Préparation du tournoi

L'homme à la queue de cheval parla, finissant sa phrase en criant. C'était dégoûtant. Finalement, dans un geste tellement lent, il essaya d'assener sa .. bouteille en plastique ? Sur la tête de Kazami. Devait-on appeler cela une esquive à cette lenteur là ? C'était pitoyable. Puis l'autre homme, tout aussi lent, fit quelque chose d'étrange comme s'il essayait d'attraper le bras de Kazami.

La jeune femme n'avait jamais vu quelque chose d'aussi ridicule et tout cela commençait à l'énerver. De sa rapidité presque féline, deux coups partirent en même temps : un crochet partit sur la tête de Keisan et un coup de pied vient agresser le menton de Seijiro. Ce dernier tomba, allez savoir s'il s'agissait du coup de pied ou de l'alcool dont il semblait être imbibé.

Kazami regarda Keisan, menaçante.



Partie dans son objectif de corriger ces deux macho, Kazami ne dit mot de plus et en un bond elle fut sur Keisan, les mains entouré de sa technique médicale qu'elle avait déjà utilisée à maintes reprises. Fluide, son taijustu n'était plus celui de la chunin qu'elle avait put être. Elle feinta un coup de poing droite mais ce fut un uppercut gauche qui arriva réellement dans le visage de Keisan. Suite à cela elle enchaina quelques coups d'une rapidité que seul un ninja du même niveau de taijutsu pouvait espérer esquiver.

Seijuro ne parvenait plus à suivre les événements, sa tête déclarait un tourbillon sans fin, un tempête d'alcool tambourinait sans cesse... Un requiem presque mortuaire se faisait entendre de plus en plus. Peut-être avait-il trop bu ? Mais qui était cette vermine pour oser se croire supérieure ? Une petite bien peignée, cajolée... Tous ces riches héritiers qui se prétendaient importants... Il ne pouvait leur tendre que du mépris...

En revanche, le vieillard présentait dans son regard quelque chose de plus profond, une écorchure intriguante et tumultueuse. Ce n'est que dans l'ombre du passé qu'on peut espérer le contempler... Et cet homme, bien que hâlé d'un brouillard d'ivresse, avait su attirer et attiser l'intérêt du Chuunin. Seijuro y voyait là, peut-être un futur compagnon solide ? Peut-être, avait-il même de par son expérience, une expression semblable à celle que son grand-père avait autrefois. Toujours étant, le Chuunin était bien mal en point, et ne pourrait venir en aide au vieillard dans cet état. Mais, dans un éclat d'ego, il se releva une nouvelle fois. Son objectif serait bien autre que de la simple provocation, mais que pourrait-elle comprendre, elle qui ne se contentait que de regarder l'apparence première ? Une supérieure... Quelle supérieure peut-on se prétendre lorsque l'on n'entend pas même le cri de désespoir de ses troupes ?



Le taijutsu de l'homme n'était pas mauvais, loin de là même... Mais il ne pourrait sans doute pas pouvoir espérer rivaliser avec la diablesse. Ses poings affûtés commencèrent à se fracasser contre les piliers restants misérablement debouts dans l'arène. Ses mains endurcies parvinrent à résister aux premiers chocs, mais elles ne pourraient tenir encore bien longtemps... Si la jeune femme ne réagissait pas, son travail lui prendrait masse de temps supplémentaire, en plus de devoir gérer les deux incontrôlables Chuunin qu'elle avait interpellé.

        Keisan tenait avec précaution le bras chargé de chakra de Kazami. Si bien qu’il ne faisait pas attention à l’autre membre de la femme. Profitant de l’ouverture, et d’une expérience au corps a corps visiblement plus grande, la jônin exécutait un crochet qui s’emboitait dans l’une des joues du faux borgne. Le quarantenaire avait un corps endurcit par l’âge, ce qui lui permettait d’encaisser. Néanmoins, cela l’avait fait reculer, quelques mètres plus loin, et s’accroupissais pour récupérer. Kazami proliféra une réplique de menace, pour désigner que l’ascendant n’était pas encore suffisant. Elle avait une place importante, ses mots pèseraient sûrement plus de poids. Keisan n’avait pas l’habitude de ce Konoha. La tirade lui avait permis de retrouver un esprit clair, en serrant le sol contre ses mains, il les chargeait de terre, sable et poussière, avant de les envoyer dans les yeux du bras droit de l’Hokage sous forme de nuage de particule. La medecin n’avait que deux choix. Contourner l’obstacle immatériel ou y pénétrer les yeux fermés. Dans les deux cas, Keisan pouvait profiter pour sortir de son emprise. En même temps, Seijuro faisait de nouveau des siennes en s’attaquant à un pilier. Si celui-ci s’effondrait, le travail de l’Uzumaki pour soulever les pierres allaient colossalement prendre de l’ampleur. A nouveau, la rousse devait faire un choix. S’acharner sur « le vieux » comme aimait bien l’appeler Seijuro, ou s’attaquer a ce dernier. Keisan, lui, en profitait pour réaliser quelques mudras, prenant soin de laisser le dernier en attente.


        La voix du quarantenaire a l’ordinaire calme et posée, venait de prendre plusieurs décibels et une autorité certaine, pleine d’assurance et de puissance... Mais surtout pleine d’agressivité. On pouvait sentir l’hostilité qui se dégageait de sa gorge, mais également une énorme pointe de rancœur et de dégout. Un vestige de son passé de mercenaire débutant et tumultueux, et d’une mission difficile et de longue haleine…


        Recevoir des coups pour obtenir un début de présentation, ce n’était pas tous les jours… Ni voir une bataille de chantage et de menace. Keisan en regrettait presque l’époque ou les Kitto avaient déserté Konoha ou son temps de mission… Il voyait à présent ce qu’il avait laissé derrière lui. De grandes causes l’attendaient depuis déjà trop longtemps. Mais peut-être que sa franchise démesurée allait jouer contre lui...

Tandis que Keisan semblait récupérer du coup de poing asséné par Kazami, Seijiro semblait pris d'une crise de folie et commençait à s'attaquer aux piliers. Kazami avait presque pitié de lui, il semblait tellement dans sa folie que rien ne semblait lui faire entendre raison. Un tel ninja ne pouvait survivre dans la nouvelle Konoha.

C'est alors que Keisan semblait avoir retrouvé ses esprits. Il prit du sable dans ses mains et le lança vers Kazami. Cependant, étant à quelques mètres d'elle, l'effet escompté n'arriva pas à sa hauteur. S'en était presque triste. Il se mis alors à hurler tel un dément proche de sa fin.

D'une voix calme mais sèche, Kazami lui répondit :



Face à elle, à 90° d'écart, se tenait les deux chunins. Elle fit alors quelques rapides mudras pour lancer 2 boules de feu, une en direction de Seijiro et une en direction de Keisan. Lorsqu'elle eut à peine finit, elle lança également deux shurikens sur chacun d'entre eux.

Était-ce là, la limite de la Juunin ? Quelques mudras, quelques boules de feu, quelques shurikens... On aurait pu y voir presque une résignation de sa part, un moment où sa furie avait fini par s'estomper. La boule de feu n'avait pas atteint le Chuunin, une attaque trop grossière, lancée de trop loin pour espérer surprendre. Cependant Seijuro se prit les shurikens volontairement, il sentait une haine profonde l'envahir, la douleur l'aiderait peut-être à reprendre ses esprits. Les blessures furent au final plutôt légères, la cuisse touchée, le bras éraflé... Le discours de Kazami n'avait pas touché Seijuro, trop formel peut-être, ou bien trop plat, il manquait de sincérité et de profondeur. Etait-ce là tout ce que pouvait représenter Konoha aux yeux de l'un de ses piliers ? Une demeure de paix et de plénitude ? Une bien triste vision...



Seijuro s'arrêta un instant, sa haine n'était plus. Il venait de comprendre qu'il n'avait à faire qu'à une impétueuse jeunette protégée par son amant, un amour baigné dans l'inceste. Que pouvait-il faire à l'heure actuelle ? Essayer de faire entendre raison à cette gamine ? Il était las.
Quelle s'y fatigue à la restaurer, l'arène était désormais dans un bien triste état. Konoha, un havre de paix ? Une plaisanterie de mauvais goût. Une tension était née en ce jour, et elle ne saurait s'apaiser sans les excuses de la diablesse rouge.

Débarquant relativement de façon hasardeuse dans l'arène, je vis l'impensable ; un combat ! Je n'étais pour présent que pour une raison relativement gênante.. Voilà une bonne journée que je recherchais Ike bêtement. Cependant, il était relativement impossible de le trouver. Me battre face à lui était quelque chose me gênant tout de même, ceci était la raison de ma venue. Je devais simplement en discuter avec Kazami.

Bien que la femme était souvent difficile avec son entourage, je regretta bien mon détour. Deux Kitto se battant face à une Uzumaki. Konoha était décidément un village en plein tournant. J'écouta les quelques brides de conversation avant de sortir de ma "cachette" - dans les estrades -. D'une voix forte, je pris la parole :



Kitto Seijuro et Kitto Keisan.. Deux individus semblant inoffensifs. Qu'importe la raison, s'attaquer ou riposter face à une supérieure était une véritable déclaration de guerre. Qui plus est que celle-ci était ma sœur. Je tenta malgré tout de garder mon calme. Pour Raito. Un main dans le dos, je préparais à contrer le moins coup.



J'étais celui me chargeant des jeunes élèves, il était logique pour moi de rester calme. Je n'avais pas le choix.



Je soupira profondément.



Je ne continua pas. Je pris simplement la direction de ma sœur. Était-elle blessée ?