Libération de Miyuka


Le Cœur - Région de Kinchū, Quartier Shinsekai

Année 8 | Printemps

II. Sauvetage de Miyuka
Hime

Les pas de Kimino s’étaient éloignés depuis un moment déjà, et ses mots flottaient encore dans l’air vicié du souterrain.

« Si tu veux nous quitter, je ne te retiendrais pas… »

La phrase avait été nette, comme un couperet. Pas méchante. Pas violente. Juste... factuelle. Ichihime ne l’avait pas mal prise. Pas vraiment. Mais elle s’était figée. Comme prise au dépourvu. Ce n’était pas la réponse qu’elle avait espérée. Peut-être qu’elle n’attendait même pas de réponse, au fond. Elle resta là, hébétée, les yeux rivés sur le tunnel qu’il venait d’emprunter, comme si ses pas allaient lui dire ce qu’elle devait faire.

Et puis Hikaru s’approcha. Elle n’entendit pas tout de suite ses mots, absorbée dans ses pensées, mais elle sentit le contact du papier glissé doucement dans sa poche. Son cœur manqua un battement. Elle tourna la tête, surprise, relevant un regard d’abord méfiant… puis désarçonné. Il ne l’avait pas regardée comme les autres. Pas comme un pion, ni comme une menace. Plutôt comme… une possibilité.

Elle baissa les yeux, un léger trouble passant sur son visage. Il avait dit quelque chose. « Tu peux encore reprendre ta vie en main. Sa haine n’est pas tienne. » Elle se sentit rougir légèrement ce qui l’agaça aussitôt. Elle détestait ne pas être en contrôle. Pourtant, il n’y avait rien de séducteur dans son geste. Juste… un soin particulier. Presque humain. Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, une voix claqua dans l’air : sèche, directe.

Miyuka. La tension retomba aussitôt. Ichihime esquissa un sourire discret, un peu malgré elle. Il y avait quelque chose de rassurant dans l’assurance de la rouquine, dans sa manière de s’interposer sans en faire tout un drame. Comme si elle avait saisi ce qu’Ichihime ressentait, sans avoir besoin de poser de questions. Et puis vinrent ces mots, simples, mais justes.

Ichihime la fixa un instant. Cette fois, ses yeux étaient clairs. Miyuka ne lui demandait rien. Elle lui offrait simplement l’espace de décider sans pression. Pas comme Kimino. Pas comme l’Empire. Juste… comme une camarade. Une chaleur discrète monta dans sa poitrine. Pas un grand élan. Juste une certitude calme. Elle hocha la tête doucement.

Dialogue de personnage
« Merci, Miyuka. »


Pas plus. Pas moins. Mais dans ces mots, il y avait tout : la reconnaissance, le soulagement… et un début de direction. Elle s’approcha de l’échelle à son tour, jeta un dernier regard vers Hikaru, puis vers le tunnel sombre qu’avait emprunté Kimino. Sa main frôla sa poche. Le papier était là. Mais elle n’en avait pas besoin pour l’instant. Elle posa le pied sur le premier barreau, puis un autre. Et sans plus se retourner, elle suivit la troupe.


Il y a 4 semaines