Match retour

La noblesse de sa colère s'exprima dans la matérialisation des ses deux crinières bleutés, la rage dans ses poings se transformèrent en deux lions qui détruisirent sans vanité l'arbre contre lequel ils s'étaient heurtés. Ses mots reflétaient son jeune âge par de nombreuses spontanéités enragées, tantôt convaincant, tantôt vacillant... Il n'était pas que ce gamin décrit précipitamment. Il était aussi cet homme en devenir, cet homme porté par le fardeau d'une blessure spirituelle.
La colère de Seijuro s'atténua, il venait de comprendre quel genre de singulier personnage se tenait en face de lui, il venait de comprendre le ressenti qui émanait, l'âme en perdition de cette jeunesse désarmée. Un esprit compassionnel prit le dessus afin d'encrer en son estime le visage féroce de Yasuomaru. Il lui faudrait braver encore de nombreuses épreuves, mais il ne pourrait pas aller de l'avant si on le privait de son droit le plus élémentaire.
Un pas l'un après l'autre, Seijuro avança vers son cadet. Une démarche digne d'un roi orgueilleux. La distance qui les séparait s'amenuisait tandis que le Kitto s'imprégnait des mots qu'il allait employé. Il le comprenait dans toute son essence, mais c'était à la fois un bien et un mal, car à travers cette compréhension se distinguait aussi la perception de ses faiblesses.



D'une chiquenaude à chaque main, l'index du Kitto frappa les deux lions de chakra qui semblaient encore enragés autour des mains du Chikara. Un souffle vint dissiper la technique du plus jeune des deux. L'aîné reprit avec fermeté.



Un instant de pause. Lui laisser le temps d'assimiler l'information.

Décidément.. tout les Kitto veulent me former ces derniers temps. Qu’est ce qu’ils leurs prend à la fin.. L’autre, j’avais réussi à me jouer de lui, mais celui la... es ce qu’il n’a pas plus à m’apporter ? C’est évident que oui, il dégage une puissance hors du commun et sa haine.. elle peut me nourrir, me rendre plus fort, toujours plus fort, faire en sorte qu’il n’y ai aucune limite à mon pouvoir !

Yasuo était maintenant très proche du Kitto, il sentait son souffle chaud, tout semblait plus calme à présent. Le jeune n’arrivait pas à se calmer.



Yasuo n’aimait pas trop l’idée de faire ami ami, il accepterait de se faire enseigner, mais c’est tout.

Le gamin se montrait incertain quant à la proposition que le Kitto venait de lui faire. Comprenait-il son intérêt ? Il n'y avait pas de possibilité de refus, c'était une offre qui était à prendre ou à laisser, il n'emporterait pas avec lui le jeune Yasuomaru s'il estimait que celui-ci serait trop faible au moment de l'expédition. Seijuro n'était pas ce genre d'homme. Sa propre mort lui importait peu, mais il n'en était pas de même pour la vie d'autrui. A l'indifférence de la connaissance, il accordait le bénéfice des possibles. Un genre d'optimisme exacerbé.



Le changer ? Le manipuler ?



Seijuro croyait en cet orgueil. Il savait que des hommes de trop peu de caractères s'étaient installés paisiblement à Konoha. Le pacifisme est une bonne chose pour un peuple, mais sa propagation est l'aveu d'une nouvelle génération mort-née. Il fallait aussi des hommes plus vivaces, des hommes d'opposition. C'est dans le débat et dans l'adversité idéologique que les pensées convergent vers des concessions plus justes.
Le Kitto en avait fini avec le gamin. Il passa sereinement à côté de ce dernier. Après quelques pas, et sans se retourner il se décida à ajouter quelques mots.