Suivre les pas de Mariko-sama

Emmaiko s'apprêtait à répondre à Miwa lorsque sa conversation fut interrompue par un nouvel intervenant, aussi exubérant qu'intrusif. Celui-ci déclara avec véhémence que les Minashigo étaient des bêtes et qu'ils méritaient de mourir. Bien que ces paroles ne surprennent guère Emmaiko, qui avait déjà été confronté à de tels préjugés, il estimait que c'était une généralisation injuste. Certes, certains membres de son clan ressemblaient à des créatures sauvages, des chimères, et pouvaient se révéler dangereux pour la société. Cependant, il considérait que ceux parmi les Minashigo qui arboraient une apparence humaine ou faisaient preuve d'une certaine rationalité ne méritaient pas un tel traitement. Lui-même en était la preuve, malgré ses excès de folie et ses crises qu'il pouvait déchaîner sur des animaux ou sur des personnes méritant son courroux.

Mais ce n'était pas le moment de débattre de ces questions. L'homme qui venait d'arriver semblait déterminé à en découdre et avait capté un fragment de la conversation entre Emmaiko et Miwa, ce qui pouvait s'avérer problématique pour le Minashigo.



mentit Emmaiko, conscient de la faiblesse de son argument. Miwa et son acolyte pouvaient facilement démentir cette affirmation et mettre en danger sa présence. De plus, Miwa n'avait pas répondu clairement à sa question, ce qui laissait planer le doute quant à sa véritable identité. Emmaiko ne souhaitait pas mettre Miwa en danger, ce n'était pas du tout son intention lorsqu'il les avait suivis. Tout ce qu'il voulait, c'était obtenir des informations sur son clan.

Le regard d'Emmaiko se fixa intensément sur la femme. Il désirait ardemment prolonger la discussion ailleurs, loin de cet homme qui venait de faire irruption. Il se sentait désemparé, ne sachant pas comment éviter un combat inutile dans cette ruelle animée par la présence d'un grand nombre d'humains. Son anxiété grandissait, et il sentait que son côté bestial risquait de prendre le dessus sur la situation, ce qui n'était nullement son objectif. Il était venu en quête d'informations, pas pour recourir à la violence dans un lieu assez fréquenté.

Tes muscles se tendirent à l'apparition soudaine de cet homme à la chevelure de feu. Il était tellement... beau ! Tu pourrais bien en perdre tes moyens et oublier l'avorton qui vous suivait toi et Yasuke. En revanche, tu t'apprêtais à effectuer une "discussion" avec cet individu bien impoli et infâme. De ton esprit dominatrice, tu ne te démontas pas face à l'accusation et à l'irrespect dont venait faire preuve le nouveau venu.




Tu plongeas ton regard dans le sien.




Ton air hautain et ton assurance montrait bien l'appartenance au clan Rihatsu ! Il était coutume que les femmes de ton clan possédaient un mordant incontestable. En plus de toutes les cicatrices qui parcouraient ton corps, entier.


En tant que femme, tu étais déterminée à avoir le dernier mot dans cette histoire qui s'annonçait problématique.

Jin n'était pas ici pour rire... De tels spécimens étaient rapidement remarqués en ville, l'Uzumaki avait beaucoup de mal à croire que de tels énergumènes imaginaient se balader sans que les autorités ne soient appelées. Il aurait préféré que les Samuraïs réagissent, mais la situation politique était relativement mauvaise récemment. La prise de pouvoir du gouverneur était longuement discutée au sein de l'armée et son désir de créer un état sous son autorité l'était d'autant plus. Il se contenta de sourire en écoutant les balivernes du premier et s'approcha lorsque la seconde prit la parole.


Était-elle seulement au courant de la situation de Suna ? Son pays n'était plus rien qu'un énième état dans les mains du gouverneur. Sur place, son supérieur avait su développer l'impossible et ce n'est pas une vulgaire Rihatsu qui allait l'impressionner. Ce que le bel homme ne savait pas, c'est que cette dernière disposait du pouvoir tant recherché par son maître... Il s'approcha suffisamment pour que son corps touche la poitrine de la femme.


Il insinuait qu'il était au courant du mensonge. Jin n'était pas idiot, quel idiot pourrait bien craindre un Minashigo au sein de la ville du gouverneur ? Les tests Chakristiques, bien qu'actuellement défaillant, étaient largement suffisants pour repérer 95% des cas d'énergie instable... Les 5% restants, Jin s'en chargeait avec grand plaisir.


Si Minashigo il y avait, l'Uzumaki avait suffisamment parlé pour que ce dernier se dévoile. Bien que très proche de la gourgandine, il gardait un oeil sur les autres... L'homme à la chevelure blanchâtre était un Kaguya, c'était certain. Jin était un spécialiste concernant les sauvages de Kiri...

Voilà comment une simple filature venait en quelques instants de se transformer en une réelle démonstration d'autorité. Alors que le Minashigo, visiblement encore "calme" tentait d'interroger Miwa, c'est désormais un autre énergumène qui vint nous importuner.

Sentant une certaine distance entre Miwa et les deux individus, je resta silencieux bien que prêt à agir en cas de besoin. Après tout, leurs discussions et pseudo rapports de force ne m'intéressaient pas le moins du monde tant que Miwa n'était pas frontalement et physiquement menacée.

C'est alors que le roux, plein d'assurance s'approcha un peu trop de la Rihatsu à mon goût. En réponse à ce défi, je fis rapidement surgir une pointe osseuse de ma paume avant de la pointer vers le cou de ce roux à l'assurance démesurée.



Je me fiche qu'il importune le supposé Minashigo, après tout, je ne porte pas ce clan dans mon cœur. Cependant, il commence vraiment à prendre ses aises avec Miwa, ça me plaît pas.

Pour une virée incognito, on peut dire que ce voyage aura été tout l'opposé de la discrétion. Menacer ce type était peut-être une mauvaise idée mais malgré tout, ses airs supérieurs avaient eu le don de m'agacer jusqu'à me faire perdre patience. Pitié Miwa, n'envenime pas la situation, on doit se tirer de cette maudite ville au plus vite.

Yasuke ne tarda pas à intervenir, menaçant de la pointe de son os l'homme face à eux. Tu ne voulais mettre ton coéquipier en danger et comprenant que tu n'aurais aucun soutient de la ville de Teknuroji tu tentais d'apaiser la situation.


De ta main droite tu sortais quelques pécules d'or de ta robe, au niveau de ta poitrine.


Tu étais très loin d'être stupide, tu ne tenais pas de l'or dans tes mains pour rien, tu étais prête à agir à la moindre occasion.

Le Kaguya ne réalisait pas le danger qu'il encourait, il suffisait moins d'une demi-seconde pour qu'il se retrouve avec son propre os dans sa jugulaire. Jin n'était pas du genre à agir stupidement, il croyait en l'idéal du gouverneur et il ne pouvait guère effrayer l'enfant qui observait la scène de sa chambre. L'Uzumaki se contenta de lever les mains en riant :


Bien sûr, Uzumaki Jin était parfaitement ironique. En réceptionnant les piécettes, il se contenta d'effectuer un unique clin d'oeil en direction de la Rihatsu.


Il se mit à sourire et se volatilisa pour finalement réapparaître 5 mètres plus loin. Il lança alors une pièce et prit la parole :


Il réceptionna cette dernière alors qu'il parlait et s'arrêta subitement.


Jin avait l'oeil pour l'or, il en analysait régulièrement pour mettre la main sur des faussaires ou mieux, l'héritier générationnelle d'une affinité qui pourrait bien changer le monde.

Lui rétorquais-tu en répondant à son clin d'oeil. A peine finissait-il sa phrase et s'éclipsait-il que tu t'adressais immédiatement à ton collaborateur préféré.


L'étais-tu réellement depuis le début en venant à Tekunoroji ? Tu le sentais venir gros comme une maison. Un présage... Un mauvais présage.


Tu n'étais pas dupe. Et encore moins avec les écrits et ouvrages que tu as chapardé un peu partout dans le monde lors de ton enquête sur celui qui t'a scalpé à vouloir t'en ôter la vie. La "miraculée" que les membres de ton clan te nomme, mais à quel prix aujourd'hui ? Souciante et quasiment absente dans le monde réel, tu marchais comme si de rien n'était ne pipant plus un mot. Cela ne te ressemblait pas, mais cette rencontre avais un drôle d'effet sur toi et ce n'était pas ce désir sexuel non assouvi avec le beau rouquin...

L'Uzumaki ne l'avait pas loupé... Le supposé Minashigo masculin avait fermé son poing et était resté sur place... Ceci présageant une perte de contrôle. Il ne pouvait guère s'empêcher de sourire.


Soudainement, l'ennemi se retourna et sa peau se mit à changer de couleur.


Uzumaki Jin était déçu, il souhaitait en savoir plus sur cette femme si énigmatique et surtout sur cette pièce qui n'était pas une copie exacte de celle normalement diffusée dans le monde civil.


Jin se contenta de cracher un petit caillou qui ne tarda pas à se métamorphoser en une copie exacte de sa personne. Soudainement, le clone de roche se mit à courir vers le monstre... Cela n'allait pas durer bien longtemps.

Tu le tenais par le bras pour lui faire signe de vous en aller rapidement d'ici. Rien ne garantissait que le rouquin ne reviendrait pas de si tôt. Tu en profitais pour lui embrasser la joue en guise de pardon.




Tu restais auprès de ton seul ami, les talons aiguilles claquants au sol et ton déhancher habituel accompagnant la cadence de votre marche.

L'échange plus que tendu entre le rouquin et Miwa s'était finalement achevé sans aucun débordement. A ma plus grande surprise, l'autre énergumène avait su se tenir, du moins jusqu'à ce que le Minashigo ne vienne commencer à devenir problématique.

Finalement, c'est bien cette chère Rihatsu qui s'empressa de partir en me prenant par le bras, les rôles s'étaient inversés aux suites de ces deux rencontres infortuites.



Tandis que nous nous éloignons, je ne pu m'empêcher de regarder derrière moi, m'assurant que l'autre présomptueux reste à bonne distance. Bien qu'il n'est pas intelligent de recourir à la violence en pleine rue, on ne sais jamais de quoi certains peuvent être capable. De plus, Miwa n'est pas une illustre inconnue, tout comme moi ici.

Le poing contre la figure du corps inerte au sol, le Minashigo ennemi venait de lâcher son dernier soupire. De nombreux civils ne tardèrent pas à rejoindre la zone pour remercier l'Uzumaki de participer à la tranquillité de la ville. Jin n'aimait pas cela, il venait d'attraper une cible de mauvais rang pour en perdre deux plus importantes. Soudainement, une marionnette recouvert d'une cape blanchâtre ne tarda pas à le rejoindre.


La marionnette hocha de la tête et s'envola. Il était certain que le Chikara allait sûrement veiller cette nuit afin de retrouver les deux individus et les interroger. Jin se mit à bailler tout en se relevant et en faisant signe, de sa main droite, à l'équipe de nettoyage de s'occuper du cadavre.


Bien qu'il aimait sa vie actuelle, Jin n'était pas un grand travailleur et sa curiosité n'allait pas prendre le pas. Les ennemis n'étaient pas dangereux et il était peu probable pour que la femme soit une Minashigo. Bref, il n'avait aucune raison de faire des heures supplémentaires. Il reprit alors sa vie.