Cap ou pas cap ?

        Les rides de crispation se mêlant à sa décrépitude se dessinèrent plus distinctement sur son front. Horripiler, des multiples soupires s’extirpèrent d’entre ses dents accompagnant alors son opéra d’agacement. Solo final, un clac qui ne fut autre que sa paume de main sur le visage de l’inconscient retenti dans la pièce.



        Fut-il écouté puisque la conscience se soustrayant des bras de morphée, le buste du rouquin quitta terre promptement. Le nerf optique en marche, ses paupières firent aller et retour successif avant qu'un son ne sorte de ses cordes vocales.





        Ce fut cette fois éveillé que ses pommettes accueillirent, bien malgré elle, les cinq doigts de l’homme. À l’inverse de la collée ce n’était ici guère gratifiant.




        Phrase de trop, annonce du 5 ème acte, il s’ensuivit de ce cynisme une troisième gifle qui ne vit jamais jour. Du fait, l’enfant au poil de carotte ne s’était pas fait prier pour rabattre son front contre celui de son agresseur.

Le propriétaire des lieux ? Keisuke n'avait-il pas dit que la cabane était inhabitée ? De toute façon, peu importe, puisque de toute évidence, elle ne l'était pas. Quand Tetsuko vit la main de l'homme s'abattre sur la joue de son camarade, le bruit la fit sursauter. Elle porta ses mains à son visage et se couvrit la bouche de stupeur. Il l'insulta pour essayer de le réveiller.



Sa voix s'éteignit d'elle-même dans les aigus. Heureusement, l'Uzumaki émergeait enfin, empêchant le vieil homme de le gifler à nouveau. Les yeux écarquillés, la joue rougie par la claque, et l'air complètement hagard, il scruta la pièce avec surprise. Keisuke avait l'air aussi stupéfait qu'elle d'entendre que cette vieille ruine était encore habitée. Ce qui lui valu une autre baffe.



La jeune fille se sentait terriblement impuissante. De là où elle était, elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Elle n'avait aucun équipement ninja avec elle, et même avec, elle n'aurait jamais attaqué un civil. Les moindres et médiocres techniques qu'elle connaissait seraient soit inutiles, ou risqueraient de toucher aussi l'Uzumaki.
Le ton sarcastique du garçon ne plu visiblement pas à son interlocuteur, qui s'apprêtait à lui en mettre une autre. Mais Keisuke le prit de vitesse, et lui asséna un coup de front dont tous se souviendraient comme d'étonnamment puissant. Tetsuko n'aurait su dire pour qui il avait été le plus douloureux. Quand son comparse lui dit qu'il était temps pour eux de déguerpir, elle ne se fit pas prier. Tout en courant vers le couloir, elle dit quand même à la va-vite :



Et tous deux partirent vers la porte d'entrée sans se retourner. Une fois dehors, ils continuèrent à courir encore dix bonne minutes dans la boue et les mauvaises herbes, sous la pluie. Quand ils jugèrent tacitement qu'ils étaient hors de portée du vieil homme, ils s'arrêtèrent. Tetsuko s'appuya contre un arbre pour reprendre son souffle. Au bout d'un moment, elle ne put retenir un gloussement.

        Les gambilles en action, nos deux bambins déguerpirent illico presto. S’en retournèrent à travers les pièces visitées sans un regard pour ses dernières, une aigre saveur de frisson entre la gorge.



        Ce fut le crachin qui les accueillit à la sortie. Maîtresse des cieux, l’effusion de gouttelette sur leur bouille faisait bon de rappeler que la rencontre avec Thanatos allait, au plus grand déplaisir de ce dernier, être retardé…

        La course effréné prit fin sous un arbre. Le lourd silence ambiancé par les clapotis de la pluie et les jets d’air logèrent un instant les oreilles du rouquin. Une phonation féminine guillerette vint la briser.



        La main pétrissant ses joues rubicondes, un mollard s’expulsa de sa bouche pour finir s’écraser au sol.





        Sous les yeux de Tlaloc, les deux rouquemoutes alors se quittèrent, des émotions sûrement partagé vis à vis de la dîtes exploration.