Je n’eus réellement le temps de débuter ma réponse que nous arrivions finalement au fameux « sushi toppu ». Je me hâta de pénétrer à l’intérieur alors que Kuro m’ouvrait l’entrée en vrai gentleman. Je crois être déjà venue ici une fois ou deux… J’ai vu tellement de restaurant dans ce village que parfois j’ai du mal à me souvenir où j’ai déjà mis les pieds. Quoi ? Parfois l’appel de l’estomac est plus fort, et je me retrouve toujours à me faire inviter à manger, ce n’est pas ma faute ! Mais alors que nous entrions et rejoignions la file, le propriétaire me reconnu immédiatement et s’empressa de m’accueillir accompagné de sa fille -probablement-, tout cela d’une manière très peu discrète il faut bien le dire…
« Hokage-sama ! Quel plaisir de vous avoir dans notre modeste établissement ! Vous auriez dû nous prévenir de votre visite, nous vous aurions réservé une table rien que pour vous. »
« Un brin de ménage n’aurais pas fais de mal non plus vieux débris ! »
Je dois avouer que je me sens un peu gênée. J’avais pris l’habitude que l’on me reconnaisse dans le quartier Kitto, et encore les gens avaient tendance à me saluer « normalement » sans en faire des caisses sur les courbettes et compagnie. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que mon visage soit connu aussi vite, les gens avaient toujours eu tendance à se montrer très intéressés et surtout respectueux à l’égard de celui ou celle qui dirige leur village, mais que cela soit moi me fait encore un peu bizarre à vrai dire. Il était au moins amusant de voir que cela n’empêchait pas sa fille de garder son naturel en dépit de l’air gêné de son paternel.
« Ahem, Kalia, s’il te plait…
Pardonnez-là madame la Hokage, je vais vous installer tout de suite, venez ! Je vous assure que nos plats sont excellents et sans pareil dans le quartier. »
« Je vous remercie de vous montrer aussi chaleureux à mon égard monsieur, mais nous pouvons attendre, nul besoin de me traiter différemment de vos autres clients. »
Néanmoins, l’homme n’en démordit pas et insista pour nous installer Kuro et moi. Je n’étais pas très fan de ce genre de privilège qui pouvait semblait plutôt injuste. Mais le propriétaire semblait heureux de nous accueillir, que pouvais-je faire d’autres que de finalement accepter ? Une fois à table, mes yeux scrutaient la pièce et je ne pouvais m’empêcher d’apercevoir tout ces regards tournés vers notre table. Je fis de mon mieux pour les ignorer tandis que je m’adressais à Kuro :
« A propos de ce que nous disions tout à l’heure…
Je serais ravie que tu deviennes un senseï un jour si le cœur t’en dit. Mais pour être honnête j’avais autre chose à te proposer pour le moment. »
Kuro était encore trop jeune et inexpérimenté pour faire office de senseï. J’estimais que ce genre de tâche ne devait pas revenir à notre génération et qu’il était du devoir des plus anciens de transmettre leur savoir. Je souhaitais lui proposer un autre poste, peut-être moins reluisant sur le papier mais cela n’en demeurait pas moins prestigieux pour un Konohajin, du moins c’est ainsi que je le voyais.
« Comme tu le sais, la San’yo et les Dônos sont là pour m’assister, mais leurs tâches sont déjà suffisamment importantes pour que je leur rajoute du travail supplémentaire. Qui plus est, j’aimerai quelqu’un qui… est en dehors de la politique, quelqu’un de confiance capable de m’aider sans remettre chacune de mes décisions en question. Accepterais-tu de prendre ce rôle ? »
C’était une sacrée responsabilité que je lui offrais. Je ne pouvais décemment pas tout gérer moi même et comme je lui avais dis, les dônos avaient déjà fort à faire. Je ne cacherais pas qu’une partie de ce travail était quelque peu ingrate et consistait surtout à s’occuper des tâches que je n’avais pas envie ou pas le temps d’effectuer par moi même. Mais il me fallait impérativement quelqu’un sur qui je pouvais me reposer sans m’inquiéter des décisions qu’il prendrait sans me consulter, une personne loyale en somme. Les dônos et la San’yo étaient loyaux envers Konoha, envers moi je n’en étais pas si certaine.
« Je comprendrais si jamais tu refusais. C’est un poste important qui risque de faire passer ta vie personnelle au second plan. Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. »