Le cadeau de la vie

Ainsi la jeune Kitto avait eu des soucis similaires aux tiens. Ce n’était finalement pas si étonnant qu’elle soit si enjouée à l’idée t’étudier auprès de toi. Ta faiblesse passée n’était un secret pour personne, mais ton entourage, tes collègues, ils savaient les efforts que tu avais consentis pour parvenir à en arriver là aujourd’hui. Peut-être, quelque part, ta jeune élève parvenait à s’y identifier. D’un côté elle n’avait pas tort, soigner les autres ne nécessitait nullement d’autres capacités que la maîtrise de l’Irou-jutsu, d’un autre, il était utile d’avoir plusieurs cordes à son arc. Après tout, l’on ne pouvait être sûr de rien et encore moins de ce que l’avenir pouvait vous réserver.



Tu avais d’ailleurs déjà quelque chose en tête, mais tu gardais cela pour plus tard. Pour l’heure, vous écumiez à nouveau les nombreux couloirs de l’hôpital jusqu’à rejoindre la salle de repos. Tu avais besoin d’un peu de calme pour procéder à la suite. Aussitôt, tu l’invitas à s’asseoir sur l’un des canapés, tu pris ensuite quelque secondes à fouiller dans un bureau non loin et vint en sortir une banale feuille en papier dont tu déchiras une petite partie. Tu vins alors t’installer face à Ichihime et lui dis alors :



Tu attendis qu’elle s’exécute avant de placer le morceau de papier au creux de sa main. Tu effectuas un léger sourire et poursuivis :



Cela devrait être un jeu d’enfant pour elle qui parvenait déjà à maîtriser les bases de l’iroujutsu. La méthode n’était pas si différente, seule l’application différait légèrement. C’est, d’ordinaire, plus intuitif que les jutsus médicaux, qui nécessitaient un certain apprentissage aussi bien pratique que théorique.

J'ai cette impression de faire un retour dans le temps. Cela est plutôt amusant, même si ce n'est clairement pas m'a priorité. Avec Eiko-sensei nous nous isolons dans un des bureaux de services de l'hôpital pour être au calme. De là, je m'assis donc sur le canapé en question en observant ce que ma sensei faisait. Un bout de papier déchirée et hop, là voilà qu'elle me le tend.
Je tends donc ma main pour me saisir de ce petit morceau de papier, me demandant bien à quoi il va servir. Je suis un peu stupéfaite sur le moment, mais je me concentre aussitôt sur les paroles d'Eiko-sensei.


Cela me rend un peu nerveuse. Même si je parviens à utiliser l'Iroujutsu, suis-je réellement capable de passer un test aussi simple d'apparence ? Je dois me ressaisir et ne pas parasiter mon esprit de questions futiles et bêbêtes. J'inspirais profondément en mettant ma seconde main sur le bout de papier. Quelques secondes suffisent pour que subitement le bout de papier s'enflamme !


Je n'étais clairement pas prête ! Je me suis laissée surprendre par la petite réaction du bout de papier, dont sa misérable vie venait d'être réduite en cendres.




Etrange sensation de se dire cela à mon âge. Je ne m'attendais vraiment pas à posséder une affinité et qui plus est, celle du feu. Est-ce la flamme de ma détermination à vouloir aider les autres ? Peut-être, va savoir.


Je pourrais à la fois soigner et combattre pour ceux que j'aime. Et cela, me donner d'avantage du baume au coeur.

En l’espace d’à peine quelques secondes, le papier semble avoir brûlé au creux de sa main. Un sourire plus que satisfait s’affiche sur ton visage, suivit d’un petit rire provoqué par la réaction d’Ichihime. Tu hochas la tête et dis alors :



Dis-tu alors que tu lui saisissais les mains par réflexe tandis que tu t’extasiais. Un geste que tu avais effectué naturellement, pour autant tu les retiras immédiatement, légèrement gênée tu t’excusas aussitôt auprès de ton élève :



Ce n’était pas ton genre, d’autant que vous ne vous connaissiez réellement depuis moins d’une heure seulement. Mais tu te sentais à l’aise et tu avais notamment l’impression d’être avec une amie de longue date en sa présence. Sans doute était-ce parce que vos caractères n’étaient pas si différents ? Qu’importe, tu ne pouvais pas te comporter comme ça avec ton élève quand même, si ? Ne souhaitant pas t’attarder sur ce qu’il venait de se passer, tu ajoutas alors :



Toutefois, tu n’eus le temps d’exprimer ta joie plus longtemps. La porte de la salle s’entrouvrit et un infirmier laissa passer le bout de sa tête. Lorsqu’il te repéra, il afficha un léger sourire et ouvrit complètement la porte avant de s’adresser à toi :





La dure vie de l’hôpital, rien n’était jamais comme on l’attendait. Tu allais devoir t’absenter un petit moment, l’on te demandait probablement pas ton aide pour rien et ce n’était pas le moment de discuter les ordres donnés par un supérieur. Tu hochas la tête avant de tourner ton regard vers ton élève :

Très tôt ce matin, Aliyah avait décidée de partir s’entraîner. Depuis la fin de ses cours à l’académie, la jeune Kirishitan s’était quelque peu reposée sur ses lauriers. À vrai dire, elle n’avait aucun réel désir de s’améliorer, elle ne produisait des efforts seulement car elle était devenue genin, et que les Kirishitan avaient besoin que les leurs s’intègrent au village. Une chose difficile à faire pour elle, les gens d’ici ne l’intéressaient pas vraiment. Les personnes de son âge étaient immatures et les plus vieux ne lui portaient aucune attention. Elle avait conscience que son existence n’avait aucun intérêt pour ce village, elle pouvait disparaître demain que personne n’y prêterais attention. Mais elle s’en fichait éperdument, elle se contentait de faire ce que l’on attendait d’elle, ainsi Mère Nature la récompenserait en temps voulu. Tout n’était qu’affaire de patience.

Néanmoins, aujourd’hui il semblerait que sa déesse ait décidée de la punir. Les accidents n’étaient pas rares pendant les exercices, surtout lorsque l’on cherche à manier un kunaï en étant inexpérimentée. Elle avait réussis l’examen de justesse, et sa performance d’aujourd’hui prouvait qu’elle pouvait remercier sa bonne étoile. Aliyah débarqua dans le hall de l’hôpital, la main gauche entourée d’un tissu complètement ensanglanté, laissant malgré elle quelques tâches de sang sur le sol. Elle arriva à hauteur de la réception et demanda calmement :



Dit-elle en levant sa main par laquelle s’écoulait encore quelques gouttes de sang.



La femme se leva de derrière son bureau avant de s’approcher de d’elle et d’observer sa blessure de plus près. Une entaille profonde allant d’un bout à l’autre de sa paume, une vilaine blessure qui suscita aussitôt une certaine inquiétude de la part de la réceptionniste.





Répondit la Kirishitan sans la moindre once d’émotion. La douleur était supportable, après tout elle avait déjà connu pire. La femme l’amena s’asseoir sur le banc de la salle d’attente non loin et alors qu’elle remettait le tissu en place elle ajouta :



Aliyah répondit simplement d’un signe de tête avant de la regarder partir. Une fois hors de vue, elle jeta un œil aux autres personnes ici présentes, certaines la dévisageait très clairement mais elle décida d’ignorer et commença à fixer le mur face à elle en attendant l’arrivée d’un médecin…

Me voilà bien trop émue et joyeuse de cette découverte pour réellement prêter attention au faite que ma sensei me prenait les mains.


Je ne comprends pas vraiment pourquoi elle s'excuse pour une simple poignée de main. Elle aussi est humaine et à le droit d'exprimer ses émotions, ce n'est certainement pas moi qui vais la contredire ou me fâcher pour si peu. Je suis tout autant familière qu'elle et j'avais un peu peur d'être la seule dans ce cas. Je suis plutôt heureuse de faire réellement sa connaissance et d'avoir une sensei au grand cœur.


Mais ce brève moment d'échange sympathique s'arrêta de manière impromptu par un infirmier de l'établissement. J'espère au fond de mon être que la personne qui se trouvait sur la table du bloc numéro 3 n'était pas entre la vie et la mort.


Puis, la Kitto quitta la salle précipitamment en compagnie du messager.




Me disais-je pour me donner le courage de prendre des responsabilités à mon tour.


Le temps du trajet jusqu'au service de consultations plus tard...



Je scrutais mon environnement avant de voir une dame du personnel d'accueil courir vers moi.




Mais je n'ai pas eu le temps de lui répondre que la dame l'air affolé me tira par la force de sa poigne vers la salle d'attente.




La femme relâcha enfin sa prise avant de me présenter face à cette adolescente dont la main était ensanglantée.






Lui demandais-je en lui faisant signe de me suivre au cabinet pour commencer l'examen loin des regards indiscrets.




Nous voilà déjà à l'intérieur de la pièce, attendant patiemment que la jeune demoiselle nous suive.

Après un très léger temps d’attente, la femme qui l’avait accueillie revint accompagnée d’une médecin. Cette dernière semblait plutôt jeune, très jeune. Ce qui aurait pu en effrayer certain avait quelque chose de rassurant pour la Kirishitan. Lorsqu’elle lui demanda son nom, elle lui donna simplement sans rien ajouter d’autre.



Si tôt après, elle suivit la jeune médecin jusqu’à une salle annexe. La Kirishitan n’était pas bien au fait des procédures ni même de la manière de se comporter tout court. Elle craignait toutefois les conséquences de sa blessure et demanda :



Une question plutôt étrange, mais aussitôt elle ajouta :



Son visage laissait cette fois paraître une once d’inquiétude et la blessure semblait être le cadet de ses soucis. La réaction de ses parents en revanche, c’était une autre histoire. La jeune Kirishitan n’était pas une enfant mal-aimée, loin de là. Mais ses parents avaient une vision erronée à son sujet. Se blesser toute seule lors d’un entraînement n’était pas digne de ce qu’ils attendaient d’elle. Ils pensaient sincèrement qu’Aliyah était devenue genin haut-là-main, alors qu’en vérité c’était surtout du à la chance et un peu de pitié de la part de ses évaluateurs. Aliyah n’avait d’autre choix que d’être ce qu’ils attendaient d’elle : la fierté de la famille.

Je lui indiquait un fauteuil plutôt confortable, elle devait être à l'aise le temps de soigner cette vilaine plaie. La femme de l'accueil prenait l'information de son prénom avant de lui demander son âge. Alors que je m'apprête à répondre à sa première question, la jeune fille rétorquait aussitôt sur le fait de ne pas avertir ses parents.

Je m'installe auprès d'elle, souriante et avant de commencer à entamer le processus de soin je me permettais dans un premier temps de la rassurer.




Après tout, il s'agit du blessure involontaire. N'importe quel jeune shinobi de son âge s'est déjà retrouvé dans un état bien plus grave que le sien, ne respectant que très rarement les conseils de sécurité de leurs sensei.




Je mets mes mains au-dessus de la sienne après avoir enlever le tissu qui servait de bandage pour stopper l'écoulement de son sang. J'espère que cette jeune fille n'était pas en danger, le fait de vouloir cacher quelque chose à sa propre famille pouvait souvent camoufler des conflits ou autres. Je lui souhaite de tout coeur que cela n'a aucun rapport. Il est temps de s'attaquer à cette blessure profonde. Je sais bien les conséquences que cela peut avoir si je ne m'y mets pas à fond, alors je me concentre sur la plaie et m'oblige à faire un parfait pour lui éviter une infection.

La jeune Kirishitan s’installa calmement comme demandé. Elle donna les informations nécessaire à la réceptionniste avant d’écouter les consignes de la médecin. Cette dernière accepta de ne rien dire à tes parents quant à cet incident, mais elle demanda néanmoins la raison qui te poussait à faire cela. Tu ne réalisais pas à quel point cela pouvait être inquiétant pour les autres, tu te montrais hésitante à l’idée d’en parler, tu ne voulais pas non plus leur attirer de problèmes. Voyant que tu peinais à lui offrir une réponse, elle n’insista pas. Avait-elle réellement le droit de faire cela ? La laisser partir ainsi une fois soignée ? La Kirishitan n’en avait aucune idée, mais devant la gentillesse de sa soigneuse, elle finit par accepter d’en dire plus. Alors que cette dernière avait commencée à soigner sa main, la Kirishitan lui dit :



Cela pouvait paraître arrogant au première abord, mais était-elle la première enfant dans cette situation ? Les clans de Konoha, notamment les Uzumaki et les Chikara, étaient fiers. Elle n’était sans nulle doute pas la première enfant dont l’on attendait beaucoup en dépit de ses propres désirs de vie. Toujours sans porter la moindre attention à sa blessure mais les yeux rivés sur la médecin, elle demanda innocemment :

Est-ce une façon de vouloir rassurer cette petite Kirishitan ? Sûrement ! Mais je n'inventais rien cependant. C'est la réalité, un fait avérer que les jeunes enfants ou adolescents ne respectent pas suffisamment les consignes données par leur sensei.




Je continue de maintenir mon jutsu pour m'assurer de la plaie soit entièrement guérie.


Cela devait faire facilement une bonne minute que je maintenais ma technique, je continuais tout de même de soigner cette plaie en y faisant bien attention. Il peut arriver parfois que la plaie soit guérie superficiellement, c'est-à-dire que la peau cicatrise en apparence, mais que l'entaille ou la blessure profonde ne soit pas soigner en dessous de ce camouflage. Voulant éviter à tout prix une infection, je poursuivais la guérison.

Répondit la Kirishitan d’un ton qui pouvait presque paraître désagréable et froid. Mais ce n’était là que sa manière naturelle de parler. Elle n’était que peu émotive, si ce n’était cette réelle inquiétude à l’idée de décevoir ses géniteurs et le reste de son clan. C’était même la première fois qu’elle en parlait à quelqu’un, mais la jeune femme face à elle lui paraissait naturellement comme une personne de confiance, sans qu’elle ne puisse réellement l’expliquer.



Dit-elle alors, à la fois pour la remercier de la soigner, et également pour s’être montrée aussi aimable et prévenante. C’était évidemment son métier, mais elle n’avait mis les pieds ici qu’une fois par le passé et le précédent médecin avait surtout discuté avec ses parents.
Après quelques secondes silence, et alors qu’elle observait attentivement la jeune femme en train de soigner sa blessure, elle se mit soudainement à parler :



Aliyah avait vécu cela comme un traumatisme. Cela n’avait jamais cessé de lui revenir à l’esprit depuis et tout ce qu’elle faisait n’était que la conséquence de cet évènement. La Kirishitan ne s’arrêta pas là et poursuivit après une très courte pause :



Finit-elle avec fermeté. Aliyah était loin d’être parfaite, mais au moins la détermination ne semblait pas lui faire défaut.



Ajouta-t-elle. Au même instant, un individu pénétra dans la pièce et dit :

Cette pauvre enfant porte un lourde fardeau sur ses épaules. Je comprend mieux son abstinence face à ses parents, mais pas que. La confiance dont elle me fait preuve me touche énormément. Elle ne s'arrêtait pas de se confier et cela devait profondément lui faire du bien de pouvoir ouvrir son coeur et de partager sa peine.




Je marque rapidement une pause avant de reprendre:


Après avoir finit les soins, j'écrivais mon adresse sur un morceau de papier qui trainait sur le bureau et je le donnais à la jeune Kirishitan.


Je me dois d'être bienveillante avec mes cadets. Je ne veux pas que cette enfant se sente mal dans sa peau pour son clan ou qu'elle se sente inférieure à tout ça, alors que ce qu'elle entreprend est juste formidable et admirable pour les siens.




Je me suis mise à rire gêner de ne pas avoir prévenue de la fin des soins de ma jeune patiente. J'eus à peine fini que bientôt un interne entra dans la pièce.


Eiko-sensei me demandait en bloc 3 ? J'espère que tout se passe au mieux là-bas !


Cela m'inquiète énormément. Du peu que j'ai pu la voir en action sans réellement avoir eu de contacte avec ma sensei, ce n'est pas dans ses habitudes de demander à un autre médecin spécialisé dans l'irou justu de venir à ses côtés pendant une opération importante. Je me tourne une dernière fois vers la jeune fille :




Puis, aussitôt je me mettais en route vers le bloc, déterminée à éclaircir la situation actuelle.

Dit la jeune Kirishitan alors qu’elle prenait en main le papier que la jeune femme venait de griffonner. Son adresse semblait-il, c’était sans doute très aimable de sa part, Aliyah avait du mal à déterminer à quel point la jeune femme face à elle outrepassait son métier de médecin, mais sa compassion était touchante, même pour toi. Tu retirais ensuite ta main lorsqu’elle t’eut dit en avoir terminé. Au même instant, un autre médecin arriva et informa sa guérisseuse qu’elle était demandée ailleurs. Avec ce qui ressemblait vaguement à un sourire, elle lui dit :



Lorsqu’ils furent tout deux partis, la Kirishitan ne se fit pas prier pour en faire de même. Rasant les murs de l’hôpital et baissant la tête, elle quitta les lieux aussi discrètement que possible. Mais la jeune médecin en revanche ne quittait pas ses pensées. Était-elle naturellement si gentille et prévenante ou était-ce son métier qui l’y obligeait ? C’était sans doute la première fois que l’on s’inquiétait vraiment pour elle et cela avait quelque chose de réellement troublant pour la jeune femme.