La deuxième silhouette avait fini par sortir de la pénombre, profitant de cet instant pour laisser découvrir les traits de cet homme, à l'âge mûr. Son regard était perçant, sa présence était remarquable. Qui était-il ?
Ce dernier avait fini par rejoindre l'enragée rougeoyante au centre de l'arène, et d'un second souffle accéda à son soutien. La tâche n'avait en fin de compte rien d'inaccessible, mais l'aisance affichée par le vieil homme fit front à l'indifférence totale jusqu'alors affichée par Seijuro. Ce singulier personnage, qui semblait faire face à la dénommée Kazami, se détachait de la piétaille trop souvent côtoyée dans un passé proche. En ces heures où la monotonie cessait de chantonner son rythme infernal, il n'y avait aucune explication à cette sensation, aucune explication pour cette troublante impression.
Alors que Seijuro regardait fixement le konohajin, l'enragée continua de s'enrager. Décidément, n'avait-elle que cette capacité ? L'agression d'un songe en son essence toujours éphémère, n'avait aucune espérance de compassion aussi douce qu'elle fut. L'échange précédent entre les deux personnages avait échappé au jeune Kitto, en raison de la distance le séparant, et pourtant la suite avait été bien différente : un cri effroyablement disgracieux avait transpercé l'enceinte de l'arène. L'émissaire n'était autre que la diablesse rouge. Et le destinataire n'était autre que le réprimé Seijuro.
Qu'avait-il à répondre ? Dans un monde idéal, ce dernier aurait su contrôler ce sentiment d'agressivité en réponse même à l'agression... Oui, il lui aurait suffit de témoigner avec grâce d'une simple présentation, et de formelles excuses. Après tout... Uzumaki Kazami était selon toute vraisemblance, sa supérieure hiérarchique. Mais quelle hiérarchie tenir en ces terres de désolation ? La versatilité des engagés de la feuille avait récemment vacillé, et le sentiment de fraternité ne s'affirmerait pas dans l'écrasante démonstration de supériorité.
Le monde idéal n'est que l'expression de la faiblesse camouflée par une vérité trop imposante, une perte de raison sans fondement au profit d'un espoir irréel et irréalisable... Le monde idéal n'est qu'une fable pour dénigrer le déni du droit de la nature, car le droit de la nature est réel et s'impose à tous. Et, en ces instants sauvages, c'est une réaction très instinctive qui saisit le jeune Seijuro.
Il rejoignit de quelques prouesses virevoltantes le duo préalablement formé, un bref regard d'intrigue fut témoigné au quarantenaire, puis un nouveau regard, plus lourd, plus méprisant s'adressant à la sorcière de feu :
« Quelle plainte puis-je formuler de découvrir le fardeau de tes parents de devoir supporter ton existence puérile et égocentrique ? De l'aide que tu souhaitais, tu n'as pas même su démontrer le respect dû à chacun, d'avoir connaissance de son interlocuteur. Tes mains sont frêles et empreintes d'une douceur trop douce pour avoir à supporter les maux de notre époque, mais ton esprit et ton caractère en désaccords complets, ne sauraient complémenter cette faiblesse que tu affiches aujourd'hui, en ces lieux. Ta renommée ne te permet aucune transgression de formalité, lorsque tu requières du soutien, et cela même si ton ego te place, sans nul doute, à un titre bien supérieur que le mien. Alors, ne te méprends pas, je ne suis rien de plus qu'une poussière dans toute l'immensité de notre monde... Mais toute poussière que je puisse être, j'ai toute peine affligée de devoir assister à l'impolitesse que tu affiches. »
N'attendant pas même l'instant suivant la surprise, il détourna le pas et fit marche arrière, dans le but de rejoindre sa position d'origine. Empreint d'un regret, il détourna la tête, et élança à nouveau un regard vers la sanguine Uzumaki.
« On m'appelle Seijuro... Seijuro Kitto. »