« Hmm ? Je ne sais pas vraiment, cela se passe plutôt bien je crois. Je ne suis que l’infirmier qu’on envoie courir à travers les couloirs tu sais… Mais je doute que ce soit critique, sans vouloir te manquer de respect, on ne ferait pas appel à toi dans ce cas ! »
Répondit l’infirmier à la jeune femme alors qu’ils arrivaient tout deux vers l’entrée du bloc. Il hocha la tête et lui dit alors :
« Bon, c’est là. Tu connais les procédures non ? Laves bien tes mains, laisse l’infirmière enfiler ta tenue et porte ton masque ! »
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Tu avais toi même rejoint cette salle plusieurs minutes auparavant. Il s’était avéré que ton aide fut nécessaire après que le jeune disciple du chirurgien en chef n’eut pas supporté la durée de l’opération et s’écroula littéralement de fatigue. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, même en usant de chakra, opérer quelqu’un pouvait prendre plusieurs heures, voir une journée entière. Vous autres médecins étiez entraînés pour cela, la fatigue était quelque chose que vous étiez devenus capable d’ignorer avec le temps, mais c’est un travail difficile qui demande beaucoup de détermination et d’abnégation.
Tu lèves la tête lorsque tu entends la porte de la pièce glisser et se refermer tout de suite après. En apercevant Ichihime arriver, on peut rapidement deviner un grand sourire sous ton masque. Tu t’adressas alors à elle tandis que tu baissais à nouveau la tête pour poursuivre ce que tu faisais :
« Ichihime, parfait. Nous sommes en train de retirer les derniers morceaux de verre du corps de cet homme. Il est sortit d’affaire mais il y a de nombreuses sutures à effectuer, j’ai convaincu Madeko-san de te laisser m’assister. »
Ce dernier se recula, et tandis qu’il tamponnait son front avec une serviette, il te dit :
« Bon travail aujourd’hui Eiko. Encore navré de t’avoir interrompu alors que tu accueillais ta première élève, mais le mien semble avoir quelque peu surestimé ses capacités. Je vous laisse finir, bon courage. »
Sur ces mots, il ne tarda pas à partir, vous laissant toi, Ichihime et quelques infirmières en compagnie d’un patient dans un sale état. Tu finis alors signe à ton élève alors que tu déposais les instruments que tu utilisais jusqu’ici.
« Approche, je vais te faire un topo.
Cet homme est un jeune civil ayant un peu trop bu, il s’est retrouvé à passer à travers une vitre et à été blessé sur la quasi intégralité du corps. Comme tu peux le voir, il a de nombreuses plaies que l’on doit refermer, c’est pour ça que je t’ai fais venir. »
L’alcool était quelque chose de visiblement mauvais. Tu n’avais jamais eu l’occasion d’y goûter et encore moins de te rendre ivre au point de finir dans cet état. Et à voir le patient, cela n’avait rien d’enviable. En vérité le patient était secondaire, sa vie était sauve et les plaies restantes étaient superficielles, ce qui était une superbe opportunité pour la jeune Kitto. Cependant, un peu de théorie s’imposait :
« Cependant, j’imagine que tu sais que les civils n’ont pas la même manière de gérer le chakra que nous autres. Nous sommes tout autant affectés par le manque de cette énergie, mais le cas contraire est différent. Un civil n’est pas capable de « vider » volontairement ses réserves et posséder du chakra au dessus de leur limite peut s’avérer mortel dans la plupart des cas. »
Les effets étaient différents en fonction de l’individu. Certains mourraient sur le coup, d’autres dans d’atroces souffrances, tandis que quelques uns survivaient mais perdaient complètement l’esprit, à tel point que l’euthanasie était souvent la seule solution envisagée à cause du danger que cela représentait. Il va donc sans dire que c’était une chose à laquelle les médecins devaient faire très attention, surtout dans une situation comme aujourd’hui.
« Pour lui éviter de souffrir, et surtout de mourir, Madeko-san, son assistant et moi lui avons transféré indirectement du chakra via l’utilisation de nos jutsus. Mais ils y étaient déjà depuis plusieurs heures avant mon arrivée, il est impossible de quantifier la limite de chakra de chaque individu, mais il est plus que probable que celui-ci ait atteint la sienne. Nous devons donc procéder manuellement, une bonne vieille aiguille et du fil. Tu as déjà pratiqué par le passé rassure-moi ? »
Tu savais que l’académie dispensait des cours de médecine et d’Irou-jutsu aux volontaires, mais tu n’avais jamais eu la chance d’en faire toi même partie. Tu étais persuadée qu’ils enseignaient également les méthodes traditionnelles, sans quoi le système éducatif de l’académie était sûrement à revoir… Quoiqu’il en soit, tu n’allais pas tarder à le savoir.