Nouvelle année, nouvelle ère.

La nouvelle année était là, le printemps était de retour. C’était probablement à cette époque de l’année que Konoha était le plus beau. La couleur verte qui habillait les arbres, accompagnés de nombreuses fleurs que les habitants de Konoha se faisaient joies de déposer sur leur balcon. Au milieu de tout cela, il y a toi, fonçant à travers les rues du quartier Kitto, visiblement très pressée. Cela faisait quelques semaines que tu avais eu cette curieuse discussion avec ta mère, et apparemment tes mots avaient réussies à la convaincre. Cette dernière souhaita ainsi s’entretenir avec Nami, tu te fis alors une joie d’aller la prévenir toi même ce matin, tu savais que vous aviez le même jour de congé, alors tu partis directement chez elle. Après les plusieurs centaines de mètres qui séparaient vos deux habitations, tu t’empresses d’aller toquer à sa porte. Personne ne vint ouvrir, plutôt étrange. Peut-être n’était-elle pas encore réveillée et ses parents absents… peu importe, ça ne te démotiva pas pour autant. Tu frappas une nouvelle fois à la porte avant de reculer de quelques pas. Puis plaçant tes deux mains devant ta bouche, tu te mis à crier de toutes tes forces :



Avec un peu de chance, elle était seulement en train de dormir. Sinon, tu te ridiculisais gratuitement au milieu de la rue, ton cri ayant attiré tout les regards aux alentours… Te rapprochant à nouveau de la porte, tu crois entendre un léger bruit derrière celle-ci. « Ah, il y a du monde ! » te dis-tu. En espérant qu’il s’agisse bien de Nami… Quel honte si tu venais de réveiller ses parents…

Je m'étais réveillée par terre, les cheveux ruisselant de sueur. Il semblait que mon hyperactivité m'eût une fois de plus suivi dans mon sommeil ! Je bougeais tellement qu'il n'était pas rare que je tombe de mon lit et c'était le cas de ce matin. Je m'étirais donc, levant les bras à en toucher le plafond, et trottinait à la douche toute en fredonnant.



Papa était déjà parti au travail et maman n'allait pas tarder à rentrer de sa garde de nuit à l'hôpital. Bref, la maison était à moi donc j'étais libre de chanter ! Ce fut donc de quelques paroles et des mouvements de dance hasardeux que je fis couler l'eau chaude. Rien de mieux qu'un peu de chaleur en ce début de journée ! Un sourire de satisfaction se dessina sur mes lèvres avant de disparaître sous la vapeur d'eau.

J'aurais pu rester ainsi longtemps, très longtemps même. Rien n'aurait pu me faire sortir d'ici. Rien ! Sauf cette voix qui résonna dans tout le quartier. Une voix que je ne connaissais que trop bien puisque c'était celle d'Eiko !

Alors là, pas question de traîner ! Les cheveux encore plein de shampoing, je sortis en trombe de la salle de bain. Puis enfilant à une vitesse, que même les plus grands ninjas de ce monde ne saurait atteindre, mes vêtements, je sprintais jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvrais brutalement.

C'était bien elle.



Je lui sautais dans les bras. À nous voir, on aurait cru que cela faisait des mois voir des années que nous nous étions pas vu. Mais non, on se voyait tous les jours !


Après cette chaleureuse étreinte, je me détachais d'elle et riais de son comportement :



Alala... Je la prenais pour une comique alors que dans cette histoire, c'était moi la clownesse. Moi dans les cheveux étaient encore parsemé de mousse et dont le pantalon avait été enfilé, avec précipitation, à l'envers. Mais ça évidemment, dans cette joie qui m'habitait, je ne l'avais pas remarqué. Ce fut donc nullement gênée que je demandais à Eiko :

Dès lors qu’elle ouvrit la porte, le sourire sur ton visage fut immédiat. Premièrement car cela te faisais toujours énormément plaisir de la voir, mais surtout parce que sa dégaine était… originale avec ses cheveux remplis de mousses. Tu penchais alors ta tête sur le côté en apercevant que même son pantalon était à l’envers… celle-là décidément…



Mais apparemment, cela ne la dérangeait pas plus que ça puisqu’elle t’invitait même à entrer. Tu ne pus t’empêcher de rire avant d’acquiescer.



Elle faisait toujours preuve d’une énergie débordante, pour tout. Tu as souvenir de l’avoir déjà entendu chanter dans son bain un soir où sa mère t’a invitée à dîner, tu ne serais pas étonnée qu’elle soit tellement dans son monde qu’elle ne fasse plus attention au reste ! Ce n’étais nullement pour te déplaire, à vrai dire, tu adorais cette facette de sa personnalité, cela contrastait beaucoup avec ton tempérament bien plus calme… Quoique, la présence Nami avait tendance à te rendre un peu plus sûre de toi, elle déteignait sur toi en bien finalement. Bref ! Tu avais plus important à faire que des gâteaux aujourd’hui, du moins elle avait quelque chose d’important, tu n’étais qu’une simple messagère aujourd’hui.



Tu tapas alors dans tes deux mains avant de poser celle-ci sur tes épaules, tu la tournais en direction de sa porte d’entrée et tu ajoutais :

Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre ce qu'elle entendait par mon "style unique" avant que je n'en prenne conscience et que j'en rigole de même.



Une blague en rapport avec notre premier gâteau : le Kasutera de l'amitié !





Elle était bien une des seules personnes que je me permettais de charrier. Il faut dire que notre amitié était trop forte pour être brisée par de simples petites piques. Chaque jour, chaque heure, chaque minute en sa compagnie était un pur bonheur. Et chaque soir, je parlais d'elle, avec entrain, à mes parents. Si bien que, naturellement, ma mère prenait plaisir à l'inviter partager le repas avec nous.



Rétorquais-je d'une grimace qui disait pourtant le contraire. Ah... Eiko me connaissait décidément trop bien ! C'était vraiment de la triche !

Puis ma bouille gênée disparu très vite laissant place un petit "o" de surprise. Hegi-san souhaitait me voir ? Je me demandais bien pourquoi. Il m'arrivait de la voir lorsque j'allais chez Eiko, mais cela se limitait à des formules de politesse. En revanche, je n'oubliais jamais notre première rencontre, celle qui avait su m'orienter et me sortir de cet avenir plein d'incertitudes.




Ce n'était peut-être pas pour ranger sa paperasse, mais si je pouvais lui rendre service et bien soit ! Je le ferais avec grand plaisir !
Ce fut donc sur les encouragements d'Eiko que j'effectuais mon deuxième sprint, cette fois en sens inverse, pour mettre un peu d'ordre de mon accoutrement.



Cela fait, je fermais la porte sans prendre la peine de la verrouiller et questionnais mon amie sur la direction à prendre.

Lui dis-tu en riant. Voilà l’un des effets Nami : tu étais devenu quelque peu moqueuse parfois. Par pure taquinerie évidemment, mais elle était bien la seule personne avec laquelle tu te le permettais. À tes yeux, il était impossible que de simples petites piques ne vienne briser cette solide amitié qui vous unissait. Avec le sourire, tu répondis alors :



Le meilleur dans tout cela ? Plus besoin d’aller acheter des ramens tout les soirs où tu rentrais trop tard du travail, et ça, c’était une vraie différence ! S’il y avait bien une chose dont tu ne te passerais jamais, c’était bien sa cuisine. Enfin bref, ce n’est pas le moment de divaguer, en route ! Mais avant… la prudence s’impose.



Mieux vaut prévenir que guérir pas vrai ? Après quoi, vous ne tardiez pas à partir en direction de chez toi. Ce n’était pas bien loin, mais tu comptais bien profiter de ces quelques minutes en compagnie de Nami pour discuter avec elle, avant que ta mère ne se l’accapare complètement ! On la connaît ! Partageant donc quelques ragots entre filles, tu ne vois pas le peu de route passé, et vous vous retrouvez déjà à destination. Ouvrant la porte, tu t’écris alors :



Tandis que vous entriez, ta mère vint alors vous accueillir. Souriante, elle s’adressa alors à Nami :

Je jetais par précaution un coup d'œil à mon bas, m'assurant une deuxième fois si dans la précipitation, je ne l'avais pas remis à l'envers.
C'était bon !



J'accueillis l'annonce de notre direction avec un grand sourire. Chez elle ? Cool ! J'adorais sa maison ! C'était d'ailleurs un peu comme un deuxième domicile vu le temps que j'y passais ! Néanmoins, à côté de ma joie, se cachait une certaine surprise. Je ne connaissais pas assez bien Hegi-san pour connaître les raisons de son départ, mais je ne pouvais qu'en être curieuse.



Suivit de sa réponse, nous nous mîmes en route. Ou du moins faillit puisque Eiko me fit signaler que je n'avais pas fermé la porte d'entrée.
Je répliquais alors d'un petit tss.



Je rigolais, convaincue de mes dires, avant de prendre le chemin en trottinant. Un chemin que je ne connaissais que trop bien vu le nombre de fois que j'étais venue chez elle. Ainsi, quelques boutades et discussions qui ne regardaient que nous furent échangées avant que nous arrivâmes à destination.


Rentrant par la porte d'entrée, je déposais mes getas et allait à la rencontre de Hegi-san.



Puis j'acquiescée par d'amples hochements de tête, plein de reconnaissance.

Tu n’étais pas complètement stupide, tu te doutais bien qu’il y avait une vraie raison derrière tout cela. Tu avais déjà ta petite idée de laquelle, mais tu préférais laisser à Nami le loisir de l’entendre directement de sa part.



Après le court chemin jusqu’à chez toi et de banales salutations entre Nami et ta mère, tu te dis que tu n’as pas grand-chose à faire dans cette conversation. Les accompagnant jusqu’au salon, tu leur dis alors :



Un bon moyen de t’éclipser, même si tu savais déjà le sujet qui allait être abordé, tu préférais rester un peu à l’écart. Cela ne te concernait pas, tu n’avais pas à mettre ton grain de sel là dedans pensais-tu.

Eiko ne tarda pas à ramener Nami à la maison, qu’il était agréable d’avoir un enfant au serviable… Elle s’était d’ailleurs trouvé excellente compagnie, puisque Nami semblait être sincèrement quelqu’un de bien, et de poli ! Une qualité rare chez les plus jeunes de ce village.



La jeune genin en profita pour remercier Hegi, et notamment Kyoko, pour leur aide. Si elle savait qu’en vérité elles n’avaient pas fais grand-chose, les choix restaient les siens, elles lui avait seulement permis d’y voir un peu plus clair. Quoiqu’il en soit, elle semblait intriguée par la raison de sa présence ici. Tandis qu’Eiko partait préparer des boissons, la Kitto répondit avec un sourire :



Hegi marqua une courte pause, comment lui présenter les choses simplement ? Difficile de faire l’intégralité de cette histoire à une jeune femme probablement peu au courant de la politique interne au village, mais il fallait bien commencer quelque part…



Cela devait encore sembler trouble pour elle, la Kitto l’était volontairement. Il n’était pas simple de lui dire qu’elle comptait en fait évincer un dôno pour lui permettre de prendre sa place. D’autant que Kazumori n’avait pas si mauvaise réputation auprès des plus jeunes.

Fidèle à elle-même, Eiko s'éclipsa pour nous préparer quelques boissons.



M'asseyant ensuite profondément dans le canapé, les mains sous les cuisses, j'écoutais alors attentivement ce que Hegi-san avait de si important à me dire. J'espérais que ce n'était rien de grave ! Eiko m'avait prévenue que c'était une bonne nouvelle, mais il n'en restait pas moins que j'en étais légèrement anxieuse.

Elle commença donc et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre de quoi il en retournait : de la politique. Cela me rappela les questions d'Eiko lorsque nous étions bénévoles à l'hôpital pour distribuer des cadeaux aux petits enfants malades. Essayait-elle déjà à l'époque de tâter le terrain ? Hum... C'était sûrement une simple coïncidence !

Ce fut donc les yeux écarquillés et un hoquet de surprise que j'accueillies la nouvelle. Moi me préparer au métier de dôno ??? Étais-je vraiment fait pour ça ? Je ne connaissais rien à la politique, n'avais aucune habilité d'orateur et j'étais bien trop jeune pour me faire entendre ! Et puis, surtout il y avait un dernier point non soulevé :



Kazumori-dôno avait l'expérience dans la peau puisqu'il avait au moins le double de mon âge ! Même en admettant que je me prépare à cet éventuel poste, les gens n'accepteront jamais une fille aussi inexpérimentée que je l'étais !

Oui, recroquevillée sur le canapé, je paraissais pour la première fois décontenancé. Ce n'était pas tant la prise de parole qui me faisait peur ou le métier en lui-même, mais de décevoir les gens avec la pensée que Kazumori-dôno était bien mieux qu'une simple adolescente des classes moyennes.

La Kitto se rappelait très bien cette fois où elle aurait eu besoin de l’accord de son dôno. Il s’apprêtait à accepter, jusqu’à ce que cette pimbêche n’ouvre la bouche. Il n’en fallut pas plus à Hegi pour comprendre qui était réellement Kitto-dôno parmi les deux. La jeune Nami semblait stressée à l’idée de devenir dôno un jour, rien d’étonnant, mais Hegi ne comptait pas revenir sur son choix.



Comme elle l’avait dit, elle ne s’attendait pas à une réponse immédiate de sa part, toutefois, Hegi se voulait rassurante, du mieux possible.



La Kitto croisa les bras un instant, et tandis qu’Eiko arrivait avec les fameuses boisson, la mère de famille reprit :





Ajouta-t-elle en riant légèrement.

Je ne connaissais pas assez bien Kazumori-dôno pour détromper les dires de Hegi-san. J'étais bien trop naïve pour détromper quoique ce soit d'ailleurs. Alors je me contentais d'acquiescer de la tête et de murmurer un petit



Mon visage trahissais un soupçon d'hésitation. Une hésitation passagère qu'Hegi, suivit d'Eiko, essayèrent de faire disparaître à l'aide de rassurements. Mes joues reprirent quelques couleurs. Il est vrai que l'idée d'être suivi par une personne aussi compétente qu'Hegi avait quelque chose de réconfortant.

Et puis, moi qui m'étais toujours sentie impuissante face aux grands de ce village, n'était ce pas un moyen de me faire entendre et de faire valoir les choses qui me tenaient à cœur ?

Je lâchais un petit soupir avant de m'emparer de la boisson qu'Eiko me tendait. Ce n'était pas un soupir d'exaspération, de fatigue ou quoi que ce soit d'autre. Mais juste signe d'une intense réflexion !

Ainsi, j'inspirais une longue gorgée du breuvage avant de déposer le verre sur mes cuisses. Puis dévisageant, tour à tour la mère et la fille, je me rendis alors compte que les personnes dans cette pièce avaient toute ma confiance et ne voulaient que mon bien et celui du clan.
Entre leurs mains il ne pouvait rien m'arriver de mal ! Surtout entre celles d'Eiko !

Un sourire discret s'affichant sur mon visage, je demandais d'une voix presque innocente :



Ce n'était pas un oui mais ça montrait déjà un certain intérêt !