Les deux hommes avançaient à toute allure, Moji prenant la tête de la course effrénée, guidant le duo au travers des plaines de Kusa. Ses qualités de perceptions sensorielles étaient un avantage indéniable, ils avançaient vite et selon les propos du Kirishitan, le géant n'était plus très loin. Les deux hommes gagnaient donc progressivement du terrain. La qualité de senseur est un don unique qui permet lors d'une poursuite de ne pas se soucier des dangers avoisinants. Habituellement, une traque comme celle-ci impose une surveillance particulière à mesure qu'elle progresse, mais avec ce genre de capacité, il n'était pas question de se soucier d'une embuscade. Seijuro essayait de porter son regard aussi loin qu'il le pouvait, un coup à droite, un coup à gauche. Il n'avait cependant pas penser qu'une créature passerait au travers de la perception de son nouvel acolyte. En effet un aigle gigantesque plongea en piquée droit sur Moji brutalement. L'attaque était précise, mais insuffisamment pour toucher de plein fouetl'homme à la peau d'ébène qui fut tout de même projeté au sol. Comment l'animal avait-il pu choisir sa cible avec autant de justesse ? Sans Moji, Seijuro n'aurait en aucun cas pu poursuivre seul le géant. Se relevant, il fallait trouver une solution pour contrer les percées de cet oiseau. Mais la vitesse de déplacement de l'animal était un problème, il était inespéré pour les deux hommes de pouvoir atteindre une célérité de mouvement identique à celle du roi des cieux.
« À la prochaine brèche il attaquera de nouveau, t'as une idée pour le semer?! »
« Ne vous souciez pas d'avantage des ruées de cet aigle Moji. Le terrain n'est pas à son avantage, chacune de ses piquées l'expose à la perte de son domaine de prédilection. Je me charge de lui. »
Les deux hommes s'élancèrent à nouveau. Cette fois-ci, Seijuro se tenait beaucoup plus proche de Moji. Une nouvelle brèche sur le trajet approchait, l'animal en profiterait certainement pour attaquer à nouveau. A cette occasion, le Jônin de Konoha prit le temps de composer quelques mudras par avance. La plaine se dégagea ainsi de la verdure avoisinante pour laisser place à un terrain totalement découvert. C'était le moment pour l'aigle de commettre à nouveau son agression. Les deux hommes continuèrent d'évoluer un moment sans pour autant percevoir dans l'ombre du gigantesque animal. Le soleil était haut dans le ciel, il n'en était pas tout à fait au zénith, mais il permit quelques instants plus tard de voir l'ombre du volatile apparaître. Seijuro comprit que c'était le moment. Il se retourna sur lui même pour continuer la course de dos, le regard face au ciel, il aperçut le majestueux animal dans son sillage, ses ailes se repliant légèrement pour masquer une envergure invraisemblable, il était définitivement en train d'attaquer à nouveau. Le regard du faucon est perçant, et sa vision est incomparable à celle de l'homme C'était ce qui lui permettait de pouvoir attaquer aussi précisément ses cibles. Lorsque l'animal se trouva à quelques mètres Seijuro déploya la technique qu'il avait préparé.
Il se mit à cracher à plein poumon une énorme quantité de flamme en direction de l'animal qui piquait. Le but n'était pas de le blesser mortellement, mais plutôt d'obstruer sa vision. Seijuro en profita pour attraper Moji d'un bras et sauta sur le côté avec lui, il fallait que l'homme à la peau d'ébène lui face confiance. Dévier de trajectoire tandis que le volatile piquait était la seule manière de pouvoir éviter l'attaque. Seijuro dû accélérer cependant énormément sa vitesse pour réussir à décaler leur position de quelques mètres. Au travers de l'épais nuage de feu se dévoila l'immense aigle qui semblait avoir prit la décision de poursuivre malgré le risque de brûlure. Les serres de l'empereur se refermèrent sur elles-même, à la surprise de l'animal. Mais ce n'était pas tout, pour repartir vers les cieux, il était obligé de déployer à nouveau ses ailes, et donc de perdre quelques instants sa vitesse légendaire. Seijuro en profita pour s'élancer vers l'animal, n'ayant pu se déplacer que de quelques mètres, la distance pour atteindre l'animal était la même, et il fallait impérativement qu'il réussisse la manœuvre. Déployant une immense quantité de chakra pour donner à ses mouvements une célérité divine, il se propulsa aussi puissamment qu'il le pouvait et sauta sur l'immense dos de l'animal. Celui-ci sembla comprendre ce qu'il se tramait, il tenta de se débattre mais pour lui, les dés étaient lancés. Seijuro tenait fermement l'animal de sa main gauche au niveau de la peau de la nuque, prenant soin de résister aux manœuvres de l'animal qui reprenait en altitude. Une sphère de chakra auréolait désormais le poing droit du Jônin qui arma son prochain coup. Il frappa alors l'animal de toutes ses forces. L'impact toucha la base de l’aile droite qui sembla se briser sous la violence du coup. L'animal était blessé, et sa capacité à se mouvoir dans les airs n'était définitivement plus la même. Les deux corps, surélevés de quelques mètres dans le ciel tendaient désormais à s'échouer au sol. Seijuro frappa à nouveau l'animal, du tranchant de la main, un coup porté juste à côté de sa main gauche qui tenait toujours aussi fermement le volatile. Ce coup-là ne visait pas à tuer, mais à assommer. A l'impact, l'animal perdit brutalement connaissance, et s'écrasa au sol dans un choc violent, Seijuro sauta de l'aigle juste avant l'écrasement.
« Il ne devrait plus nous poser de problème pour le moment, mais son sommeil ne sera pas éternel, dépêchons avant qu'il ne se réveille. »
Les deux hommes reprirent leur chemin, laissant ainsi l'animal jonchant la terre derrière eux. La silhouette d'un homme apparut au loin. Il n'y avait pas de doute, il s'agissait bien d'Akimishi Okuninushi, le géant. Il semblait qu'il soit accompagné par une meute de chien, une meute de loup, difficile de deviner à cette distance. Les deux hommes gagnaient du terrain sur l'homme qu'il poursuivait. Les pas d'Okuninushi étaient immenses, mais son imposante carrure semblait le ralentir plus qu'autre chose.
Tandis que Seijuro se rapprochait progressivement, il pouvait de mieux en mieux définir les caractéristiques physiques de l'homme...
Jirô disait donc vrai, il existe quelque part sur le Yuukan, un peuple de géant.