Trois Konohajins pour un crépuscule

Mon sourire s'accrochait à mon visage, impossible de le quitter à vrai dire tant la vue était belle ! Kenshin toujours dans son rôle de guide, s'accroupit sur une branche légèrement en dessous de nous et présenta chaque contrée que nous avions l'occasion d'admirer. Comme si j'avais connaissance des divers noms qu'il énonçait, j'acquiesçais de la tête.



Son doigt pointa l'emplacement que je désignais avant qu'un cri ne s'échappe de sa gorge et que son corps bascule en arrière.... dans le vide.
On ne réchappait pas d'une chute d'une telle hauteur, Kenshin prenait une direction certaine vers la mort. Impuissante, je criais.



Parfois, il y avait des situations qui nous faisaient sentir inexplicablement stupide, ou plutôt naïve en ce qui me concernait. C'était justement ce que je ressentis en voyant Kenshin se rattraper et rigoler, fier de sa petite blague. Je poussais un très très long soupir d'exaspération.



Je découvrais une nouvelle facette du forestier. Celle qui avait le don de faire battre mon cœur à la chamade !

Fort heureusement, il sut se faire pardonner avec quelques friandises et il ne me fallut pas longtemps pour que j'oublie cette blague de mauvais goût. Et finalement, le spectacle pour lequel nous étions venus commença. La bouche pleine, j'admirais à travers mes pupilles le ciel se colorer d'une teinte rosée. Cela dura quelques minutes, durant lesquelles pas un bruit ne se fit. Comme pour tout les spectacles, on se devait d'écouter le personnage principal : ici le grand rond jaune, le soleil.

Puis il fallut redescendre, avec une once de regret, celle de quitter le beau perchoir où nous étions. La descente de l'arbre fut alors encore plus éprouvante et longue que la montée. Mes pieds se posant avec la crainte de voir la branche du dessous se casser.

Les jambes flageolantes, je conclus cette escalade d'un petit saut de 2m me ramenant sur notre belle terre ferme. C'était un petit saut que n'importe quel Genin (même moi) aurait pu effectuer sans se blesser. Mais comme je l'avais dit à Eiko, je trouverai un moyen de nous faire rater ce parcours du combattant qui nous servait de retour !

Dis-tu au chûnin avec un sourire. Le Yuukan était immense, mais pour toi Konoha était déjà gigantesque. Tu n’avais jamais ressenti le besoin de partir ailleurs, toutefois, il faut bien avouer que voir toutes ces étendues devant tes yeux ne te laisse pas indifférente.



Répondis-tu à Nami quant à sa question à propos des lieux à l’est. Mais vous n’eurent pas le temps d’en discuter d’avantage, puisque Kenshin semblait visiblement d’humeur blagueuse, assez pour vous faire avoir des hauts le cœur. Tu le regardas « tomber », incapable de réagir rapidement tant tu étais épuisée. À peine eus-tu le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer qu’il était déjà debout sur une branche juste en dessous, très fier de sa blague… Nami était exaspéré, tu ne fis qu’un maigre sourire en l’entendant sermonner le chûnin. Mais ce dernier n’était pas en reste, non, il choisit de vous amadouer avec des friandises… le malin.



Toi qui avais parlé d’un repas… au moins avais-tu eu le droit à une petite collation, c’était déjà mieux que rien. Après que le crépuscule soit passé, vous ne tardiez pas à redescendre, difficilement. Une fois en bas, ta camarade Kitto choisit ce moment pour mettre en œuvre son plan pour ne pas rentrer à pied. Tandis que Nami faisait preuve de son meilleur jeu d’actrice, tu t’adossas à l’arbre juste derrière toi avant de te laisser glisser contre lui jusqu’à te retrouver par terre, exténuée.

Kenshin se fait réprimander par Nami pour sa petite blague. Il se met à rire. Il connaissait cet arbre par cœur et savait exactement où se rattraper.



Bon… ce n’était pas une excuse pour autant c’est vrai, mais il avait de quoi se faire pardonner pour qu’elles se remettent de leurs émotions.



Demande t’il sceptique tant ce désert était dangereux et inhospitalier.



Explique t’il. Le spectacle finit, il était temps de redescendre déjà. Nami se foula la cheville alors que le Uzumaki sautant de branches en branches redescendait tranquillement.



Demande t’il en se rapprochant d’elle rapidement.



Dit il enjoué avant de se retourner vers Eiko surpris.



Pas pour lui en tous cas qui était surentraîné et habitué à crapahuter en forêt.





Lance t’il joyeusement!

Je lâchais un soupir. Pourquoi avait-il fallu qu'on soit médecin ? Moi qui voulais m'épargner un voyage du retour sans marcher voilà que c'était râpé ! Inutile de laisser Eiko dépenser du chakra dans un blessure fictive, il valait mieux mettre fin prématurément à ce simulacre. Je me relevais donc pied joint, le visage un peu gêné :



Un mensonge qui ne collait pas du tout, mais alors vraiment pas ! En même temps, que pouvais-je bien dire d'autre ?!
Intérieurement, je me fis toutefois la promesse de refuser la prochaine sortie en forêt avec Kenshin et d'entraîner mon endurance !

Je lâchais avant de partir un regard à Eiko, dont les jambes ne semblaient pas être en meilleur état que les miennes. Le sentiment de culpabilité monta en moi à cette vision. C'était tout de même moi qui l'avait poussé à nous accompagner dans cette escapade !

Je m'agenouillais alors à ses côtés, lui tendis ma main et c'est d'un gros sourire réconfortant que j'annoncais :

Peu avant que vous ne redescendiez du sommet de l’arbre, Kenshin te demanda si tu avais déjà mis les pieds dans le désert de Kaze. Bien sûr que non, qu’aurais-tu été faire là-bas ? La raison était un peu plus simple, et plus triste.



Tu n’avais pas réellement l’envie de d’étendre sur le sujet. Après être redescendue difficilement de l’arbre et t’être légèrement « reposée » au pied de celui-ci, tu vis les talents d’actrice de Nami être mis en échec. En effet… simuler une blessure avec deux médecins, ce n’était peut-être pas la meilleure méthode… Tu te contentas de rire discrètement, Kenshin ne comprendrait probablement pas pourquoi mais Nami saurait que tu te moquais un peu d’elle à ce moment. Puis tu te décidas à trouver le courage de repartir jusqu’au village – surtout car Nami te promettait un succulent repas –.



Répondis-tu avec un grand sourire. Au moins, l'idée d'aller manger quelque chose te donnait la motivation de retourner jusqu'à Konoha... Quoique, tu n'avais peut-être pas très envie non plus de passer la nuit au milieu de la forêt...