Avançant d'un pas calme, le singe avait tous ses sens en éveil. Une sensation étrange que son esprit avait du mal à comprendre. C'était comme si de nombreuses réflexions qu'il aurait pu se poser s'accumulaient. Ainsi, quand bien même Makoto n'avait pas encore réagi, il était certain de sa réponse. Il ne connaissait cette vampire que depuis une journée à peine, mais des éléments la concernant lui venaient à l'esprit. La façon dont elle parlait du Prince, dont elle le regardait. Tout cela lui indiquait qu'elle ne pourrait le laisser partir simplement. La rage sourde qu'il avait éprouvée lorsqu'il pensait que Rei était blessé, voire mort, à cause de ce "Minashigo". Bien que les Kenketsu ne soient vus que comme des monstres assoiffés de sang par les Gaikotsu, ils restaient néanmoins des êtres sensibles pouvant facilement se laisser aveugler par leurs émotions. Il lui fit alors face.
La colère l'aveuglait visiblement et les mouvements de Makoto trahissaient son envie de meurtre. Il n'y avait rien d'élaboré, et même s'il n'avait plus vraiment l'envie de vivre, il ne souhaitait pas mourir tout de suite. La mort signifiait refuser les dernières paroles de Rei. S'il la laissait le tuer, elle mettrait fin à la volonté de son être aimé. Restant sur la défensive, le singe chercha à frapper le poignet armé afin de libérer une décharge électrique dans le but de la désarmer.
« Si tu me tues, tu trahis sa volonté. »
Le Prince avait-il confiance en Kitaï ? Nullement. Son choix s'était probablement résolu par dépit et un manque d'options flagrant. Pour autant, il avait une vague idée de ce qu'il attendait de sa propre mort.
« Makoto ! Aide-moi à l'accomplir, et tu auras ta vengeance. »
Il ne laissa passer aucune émotion dans sa voix. Ces dernières semblaient encore anesthésiées par le chagrin qui le rongerait pendant encore un moment.
« Je te laisse le choix... »
Pourquoi lui laissait-il une dernière chance ? Le temps était un adversaire intraitable, et il ne pouvait laisser le moindre avantage à ce dernier. Malheureusement, il ne pouvait pas jeter le moindre atout aussi stupidement.
« Tuons-la ! Ce serait plus simple... »