« Tu crois que je ne ressens rien ? Penses-tu réellement que je prends du plaisir à faire cela ? Que je me lève chaque jour en réfléchissant à qui sera ma prochaine victime ? Tu es un ignorant, comme tout les autres… Vous ne comprenez pas, vous ne voulez pas comprendre… »
Tu t’adossas à un arbre, puis te laissa glisser le long de celui-ci. Tu étais exténuée, aussi bien physiquement que mentalement et ce n’était plus la peine de faire semblant. Peut-être cet enfant aura-t-il été l’acte de trop. Combien de temps avant que le visage que ceux que tu as tué ne te fasse céder à la folie. D’une voix faible, triste et avec moins de certitude que tout ce que tu avais montré jusqu’à présent, tu leur dis :
« Croyez-vous que ce monde à toujours été ainsi ? Je ne parle pas des guerres et des centaines de conflits sans aucun sens qui ont traversé notre histoire, mais je parle bien du monde tel qu’il est vraiment. »
Pouvais-tu vraiment en vouloir aux gens d’être dans l’ignorance ? Tu l’avais toi même été, pendant longtemps. Mais à cette époque, tu étais déjà incomprise par la majorité des gens finalement. Tu ne l’avais réalisé que très tard, mais tu n’étais pas faite pour être une bonne kunoïchi. L’on t’avait pourtant tout offert, une éducation qui n’avait rien à envier au plus riche des Kumojins. De bon professeurs et de très bons amis. Et pour finir, tu étais devenue l’apprentie de la personne la plus importante de ton village. Combien auraient donné tout ce qu’ils avaient pour ne serait-ce qu’une seule de ces choses ? Mais pourtant, tout cela n’avait plus aucune valeur à tes yeux, c’était futile. Après un court instant, tu repris de plus belle :
« Pendant des siècles, le Yuukan a été le terrain de jeu d’hommes et de femmes se croyant tout aussi puissants que des Dieux. Un tel comportement ne pouvait qu’apporter la ruine, c’était inévitable. La manière dont nous avons usé du chakra était indigne, arrogante et il résulte aujourd’hui des créatures comme ces Minashigo. »
« Konoha, Kumo… Hattori ou Uzumaki, il n’y a aucune différence. Tout les clans ont participé à ce qui se produit aujourd’hui.
Le monde change, l’horloge tourne et s’apprête à atteindre son terme. Tandis que nous, pauvres humains que nous sommes, restons impuissants face au changement. »
Une nouvelle fois, tu marquas une courte pause. Tout cela n’expliquait en rien pourquoi tu avais tué cet enfant. Pourquoi tu ne voulais pas lui donner une chance de s’en sortir. C’était tout simplement car c’était impossible, et tu le savais très bien. Tu n’avais fais qu’abréger ses souffrances et évité un potentiel nouveau massacre, si le Kirishitan ne parvenait pas à le comprendre, au moins la Chikara semblait plus compréhensive. Ton visage reprenait son air froid, et ta voix son sérieux. Ce n’était pas l’heure de pleurer, il n’y avait pas le temps pour de telles choses.
« Rihatsu Mariko… Son nom vous dit peut-être quelque chose. Elle était une femme très influente au sein de son clan. Elle a tentée de me tuer car elle pensait que je pouvais être responsable de ce fameux changement. Elle avait tort. Tout ce que je peux faire, c’est faire en sorte de minimiser les victimes, comme aujourd’hui. Le sacrifice de quelques âmes pour en sauver des milliers, ce n’est pas cher payé. »
« Le seul avenir des Minashigo, c’est la mort et la destruction. Tant que je serais en vie, je ne permettrais pas qu’une telle chose arrive. Libre à toi de croire en des désirs utopistes, mais il n’y a rien d’autre à faire pour eux. C’est ainsi, et l’on ne peut rien y changer même avec la meilleure volonté du monde. Vous pouvez continuer de réfléchir à ce qu’il s’est passé, ou vous pouvez choisir de vous concentrer sur les vivants. »
En effet, ce n’était pas encore fini, tu avais bien une dernière idée derrière la tête… Restais à savoir si ces deux-là allaient continuer d’accepter de t’aider.