Que savait-il !? Le chemin de Mère Nature !? Il ne pouvait guère le connaître, preuve en est, il était en train d’y faire face. Ses mots maladroits tentaient de tracer un chemin vers un paradis invisible, et pourtant il se tenait là, ignorant l’essentiel. Quel idiot. Quel ignare. Quel dégénéré. Il ne savait rien, et il osait se dire présent. Il ne l’était pas !! Pas du tout.
Soudain, un cri déchira la forêt :
Le Tanuki sanguinaire surgit des hauteurs des arbres, bondissant avec une puissance prodigieuse. Son corps massif s’abattit sur le sol avec un fracas, ses griffes cherchant à écraser sa cible. Le cri, furieux et sauvage, résonnait encore dans l’air, et chaque vibration semblait faire trembler les feuilles et les branches.
La femme bondit de branche en branche, fluide et rapide, et atteignit un perchoir plus élevé. En un geste précis, elle fit tournoyer son kunai attaché à un fil ninja, projetant la lame avec une vitesse telle qu’elle semblait danser dans l’air. Le fil se tendit, sifflant entre les arbres, tandis que la Kuromoku observait attentivement l’homme : il utilisait lui aussi un art interdit… Le feu. Symbole des rites anciens proscrits par le clan, une puissance qui avait, autrefois, causé tant de souffrances à Kalia.
Les pensées de Kalia dérivèrent un instant, plus loin que la bataille présente. Elle se revit enfant, seule sur les pentes brûlantes du volcan, ses yeux écarquillés face à la lave incandescente. Son village avait été réduit en cendres, emporté par la colère du feu, et elle seule avait survécu. Ce jour-là, elle avait compris la nature de son destin : élue du volcan, héritière d’un pouvoir interdit et terrifiant, capable de purifier ou de consumer tout ce qu’elle touchait. Ce don, qu’elle avait longtemps refusé, lui avait appris la solitude, la force et la responsabilité. Chaque cicatrice sur son corps et dans son esprit portait le souvenir des flammes et de la survie.
La forêt autour d’elle n’était plus seulement un terrain de combat : elle vibrait de vie et de menace, de corruption et d’espoir. Le Tanuki, son cri “YEUX PALES !!”, ses yeux furieux et ses griffes dévastatrices, tout se mêlait aux souvenirs brûlants de Kalia. Son kunai filant dans les airs, elle se prépara à contre-attaquer : son rôle d’élue ne se limitait pas à survivre ; elle devait protéger l’équilibre, purifier ce qui était corrompu, et accepter pleinement la force qui brûlait en elle.
Pour le moment, elle testait sa cible calmement et elle jugeait s'il fallait purifier par le feu ou le convertir...