Sans une phrase de salutation, le Raikage -mon maître- asséna une violente remarque en voyant le panier de provision que j'avais amené avec moi. Était-il vraiment contrarié que je ne passe pas mes journées à m'entraîner comme les ninja libre de Kumo ou était-il déçu que j'amène ainsi l'objet du dîner du soir dans son bureau sans l'avoir cuisiné avant ? Avait-il oublié que j'étais -avant tout- un esclave dédié aux tâche ménagère son palais et que les entraînements que l'on m'octroyais l'étais -uniquement- sur mon rare temps de repos.
Décidément, ils semblent tous attendre quelque chose de moi, mais je ne suis pas comme eux. Je ne suis pas issu du même monde qu'eux. Alors, sans répondre, je me mis simplement à baisser la tête. Je ne pouvais guère répondre à la remarque de mon maître. Il n'aurait pas été correct de ma part -presque outrageant- de lui rappeler mes fonctions premières en ma qualité d'esclave et que les tâches qui m'étaient confié ne me permettaient pas de faire autrement que de sélection moi-même les produits que je devais cuisiner. En effet, je me devais d'assurer la sécurité sanitaire, physique et vital du maître que je servais. Sélectionner, cuisiner et servir le plat me permettait d'être sur qu'aucun ennemi du maître ne puisse corrompre sa nourriture et ainsi le placer en état de faiblesse.
Mon devoir est de le maintenir au plus haut niveau... à mon simple niveau.
Sans ajouter un mot sur cet "incident" le Raikage enchaîna sur des propos qui excitèrent ma curiosité. Celui que je servait venait de m'annoncer qu'il était près a reconsidéré mon statut d’esclave, à renoncer à moi et mes services, à me faire redevenir l'homme libre que Dame Kazuna m'avait octroyé avant de déserté. C'était une grande nouvelle. Cependant, je devais me montrer prudent avec cette nouvelle. Rien n'était fait. Rien n'était gagné. Alors, tout en relevant la tête et avec une attention certaine, je continua à écouter ce que le Raikage était sur le point de me dire.
« Vois-tu Soma, lorsque tu occupes un poste important, tu dois savoir t’entourer. La confiance étant une chose qui devient presque inconnue à mesure que le temps passe.
Et en toi, puis-je avoir confiance ? »
« Oui, Maître. Vous pouvez. Je suis dévoué à mon Maître. »
Je n'osais pas en dire plus. Je n'osais lui dire que mon investissement envers un maître pouvait-être au delà de la relation que nous entretenions. Je n'osais évoquer à quel point j'avais été loyal envers sa soeur en la suivant dans le Désert de Suna, dans le Pays du Vent. Je n'osais lui dire que -sans le savoir- il me faisait déjà confiance. Et, tandis qu'il enchaînait avec des explications sur la tâche qu'il allait me confier, je récuperais les objets qu'il me tendait. Une lettre et un bandeau -métallique- aux couleurs de Kumo. Je regardais le dernier objet avec intérêt et curiosité.
Un premier pas vers la liberté.
« Porter le bandeau de Kumo. Présenter la lettre aux gardes des geôles. Suivre les gardes jusqu'au prisonnier à faire sortir. Le ramener au manoir et nul part ailleurs. J'ai bien compris, RaiKage-sama. Il sera fait selon vos désirs et ordres. »
Cependant avant de partir, je ne pus m'empêcher de dire
« Le repas de ce soir ne sera peut-être pas réalisé en temps et en heure, Maître. »
[
...]
J'avais l'impression que le trajet entre le bureau du Kage et la prison de Kumo avait pris une éternité. J'avais le cœur qui battait la chamade tout en sachant que j'effectuait ma véritable première mission secrète de ninja. Ma première mission de ninja tout court d'ailleurs. Une fois arrivé jusqu'à la prison, je présenta la lettre du RaiKage aux gardes en faction à l'entrée de la prison. Ces derniers semblaient interloqués -et leur regard passa de nombreuses fois entre la lettre, mon visage, mon bandeau et mes cheveux- mais je fus autorisé à pénétrer dans la prison. Quand mon escorte fut arrivé, je me mis à le suivre jusque dans les entrailles de la prison. Une fois arrivé devant la cellule concerné, l'homme pris congé, me laissant seul avec le prisonnier que je devais amener à mon maître, alors, sans plus attendre, je dis:
« Prisonnier. Je dois vous amener dans un autre lieu. Approchez-vous afin que je vous identifie et puisse commencer les procédures d'usage »
Je ne savais pas ce que je disais mais cela me semblait correcte.