« Nami peux-tu scanner le corps du patient ? Je dois aller vérifier que Huma san a bien pris ses cachets. Il est tellement étourdi ! »
« Pas de soucis ! » m’écriais-je. Soigner et apprendre, je ne demandais que ça. Chaque personne, chaque malade, chaque blessure, était pour moi un moyen d’appliquer mes cours théoriques. Il n’était plus question de lire ou d’écouter les conseils de Tsubomi-sensei, mais de guérir une vraie vie humaine. Certains en auraient eu peur, mais moi Kitto Nami, je n’en étais que plus motivée !
Ainsi, retroussant les manches blanches de mon uniforme, je m’attelais à ma tâche. Mes yeux vinrent d’abord chercher les blessures les plus évidentes avant que mes doigts ne prennent le relais pour palper le squelette de l’homme aux paupières fermées.
Au-dessus de lui, je pouvais sentir son souffle chaud, roque, me caresser le visage. Il était tombé du haut d’une échelle en plein chantier et avait perdu connaissance. Le surmenage et les conditions de l’hiver ne semblaient pas facilités la tâche aux petits ouvriers. J’avais un peu de peine pour eux, mais je pensais surtout à papa que je voyais de moins en moins. Allait-il finir aussi comme cet homme ? Ils paraissaient tous bien imposants debout, plein de vie. Et quand, de mes 1m63, je les regardais s’atteler à porter des poutres, j’avais le sentiment que rien ne pourrait venir à bout de ces êtres. La faiblesse et la fatigue ne semblaient pas faire partie de leur vocabulaire. Et pourtant… Et pourtant…. Il n’avait fallu que de deux semaines pour m’en faire changer d’avis.
Je m’emparais d’une petite feuille, et de mon écriture d’écolière, j’y indiquais les multiples problèmes perçus durant mon analyse. La plupart étaient insignifiantes, mais j’avais appris que les simples blessures devait être traitée avec autant d’attention que les grandes sous peine de complications. Toutefois, l’homme allait s’en sortir, la chute depuis l’échelle n’avait pas été très haute et son évanouissement était surtout dû à la fatigue accumulée de ces derniers jours.
Je n’attendis donc pas le feu vert de l’infirmière, pour commencer à soigner les minimes plais présentes un peu partout sur le corps de l’homme. Je voulais progresser et pour ça, je devais prendre des initiatives, seules. Et puis je commençais à avoir une certaine habilité dans l’irou jutsu. Fébrile, certes, mais elle était présente !
De mon chakra, je vins penser petit à petit, une à une, les plais superficielles. Elles n’étaient pas profondes et il ne fallut pas longtemps pour qu’elles se referment. Ma faible réserve de chakra qui me faisait défaut était rattrapée par la précision de mes 10 doigts qui parcouraient de bout en bout le corps du patient. Pas de doute, mon entraînement avec Tsubomi-sensei portaient enfin ses fruits !
Dix minutes passèrent, durant lesquelles je veillai à ce que l'homme ne réagit pas anormalement à mes guérisons. Normalement, cela se passait très bien, mais il fallait toujours être attentif aux mauvaises réactions de l'organisme humain ! Un point d'honneur que je respectais évidemment !
Cela fait, je quittais rassurée la salle, et venait faire mon rapport à celle qui m'avait pris en charge pour la journée. Occupée à essayer de faire avaler les cachets à Huma-san, qui s'entêtait à dire qu'il allait très bien, elle pointa du doigt une jeune fille. Allongée sur un lit au fond la pièce, elle paraissait dormir profondément.
« Elle s'est évanouie dans la rue sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. Apparemment rien de grave, mais si tu peux veiller sûr elle jusqu'à ce qu'elle se réveille, je t'en serais reconnaissante Nami. »
« Pas de soucis ! » m’écriais-je pour la deuxième fois de la journée. Prenant une chaise et une petite revue, je m'installais alors à côté de la fille en question. Avant d'ouvrir mon magazine et de me plonger dans la lecture, je m'attardais un peu sur le visage de cette dernière. Avec ses cheveux bruns, elle paraissait drôlement jeune ! 14 ans... 16 maximum ! Toutefois, son visage me semblait étrangement marqué. De la fatigue sûrement, mais aussi autre chose... Comme si cette bouille enfantine racontait une histoire mouvementée. Une histoire pas toujours rose pensais je frissonnante.
Je chassais d'un geste de la main ces pensées bien sombres. Je me faisais sûrement des idées…
Bien plus tard...
La fin de ma lecture sembla annoncer le réveil de l'adolescente. Elle avait dormi deux bonnes heures et j'avais dû contenir mon hyperactivité pour ne pas aller soigner d'autres personnes. Ses yeux verts se plongeant dans les miens, elle posa une question qui me fit doucement rire.
Alors, je posais la revue sur la petite table de chevet et venais rebondir sur son lit. Puis sans répondre, je rapprochais ma tête d'elle et affichant un grand sourire, je m'exclamai :
Je riais à ma propre blague avant de m'installer à côté d'elle et de reprendre mon rôle de futur médecin. Un peu de sérieux tout de même Nami !
« Je plaisante, nous sommes à l'hôpital de Konoha ! Chambre 12 exactement ! »
Je regardais une nouvelle fois son visage, avant de lui demander d'un grand sourire :
« Comment te sens-tu ? Pas de fièvres ? De vertiges ? Tu as peut-être besoin d'un peu d'eau non ? »