Savoir s'affirmer

7h20

Il était très tôt, nous étions au lendemain de « l’entraînement » entre Kuro et Manjiro. Les deux Chikara, durant leur exercice qui ressemblait plutôt à une bagarre de rue, avaient d’ailleurs entraînés une autre de leurs camarades parmi eux, et je ne m’étais pas encore penché sur son cas. Aujourd’hui, Manjiro partirait en mission avec Eikichi, tandis que j’avais réservé une tâche un peu plus particulière pour Kuro. Contrairement à son camarade qui ne manquait pas de confiance en lui, le Chikara avait tendance à montrer une certaine faiblesse psychologique, ce qui, à mon sens, amoindrissait ses réelles capacités. L’un comme l’autre, ils avaient besoin d’aide pour surmonter leurs problèmes respectifs, et ainsi affirmer leur plein potentiel. J’avais confiance, ma génération était talentueuse, à n’en point douter. Tout ce qu’il fallait c’était un peu de temps, mais surtout les forcer à travailler sur des domaines bien précis.
Après avoir emmené la jeune Chikara à l’hôpital la veille, j’avais demandé à Kuro de me rejoindre précisément à 7h30 au sein de l’académie, un peu avant que les jeunes élèves ne viennent suivre les cours. J’étais bien évidemment arrivée en avance, histoire de montrer l’exemple et je patientais déjà depuis une petite vingtaine de minute. J’osais croire qu’il n’aurait pas l’audace d’arriver en retard, mais ça, ce serait plutôt du genre de Manjiro. Je voyais en Kuro une personne beaucoup plus responsable, peut-être me trompais-je ? Quoiqu’il en soit, j’avais préparé un programme spécialement pour lui pour cette matinée. Et je ne vais pas mentir, j’en profitais un peu pour faire autre chose de mes journées que de la paperasse et des rendez-vous, une véritable bouffée d’air frais.

7h


Je venais de me réveiller d'un horrible cauchemar : Nasana qui me haïssait d'avoir été stupide lors de notre entrainement avec Manjiro pour y avoir impliquer une innocente...

7h15

J'ai prit le temps de bien me préparer et de me laver. Cette horrible cauchemar m'a fait énormément transpirer. Rien de tel qu'une bonne douche avant d'y aller. De toute façon, je ne mets jamais plus de deux minutes sous la douche, l'eau est trop précieuse pour la gaspiller.

7H20


Est-ce que je voulais me faire du mal en regardant l'heure ? En détournant le regard il était déjà...

7H21


Ni une, ni deux. J'attrapais mon sac contenant mes affaires avant d'entamer un sprint jusqu'à l'académie. Il me fallait au moins vingt minutes pour y arriver et avec un peu de chance, j'y serais pour 7H39.

7h40


Résultat. Une douche prise pour rien, car je viens de courir comme quelqu'un qui s'accrochait à la vie. C'est un peu le cas, non ? Et de ma désorganisation me voilà arrivant avec dix minutes de retard.


Je savais pertinemment que de m'excuser ne suffirait pas. J'étais clairement mort et la chance que Nami venait de me donner risque d'être compromis par mon retard...


De mon côté je devais bien admettre que cette histoire m'a trotté en tête toute la nuit... Je pensais encore à l'état de cette pauvre gamine, mais également au retour de Nasana.

Lui dis-je, comme si ce n’était pas déjà évident pour lui, dès son arrivée. Il s’excusa immédiatement, un point que je me contentais d’ignorer. Il était facile de s’excuser à tout bout de champ, mais je m’attendais à un peu plus de sérieux de sa part. En temps normal, je me fichais bien de la ponctualité d’autrui, je n’étais pas du genre impatiente, loin de là. Mais aujourd’hui, Kuro n’avait pas seulement rendez-vous avec moi, mais avec sa Hokage, arriver en retard était véritablement un mauvais point ! Malgré cela, mon visage était loin de paraître sévère, au contraire, je reprenais déjà une attitude souriante :



Et il n’avait probablement aucune idée de ce qui l’attendait aujourd’hui. Au même instant, quelqu’un frappa à la porte avant que je ne l’invite à entrer. Ce n’était nul autre que Tcheri-san qui fit son apparition. Il nous salua tout deux avant de regarder le Chikara et de demander avec un sourire narquois :





Ajoutais-je en riant de bon cœur. C’était donc la mission du jour pour Kuro. Il allait devoir s’occuper d’une classe entière remplie de futurs shinobi. C’était, au sein de l’académie, la plus jeune classe que nous avions. Tous avaient entre 8 et 9 ans, entre d’autres termes, ils étaient des enfants rêveurs ayant une profonde admiration pour les véritables shinobis. Ce choix ne relevait pas du hasard, et c’était pour Kuro l’occasion de réaliser qu’il n’était pas aussi mauvais qu’il le pensait et que toute une génération voyait en lui un véritable ninja !



Nous discutions, mais les minutes continuaient de s’écouler et les élèves qui arrivaient entre temps n’allaient pas tarder à s’installer et attendraient sûrement déjà leur nouveau professeur en classe. J’avais hâte de voir comment Kuro aller se débrouiller aujourd’hui. Gérer un groupe d’enfant, ou gérer Manjiro, qu’est-ce qui était le plus difficile finalement ? Kuro, qui était proche de ce dernier, pouvait devenir un élément essentiel afin de canaliser son camarade, mais il allait devoir apprendre à s’affirmer et ne plus se laisser marcher sur les pieds. Je regardais le Chikara et lui dit alors :

C'était sûr que j'allais me prendre une soufflante !!! Ah non, en fait. Nami-sama me faisait remarquer mon absence, mais bien évidemment qu'il était plus facile de s'excuser que d'agir...


Répondais-je avec le peu d'assurance possible. Je me demandais bien ce que Nami-sama me préparait pour me demander de retourner à l'académie.


Si ca se trouve... JE SUIS TELLEMENT NUL QU'ELLE ME DEGADRE ET ME RENVOIT A L'ACADEMIE POUR A NOUVEAU APPRENDRE LES BASES FONDAMENTALES D'UN NINJA !!! Trop la honte... Au même instant où je paniquais à mort, quelqu'un vint frapper à la porte et quelle ne fut pas ma surprise en constatant qu'il s'agissait de Tcheri-sensei !


Quoi ? Moi professeur du jour ? Je m'attendais à tout les châtiments du monde et voilà qu'au final...


Mon regard passa de Nami-sama à Tcheri-sensei et de Tcheri-sensei à Nami-sama. C'était donc ça ma punition ?! Passer une journée entière à être le professeur de notre future génération ?


Me murmurais-je en parlant du petit Jito. Un peu perdu dans cette drôle de pensée, notre Hokage était très forte pour me ramener sur terre.


M'enfin Kuro ! Cesse donc d'être si modestement con ma parole ! Je me raclais la gorge avant d'affirmer que je pouvais en être capable, mais l'étais-je au fond ?




Disais-je après m'être tourner dans sa direction.

Kuro réagissait de la manière à laquelle je m’attendais, il ne pensait sûrement pas à passer une journée dans la peau d’un professeur de l’académie. Eh oui, ce n’était pas mon genre de vulgairement punir quelqu’un, j’étais peut-être trop gentillette, mais je préférais la pédagogie à la brutalité. Puis quelque part, j’en connais beaucoup qui préféreraient passer la journée à nettoyer les latrines au lieu d’enseigner à de jeune enfants, qui, comme Tcheri-san l’avait dit, pouvaient être de véritables terreurs. Kuro fit d’ailleurs référence à Manjiro, ce qui me fit sourire car la classe n’avait pas été choisie au hasard, non le petit Jito était une forte tête que Tcheri-san avait lui même du mal à contenir. En d’autres terme, un bon entraînement pour apprendre à Kuro comment s’imposer… en espérant qu’il ne se fasse pas marcher sur les pieds ici aussi. Toujours avec mon grand sourire, qui était un peu comme une signature chez moi, je concluais alors notre petit entretien :



Sans plus attendre, nous filions à travers les couloirs pour retrouver la salle de classe située à quelques mètres plus loin. Nous entendions déjà l’agitation à travers la porte, mais alors que nous passions celle-ci, tout le monde se tut avant de se lever pour nous saluer. Au moins, ils étaient respectueux ! Je fis alors de même avant de m’adresser à eux gaiement :



Aussitôt finissais-je ma phrase que de nombreuses voix se firent entendre toutes en même temps. Ils avaient tous tout un tas de question à poser au Chikara, dont la présence était visiblement plus intéressante que les cours habituels de Tcheri-san. Pouvait-on réellement leur en vouloir pour cela d’ailleurs ?









Je ne puis m’empêcher de rire devant l’innocence des jeunes enfants. Kuro allait avoir du travail aujourd’hui, espérons qu’il avait l’énergie pour tenir une journée, car cela ne faisait qu’à peine une minute ! Tcheri-san, habitué à ce genre d’ambiance quasi incontrôlable, tente tout de même de reprendre la situation en main.



Je posais alors ma main sur l’épaule de Kuro, et toujours armée de mon sourire, je lui dis ainsi qu'à ses élèves du jour :



Alors que je filais aussitôt sans laisser la moindre chance à Kuro de poser ne serait-ce qu’une question, le groupe me répondit en chaleureusement tous en chœur :

Shunji n’aimait pas vraiment l’école. Il était le genre d’élève un peu dissipé. Et puis… il s’ennuyait vite aussi. Et aujourd’hui il s’était demandé s’il n’enverrait pas un clone à sa place à l’académie. Seulement il s’était déjà fait prendre une fois avec cette technique. Alors il ne comptait pas recommencer pour ne pas encore se faire punir. En attendant le Senseï, il maugréait à son pupitre.



Il n’attendait pas vraiment de réponse de la part de ses camarades. Mais pour lui la pratique au terrain d’entraînement c’était bien plus rigolo. Pendant les cours théoriques il devait lutter contre le sommeil tellement c’était barbant! Alors que la Hokage pénétrait dans la salle, il relevait la tête surpris.



Souriant, les mains derrière sa tête, un air innocent sur un visage angélique il la saluait. Il se demandait bien si c’était elle qui allait leur faire cours aujourd’hui. Puis il compris que ce n’était pas elle mais un autre membre de son clan.



Un peu déçu par ce vrai ninja. Il avait pas une tête à se battre. Mais les apparences étaient parfois trompeuses après tout. Il laissait ses petits camarades poser leurs questions et Nami partir. Le terrain d’entraînement! Ils allaient peut être enfin se battre!



Dit il enjoué. Son boken en bois posé à côté de lui était toujours prêt à servir! Et il avait hâte de montrer l’entendue de ses talents!

La petite rousse esquissa un sourire timide en entendant les paroles de son camarade de classe. Il était habituel pour Shunji de se perdre ainsi, et cela ne manquait jamais de susciter un léger amusement chez ses amis. Pendant ce temps, au loin, la silhouette de la Hokage s'éloignait lentement.


À ces mots, elle retrouva immédiatement son sérieux, comprenant l'importance de la présence de la Hokage dans la cour de récréation.


En tant que déléguée de classe, bien que particulièrement jeune, Hanabi était reconnue comme l'une des meilleures de sa génération. Ses paroles étaient empreintes d'autorité et de responsabilité, exprimant clairement son souci pour la réussite scolaire de son camarade.

En entendant la rouquine parler, Shunji n’avait pas encore percuté qu’il s’était trompé de classe. Bien trop heureux de se rendre au terrain d’entraînement dans l’après midi pour enfin se battre un peu.



Souriait il en mettant ses mains doigts croisés derrière sa tête fièrement. Aujourd’hui il était en cours et a l’heure! Il pouvait être fier de lui! Mais la suite le fit percuter. Son visage se décomposa et il finit par regarder un peu les élèves qui l’entourait. C’est vrai qu’il était tout petits…



Il se levait souplement de sa chaise et attrapait son boken avant de se diriger rapidement vers la sortie.



Puis en passant à côté de la Uzumaki il marmonnait.

Ok. L'ambiance de la salle est comment dire...


Me chuchotais-je. Les élèves étaient bien trop enthousiaste à l'idée de voir un ninja qui a fréquenté l'académie comme eux, sauf... ce drôle de blondinet qui me faisait penser à Manjiro. D'ailleurs, ce jeune garçon me paraissait plus âgé que le reste de la classe, peut-être était-il tout simplement plus développer physiquement que la moyenne ? Je n'ai pas eu une seule seconde pour me présenter moi-même depuis mon entrée dans la classe. Les enfants étaient bien trop dissipés et impatients.

J'inspirais profondément et gardais le silence le temps de capter l'attention des jeunes académiens. Alors que je m'apprêtais à réclamer un peu de calme, je m'arrêtais net en entendant ce jeune garçon m'appeler Sensei. Cela me faisait drôle d'entendre un tel mot. Je n'étais pas habitué, même en tant qu'ainé lors de missions en extérieur du village.


Lui répondais-je en étant dans une pause classe, un peu surpris de voir qu'il s'était finalement trompé de classe et qu'il partait rejoindre sa camarade.




Nami-sama et Tcheri-san étaient déjà partis ailleurs. Probablement avaient-ils d'autres choses intéressantes à faire pour le moment ? Pour le moment, les enfants affirmaient être en forme et continuaient de poser de nombreuses questions.




Je sortais mon carnet de dessin avant d'y dessiner un petit bonhomme d'encre. Un mudra suffisait à le faire prendre vie et bientôt il se détachait de sa feuille pour aller voir les élèves un à un en leur faisant des petits coucous.

Chaotique. Il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ce début de journée. De quoi mettre en jambe le jeune Kuro pour ce qui l’attendait. Tcheri et Nami l’ayant laissé seul face aux plus horribles monstres de la région, autrement appelés des étudiants Konohajins, le Chikara allait devoir s’improviser prof pour la journée. L’un des étudiants s’était d’ailleurs manifestement trompé de classe, une erreur dont l’un des éléments perturbateur, nommé Jito, ne manqua pas de se moquer :



Dit-il alors que le blondinet quittait la salle accompagné d’une Uzumaki. Alors que le calme revint peu à peu, Kuro se présenta, mais à l’annonce de sa capacité, pour le moins peu commune il faut le dire, cela suscita à nouveau une certaine effervescence au sein de la classe.



Balança alors à nouveau le jeune Jito devant le regard exaspéré de sa camarade qui ne peut s’empêcher de le corriger :







Bien que le reste de la classe semblait fascinée devant l’affinité unique du Chikara, le jeune Jito ne se laissa pas impressionner. Aux yeux de la petite brute, cela n’avait rien d’intéressant, au contraire, c’était même plutôt nul.



Lâcha-t-il alors à Kuro qu’il tutoyait sans la moindre gêne. Tcheri-san en avait parlé après tout, il y avait une forte tête au sein de cette génération et il avait tendance à causer des problèmes. Le Chikara allait-il être en mesure de gérer le jeune garçon ou allait-il s’écraser de la même manière qu’il le faisait devant Manjiro ?

[ Kuro intérieurement ]







[ Kuro dans la réalité ]


Il fallait vraiment que je les calme, mais le plus ennuyeux c'était le petit Jito. Il était aussi impatient que Manjiro et se montrait très direct. Ca ne devait pas être évident pour lui. Je comprenais mieux ce que Tcheri-san voulait nous dire autrefois. On lui en avait fait baver, pas vrai ?


Je faisais exprès d'ignorer les remarques du petit. Son attitude devait certainement cacher quelque chose de plus profond et douloureux, comme Manjiro.


Même s'ils étaient un peu trop jeunes, je me permettais d'établir une petite stratégie pour tenter un retour au calme en les faisant passer à leur tour. L'enfant turbulent se montrerait certainement fier de vouloir montrer ses talents à ses petits camarades.

Malgré l’agitation, Kuro pouvait au moins se féliciter d’avoir su attirer leur attention très facilement. Ces jeunes apprentis étaient encore jeunes et innocents. À leur yeux, Kuro était sûrement un shinobi très expérimenté et son affinité unique le rendait d’autant plus intriguant, ce n’était pas quelque chose que l’on voyait tout les jours et ce fut suffisant pour les impressionner. À l’exception de Jito pour sûr, ce dernier avait une vision bien plus pragmatique de la force et il ne s’imaginait pas un seul instant se battre avec de l’encre ! Kuro poursuivit malgré tout son « cour » et chercha un volontaire, qu’il ne tarda pas à trouver…



S’écria le jeune Jito tout en retroussant ses manches. Il enchaîna aussitôt sur une rapide combinaison de mudra, à laquelle sa jeune camarade réagit immédiatement :



Mais il fut trop tard et le jeune garçon apposa sa main sur le parquet, à peine une seconde plus tard, le sol se mit à trembler légèrement et soudainement un véritable pic de pierre commença à se former depuis celui-ci. Il fallait sans doute préciser qu’à partir de cet instant, le gamin n’avait plus aucun contrôle sur le jutsu qu’il venait de faire. En réalité, il avait juste reproduit cette technique qu’il avait copié sur de plus vieux shinobis, ce qui expliquait aisément cette perte de contrôle tout aussi soudaine que son jutsu. Fort heureusement, bien que le pic alla jusqu’à pénétrer le plafond et détruisit quelques bureaux ci-et là, il n’y eut aucun blessé. Toussotant à cause de l’immense flot de poussière que cela avait créé, Jito au milieu de tout le bazar qu'il venait de causer dit alors fièrement :