Tu profitais des saveurs que t'offrait le thé alors que tu écoutais les attentes d'Azami. Celle-ci te les expliquait avec une certaine once de poésie. Une poésie dont tu étais friand, puisque tu avais, toi aussi, tendance à en avoir recours lorsque tu t'exprimais. Alors, un sourire se dessinait sur tes lèvres derrière ta tasse de thé. Ton regard était plongé sur elle. Peut-être trouverait elle cela intimidant, peut-être penserait-elle que tu tentais de la séduire, bien loin de se douter que tu étais attiré par les hommes et non par les femmes. Malgré ton orientation sexuelle, tu étais capable de juger la beauté féminine. Et tu ne pouvais concéder qu'à une seule chose : Azami répondait à de nombreux critères pour être catégorisé comme étant "Belle". Bien sûr, ces critères, en réalité, ne t'importait que peu, tu estimais que chaque chose avait sa part de beauté, il suffisait simplement de savoir la mettre en valeur...
« Je vois.... Poétique, naturel, agréable, doux, printanier, voilà des mots qui me semble décrire vos attentes. Je saurais les retranscrire dans votre tunique, Azami. »
Bien évidemment, il était tout à fait naturel qu'elles puissent se sentir gênées face au fait que tu offrais deux tuniques de luxe, et ce, sur le simple fait que tu étais un ami de leurs frères. Cependant, tu étais ainsi. Tu n'estimais que la richesse n'avait que pour seule raison d'exister e d'être possédé si celle-ci pouvait être partagé.
« N'ayez crainte... Le prix ne représente qu'un chiffre et sa valeur n'a que celle que nous lui attribuons... »
Il était cependant facile de dire cela lorsque vous en possédiez à foison, nettement plus difficile lorsque vous viviez dans une certaine précarité. Puis, tu te devais de t'avouer que grâce à ton Kijiton, une tunique de luxe ne te coûtait en réalité que très peu. Le prix était principalement celui de ton chakra.
Tu posas ton regard, moins insistant, sur la plus jeune des deux Kirishitans. Aucun doute, elle aussi possédait de réels atouts en terme de beauté, cependant, contrairement à Azami, elle était visiblement bien incapable d'en tirer le moindre profit. Sa timidité semblait être telle que la seule chose qui était mise en valeur était ses propres chaussures qui à ton avis, subissait bien souvent le regard de sa propriétaire. Le visage baissé, tu l'écoutais, difficilement, tenté de te transmettre ce qu'elle désirait. Tu ne pouvais t'empêcher de noter l'utilisation de différent pronom. Cependant, tu mettais cela tout bonnement sur une timidité maladive...
« N'ai crainte Ayana. Il arrive que les mots ne soient pas le plus important pour transmettre ce que nous sommes. Je suis certain d'être capable de créer la tunique de tes rêves. »
Cependant, alors que tu venais de terminer ta phrase. Le visage de la Kirishitan se redressa et son regard se posa sur toi. Il était différent. Il ne te fuyait pas, mais cherchait justement à accrocher le tien. Et dès lors que sa voix se mit à résonner, le timbre était différent, davantage dur. Ayana dégageait désormais une certaine assurance. Une assurance dont elle semblait pourtant bien incapable de posséder les secondes d'avant. Alors, elle t'expliqua ce qu'elle désirait. De manière plus brut, plus réaliste, moins poétique que l'avait été Azami. Cependant, cela te convenait parfaitement. Mais tu ne pu t'empêcher de relever un propos qu'elle tenu.
« Certaines n'apprécieraient pas ? Ayana-san, cette tunique n'aura nullement la prétention de pouvoir vêtir autre femme. Ce sont des modèles uniques et adaptés à vous. Si je puis me permettre de vous le préciser. »
Tu ne t'étais nullement détaché de ton sourire habituel. Ta parole n'était en aucun cas un reproche, simplement une remarque.
Tu te redressais afin de changer de pièce ,et ce, durant quelques minutes. Tu revins, avec sur tes bras, deux tissus de couleur verte différente, l'un printanier, l'autre amande, comme demandé par tes invités.
« Est-ce que ces couleurs seraient, vous ravir ? »