Chasse-attrape !

J'étais désemparée. Lorsque l'on m'avait dit d'aller chasser ce monstre de nos forêts, je m'étais préparée à tomber sur un animal difforme aux dents acérées et aux regards sanguinaires.

Mais non.

La créature n'était qu'une immense boule de poil au comportement des plus inattendu. Bref, un immense chien géant atteignant les trois mètres à la bouille presque enfantine.

Je ne fus d'ailleurs pas la seule à être interpellée par l'étrangeté de la situation dans laquelle nous nous trouvions.



Et puis, il fallut se rendre à l'évidence, c'était bien le "monstre" que nous traquions. A ma connaissance, les créatures de cette envergure n'étaient pas courantes dans notre forêt. Je haussais ainsi les épaules et ajoutais, plus pour moi-même.



Le regard posé sur le clone, qui essayait d'établir un contact physique avec la créature, je remuais mes méninges. Deux solutions s'offraient à nous. Le mettre hors d'état de nuire ou le reconduire jusqu'à nos frontières. La première aurait été la plus simple, mais il se trouvait que j'avais un cœur et cela était bien à l'encontre de mes principes de faire mal à un être vivant pour le moins inoffensif….

Enfin, nous verrons bien !

Oh ! Juste ici ! Oui, oui, oui ! Qu'est-ce que c'est bon les gratouilles ! Je tends mon cou un peu plus à droite, puis à gauche.


Un peu d'amour ça fait du bien. Les autres étaient plus bruyants et agressifs à mon goût. Qu'est-ce que c'est trop bon les câlins que me faisait la chose devant moi. Alors, je lui lèche le visage trop content de m'être fait un nouveau copain.


Je me demande ce qu'il fait ici tout seul celui-là. Oh ! Je sais ! Je sais à quel jeu on va jouer ! Je me lève et saisit une branche avec ma puissante mâchoire avant de laisser tomber le morceau aux pieds du truc. Je suis trop content et même ma queue bouge.

Le clone de Shiroo avait finalement réussi à approcher et même caresser cette bête qui semblait apprécier ce geste. Toujours aucun signe d'agressivité de sa part. Cependant, je finis par comprendre comment une telle créature pouvait être une menace pour notre forêt.

En effet car celle-ci, dans un élan d'amusement, arracha une grosse branche sans le moindre effort. Après tout, rien de surprenant vu son imposante taille. Je pense donc que cette créature n'est pas fondamentalement dangereuse ou mauvaise mais simplement insouciante et inconsciente des dégâts qu'elle cause.
Suite à ça, j'eu une idée. Je ne pouvais pas garantir que ça fonctionnerait, mais ça valait le coup d'essayer.



Un plan assez basique mais qui pourrait s'avérer efficace. Si on arrive à l'éloigner suffisamment, peut être qu'elle s'en ira ensuite de son plein gré une fois le clone assez loin.

Cette bête ronronne. Le son s'amplifie à chacune de mes caresses faisant oublier sa taille gigantesque et son allure effrayante. Je n’en revenais pas moi-même d’avoir obtenu un tel résultat. La situation ne faisait presque plus aucun doute. Avait-il vraiment conscience du chaos qu’il faisait régner dans notre forêt ? J’en doute. Même si je ressens toujours une certaine inquiétude à voir mon clone aussi prêt du Minishago, il était agréable d’imaginer que la situation puisse se régler sans aucun blessé. Néanmoins, il était encore trop tôt pour crier victoire.

Je me trouve toujours dissimulé, au bord de la clairière et j’assiste à la scène, autant effaré que mes camarades. Tout à coup, j’avais eu un sursaut en voyant l’animal approcher son visage de celui de mon clone.



Etais-je en train de commenter, complètement déboussolé.

Nous n’étions pas au bout de nos surprises et ce qui suivait nous laissait entrevoir toute la puissance de cette bête. De sa gueule, il arrachait une énorme branche avec une facilité déconcertante. Nami était catégorique, seul lui laissait entrevoir une source de chakra.

Admiratif de la scène, je suis remis sur le chemin de notre mission par Jiken. Il proposait une idée intéressante, mais qui pourrait devenir dangereuse. Comment savoir quel geste ou quel mot paraîtrait hostile au Minishago ? Si nous voulions réussir cette mission sans avoir à le tuer, c’était sûrement la meilleure voie à suivre.



Inspirant et expirant, je tente d’évacuer toute cette tension qui s’accumulait en moi. Je n’avais pas le droit à l’erreur, je commençais à m’attacher à cette énorme bête et ce malgré les récentes atroces découvertes.

Alors que j'ordonne à mon clone de ramasser la branche déposé devant ses pieds, je me tourne vers Nami pour lui demander une faveur.



C’était sans compter la taille de ses griffes. La décision revenait à Nami, c’est elle qui décidera du sort du Minishago, d’une manière ou d’une autre. Nous serons obligés de la respecter.

Mon clone prit la parole en agitant le morceau de bois.



Mais il pouvait certainement nous comprendre, l’avenir nous le dira.

Le clone se mit à courir dans la clairière en gardant fermement la branche dans ses mains.



Hurla-t-il avant de courir, le bâton agité sur le côté pour éviter que la bête ne lui saute dessus de plein face.



Allait-il le faire ? Ou allons-nous devoir changer notre stratégie ?



Chuchotais-je, refusant de croire que la mort était la seule et unique solution.

Pourquoi la vie n'était elle pas noir ou blanche ? D'un côté les méchants et d'un autre les gentils ? C'était la question que je m'étais posée au vu de la réaction de l'animal. Ses ronronnements attendrissements et son envie de jouer au bâton nous laissaient un à un perplexe. Que devions-nous faire ?

Jiken proposa alors une solution : reconduire à l'aide du clone de Shiroo la bête à la frontière. Une solution que j'avais déjà envisagée, mais j'ignorais quant à moi où était cette fameuse délimitation ! Mais bon, ayant entièrement confiance en mes camarades, je me contentais d'acquiescer d'un hochement de la tête.

Le clone ramassa donc l'énorme branche d'arbre et indiqua à la boule de poil de le suivre. Accroupis dans mon buisson, je retenais mon souffle. Espérant alors de tout cœur que la stratégie de Jiken et Shiroo allait marcher.

Puis ce dernier eu le malheur de poser une question qui ne me fit pas particulièrement plaisir.
Je lui tapais la main, pas fort, mais assez pour montrer ma réprobation.



Evoquer la mort d'un être vivant m'était insoutenable. Moi dans le métier consistais à maintenir les gens en vie, c'était contradictoire à ma manière de penser. Et puis capturer un animal de cette envergure était de toute façon beaucoup trop dangereux pour nous. Nous n'étions que Genin après tout, pas des forestiers...

Que disait cette petite chose ? Oh... ! La chose bouge et commence à courir. Elle veut jouer ? Elle veut jouer avec moi ? Je sautilles de joie manquant de faire tomber un arbre et trembler le sol sous mes grosse papattes. Je suis trop heureux, trop content ! J'ai un copain de jeu ! Je te suis ami ! Je te suis !


Oh ? Tiens ? Ca bouge dans les buissons là-bas. Ca m'intrigue et je ne peux m'empêcher de m'arrêter. Qui a-t-il ?


Non, non, non... Pas lui... Il m'a fait du mal tout à l'heure avec l'autre sauvage hurlant l'incompréhensible... ! Je ne veux pas qu'il m'approche ! Je recule de quelques pas, mes yeux s'animent de multiples couleurs...








Je te hais ! Tu m'as trahi le truc ! Tu voulais me tenir pour me donner à l'autre bestiole ! Je le vois qui s'approche à pas lent, mais... ce fut plus fort que moi. Je n'en fis qu'une bouchée. Je l'avale.


Gloups. Au moins il ne pourra plus me faire de mal celui là. Je reste quelques secondes sur place pour analyser ses composants organiques. J'en ai déjà mangé un comme lui, il appartient au bubulle. C'est une bulle ! Je viens de manger une bulle !


Je vois encore la chose non loin de moi. Quel goût avait-il lui aussi ? Il veut toujours jouer avec moi ?

Soudain, venant perturber notre plan à peine mis en route, un jeune garçon couru en direction de la bête. Il semblait la connaître et l'appela Toriko.
Cependant, ce Toriko d'un air si inoffensif changea immédiatement d'expression et se mit à montrer de l'agressivité envers lui.

Je fus pris de stupeur lorsque je vis ce monstre gober ce jeune garçon d'un seul coup.
Les choses n'allant pas en s'arrangeant lorsque la créature se tourna vers le clone de Shiroo, vraisemblablement pour lui faire subir le même sort.
Je resta sans voix pendant quelques instants, choqué par ce que je venais de voir.

En tout cas, les choses étaient désormais devenues claires pour moi, on ne pouvait pas laisser cette bête en vie après ce qu'elle vient de nous montrer. Je repris donc mes esprits, masquant le plus possible la peur qui m'avais envahi.
Toujours avec mes kunai en main, je les arma, prêt à m'élancer au combat, je n'attendais que l'approbation de mes compagnons pour m'élancer.

Le sol tremble sous mes pieds à chaque pas du Minishago. L’imposante bête manque d’arracher un arbre sur son passage et fait fuir tous les animaux qui avaient eu le courage de s’approcher. Le plan se déroule parfaitement et mon clone maintenait le cap. Au fond de moi, je ressentais une certaine satisfaction à réussir cette mission sans violence. Quand tout à coup, une étrange personne fit son apparition…

Intrigué, choqué, nous étions impuissants face à cette situation.



M’exclamais-je déboussolé.

La bête se montrait agressive et n’avait plus cette attitude enjouée face à la branche que je tenais entre mes mains. Tant bien que mal, le jeune inconnu essayait de calmer le Minishago qu’il affirmait connaître. S’ils étaient amis, ce n’était plus le cas à en croire la réaction de la bestiole à quatre pattes.

Simple spectateur, nous assistons alors à une scène des plus improbables et qui scellera définitivement le sort de ce monstre. D’une simple bouchée, le Minishago venait d’avaler le garçon sans même prendre la peine de mâcher. Était-il encore vivant ou allait-il mourir dans d'atroces souffrances dans son estomac ? L’idée me glaçait le sang et ma réaction fût d’étouffer le cris que je m’apprêtais à lâcher. Les mains devant ma bouche, je n’arrivais pas à prononcer un seul mot.



Les mots ne venaient pas, moi qui avait été convaincu par Nami. Jiken me donnait raison, mais cette décision ne nous revenait pas.



Le regard dirigé vers mon double, je n’avais plus aucun doute sur le sort qu’il lui était réservé lorsque l’attention du Minishago était revenu vers lui.

Ce fut la venue d'un jeune garçon qui compromit tous nos plans. De ses cheveux noirs, il héla l'animal comme une vieille connaissance. Une amitié semblait régner entre les deux êtres ou du moins une amitié guère réciproque au vu de la réaction de l'animal ! Des grognements bestiaux s'échappait de sa bouche et la colère se lisait sur son visage. Il ne fallait pas être une génie pour comprendre que quiconque, en particulier le garçon, à ses côtés étaient en danger !

Je me levais de mon buisson, prête à dire à cet enfant de partir, mais il n'en fut rien. De toute façon, je n'étais guère sûr que là où il était, il aurait pu m'entendre. Et puis quand bien même aurais je voulu le mettre en garde qu'aurais je pu bien dire face à l'atrocité qui se déroulait sous mes yeux ?

Oui, l'enfant avait été gobé par l'animal. Une vie partie trop tôt pensais je la larme à l'œil. Était-ce ma faute ? En tant que cheffe de groupe, aurais-je du accourir au sauvetage du garçon ? Aurions du éliminer cette bête au lieu de tergiverser à lui sauver la vie ? Debout, le temps semblait s'être arrêté autour du moi. Seule avec des pensées morbides, je voyais les dernières secondes défilaient inlassablement sous mes yeux. Je n'avais que 16 ans avais-je le droit d'être paralysée face à un spectacle mettant en scène la mort d'un enfant ?

La réponse fut non ! Et tout comme mes coéquipiers qui semblaient s'être fait la même idée que moi, je repris le peu de sang-froid qu'il me restait pour donner quelques directives. Plus question de le sauver. Cet être, que je voyais auparavant comme un innocent en quête d'amis, était un danger pour les humains que je m'efforçais jour après jour de sauver.



Je ramassais une branche au bout pointu et dessinais par terre la grossière silhouette de l'animal. Je le divisais en 4 partie : la tête, le buste, le postérieure et les jambes. J'attirais l'attention de Jiken et Shiroo sur ce dernier endroit.



Je découpais en 3 parties la jambe de la bête, annotant d'une écriture fébrile chaque endroit. Je désignais du bout de mon bâton le muscle soléaire :



Je jetais le bâton et les dévisageais avec le plus grand des sérieux.

On va jouer copain. Je vais t'attraper ! Attend, attend ! Ne cours pas ! Tu ne m'échapperas pas !


J'essaye juste de t'attraper et tu t'enfuis ! Toi aussi tu me hais ?! Toi aussi tu ne m'aimes plus ?! Je veux juste un ami et jouer avec lui ! Alors cesse de bouger et viens ici !


Je te tiens ! Ah ah ah ! Je t'ai eu ! Attend je te lance en l'air et j'ouvre grand la bouge ! COMME CA ! Hum..

*
C'était quoi ça ? Il a disparu ? Il existait pas lui ? Drôle de chose... Il est parti. Je suis seul. Je me sens seul. Je n'ai plus d'amis.


JE VEUX UN COPAIN ! JE VEUX JOUER ! Je suis pas content alors je frappes le sol de mes quatre pattes et je le tambourine avec ma queue !

Comme je l'espérais, mes deux compagnons étaient eux aussi résolus à affronter cette bête. Pendant que cette créature s'en prenait au clone de Shiroo, Nami nous exposa son plan.
Viser ses pattes afin de l'immobiliser donc. C'était loin d'être un plan idiot et je n'hésita pas une seconde avant d'acquiescer d'un signe de tête. Mes armes et techniques ne sont pas assez puissantes pour espérer le tuer de toute façon.

Je pris donc le plus de shuriken possible en main, prêt à donner l'assaut. J'en profita également pour tester cette faculté que j'avais eu tant de mal à maîtriser. Je concentra mon chakra dans mon œil gauche qui changea donc de couleur pour devenir violet.



Suite à ces paroles, je m'élança en direction de la bête tout en la fixant avec mon Kyanserugan et lança mes projectiles en sa direction espérant la toucher aux tendons comme prévu.
L'assaut était donc lancé, espérons que d'éventuels renforts ne tardent pas trop, en cas de déconvenue, nous serions très mal.

Le plan de Nami prenait énormément de sens lorsqu’elle y ajouta des précisions. Scrutant attentivement le dessin grossier, je la regarde diviser le corps du Minishago en quatre parties. Ses connaissances faisaient oublier ses lacunes offensives et je voyais mon frère en elle. Ses décisions sont réfléchis et rarement dénuées de sens depuis le début de notre mission. Les mollets et ses tendons, voilà l’objectif qui nous était fixé. Une tâche difficile où nous devrons compter sur chacun d’entre nous.



Dis-je avec un petit sourire au coin des lèvres.

Je ne me moquais pas, bien au contraire, j’étais plutôt satisfait de ne pas avoir à le tuer. D’ailleurs… qui me dit que nous en aurions été capable ? Peut-être même que nous allons mourir en essayant de le rendre incapable de marcher. Haaaaaa ! Pourquoi a-t-il fallu que tu deviennes l’un des ces gardiens de nos portes, Kuro ? Tu nous serais bien plus utile ici !

Jiken prend alors la parole, donnant ses propres directives. Ça ne me dérange pas d’être un simple exécutant, j’ai toujours été celui qui suivait les conseils et les tactiques de mon frère. Ces deux-là semblaient savoir ce qu’ils faisaient alors… allons-y !

Le poing droit frappant contre la paume de ma main gauche, je m’exclame alors :



Quatres clones apparaissent autour de nous. Deux de ces clones s’élancent avec Jiken dans le but de le protéger. Même si cette technique dévorait facilement mon énergie, je m’en servirais comme bouclier pour le soutenir et lui éviter toute blessure grave. Dans le même temps, j’attrape le dernier clone par le bras et je tourne dans les airs. De cette manière, je l’envoi valser telle une fusée en direction du Minishago. Kunai en main, le clone espérait atteindre l’un des tendons du mollet de Toriko.

Aussitôt ces actions de soutien terminées, j'accourt vers le lieu du combat, laissant Nami seule cachée dans les buissons. Dans ma course, je décide de contourner mon camarade afin de prendre la bête à revers. A mon tour, j’envoi deux kunais dans la direction du Minishago.