Une équipe pas commode ...

Un sujet intéressant !? Enfin, Usagi ne pouvait qu'en sourire. Fumi sembla le vanner. Très instinctivement, il s'arrêta face à elle et répondit :



Il continua l'air de rien, se rapprochant rapidement de la blondasse.



Ne sachant pas se comporter, il était clair qu'il ressemblait bien plus à un psychopathe qu'à membre d'une équipe officielle.



Se rappelant de cette discussion peu traditionnelle, Usagi fit évacuer un rire quelque peu enfantin.

Ils avaient beau se trouver à l'écart du continent, piégés entre les vagues infernales de l'océan, les kirijins avaient vraisemblablement un manque de goût. Le maître des armées avait pu le constater à maintes reprises : tout d'abord en apercevant leur architecture révolue, puis en examinant leur savoir-vivre et leur hospitalité, et maintenant, en faisant l'expérience de goûter à ce thé immonde qui ne cessait de lui irriter le gorge. Tandis qu'il s'efforçait de terminer le contenu de son visage, il n'oubliait pas de prêter attention aux paroles de son interlocuteur.



En effet, si il avait abouti, cette rébellion aurait été autant problématique pour Kiri que pour Kumo. Nombreux étaient les coups d'État qui finissaient en guerre civile. Les esprits malins profitaient toujours du chaos pour prendre les rênes du pouvoir et imposer un régime plus autoritaire que le précédent. Un cercle vicieux, concluait Shinichi.



Il ricanna, puis du coin de l'oeil, observa avec davantage d'attention la réaction du Mizukage. Comment allait-il réagir ? Son comportement pouvait être bien plus significatif que ses paroles, et le Junin voulait connaître avec nécessité ses véritables intentions.

Cela faisait maintenant quelques temps que le Mizukage préparait la rencontre de Kumo, ainsi qu'un éventuel entretien, ayant pour but de connaitre les attentions de Kiri auprès de leurs tortionnaires... Il avait imaginé toute sorte de questions et préparé différentes réponses à celle-ci!

Gochiro apporta sa tasse à ses lèvres et bu une gorgée de cette liqueur qu'il affectionnait tout particulièrement, il ferma les yeux quelques instants pour savourer le goût marqué de ce thé, tout en prenant soin d'être attentif au dire du Kumojin.



Puis baisant les yeux face aux paroles difficiles de son tortionnaire, comme s'il se sentait coupable de laisser mourir l'un des siens encore une fois, il reprit en redressant son visage et fixant son hôte:



D'une part la réflexion était juste, mais ses pensées étaient tout autres désormais... Il n'allait bientôt plus accepter la soumission perfide de son peuple, comme le disait un vieille adage : Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux...

Après avoir prononcé ces tristes paroles, il replongea ses lèvres dans son thé tiède...

Il avait beau être dans sons pays l'homme le plus influent, à ce moment, il semblait être empreint au doute et rempli de remords. Un sentiment que ne partageait pas le nouveau bras droit du Raikage, mais qui au fond, le touchait ; cela devait être difficile d'être dans sa position.



En effet, le Mizukage ne cessait de se projeter dans le futur et d'y voir ses plus sombres aspects. Que de « Si.. » mais pas assez de « Pourquoi ? » ! À quoi bon appliquer une punition si elle n'était pas avant tout comprise ?



Il avala une dernière gorgée de son thé infecte et reposa délicatement le verre sur le bureau de son hôte.



Bientôt, Shinichi en était sûr, les kirikins verraient ce sacrifice comme une aubaine. Une chance pour se racheter auprès des Hattori.

Le seul membre de l'équipe qui était sympathique était au final cet étrange personne à la tête de lapin. Elle lui fit donc un grand sourire et dit :



Gardant à l'oeil ce que faisait la petite peste tout en l'ignorant royalement, Kioko demanda quelques gyoza au marchant. Elle tendit son petit plat aux kumojins avec un sourire amical :



Elle pris elle même un ravioli japonais et continua à parler avec le lapin :

Le Kumojin lui demandait de réfléchir à la cause et lui expliqua que c'était pour perpétuer la douleur subit par leurs ancêtres durant la guerre... Comment osait-il, les Kirijin aussi avait perdu leurs ancêtres dans cette guerre douloureuse, des clans entiers ce sont éteints suite à cette tradition, des familles continuaient de souffrir comme eux ont pu souffrir auparavant... Aux yeux du Mizukage, Kumo n'était qu'un peuple de barbare sans aucune véritable valeur qui continuait de perpétuer un acte sadique pour une cause dépassée... Mais tout cela était encore bien trop tôt pour leurs dires, il se devait d'attendre et d'endurer ces insultes... Mais tout cela, il le payeront un jour pensa le chef de village!



Remarquant sur le visage de son hôte qu'il n'avait guère apprécié le thé, mais qu'il s'était tout de même forcé à le finir ... Il ne put s'empêcher de lui en resservir une tasse...

Fumi devait bien reconnaître que la Kirijin avait des formes généreuses. Elle était même un peu jalouse de son physique avantageux et se consolait en se disant que tout ça manquait un peu de muscle. Elle soupirait mentalement. Usagi n'était peut-être pas capable de reconnaître une jolie femme, mais elle si. Fumi se tournait alors vers Hanna et lui demandais quelque peu curieuse :





Hanna était calme, souriante et confiante. Elle donnait réellement une impression de bienveillance mais Fumi la connaissait trop peu pour en juger avec certitude. Kioko leur proposait alors de la nourriture. Fumi se servait et lui offrait un grand sourire et un « merci ». Et puis elle confirmait son idée que Kioko était décidément une bien belle femme. « Usagi gougeat » pensa-t-elle en souriant intérieurement.

Shinichi ne pouvait savoir si son interlocuteur se jouait de lui, mais il avait l'impression de déceler une pointe d'ironie dans les paroles du Mizukage lorsque ce dernier lui répondit à propos de ses remontrances. Avant qu'il ne puisse exprimer ses doute, le kirijin remplit de nouveau son verre de ce thé infecte qu'il s'était forcé à terminer. Shinichi fit une grimace pour le remercier, comme si le dégoût avait fini par rattraper l'hypocrisie.



Depuis son plus jeune âge, Shinichi avait développé une passion pour la gastronomie, et il avait goûté une multitude de feuilles de thé différentes. Ses préférées étaient celles qui poussaient sur les flancs des montagnes, au Pays de la Foudre.



Il sourit. Encore une fois, il tentait - même implicitement - d'en revenir au sacrifice.

Des raviolis ? Cette femme savait y faire avec les lapins ! Il ouvrit grand les yeux derrière son masque. Elle était si gentille ! Comment cela pouvait-il être possible !? Fumi ne lui avait jamais donné de ravioli ! Nowaki lui avait payé ses graines... Kiri était... plus.. gentil ! L'esprit de Rabbit semblait tourner encore et encore pour ensuite se reprendre. Il prit avec une certaine méconnaissance et crainte pour ensuite le mettre très vulgairement dans sa bouche.. Mmmmh... Pas de poison. En tant que médecin, il savait les déceler assez aisément.



Son cri réveillait l'entourage. Les yeux étaient rivés sur l'homme rongeur. Son masque semblait attiser la curiosité. Il était préférable qu'ils ne sachent pas ce qui est dessous.



Bien étrangement, les ninjas ne semblaient pas surpris de cette relation entre Kiri et Kumo. Cette rencontre était unilatérale, mais tout de même !

Ainsi ce qui devait arriver, arriva... L'envoi d'Okami au tournoi des champions venait d'être mis sur le tapis, il avait déjà réfléchit à ce sujet et surtout à quoi répondre face à cette question... Mais avant de répondre, il se permit de boire une grande gorgée de son fabuleux thé pour ainsi finir ça tasse et accompagné son compagnon dans une deuxième tournée, alors il se resservit une seconde tasse, laissant la chaleur s'extraire via la vapeur et ainsi faire remonter les douces odeurs de cette élixir jusqu'à ces narines...



La véritable raison, les deux villages la connaissaient... C'était le début de l'indépendance de Kiri, le premier acte... Mais, il ne pouvait l'avouer haut et fort, alors il avait réfléchi à cette petite histoire, tenant plus ou moins la route...

C'était encore une mauvaise blague. Mais Fumi se sentait obligée de parler avec sa langue de vipère. Même si tout le monde réagissait comme une bande de vieux copains, tout ça n'était qu'un jeu. Et nous étions les méchants. Les civils que nous croisions gardaient le silence mais leurs regards trahissaient leurs pensées. Ils nous regardaient tous de travers. Nous étions les ennemis dans ce jeu. Et la stratégie se mettait en place petit à petit. Même la jolie Kioko n'était qu'un rôle à jouer. Dans quelques tours, elle serait probablement la première à poignarder. Mais Fumi préférait profiter encore quelques temps de l'hypocrisie de tous. Elle souriait donc gentiment à Usagi et répliquait :

C'était avec l'esprit fermé que le maître des armées écoutait son interlocuteur se justifier. Le junin ne croyait aucune de ses paroles ; tout ce qui sortait de sa bouche semblait être un tissu de mensonges bien préparé qui ne visait qu'à nourrir l'ego de ses invités afin qu'ils ne se sentent pas contrariés. Pensait-il que les Hattori étaient assez idiots pour tomber dans le panneau ?


Ainsi, ils auraient choisi un Gaikotsu plutôt qu'un Kaguya. Le choix actuel ne représentait qu'un désir ardent d'émancipation. Un mauvais point pour le Mizukage.


Il sourit de nouveau, mais d'un air plus triste que les précédentes fois. Les Hattori étaient susceptibles et les mises à mort étaient pour eux qu'une simple formalité. Un mauvais mélange, pouvait-on penser.


En effet, si il avait été à la place de cet insurgé, Shinichi aurait attendu l'arrivé des kumojins pour se rebeller. Cela aurait été plus symbolique.