Echtaphrène Black Jaguar

Qu'est-ce qu'il peut faire sombre ici...
J'suis où encore là bordel ? Pourquoi j'suis dans l'obscurité comme ça ? Et putain ! Pourquoi j'me retrouve encore là... J'suis sûr que t'as encore jouer des tiennes, j'suis sûr que c'est d'ta faute tout ça mon pote ! Moi j'étais bien, j'étais avec le vieux... Et là, d'un coup tu me réveilles à nouveau dans cette foutue cage noire... Tu crois que j'sais pas ce que c'est ? Tu crois que j'sais pas ce que ça veut dire ? J't'avais pas demandé d'intervenir... Enfin bon, de toutes façons, maintenant que j'suis bloqué là, il y a plus qu'à attendre..
T'sais quelque part le vieillard, il m'rappelle mon propre vieux, avec sa moustache et ses ronchonnements... Et puis, il l'a dans le regard... Tu le sais bien toi, cette lueur... C'pas la lueur d'un danseur, ô non... C'est la lueur d'une tristesse, c'est la lueur d'un manque, d'une blessure... J'suis sûr qu'il est pas mauvais l'vieux, c'est juste qu'il sait pas comment s'y prendre, après tout...
Mais putain, qu'est-ce qu'il fait sombre ici...
Et je me sens comme dans l'obscurité de la nuit, j'suis seul, et j'me sens comme grelottant. Le froid qui parcourt mes veines et j'ai mal... J'ai cette douleur en moi, une douleur qui vient d'un froid que tu ne connais pas toi. Ce n'est pas juste le froid, mais c'est ce qui l'entoure. J'ai froid et j'ai mal. Il fait sombre... Trop sombre...
Mais je le savais que ça arriverait à nouveau... Le commun des gens ils peuvent pas l'comprendre ça, ils peuvent pas l'tolérer... C'est pour ça que toi, j'suis obligé de te cacher... J'sais bien que c'est difficile mon pote... Mais que veux-tu ? Je sais pas si ça existe... Le remède...


Hadô était encore inanimé... Les heures passèrent...
Un souffle supérieur reprit le dessus, sa respiration s'apaisa, sa sueur cessa. Son visage n'était plus le témoin d'une montagne de douleur, ses souffrances n'étaient plus progressivement que le damne d'un mauvais moment, d'une période révolue. Son corps exprimait encore les reliquats de tout ses maux, mais... Il devenait plus calme, plus serein. La vie reprenait simplement le dessus.
Il ouvrit les yeux.

Dialogue de personnage
« Ojisan... »


Pourquoi je m'retrouve à l'appeler ? Mais pourquoi je me retrouve seulement à l'appeler ce vieux ? J'sais même pas où j'suis, j'vois que dalle... Mais je l'ai encore en moi, je le sais... J'ai plus qu'un voile, la cage est partie... Mais il y a encore ce putain de voile...
Ouais... On peut dire que je suis ce genre de type finalement tu le sais bien. J'suis le genre de type que tu croises par inadvertance et qui te marque, qui change ta vie quoi qu'il arrive. Moi j'me considère comme un fléau, comme un fléau depuis bien longtemps... Et c'est pour ça que j'fais tout ça, toutes ces mises en scène. J'ai besoin de me sentir vivre, de sentir vivant... J'ai besoin de ressentir, juste l'espace d'un instant la sensation de liberté, de légèreté...
Mais toi t'es toujours là... Et toi tu l'sais bien... La liberté je peux pas la connaître... J'ai ce mal en ce moi, j'ai cette cage tout autour. Je peux pas être libre. Mais je suis ce genre de type, j'aime pas les calculs... Les gens tout autour ils peuvent pas l'comprendre... Et j'peux pas leur en vouloir... Mais c'vieux... J'crois qu'il peut... J'crois qu'il peut peut-être le comprendre...

Publié le 19 Décembre 2017 vers 19h

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Les heures défilaient, les unes après les autres... C'est donc lorsque le soleil décida d'entamer sa lente descente, avant de laisser sa place à la douceur de la lune que le vieillard prit la décision de renvoyer le gamin chez ces parents, au moins pour cette nuit, afin que ceux-ci sachent que le gamin travaille désormais pour le vieille Hakizura. Suite à quoi, le lendemain matin, il lui ordonnera de ramener son cul de morveux jusqu'au jardin afin de travailler et dormirai sous son toit jusqu'à ce que le vieux en décide autrement...

Dialogue de personnage
« Files, gamin ! Rentres prévenir tes parents de la situation et reviens demain... à l'aube... avec de quoi de couvrir pour dormir ! »


Puis le jeune borgne, Tomohiko s’exécuta et quitta les lieux, laissant ainsi le vieux grincheux et le danseur inconscient, dans la pièce d'à côté. C'est une fois seul que l'homme alla entrouvrir la porte de sa chambre, pièce dont il avait laissé le corps inerte de Hadô, afin de l'entendre lorsque celui-ci se réveillerai. Alors, afin de passer le temps et de rendre son petit habitat plus convenable, le vieillard alluma son poêle à bois qui avait consumé ses dernières braises il y avait plusieurs heures de cela. Il lui fallut quelques minutes afin de mettre feu aux brindilles et aux bûches entreposés dans le fourreau. C'est donc après une quinzaine de minute que l'atmosphère commença à se réchauffer... À l'extérieur, la noirceur de la nuit avait vaincu la lumière de la journée, obligeant Hakizura à s'éclairer à l'aide de quelques bougies entreposé par-ci par-là... Installé sur une chaise taillé dans le bois par ses propres mains, la lumière vacillante dans la pièce, l'homme découpa quelques morceaux de légumes qu'il déposa dans une lourde casserole remplit d'eau puis alla l'installé sur le même poêle à bois qu'il avait allumé quelques instants auparavant... Ainsi, son soupé allait cuire lentement... Par moment, il alla jeter un coup d’œil au travers de l'ouverture de la porte, vérifiant que l'homme respirait toujours... Plus le temps passait, plus sa mauvaise humeur disparaissait, laissant place à un vieillard avec une once de sentiment pour l'homme qui se trouvait dans la pièce d'à côté...

Alors que le vieillard, fatigué par sa journée, c'était assoupie, enfoncé dans un vieux fauteuil recouvert d'un tissu usée. Il entendit la voix de Hadô, appelant le grand-père. Doucement, il émergea et se redressa péniblement. la fougue de la journée l'avait quitté, ainsi, il se déplaça en piétinant quelques peu afin de se rendre dans la pièce avoisinante...

Dialogue de personnage
« Te voilà enfin réveiller, Hadô... Je commençais à m'inquiéter pour toi... »


Sa voix se voulais plus douce que lors de leurs premiers échanges et son intonation plus amical... Le vieillard se retrouvait à se comporter comme un grand-père aimant...

Publié le 01 Janvier 2018 vers 22h

Echtaphrène Black Jaguar

Dialogue de personnage
« Désolé pour ça Ojisan... »


Il lui fallait trouver la force de prononcer ces mots, des expirations lentes et appuyées afin de laisser sortir suffisamment d'air. Il en était devenu toute une épreuve, toute une difficulté tant sa faiblesse était encore actuellement grande.
Cela faisait des années que cet étrange phénomène survenait de manière impromptue, imprévisible et intermittente. L'homme laissait la place à un instinct, à une dévotion sombre et animalière. Il en était une origine encore jusque là inconnu, c'était quelque chose, quelque part... Loin... Probablement quelque chose dans le subconscient, quelque part dans l'inconscient. Au paroxysme d'un ressenti, sur l'avènement d'un seul élément, le déclenchement d'un mécanisme complexe profond et imperceptible. Un mécanisme d'agressivité physiologique, et de repos presque pathologique... Il en était devenu une tare, un combat de résistance et d'insoumission. Ce combat, c'était finalement devenu l'objet de toute une quête, la volonté de demeurer face à des mécanismes psychiques intenses, intimes.
Hadô était toujours allongé, son corps était dépourvu de force. Il avait épuisé pour de nombreuses heures encore les réserves qui peineraient à se reformer. Pour autant, il avait libéré par cette folie passagère, une anxiété, une angoisse. Il commençait à ressentir une sorte de plénitude, quelque part.

C'est quoi c'regard là Ojiji ? Je fais tant de peine que ça à regarder ? Me regarde pas avec cet air compassionnel l'vieux... Tes yeux... Tes yeux, ils soutiennent le poids d'une douleur, le poids d'un monde... J'me sens tellement petit, tellement idiot... Y a quoi derrière ce regard ? J'sais bien que tu m'le diras pas, mais un regard comme le tien ça trompe pas... Non... Je crois qu'il y aurait beaucoup à se dire, mais j'crois qu'on sera trop têtu pour le faire... Alors quoi ? C'est à moi de faire le premier pas ? [...]

Il y avait bien des noms qui avaient été donnés au fur et à mesure des générations, bien des noms différents pour décrire une atypie semblable à tous, et pourtant si particulière à chacun. Le phénomène n'était connu que de ceux qui en avait souffert, que de ceux qui en souffrait. Il n'y avait aucun espoir de rémission, l'intermittence suffisait à elle-même pour parfois donner des moments d'accalmie, un répit pour soigner des séquelles inapparentes soulignées par une destruction progressive de la structure mentale. Durant l'événement, la réalité devient une notion masquée par des mécanismes illusoires et délirants, elle devient une notion éloignée, presque insaisissable...

Dialogue de personnage
« Échtraphrénie... C'est comme ça qu'ils l'ont appelé... »

Publié le 26 Janvier 2018 vers 16h

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Des excuses... L'homme allongé sur le sol se trouvait à prononcer des excuses... Au moins, il ne semblait pas complètement cinglé à risquer sa vie une seconde fois en provoquant le vieillard. Deuxièmement, cela prouvait également qu'il n'avait pas oubliés son épisode de folie. Hakizura n'était pas connu pour être un homme de rancœur, en aucun cas il ne tenait compte des actions passés, seul l'action présent et l'envie du devenir était essentiel à la vie, mais bien qu'il ne jugeait pas les hommes pour leurs actes d'antan, il mettait un poing d'honneur à punir la mauvaise action afin que ceux-ci ne recommence point... Mais la punition de Hadô attendrait encore quelques instants, avant cela, le vieille homme voulait comprendre ce qui lui était arrivé, alors il le fixa, d'un regard mélangeant curiosité et empathie. Qu'a bien t'il pu t'arriver dans la vie pour être perturbé à ce point, pauvre fou.... Songeur, il ne décrocha pas le moindre mot. Lui debout, observant l'homme allongé sur une paillasse, il le dominait de toute sa hauteur. Puis, le danseur vint rompre le silence... Échtraphrénie... C'est quoi cette chiasse... Une maladie psychologique vu la finition du mot... Pauvre gars, va falloir que je lui enseigne deux trois choses.... Hakizura vint rompre le silence, il avait perdu sa voix douce et amical et avait retrouver un ton moins agréable...

Dialogue de personnage
« Je ne sais foutrement rien sur l'Échtraphrénie mise à part que c'est des conneries ! Faut bien que tu comprennes un truc mon jeune : ce n'est rien d'autre que le nom que l'on met sur un comportement qu'ils n'acceptent pas! On va tenter de te faire gober que tu es malade sous prétexte que tu ne te comporte pas de façon similaire aux autres... Lla différence est souvent perçue comme une menace, elle suppose la remise en question de leurs propre mode vie, qu'ils contrôle et qui leurs offre assurance et sécurité. »


Le vieillard marqua une pause, reprit son souffle afin de continuer son discours :

Dialogue de personnage
« Et j'ai bien assez vécu pour comprendre que la différence engendre la haine... Alors que la réalité est tout autre ! Nous avons besoin des personnes différentes, puisque c'est eux qui nous offre la possibilité d'évoluer vers l'inconnu et de progresser ! »


Hakizura, laissa son dos glisser contre le mur en bois afin de se retrouver assis contre le sol, proche de Hadô, qui lui, était allongé...

Dialogue de personnage
« Expliques moi tes différences, Hadô... Et peut-être qu'ensemble, nous arriverons à en tirer de grand bénéfice et ainsi montrer à ceux qui mette un nom sur ton comportement qu'avec un peu plus de jugeote qu'un simple diagnostique, nous pouvons accomplir de grande chose ! »

Publié le 29 Janvier 2018 vers 22h

Echtaphrène Black Jaguar

Il était là, allongé sur sa paillasse, les muscles endoloris par les événements des heures précédentes. La limitation de ses mouvements semblait cependant se tarir au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Il était encore trop tôt pour lui, se mouvoir s'avouait être une tâche déjà irréalisable pour l'heure. Il y avait ce retour de flamme, l'incandescence d'une réalité différente, à payer à chacun de ses apparitions. Il en était à la fois un mal et un bien, difficile d'en juger.
Le vieillard fixait Hadô, du sommet de sa stature abîmée par l'ère du temps. Cependant, il avait dans son regard une force, qui s'était forgée de par la même souffrance temporelle. La scène semblait au premier abord être un sermon, mais finalement, il y avait le descriptif d'une autre volonté, d'un choix d'être à l'écoute et d'un choix se positionnant dans la volonté d'entraide. Oui, il y avait beaucoup de déguisement, beaucoup de maquillage pour des pensées profondes, qui, une fois dénudées, se promettaient à un aspect beaucoup plus tendre d'un vieillard, tentant encore de le détourner par un masque de cire.
Ce que tant d'autres eurent appelé par le passé "une tare", Hakizura, lui donna un tout autre nom. Il appela tout ce phénomène qu'il ne devait à ce moment-là, qu'entrevoir, une "différence".

Hadô ? Tu l'as entendu toi aussi... M'dis pas que tu commences à le croire Hadô ? Tu le sais tout comme moi, vieux frère... Y a personne dans c'foutu monde qui est capable de s'en approcher, personne n'est capable de nous comprendre. Même lui, même ses vieux traits ensevelis sous des couches de peau marquées par les rides de son passé... J'y crois pas Hadô... Comment veux-tu ?
Hadô... Ca fait bien des années qu'on vit comme ça... J'sais bien que t'en souffre, mais tu le sais toi-même, pour continuer d'exister, j'en ai besoin... J'sais bien que tu le sais... Et d'ailleurs tu le sais que toi aussi t'en as besoin putain ! On a jamais fait dans la demi-mesure... De toutes façons, on le sait tous deux... Ça ne peut pas être autrement...
Alors parles-lui... Laisse nous croire qu'il y a une possibilité de vivre cette putain de globalité, cette putain de totalité... Mais te laisse pas berner trop longtemps, ses yeux ne resteront pas dans cette expression bien longtemps, son regard finira par changer, et il te craindra, il te rejettera, et peut-être qu'il te maudira... Moi, j'serai encore là... Suffira juste que tu m'appelles... Appelles-moi, Hadô...


Dialogue de personnage
« Gamin, ma mère ne cessait de me parler de certaines légendes... Dans des temps immémoriaux, les hommes et les bêtes se livraient des guerres sempiternelles, sous des pluies ensanglantées... A ces conflits, il n'y avait aucune raison, si ce n'est la volonté d'assouvir une soif de domination.
A cette époque déjà, les hommes s'affranchissaient du respect de la différence, souhaitant imposer sa domination aux autres êtres vivants... Les bêtes, elles, conscientes de leurs origines bien plus lointaines, poussées par l'instinct se voulait chasseresse de leur perpétuité... Et les affrontements n'avaient de cesse.
Et c'est à cette même époque qu'apparut le premier... Sa silhouette se dessinait dans un flou lupique, son souffle putride imposa à la croyance commune qu'il n'était ni homme, ni animal... Sa rage grondante se jumelait au bruit de l'orage, invoquant la colère naturelle de la foudre... Ses hurlements déchaînaient vents et tempêtes... Ma mère ne cessait de me dire qu'il était l'héritier de Mère Nature, une force vivante bénie d'un souffle sacré... Et il en fut le premier. »


Dialogue de personnage
« Ce que tous ont appelé Échtraphrénie en est l'origine... Un état de grâce et de disgrâce où l'instinct animalier se confond à la raison humaine... Aux yeux de ma mère, j'en fus un digne héritier... Mon âme et mon esprit ne m'appartiennent pas seulement... Communément, je porte le nom de Hadô... Mais il y a cette présence, il y a cette ambiguïté... Son nom depuis tout ce temps, il le murmure... « Hyôtsume » »

Publié le 16 Février 2018 vers 09h

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Il ne vivait pas seul, ils étaient constamment deux, deux en un seul corps... Les yeux du vieillard s'écarquillèrent, non par peur ou dégoût, mais par fascination... Oui, cela ne faisait aucun doute, se dénommé Hadô possédait un véritable don, une faveur faite par Mère Nature elle même. Durant tout ce temps, cet homme pensait vivre avec une tare, une maladie, une plaie à supporter, mais la vérité était tout autre, des tonnes d'opportunité s'offrait à lui...

Dialogue de personnage
« Mon enfant, tu es béni... »


Des tonnes d'idées traversaient l'esprit du vieillard. Cela faisait depuis son arrivé sur le nouveau territoire qu'il n'avait pas connu une telle excitation et une telle envie de reprendre un élève sous son ailes. Oui, ce fameux Hadô pouvait devenir un être aux capacités extraordinaire ! Où se trouvait la limite de sa différence ? Peux-être pourrait-il réussir à extirper se dénommé Hyôtsume et le matérialiser à sa guise, lui donnant ainsi une forme physique lorsque cela serait nécessaire. Le clonage était déjà une réalité, alors pourquoi ne pas envisager d'offrir un corps temporaire à sa double personnalité ? Hakizura était capable de donner vie à des arbres en échange de chakra, pourquoi Hadô ne pourrait donc pas faire de même avec l'animal qui sommeil en lui ? Imaginait-il encore trop petit ? Devait-il voir plus grand que cela ? Devait-il s'autoriser à rêver de greffer une deuxième tête sur le corps de Hadô où Hyôtsume pourrait élire domicile ? Cela serait-il éthique ? Question après question, l'esprit du vieillard bouillonnait, mais il ne pouvait exprimé cela à l'homme allongé sur une paillasse... Pas encore... Avant cela, il devait le convaincre qu'il n'était pas malade mais béni...

Dialogue de personnage
« Trop souvent, nous voulons combattre nos démons, nos différences... Nous réussissons à nous convaincre que sans cette différence nous serions plus heureux, mais la vérité est ailleurs, mon enfant... »


Dialogue de personnage
« Nous ne devons pas vaincre cette chose, non... Nous devons nous l'approprier, cohabiter, devenir coéquipier... Et alors, à ce moment là, nous cessons de souffrir et commençons à nous libérer ! »


Dialogue de personnage
« Mais afin de réussir une telle chose, nous devons savoir qui est réellement Hyôtsume... Dis-moi en plus sur lui... »



HRP : Désolé pour la qualité du Rp, j'étais pas trop inspiré :/

Publié le 22 Février 2018 vers 22h

Echtaphrène Black Jaguar

HRP : Ne t'en fais pas, il n'est pas nécessaire de toujours faire des RP très longs.


Une étincelle éclatante, ouais, j'crois bien que c'est ça... Tes yeux Jiji... Ils commencèrent à s'illuminer à cet instant... C'était bizarre pour moi, parce que c'était la première fois qu'on ne me rejetait pas... Tu sais Ojiji, je crois bien que le temps est une tare pour l'humanité. A chaque année, son lot de déception, on se meurt un peu plus en espérant que l'expérience nous mènera vers d'autres résultats que nos déceptions précédentes... On souhaite que chaque rencontre soit différente, que le regard reçu soit nouveau, et qu'il y ait toujours l'exception... Mais moi, les années m'ont ruiné tout espoir en l'humanité, j'y crois plus... A chaque rencontre, une étincelle avant l'extinction... Toujours le même regard porté, toujours le même regard reçu... Il y a tout d'abord ce regard plein de surprise, et plein d'émerveillement... Suite à quoi, lorsque l'autre finit par comprendre, finit par s'approcher d'un peu plus près de la vérité, tout change... C'est dans leur foutu regard que je m'y perds, entre effroi et dégoût... J'te jure... On nous parle toujours de Mère Nature, mais pour combien réellement l'entendent-ils ? J'ai pas d'réponse à ça Ojisan... J'aimerais le savoir, mais j'ai pas d'réponse... Et j'crois que quelque part, j'aurais peur d'la connaître...

Hadô récupérait progressivement de son état. Il venait de recevoir dans les mots d'Hakizura, pour la première depuis le décès de sa mère, une approbation... Une approbation pour exister tel qu'il était réellement, telle que la Nature l'avait créé. Que comprit-il ? A travers la sagesse d'un regard ancien, il apprit que la tolérance existait encore... Il apprit qu'à Iwa, finalement, les hommes n'étaient peut-être pas tous aussi borgne qu'il l'eut cru à d'autres moments de son existence. A ses yeux, la notion de "Mère Nature" était différente de tous les autres qu'il avait rencontré jusque-là. Il n'était aucunement question assujettissation, il n'était aucunement question de fanatisme. A ses yeux, les Iwajins s'étaient laissés endoctriner des pensées qu'ils n'avaient réellement en eux-mêmes, qu'ils n'admettaient qu'à moitié. Si le produit de Mère Nature est une grâce du ciel, pourquoi avait-il toujours reçu ce dédain et cette mise à l'écart, depuis toujours ? Il y avait une pauvreté masquée dans cette religion.

Hadô... Laisse moi... Laisse moi lui parler...

Quel était le réel positionnement de Hadô par rapport à l'existence de Hyôtsume ? Souhaitait-il véritablement le faire accepter, ou souhaitait-il simplement ressentir le droit d'exister tel qu'il était lui-même ? En voulait-il à ce second lui d'être présent dans son esprit ? Il ne souhaitait pas le laisser interagir librement avec Hakizura malgré la volonté inhérente de Hyôtsume.

Dialogue de personnage
« Hyôtsume est un esprit agressif et violent, déraisonné, irraisonnable. Il est l'existence d'une noirceur au sein de ma propre blessure existentielle... »

Hadô, non s'il te plais... Ne dis pas des choses comme ça...

Dialogue de personnage
« Il est l'incarnation d'une volonté assoiffée d'accomplir le mal. Il ne jure que de par la destruction de tout ce qui l'entoure... Éteindre la vie, corrompre les pensées humaines... C'est tout ce qui l'importe... »

HADÔ ! Tu m'fais quoi là ?! Arrêtes de dire tes conneries ! Tu sais parfaitement que c'est faux ! LAISSE MOI LUI PARLER !!!

Dialogue de personnage
« Hyôtsume est l'esprit d'un jaguar noir, selon c'qu'il dit lui-même... Il n'était pas aussi mauvais autrefois... J'crois que la vision du monde [...] »

Non... Je ne te laisserai pas... Je ne te laisserai pas lui raconter toutes tes conneries !

Dialogue de personnage
« [...]l'a perverti... Quand il prend possession du corps, il n'exprime que la haine et [...] »

Tu le sais parfaitement, c'qu'il y a au fond de moi ! Tu le sais parfaitement Hadô !!! Le gamin... Pourquoi j'suis sorti à ce moment-là...

Dialogue de personnage
« [...] la rage, et il n'y désormais plus rien d'autre... »

Il suffit ! Cesse de m'emprisonner ! LAISSE MOI LUI PARLER !!

Dialogue de personnage
« Hoy l'vieux... Faut pas l'écouter... J'crois qu'il m'en veut pour la dernière fois... »


Le son de la voix d'Hadô était devenu beaucoup plus sombre, son souffle s'était allongé, devenant plus rugueux et moins régulier. Ses pupilles jusque-là dilatées par l'obscurité se rétractèrent, définissant un myosis invincible.

Dialogue de personnage
« Qui j'suis, c'est ça ta question l'vieux ? Ouais, j'm'appelle Hyôtsume, et comme l'a dit l'autre con, j'suis c'qu'on appelle l'esprit d'un jaguar noir.
En fait, la réalité c'est juste qu'autrefois j'étais un jaguar, avec une putain de belle fourrure noire... Mais ça c'était y a vraiment très longtemps, les hommes étaient bien différents de c'que vous êtes désormais... J'vivais bien, paisiblement. J'étais plutôt solitaire, mais j'vivais ma vie. Et puis un jour y a eu c'foutu chant... On l'entendait, pas tous... Mais on l'entendait sur des centaines de kilomètres... C'était un beau chant, ça sonnait bien mais j'crois qu'personne l'a compris qu'en fait c'était un putain de requiem... Et tous ceux qu'étaient présent à l'époque, j'crois qu'ils sont tous devenus comme moi.
»


Les idées de Hyôtsume étaient confuses, il souhaitait raconter l'origine de toutes choses en même temps. C'était la première fois depuis bien des années maintenant qu'il n'avait pu discuter réellement avec quelqu'un. C'était la première fois depuis des années, qu'on s'intéressait à l'origine des esprits originels.

Publié le 25 Février 2018 vers 11h

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Toujours assis sur le sol poussiéreux, Hakizura écoutait l'explication de Hadô qui parlait de son compagnon invisible. Ce qui ressortait de son discours était que Hyôtsume était un être mauvais, ravagé par la haine, corrompu par le mal... Puis, la voix de son homologue changea, son timbre était plus sombre, plus ténébreux... Aucun doute, le vieillard venait de rencontrer Hyôtsume ! Qui à son tour, expliquait son histoire, son origine... Une histoire d'animaux appelés par un chant envoûtant et bloqué dans le corps d'un homme...
Hakizura se gratta le menton, tapis dans le silence, n’éprouvant pas la moindre crainte d'être assis aux côtés d'un être dont on venait tout juste de mettre en garde, non, il était simplement pensif, cherchant dans ses nombreux souvenirs de jeunesses une légende dont il avait pu avoir ouïe, une légende qui correspondrait aux dires de "ces deux hommes"... Bien quelques vagues souvenirs lui revint, mais rien de vraiment transcendant qui lui permettrait de mieux cerner les individus...
Crachant à même le sol, quelques dizaines de centimètres sur sa gauche, sa mauvaise humeur lui revint durant quelques instants et ne put s'empêcher de cracher divers jurons sur le fait qu'il ne réussissait nullement à se rappeler la moindre légende évoquant de tels faits.

Dialogue de personnage
« Fais chier ! Putain de mémoire... La vieillesse finir par bouffer mon cerveau... »


Laissant poser sa tête sur le mur en bois qui se trouvait derrière lui, il se reprit et enfin, il considéra de nouveau l'homme allongé, parlant d'une voix lente et rocailleuse:

Dialogue de personnage
« Ravi de te rencontrer Hyôtsume... Il est rare d'avoir la chance de croiser deux individus logeant dans un même corps...
Ma mémoire me faisant défaut... Je vais être dans le besoin que tu m'éclaires d'avantage...
Si je comprends bien... Tu étais donc un foutu jaguar qui c'est fait piéger par un ... envoûtement... Et fut condamné à vivre logé dans des corps d'homme ?
Cela doit remonter à une époque bien lointaine... Dans ce cas, lorsque que ton réceptacle décèdes, tu reprends vie dans une nouvelle enveloppe charnel ? Et ceci de manière éternel ? »


Le vieillard s'intéressait à l'histoire de cet homme à la double personnalité. Qu'importait si cela n'était que pur fiction et création, une chose était sûr, pour Hadô ceci était une réalité et cela suffisait amplement à Hakizura. Qu'aurait-il gagné de mettre sa parole en doute ? Rien, mise à part un blocage... Puis, si jamais cela était une putain de réalité... Les possibilités devenait inimaginable pour cet homme... Mais pour cela, il devait en savoir d'avantage sur leur cohabitation.

Dialogue de personnage
« Dis moi, Hyôtsume ! Comment vous partagez-vous ce corps ? Comment choisissez-vous qui prends le contrôle ? Pourquoi Hadô ai une image si... péjoratif de toi ... ? »

Publié le 27 Février 2018 vers 11h

Echtaphrène Black Jaguar

L’esprit de la mémoire se veut davantage flanchant lorsque la vieillesse démarre sa douce salutation. Hakizura n’était pas âgé que ce que son visage pouvait laisser paraître, mais il semblait accommodé par les premiers signes d’une longue dégression. Son âge le rattraperait désormais un peu plus à chaque unité du temps qui s’écoulerait, mais il y avait dans ses yeux une lueur qui rappelait une fougue, une envie qui semblait avoir disparu pour les nouvelles générations. S’intéressant à son nouvel interlocuteur, le vieux Kirishitan tentait de convaincre de sa participation à la conversation, cherchant à démêler ce qui avait pu sembler limpide à l’esprit de Hyôtsume.

Dialogue de personnage
« Hoy… C’pas tout à fait ça l’vieux… C’pas vraiment une condamnation qui m’a été infligé. D’autant que je m’en souvienne, à l’époque où j’vivais comme vous autres, il était commun de penser qu’à chaque événement, il n’y avait aucun hasard. Si j’étais peinard et que j’ai entendu ce chant, y avait bien une raison. Alors j’parlerais pas de condamnation non, à mes yeux, et ça, il le sait très bien, l’autre, c’est même plutôt une bénédiction. Je m’étais promis à un destin banal de prédateur, craignant qu’un jour ma faiblesse finisse par me coûter la vie, auprès d’un plus jeune, plus vif et plus puissant… D’ailleurs ça doit t’parler ça, non ? »


Hyôtsume marqua un temps d’arrêt.

Dialogue de personnage
« Et puis finalement j’me retrouve à parcourir les âges. J’suis peut-être un peu foireux, j’suis peut-être pas le meilleur des esprits parce que jusque-là, j’ai pas encore servi à grand-chose… Mais j’sais bien qu’un jour j’accomplirai mon rôle, quel qu’il soit. J’ai pas été enfermé dans des tocards comme l’autre-là, pour rien. Non. Et puis il le sait… »


N’est-ce pas Hadô ? Tu le sais tout ça… Pourquoi tu te décides de faire le sourd d’oreille ? Toi et moi, on a pas b’soin de mots...

Dialogue de personnage
« En fait, l’époque d’où j’viens les hommes étaient différents… Ils étaient bien plus proches des animaux et un peu moins bavards. Depuis que vous avez appris à vous tenir correctement sur vos deux jambes et depuis que vous parvenez à vous servir d’vos mains… Vous avez bien changé… Et au fur et à mesure que les années passèrent, vous avez fini par assouvir un désir profond de domination, anéantissant peu à peu l’héritage de cette époque, d’où je viens… Vous autres, vous êtes totalement ignares, vous ne savez rien… »


Mais toi Hadô, t’en sais un peu plus qu’eux, pas vrai ? C’est un peu grâce à moi…

Dialogue de personnage
« Ça fait des dizaines et des dizaines de fois que mon « réceptacle » finit par mourir. J’sais pas bien comment ça fonctionne tout ça, mais à chaque fois j’ai été immédiatement transféré dans un nouveau corps, un nourrisson qui venait à peine de naître. Et jusqu’à maintenant… C’est Hadô qui a survécu le plus longtemps, habituellement, les autres passaient difficilement la trentaine. Mais c’gars-là, il est d’une autre étoffe, il a quelque chose en plus. T’sais l’vieux… Jusque-là j’étais jamais parvenu à interagir aussi bien avec c’lui que j’accompagnais. J’sais pas pendant combien de temps encore j’vais être enfermé dans c’te merdier, mais j’pense bien qu’Hadô… Y a moyen que ce soit l’dernier. »


Alors tu vas vraiment m’laisser répondre à toutes ses questions tout seul… J’comprends pas Hadô, pourquoi tu réagis comme ça… Toi-même tu le sais, c’qui me passe par la tête… Toi-même tu le sais, ce dont j’aurais besoin… Et l’vieux, il est peut-être capable de nous aider… J’comprends pas… Tu me déçois…

Dialogue de personnage
« Le corps et l’esprit sont deux unités totalement différentes. Leurs interactions ne sont pas obligatoires, et il n’y a pas de nécessité spatiale à la détention d’un second esprit au sein d’un seul et même corps. Je suis une idée, je suis une pensée, et je ne suis qu’un instant. Parfois je suis une colère et je suis un pardon. Il n’y a de limites qu’à ce que notre esprit conditionne. Hadô est une réalité bien différente, il est fait de matières et de douleurs… »


Les deux entités vivantes continuèrent de discuter de nombreuses heures, tandis que la face cachée de Kirishitan Hadô, Kirishitan Hyôtsume, semblait avoir pris l’ascendant. Il était difficile de répondre à toutes les questions que le vieillard pouvait poser. Un esprit simple n’avait pas réellement accès au même raisonnement qu’un esprit scindé. Les informations partagées en ce jour-là restèrent confidentielles, inscrites dans le murmure d’un partage entre deux esprits. Hadô avait sciemment décidé de laisser Hyôtsume monopoliser les explications. Il savait désormais, au travers du regard de Hakizura que les occasions seraient nombreuses pour donner sa véritable version des faits. Il y avait un certain décalage entre les deux esprits, d’un côté la rancœur, et de l’autre la déception. Pourtant, les jours qui s’annonçaient devant eux marqueraient probablement un tournant. À la suite de cette journée, Hyôtsume ne fit plus d’apparition concrète pendant plusieurs mois. L’esprit du jaguar noir finit par s’apaiser le temps d’une soirée, appréciant la simple conversation, la simple narration. Il se sentit écouté, et paradoxalement vivant, une sensation devenue étrangère, depuis de nombreuses années.

Publié le 07 Mars 2018 vers 16h