Un soupçon de danger

Je la laissais effectuer son blabla. Il semblait qu’elle eut mal compris, elle me prenait pour une débutante complète qui n’avait jamais effectué la moindre mission. Mais qu’importe, elle et ses histoires d’avalanche m’avaient suffisamment lassé pour la journée, je préférais l’ignorer et la laisser se la jouer avec ses airs supérieurs. Parfois, je me demandais comment nous réussissions à ne pas nous entre-tuer constamment à Kumo. Je ne devais pas être la seule avec qui Reika à eu des déboires, et c’était aussi valable dans l’autre sens. Toutefois, nous savions toute les deux ce qui arriveraient si l’une venait à abattre l’autre. Finalement, même elle fonctionnait sous la peur, peut-être ne l’avouerait-elle jamais, mais je pense que c’est ce qui l’empêche de me tuer actuellement. Je ne peux croire en la pseudo-loyauté d’une dingo, vraiment pas. Bref, je n’avais pas le temps de me poser autant de questions, il était temps d’en finir avec cette mission et de me débarrasser de cette… Hattori. Toutefois, puisque madame s’avérait habituée aux traques et superbement expérimentée, j’allais la laisser faire la suite de la mission à son aise. Croisant les bras, je ne manquais cependant pas de faire une réflexion à notre stratège en chef.



Premièrement elle me cassait les pieds avec ses foutus avalanches. Nous étions désormais en été avec de la neige qui fondait constamment. Combien de temps aurait-il fallut à mon feu pour déclencher une avalanche ? Pensait-elle que j’allais rester assise au coin du feu pendant des heures ? Elle me sous estimais grandement. Deuxièmement, elle venait littéralement d’avertir le Kaguya de la présence de shinobi dans les environs, désormais, nous allions devoir courir après – sans savoir où il est – à travers les montagnes. Je ne remettais pas en cause son expérience, toutefois son orgueil semblait être facilement touché, un cruel point faible pour une kunoïchi de son rang. J’estimais qu’elle ne faisait tout cela que pour impressionner la galerie en me donnant une « leçon ». Je la méprisais, de plus en plus, minutes après minutes.

Tu te laissas tomber en arrière. Tes fesses vinrent percuter la neige molle. Tout ton plan était en place. Tu n'avais pas tout expliqué à tes coéquipiers, consciente que ce que tu avais fait, il n'allait pas le comprendre. Rare était ceux qui acceptaient la mort d'un enfant... Tu avais failli passer à côté alors que tu regardais dans la crevasse. Tout laissait entendre qu'elle était inhabitée à cet instant. Mais alors que tu t'apprêtais à détourner le regard, tu l'avais aperçu, tapis dans l'ombre, un enfant à la chevelure blanche. Le bambin devait avoir entre cinq et huit ans. À cette heure-ci, celui-ci devait être mort, écrasé sous des tonnes de neige...





Quel parent accepterait la mort de son enfant sans tenter de se venger ? Seulement des faiblards, mais au vu de la description faite de l'homme, tu savais que ce n'était pas son genre... Alors, tu savais pertinemment, qu'à l'instant où le Kaguya comprendrait que son enfant était mort, vous deviendrez la cible et les rôles se trouverait inversé... Il ne vous resterait plus qu'à le "cueillir"...

Répondais-je légèrement intriguée. Se moquait-elle de moi ? N’était-elle pas celle qui se plaignait de devoir attendre justement ? Elle à beau m’expliquer sa raison, je dois bien avouer que je ne la comprends pas. La planque du Kaguya était partie en fumée, enfin plus exactement, elle était ensevelie sous un tas de neige épais de plusieurs mètres. Je commençais réellement à me méfier de ses manigances, son comportement était de plus en plus mystérieux à mes yeux.



Dis-je alors en croisant les bras. À son visage, je pouvais clairement voir qu’elle ne mentait pas, elle était bien déterminée à attendre le Kaguya ici. J’avais du rater quelque chose, ou plus simplement, il y avait quelque chose que elle omettait sciemment de me confier. Je n’appréciais pas devoir jouer les cachottières avec mes « coéqupiers », j’espérais que ce genre de comportement soit réciproque… mais qu’attendre de cette femme de toute façon ? Je crains qu’elle ne soit bonne qu’à tuer de toute façon.

Shina semblait intriguée par les raisons qui te poussaient à vouloir attendre ici, le fessier dans la neige. Tout du moins, elle ne comprenait l'intérêt qu'aurait le Kaguya à revenir à sa tanière alors qu'il était visible de loin, que celle-ci avait été débusquée. Ses questions étaient cohérentes, puisqu'elle ignorait que tu venais d'enterrer vivant ce que tu pensais être l'enfant de votre proie. Nombreux trouverait ton action immorale, et pourtant, tu savais que tu agissais pour le bien de Kumo. Que serait-il advenu d'un enfant dont le père aurait été massacré par les forces ennemies ? Aucun doute que celui-ci aurait laisser en lui grandir une part d'ombre, une part de haine envers l'Empire... Et un jour, vous vous seriez retrouvé à le traquer, lui aussi. Finalement, l’éliminer dès maintenant n'était ni plus ni moins qu'un gain de temps.



Tu laissas une seconde silence avant de conclure ta phrase :



Voilà, tu venais de le dire. Tu avais tué un enfant. Rien ne te choquait dans cela, puisque cela représentait à tes yeux qu'un simple gain de temps et d'éviter des malheurs à autrui. Mais tu savais pertinemment, que la diplomate ne verrait pas cela sous le même œil que toi. Alors, tu décidas de rajouter :



À peine venais-tu de finir ta phrase qu'au loin, tu aperçus une tâche se détacher du blanc de la neige. Vous pouviez désormais entendre ses cris.

Lui dis-je froidement. Je n’avais déjà que peu de respect à son égard, elle venait simplement de faire disparaître tout ce qu’il en restait. Mais je n’eus pas le temps d’en dire plus, le Kaguya était là, nous l’entendîmes hurler, pleurant la mort de son frère. Mon poing se serre, je n’ai qu’une envie à présent, c’est de calciner cette pute des neiges. Toutefois, je me rappelais mes engagements, quand bien même le désir était là, je ne pouvais pas agir ainsi. Je pris sur moi, et me tournais vers le Kaguya qui débarquait à grande vitesse. Calmement, je dis alors à la Hattori :



J’avais abandonné l’idée de le capturer vivant. Si cela arrivait, ce serait uniquement par chance. Avec Reika dans les pattes, c’était mission impossible de toute façon. Alors autant finir notre tâche et rentrer au plus vite, je ne supporte plus sa présence près de moi. J’effectue alors quelques mudras, je levais ensuite mes mains en direction des cieux vers lesquels j’envoyais une forte décharge de raiton. Si le combat devait s’éterniser, je préférais garder mon chakra de côté autant que possible, surtout que ma coéquipière devait déjà avoir vidée une partie du sien grâce à sa démonstration de toute à l’heure. Alors que je rendais l’atmosphère électrique, j’ajoutais :

Détestable. Oui tu l'étais pour un bien grand nombre de personnes. Généralement, pour ceux trop hypocrite pour accepter le fait de se salir les mains pour l'Empire. C'était à tes yeux typiquement le genre des diplomates. Tu savais qu'ils avaient leurs utilités, mais tu savais aussi qu'ils étaient trop "fragile" pour accepter les atrocités nécessaires au bon déroulement des missions. Cependant, tu n'eus pas le temps de débattre de la chose, puisque la proie approchait désormais dangereusement. Tu fis un pas en avant, alors que l'homme hurlait férocement et que ta coéquipière tendit les bras et de la foudre s'éleva en direction du ciel. Du raiton en supplément du Katon, intéressant pour une diplomate... Mais, il n'était plus l'heure de s'intéresser aux capacités de sa partenaire... De toute manière, tu n'estimais pas avoir besoin d'elle pour arriver à bout de ce salopard. Alors, tu marchas lentement en direction de cet homme qui, lui, semblait avancer à un rythme soutenu. Il se trouvait désormais à une quinzaine de mètres de vous, alors, tu tournas le visage en direction de Shina et lui lanças :



Tu osas accompagner ton sourire d'un clin d’œil amusé, sachant pertinemment, que cela allait la mettre en rogne. Tu commenças donc à effectuer une série de mudras en plongeant tes yeux dans le regard haineux de l'homme qui ne se trouverait désormais qu'à seulement quelques mètres de toi. Il était prêt à en découdre, mais peut-être désirait-il discuter avant de passer aux choses sérieuses ? Peut-être espérait-il intérieurement que son petit frère avait été secouru par notre équipe ? Car, l'homme n'avait toujours pas lancé la moindre offensive... Qu'importait, toi, tu allais agir ! Tu posas théâtralement les mains sur le sol. Alors, autour de vous, se matérialisa une prison faite de glace. Tu t'étais servi de la glace présente sur les lieux afin de diminuer ta consommation de chakra, et désormais, à l'intérieur de ce qui était un dôme se trouvait une vingtaine de miroirs. Une telle technique cumulée à celle utilisée précédemment, avait entamé dangereusement ta réserve de chakra. Il t'en restait suffisamment pour te permettre de recréer un ou deux miroirs, mais guère plus. Cependant, tu avais suffisamment confiance en tes capacités pour tuer cet homme et tu savais au fond de toi, que tu n'aurais pas besoin de plus de chakra que cela...
Habituellement, ce dôme, tu le fabriquais à l'unisson avec Raika. Et toute la folie de cette technique résidait dans le fait que les miroirs reflétaient des jumelles. Dès l'instant où vous aviez formé cette prison, vous saviez que vous alliez en ressortir vainqueur. Cette technique avait toujours été votre botte secrète, ce qui faisait que vous ne craigniez nullement d'affronter qui que ce soit...
Tu regardais l'homme avant de faire un simple pas en arrière et de fusionner avec le miroir. Alors, les vingt façades se mirent à te refléter...



Tu sentais l'homme bouillonner dans cette simple phrase. Alors, tu ne pus t'empêcher de rigoler. Et ton rire résonna au sein de la prison.





Aucun doute, il avait de l'espoir. Et c'était finalement la seule raison pour laquelle ce sauvage n'avait probablement pas commencé à attaquer.



Un cri de haine retenti. Aucun doute que celui-ci se ferait entendre à l'extérieur même de la prison. Et sous ton regard amusé, tu vis le premier mudra exécuter par l'homme. Tu devais agir, sur-le-champs, tu refusais de perdre du temps et de lui laisser la possibilité de te briser l'un de tes miroirs si tôt. Alors, tu envoyas un premier shuriken depuis un miroir qui se trouvait sur la droite de l'homme. Tu visais son bras. Et comme à ton habitude, ta cible fit atteinte. L'arme vint se figer dans l'avant-bras du Kaguya, cessant immédiatement la suite de mudra qu'il était en train d'effectuer. Un grognement de douleur se fit entendre, mais surtout, une incompréhension naquis dans son regard. Tu avais pénétré dans le miroir qui lui faisait face et pourtant, tu avais finalement attaqué depuis un autre. À cet instant, tu étais persuadé qu'il venait de comprendre une chose : ce n'étaient pas que de simples reflets.



Un crie suivit d'une série rapide de mudra qui arriva à son terme fut sa seule réponse. Alors, une lance faite d'os fit propulser sur l'un des miroirs, précisément, sur celui d'où provenait le shuriken... Alors, tu rigolas à nouveau.



S'ensuivit ainsi durant de longues minutes, une alternance entre des miroirs qui se brisait sous tes rires, des shurikens qui venait petit à petit décorer le corps du Kaguya, et tes phrases ironisant la situation. Bien évidemment, tu jouais. Tu jouais avec ta cible, tel un chat avec une souris. Tu savais dès l'instant même où tu avais rejoins l'un des miroirs que son sort était scellé et que tu allais avoir de longues minutes de jeu devant toi. Mais alors qu'il ne restait plus que sept miroirs, tu décidas qu'il était temps, temps d'en finir... Alors, tu lui avais envoyé un dernier shuriken. Un dernier qui était venu se figer dans son orbite et avait signalé la fin de sa vie de barbare... Tu avais quitté ton miroir, souriante et satisfait de cet instant passé. Tu jetais un regard au sol, jonché de traîner rouge et tu mis fin à ton jutsu. Les parois de la prison se fissurèrent et finirent par tomber en miette sur le sol... Tu te retrouvais désormais face à ton équipe, avec à tes pieds, le corps du Kaguya, couvert de Shuriken et de coupure en tout genre...

Tandis que mon électricité partait toujours en direction du ciel, j’observais le « combat » se dérouler. Pauvre Kaguya, il n’avait aucune chance de survivre à une technique aussi vicieuse. Le Hyoton était déjà une affinité impressionnante, entre les mains d’un psychopathe… allez savoir quelle genre d’idées peut lui passer par la tête ? Tss, elle pouvait remercier cette affinité, c’est probablement tout ce qui la gardait en vie finalement. Kumo avait besoin de gens comme elle, malheureusement. Pendant que le combat se déroulait, l’un de nos hommes s’approcha de moi :



Mes mains se baissèrent alors, je cessais d’envoyer mon chakra vers les cieux et répondis bien calmement :



À la fin de ma phrase, nous pouvions voir la prison de glace disparaître complètement, et le Kaguya tomber au sol, mortellement atteint par de multiples blessures, et très rapidement, vous pouviez entendre Reika se « vanter » de son combat. J’avançais de quelques pas, poussant un léger soupir. Je regardais alors le corps meurtri du Kaguya avant d’ajouter :



Je ne cachais toujours pas mon mépris à son sujet, mais qu’importe désormais, l’acte était fait. Je haussais seulement les épaules avant de lui tourner le dos, puis je dis à la petite troupe nous accompagnant :



Au moins peut-être les médecins de Kumo seraient-ils ravis de mettre la main sur le corps d’un Kaguya, il y avait beaucoup à apprendre de leurs capacités, même mort, il pouvait encore avoir son utilité, du moins je l’estimais.

Se demander pourquoi ? Étais-tu payé pour cela ? En aucun cas. L'Empire avait ses raisons, probablement, et celle-ci aussi, t'importer bien peu en réalité. La seule chose qui avait son importance à tes yeux, était le fait que Kumo te laissait libre cours à ton imagination et que ta hiérarchie t'utilise de manière qui te convienne pleinement, à savoir, en te laissant les missions, qui à la fin, rajoutait du sang sur tes mains.



La diplomate évoquait le fait que cela semblait être trop te demander que de seulement capturer une cible. Tu ne répondis rien à cela, car tu savais qu'au fond d'elle-même, la réponse, elle la possédait déjà. Bien évidemment que cela était trop de demandé. La seule raison pour laquelle tu étais épanoui dans ta vie, était le fait que tu pouvais ôter la vie de ceux que tu traquais. Bien évidemment, tu n'étais pas stupide au point d'aller à l'encontre des ordres de mission. Si celui-ci évoquait une simple capture, alors, bien qu'à contre cœur, tu te résoudrais à agir de la sorte...
Tu regardais du coin de l'œil les quelques hommes qui vous avaient accompagné durant la totalité du trajet, préparer le cadavre afin de le ramener jusqu'à Kumo. Par chance, pour eux, tu n'avais nullement amoché le corps de ta cible. Des entailles, par-ci par-là et un shuriken enfoncé profondément dans l'un des orbites. Cette fois, au moins, il n'avait pas besoin de récupérer des morceaux à gauche et à droite...



Alors, sans attendre, tu ôtas la ceinture de ton pantalon, avant de te laisser tomber à genoux dans la neige. Tu enlevas cérémonieusement ton t-shirt ainsi que ta brassière. Tu étais désormais sein nu, dans un climat où le froid en aurait tué plus d'un. Tu n'avais jamais été pudique et bien qu'une troupe se trouvait à tes côtés, cela ne te dérangeait nullement. Tu exhibais fièrement chacune de tes nombreuses cicatrices. Ton corps en arborait des centaines, non, des milliers. Et tu t'apprêtais à en rajouter d'autres.



Tu avais pris cette étrange habitude, il y avait de cela déjà quelques années. Tu estimais que la mort de chacune de tes cibles se devait d'être remercié. Et tu évaluais le nombre de coût que ton dos devait supporté selon l'adversaire que tu avais affronté, et selon des critères, dont toi seul connaissais. Mais bien évidemment, l'un des principaux était si celui-ci avait réussi à te blesser, ne serait-ce qu'un minimum.
Alors, le premier coup de ceinture vint fendre l'air dans un sifflement si reconnaissable. S'ensuivit le claquement de la boucle métallique sur ta peau. Et comme à chaque fois, un crie retenti. Il te fallait quelques secondes pour te rendre compte que celui-ci émanait de ta propre personne... Cinq coups... C'était peu, mais tu devais avouer que l'homme ne t'avait offert que peu de fil à retordre...

Pourquoi m’entêtais-je à essayer de lui faire comprendre quoique ce soit ? C’était peine perdu avec un être aussi avide de sang. Dommage que tant de Hattori lui soit si semblables, Kumo aurait pu être un Empire bien différent. Mais nos fondations sont ce qu’elles sont, combien de clans avions nous génocidé pour prendre le pouvoir ? Malgré cela, je voulais garder le Kaguya en vie uniquement pour raison stratégique, sa façon de me voir comme une déserteuse sonne clairement comme une insulte à mes oreilles.



Je haussais les épaules, nous n’aurions jamais réponse à cette question de toute façon. Elle nous invita ensuite à partir devant, qui sait ce qui lui restait à faire, et en la voyant ôter sa ceinture je n’avais franchement pas envie d’en savoir plus. Je pris alors la route, suivit des quelques kumojins nous accompagnant. L’un d’eux vint me poser une question qui aura eu le mérite de me faire sourire à moitié.





Répondais-je avec sarcasme. À voir leur visage, je connaissais déjà la réponse à ma question… ni eux ni moi n’avions envie d’y aller, il valait mieux poursuivre notre route sans rien dire…