur, le talon tapotant de manière rythmé la pierre.



Tu passais à côté d'eux sans t'arrêter et franchit tout bonnement les portes du village sans un regard en arrière. Ta vision de la situation était plutôt simple : plus vite vous terminiez la mission, plus rapidement, tu reviendrais au côté de ta jumelle. Alors tu lançais à ceux qui se trouvaient derrière toi.

Comme je m’y attendais, ma coéquipière avait le profil du parfait Hattori. Ce n’était pas bien grave, j’avais l’habitude du comportement des miens. Puis, si les mots choisis étaient justes, je devrais surtout compter sur elle pour la mission. C’était à moi d’agir dans son ombre cette fois. Alors qu’elle passait les portes, je décollais mon dos du mur afin de commencer à la suivre à mon tour. Un signe de tête aux shinobis nous accompagnants suivit d’une phrase toute simple :



Le chemin fut long, mais se déroula sans encombres. Un soir, alors que nous étions arrêtés pour la nuit, j’en profitais pour aller demander des informations à ma coéquipière. Nous n’avions pas pris le temps de discuter jusqu’ici, sans nul doute que ce n’était pas son genre, mais quelques précisions étaient les bienvenues. Je m’approchais discrètement d’elle, et une fois à son niveau je m’adresse à elle dans un calme olympien :



Kiri était encore debout à cette époque. N’étaient-ils pas capable de s’occuper eux même de leurs déserteurs ? Peut-être représentait-il un danger pour l’Empire si nous devions nous en charger.

Vous aviez marché quelques jours, et malgré le temps qui passait, ton humeur ne c'était nullement arrangé. Tu avais horreur d'être envoyé à l'extérieur sans Raika. Tu avais cette étrange sensation de la trahir. Toi, tu allais pouvoir t'amuser à tuer, du moins tu l'espérais, alors qu'elle, elle serait enfermée au sein du village. En réalité, une partie de toi savait pertinemment qu'elle préférait restée au sein de Kumo. Elle adorait faire souffrir et privé autrui de leurs vies, mais, c'était une feignante et la marche à pied l'emmerdait littéralement.

Finalement, ton humeur avait retrouvé un peu de gaieté lorsque vous aviez fait halte dans l'auberge du Furet dorée. La raison à cela était simple, c'était le premier établissement depuis votre départ qui proposait les services de filles de joie, plus couramment appelé : putes. Ton visage avait alors retrouvé son teint enjoué et un semblant de sourire sur les lèvres lorsque tu avais pris place à une table vide de l'auberge. Tu sentais le poids du regard des hommes de la salle alors que tu buvais une bière dans une chope. Finalement, peut-être représentais-tu en cet instant le fantasme de grand nombre de ces bougres, à savoir, une femme gaulée en train de boire de l'alcool comme un homme. Bien évidemment, tu ne leur prêtais pas attention, aucun d'entre eux n'aurait été capable de faire sortir de ta bouche le moindre bruit se rapprochant d'un gémissement. Des gueux, voilà ce qu'ils étaient. Le service rémunéré d'une femme te serait bien plus utile pour la soirée. Tu n'allais nullement chercher dans ses bras le plaisir interdit que tu t'offrais : la douleur. Elle serait incapable de t'offrir ce dont tu recherchais, et cela n'aurait que pour seule conséquence de te frustrer davantage. Tu allais faire signe du doigt à une femme brune qui se tenait assise près du bar lorsque ta partenaire de mission fit son apparition discrètement. Coupé dans ton élan, tu perdis ton sourire à nouveau, mais cette fois-ci, le temps d'un instant... Cette jolie brune n'allait nullement te filer sous les doigts après tout...



Tu fouillas dans tes poches afin de sortir ton paquet de cigarette. Tu récupéras de tes doigts fins et couverts de cicatrice une cigarette que tu vins mettre en bouche avant d'en tendre une à Shina. Tu craquas alors une allumette et tira quelques fois sur ta clope avant de laisser s'échapper de ta bouche une volupté de fumée.



Une nouvelle fois, tu soufflas un nuage de fumée en tournant la tête sur ta droite.

Comme bien d’autres, elle semblait avoir prit goût à la luxure. Je ne pouvais m’empêcher de juger ce genre de comportement, c’était plus fort que moi. Le plus ennuyant dans tout cela, c’est devoir faire équipe avec elle et être dans les parages lorsqu’elle décidera de se taper la fille du bar. N’était-ce que trop demandé d’avoir un peu de sérieux lors d’une mission ? Ou certain dirait, avec leurs jolis mots, que j’avais un « balais dans le cul », mais pour répondre avec leurs mots, une nouvelle fois, je les emmerde. M’enfin, je ne me contenterais d’ignorer, ce n’est pas comme si je m’attendais à la faire changer d’avis de toute façon. Je refuse poliment sa proposition de cigarette avant d’aller m’asseoir face à elle, les bras croisés. Je l’écoutais parler, sans la couper. Mon regard se contente de répondre à ma place « encore un gentil toutou ». Avais-je du dédain pour elle ? Légèrement, il n’y avait aucun mal à se poser des questions, la traîtrise n’était même pas dans mon esprit. Autre point sur lequel nous serions sûrement en désaccord allait être l’exécution de la mission. Elle escomptait clairement tuer le Kaguya, tandis que moi, plus tolérante, j’estimais que le laisser croupir en prison serait suffisant. Je ne savais même pas de quoi il était accusé…



Insolente ? Légèrement. Je ne réalisais pas bien le genre de personne que j’avais face à moi. Hattori ou non, obtenir mon respect restait chose difficile, d’autant plus lorsque l’on est un vulgaire tueur sanguinaire. Fort heureusement, ce n’était que le temps d’une mission… Je savais me montrer patiente. Elle, peut-être pas en revanche…

Vous étiez bien loin de la facilité de vie qu'offraient les villages militaires. Et hors des murs, les offres d'emploi n'était pas toute aussi bonne qu'au sein de Kumo, il n'était donc pas rare que de nombreuses femmes se prostitue de leurs pleins gré. Devais-tu culpabiliser de te payer leurs services ? En aucun cas, finalement, tu leur facilitais même la vie. Grâce à toi, elle ne passerait pas une soirée dans le même lit qu'un ivrogne bidonnant et à supporter les coups de rein fatigué d'un vieillard en manque d'excitation.

Tu la regardais refuser la cigarette que tu lui offrais. Elle avait raison, c'était nocif pour la santé, mais hélas, tu étais bien incapable de t'en passer. Après tout, avec Raika, votre espérance de vie était bien diminuée, vous aviez plus de chance de mourir tué par un ennemi que de vieillesse dans votre lit.
Tes yeux étaient posés dans les siens, tu pouvais lire dans son regard le dédain qu'elle te portait. Est-ce que ça te dérangeait , aucunement. Ce même regard, tu l'avais vu dans les yeux de nombreuses personnes. Tu n'avais jamais mis d'importance sur ce genre de chose, tu vivais ta vie, comme tu l'entendais, sans te soucier des autres. Alors, tu lui souris à pleine dent, lui faisant ainsi comprendre que sa vision t'importait peu.
Tu explosas de rire lorsque Shina se décida à prendre la parole. Ainsi, l'image que tu dégageais était celle d'une sanguinaire découpant tout sur son passage. Elle n'était pas loin de la réalité. Tu aimais le sang, surtout lorsqu'il venait de tes proies, mais généralement, tu ne découpais que rarement, tu préférais déchiqueté la chair avec les crocs de tes loups de glace. Tu tentas de calmer ton rire. Avant de reprendre la parole en pouffant légèrement.



Tu tiras une dernière fois sur ta cigarette avant de venir l'éteindre sur ton avant-bras. Tes yeux se révulsèrent quelques seconde, du plaisir essentiellement.



Tu vins poser ton visage gracile entre tes mains, les coudes posés sur la table. Tu souriais, encore.

Dans le fond, elle aurait presque réussie à me convaincre. Mais j’étais bien trop fière pour lui avouer de vive voix. Je connais ce genre de personnage, se sentant au dessus de tout, ou presque. Si ce n’est sa loyauté envers l’Empire, je n’ai aucun doute quant au fait qu’elle ne laisse rien ni personne se mettre en travers de son chemin. Ses mots suivant ne firent que valider ce que je pensais. Une nouvelle personne incapable d’avoir des états d’âme, pour qui la vie n’était qu’un jeu et celle des autres un bon moyen de se divertir. Pouvais-je l’accabler ? Notre monde l’a certainement rendue comme ça, et je ne pourrais rien y faire, et je ne compte rien y faire de toute façon. J’ai d’autres chats à fouetter que de m’occuper des psychopathes qui parcourent le Yuukan, même ceux dans mon camp. Car oui, je n’avais d’autre mot pour la décrire à l’instant où elle s’est écrasée sa cigarette sur le bras. Ma grimace suffisait à lui montrer que je ressentais de la douleur pour elle, même si cette douleur, elle semblait l’apprécier. Un sentiment de dégoût mêlé à une légère incompréhension naissait en moi. Cette femme était bien loin des standards habituels. Je devrais peut-être me montrer méfiante à son sujet. Ne pas me la mettre à dos serait un bon début. Je pris sur moi de la tutoyer, comme elle l’avait si bien fais elle moi.



Puis je me relevais de ma chaise. Nul besoin d’aller plus en avant dans la conversation, du moins, cette femme était loin d’être à mon goût. Je n’irais pas jusqu’à dire que je détestais les Hattori dans son genre, car en vérité ils représentaient une bonne partie d’entre nous, mais j’avais une légère méprise à leur égard. La débauche et la luxure était une chose, les assassins sans cœurs encore une autre. J’espérais, peut-être stupidement, que lorsque l’un de mes congénères retirent la vie d’un ennemi, il n’oublie pas qu’avant tout cette personne est un être vivant, mais je ne me fais que peu d’illusion. Ce plaisir de tuer, de voir le sang couler, ce n’était simplement pas mon genre.



Je n’avais pas envie de savoir ce qui allait se passer entre les deux, même si j’en avais ma petite idée. Bon dieu, depuis Aïko je m’étais promise de ne plus jamais laisser ce genre de pensées entrer dans ma tête, et voilà que je recommence. Aller prendre l’air me fera le plus grand bien !

Tu lui annonçait cela avec un ton à demi sérieux et toujours ce même sourire sur tes lèvres. Tu n'avais nullement besoin d'elle pour réussir ta mission. La seule qui t'était complémentaire, c'était Raika et elle n'était pas là. Alors, si ta manière de procéder dérangeait la Hattori, tu ne l'a retiendrais pas. Rien de bon ne sortais de la contrainte...
Tu regardais Shina se redresser de sa chaise. Tu ne la lâchais pas du regard, tu la jaugeais intérieurement. Tu tentais de comprendre quelle genre de Kumojin elle était. Mais rapidement, tu abandonnas lorsqu'elle t'invita à prendre compagnie de ta pute. Alors, tu pouffas quelques instants avant de tremper tes lèvres dans la chope de bière. Tu finis par la déposer à nouveau sur la table avec une délicatesse qui dénotait avec tes aires violentes.



Tu regardais ta coéquipière se retourner et quitter ta table. Tu ne pus t'empêcher de reluquer son fessier avec plaisir. Non pas que tu étais une "réelle" homosexuelle. Tu appréciais tout autant les hommes que les femmes. Mais tu savais au combien une femme était capable d'offrir un plaisir tout à fait différent. Ton regard se reposa à nouveau sur la brune et cette fois-ci, certaine que tu n'allais nullement être interrompu, tu lui fis signe de se rapprocher de toi alors que tu quittais, à ton tour, la chaise. Tu agrippas la fille de joie par les hanches avant de monter les escaliers qui menaient aux chambres à ses côtés. Shina ne le savait pas, mais, aucun acte sexuel n'aurait lieu dans ta chambre ce soir-là. Tu désirais qu'une chose: une présence douce et un corps moelleux sur lequel te reposer. Finalement, tu venais réellement de rendre service à cette fille qui allait être payée tout en conservant sa dignité... Au moins pour un soir.
Tu avais dormi nue, au côté de celle qui se prénommait Akemi. Tu te doutais que ce ne fût pas réellement son nom, mais qu'importait, elle t'avait offert la douceur de ses caresses. Bien qu'habituellement, tu étais friande de geste plus brusque, plus violent, tu savais aussi, de temps à autre, simplement te relaxer sous la tendresse.
Tu étais descendu tôt dans l'auberge, souhaitant prendre le temps de te restaurer correctement avant de prendre à nouveau la route. Tu avais même invité la fille de joie à ta table, bien évidemment, cela aussi, tu le monnayais. Et alors que vous discutiez de tout et de rien, entre deux bouchées, ta coéquipière fit son apparition. Avec un sourire, tu l'invitas à te rejoindre d'un geste de la main pendant que tu congédiais Akemi.





Tu mis une bouchée de nourriture dans ton gosier. Tu mâchais en la regardant, sans prononcer le moindre mot avant d'avoir avaler.

J’avais passé une bonne partie de la nuit à fixer le plafond. La Hattori ? Rien à voir avec elle. Chaque soir, je pensais toujours à la même chose, à la même personne. Cela fait des années que tu as été banni, et pourtant, je ne cesse d’imaginer ton retour. Ô mon cher frère, quand me feras-tu la joie de rentrer chez toi ? Notre père ne t’a t’il pas suffisamment éloigné de moi comme ça ? Je me sens seule, je me sens toujours seule. Peut-être devrais-je faire comme Aïko, ou cette Hattori que j’accompagne ? Cela pourrait me servir à oublier. Mais non, je fais le choix d’attendre, encore et encore. Finalement, ce n’est qu’au creux de la nuit, alors que le soleil n’attendait qu’une petite heure avant de se lever, que le sommeil viendra finalement me chercher.

Que de bonheur au réveil… un endroit miteux, et surtout, ce sourire sur le visage de la Hattori. Non, il ne m’inspire vraiment rien de bon. J’étais levé depuis seulement quelques minutes, juste le temps de me nettoyer et de m’habiller, une conversation quant au meurtre de masse de bon matin n’était nullement dans mon esprit, mais allons bon… Je la rejoignis malgré cela, alors qu’elle congédiait sa « pute », je la regardais, toujours avec le même air que la veille, à mi chemin entre la méprise et la pitié. C’est alors qu’elle aborda un sujet auquel je ne m’attendais pas vraiment, du moins, je m’étais moi aussi posé la question. Quelle était MON utilité ici ? Elle, je comprenais, mais moi, non. Elle avança alors des paroles plutôt censées, et à mon grand étonnement, elle acceptait de m’aider. Je me redresse alors légèrement sur ma chaise, pose mes deux coudes sur la table avant de croiser les mains.



Je me demande si elle imaginait le nombre d’heure interminable que j’ai passé à apprendre à « bien me tenir ». De l’élocution jusqu’à la courbure de mon dos, rien ne m’avait été épargné. Alors oui, j’étais peut-être détestable aux yeux de certains, les plus agressifs surtout, mais la valeur de mon éducation n’avait que peu d’égal sur le Yuukan.



J’aurais beau souhaité le contraire, l’information était aussi importante que la force militaire. L’un fonctionnait difficilement sans l’autre. Il aurait été stupide croire qu’un « diplomate » Kumojin soit seulement fait pour veiller aux bonnes relations. Non, mon rôle était de devenir une source de confiance pour les deux parties, tout en m’assurant un bénéfice pour l’Empire. L’on pourrait me qualifier d’espion, mais il existait cette nuance, je n’agissais pas dans l’ombre.

Une diplomate, ainsi, voilà qui était la femme qui se trouvait face à toi. Ceci expliquait finalement ses aires trop raffinées pour accepter de passer une nuit avec une pute, ou encore, le fait d'accepter tout bonnement la mort des individus. Son truc à elle, visiblement, c'était la discussion. Les mots avant les poings. Vous étiez donc en tout point opposé. Tes paroles, toi, n'avait que pour seul objectif de piquer à vif tes cibles, c'était ni plus, ni moins qu'un jeu où le gagnant finale était celui qui respirait encore. Jusqu'à ce jour, tu n'avais jamais perdu...
Tu prenais alors conscience à cet instant, qu'en laissant les rennes de la mission à Shina, tu allais t'ennuyer à mourir. Les seules raisons pour lesquelles tu acceptais de sortir en mission extérieure, et ce, des mois durant, c'était uniquement car tu savais que dans la finalité, tu reviendrais avec plus de sang sur les mains. Ton visage se renfrogna, tu n'aimais guère les tournures qu'était en train de prendre votre expédition. Cependant, tu étais une Kumojin fidèle et de confiance... Ainsi, si vos supérieurs avaient jugé bon de vous mettre coéquipière et votre déduction était bonne, à savoir, permettre à Shina de se former, tu n'avais aucunement le choix d'accepter de coopérer. Bien évidemment, jusqu'au bout, tu la laisserais prendre les décisions, mais tu savais déjà au fond de ton cœur, que lorsque l'individu serait appréhendé, tu le tuerais, comme tous les autres. Après tout, si Kumo t'avait envoyé toi avec elle, ce n'était pas sans raison... Peut-être devais-tu également lui montrer que les paroles, par moment, ne suffisaient pas...



Tu pris une nouvelle bouchée en ne lâchant pas Shina du regards. Tes traits, fermé momentanément, se rouvrit pour sourire légèrement.



Tu le croyais qu'à moitié. Non pas que tu doutais des qualités de ta coéquipière, mais simplement, car tu savais pertinemment que tu préfèrerais toujours le sang à la discussion... Mais tu ne restais que rarement fermé d'esprit, et tu acceptais, que peut-être, tu aurais des choses à apprendre venant d'elle.

J’y repensais seulement maintenant, mais c’était « drôle » de savoir qu’elle aussi avait la chance d’avoir une jumelle. Dans mon cas, c’est mon jumeau, mais le lien qui nous unissait devenait être semblable au leur. J’aurais bien engagé la conversation à ce sujet, mais en vérité, je n’avais nullement envie de parler de mon frère avec elle. Je me concentrais plutôt sur ce qui était important : la mission.



Peut-être qu’en titillant un peu son ego, j’allais faire en sorte qu’elle ne cherche qu’à prouver que j’avais tort. Oui, c’était le genre de stratagème facilement utilisable avec les Hattori. Beaucoup étaient imbus d’eux même, bien trop confiant envers eux même et leur connaissance, pensant valoir mieux que le reste du monde. Cette condescendance, nous l’avions même entre nous. Seule la famille royale y faisait exception.



Je me relevais alors sans un mot de plus. J’allais préparer mes affaires, la mission ne faisait que débuter, et pourtant j’avais l’impression que le plus dur dans tout cela allait être de résister à l’envie de laisser la Hattori sur place. Toutefois, je devais bien admettre que j’avais plus besoin d’elle que le contraire. Une mission dont je ne pouvais sans doute pas revenir… sa présence sera peut-être plus que bénéfique. Le voyage se poursuivit alors durant plusieurs jours, c’est un midi, alors que le soleil était bien haut dans le ciel, que nous parvenions jusqu’à ce fameux village. Alors que nous atteignions ce qui ressemblait à une entrée, du moins c’était une arche, j’annonçais alors :

Vous aviez marché, et ce, des jours durant jusqu'au pied des montagnes, mais plus exactement, sous une arche qui marquait le début des choses concrètes. Vous vous deviez de retrouver un Hattori qui semblait détenir des informations sur notre cible, plus exactement, vous offrir la possibilité de mettre la main sur l'individu. Cela t'arrangeait grandement, tu n'avais jamais réellement aimé la traque. Ce qui te passionnait c'était le combat, et nullement ce qui le précédait. Les mains dans les poches, tu écoutais Shina, qui avait pris les rênes de la mission, t'indiquer que vous alliez vous séparer afin de tenter de retrouver votre contact. Alors, en souriant, tu lui lanças:



Tu te mis à rire. Tu taquinais volontairement ta coéquipière, qui était , selon ses propres dire, une diplomate. Bien que tu ne dénigrais pas cette filière, consciente qu'elle était nécessaire au sein d'un Empire, tu doutais de leurs réelles capacités à combattre et à survivre en milieu hostile. Ainsi, vous vous sépariez sur ces mots. Tu arpentas durant de longues minutes les ruelles d'un village qui visiblement n'offrait pas le même luxe que Kumo. Quoi de plus normal, ceci dit. Les villages, hors des murs de protections militaires étaient plus à même de subir les attaques des brigands et les visites des marchands était moins courante. Tu t'allumas une cigarette et recrachas la fumée qui se mélangeait à la buée qui se dégageait de ta bouche. Le froid était ambiant, malgré la chaleur que prodiguait le soleil, actuellement à son zénith. Cependant, toi, tu étais en t-shirt. Les bras nus, tu ne craignais nullement le froid, un avantage qui t'était offert par le Hyoton. Alors, un commerçant t'interpella dans la rue et te fit signe de venir jusqu'à lui. Tu t'exécutas, et avant même d'avoir le temps de dire le moindre mot, celui-ci commença :



Tu ricanas doucement alors que tu observais les rides qui habitaient le visage tanné du vieil homme.





Tu remercias l'homme pour l'information et lui offrit l'un de tes nombreux sourires avant de te diriger dans la direction indiquée par le marchand. Et alors que tu arrivas devant la bâtisse, qui te semblait bien trop petite pour être une auberge, tu aperçus ta partenaire qui visiblement, avait trouvé la même piste que toi...