Le tourment de la femme semblait avoir attiser une colère emplie de tristesse. Peut-être était-ce là la carapace d'une sensibilité qu'elle cherchait à refouler, peut-être était-ce là le véritable visage de cette femme qui avaient fait face à de nombreuses tempêtes. La clé de voûte se trouvait sans nul doute derrière le masque de cire qui cherchait lui-même à disparaître par l'effritement. Elle s'était présentée tout bonnement devant eux, avec un visage simple et ne cherchant pas à dissimuler une possible forme de compassion, un certain manque. Ses gestes en dessinaient toute l'expression pleine de regrets et d'amertume, Kotaro venait de toucher une corde sensible de la jeune rouquine au travers de son genjutsu, assurément. Il était ainsi, un utilisateur de cet art de manipulation mentale. C'était une nouvelle véritablement bonne pour le combat, car c'était sans aucun doute cela, dont Seijuro avait le plus grand besoin pour affronter une kunoichi de cet acabit.
Mais, était-ce réellement les intentions de cette femme ? Elle effectua quelques mudras afin de déployer un cercle de feu, emprisonnant tous les protagonistes à l'intérieur. Mais le manque de vigueur de son coup de poing, ayant précédé ce jutsu, était trop suffisamment poignant pour être le juste témoin d'un refus de combattre. Elle, qui se voulait si forte d'extérieur, se retrouvait fragilisée, recroquevillée sur ses propres sentiments. Son visage, plein d'innocence, était désormais transparent d'une aigreur, d'une âme en perdition. Elle ne se sentait probablement pas rassurée, et pourtant elle venait de commettre là, une erreur. En enfermant ses agresseurs à l'intérieur de ce périmètre enflammé, elle s'était elle-même faite prisonnière...
Qu'espérait-elle ? De pouvoir tenir suffisamment de temps, pour que le redoutable Gekido n'arrive ? Mais que connaissait-elle ? Que savait-elle des capacités des uns et des autres ? Moji était un senseur, il déterminerait l'arrivée d'un chakra sur une distance suffisante pour permettre le repli, Kotaro était un adepte du genjutsu, difficile d'user de ses pleines capacités devant cela. Okuninushi, lui, était une force de la nature, et ses gestes en exprimèrent toute la grandeur. Il se saisit d'un tronc arbre à main nue pour s'en servir en tant qu'arme. La lourdeur de l'instrument ne l'empêcha en aucun cas de s'en servir en tant que projectile... Et Seijuro... Seijuro n'avait encore jamais témoigné de sa pleine puissance, il était ce spécialiste du taijutsu, mais, il rodait bien des mystères qui seraient suffisants pour mettre un terme à la course effrénée de la jeune femme. Qu'espérait-elle vraiment ?
Seijuro composa quelques mudras, ses yeux s'illuminèrent, puis ses mains finirent de composer la série de signes incantatoires. C'était à son tour d'intervenir, la femme aurait vraisemblablement du mal à tenir le rythme face à des enchaînements incessants. Il n'y aurait aucun mot, chaque shinobi devrait en deviner la logique. Seijuro comptait cependant laisser une opportunité pour Kazami, lui laisser une chance de mettre un terme à la folie de ce combat, inutile en quelques sens. Pourtant, Seijuro avait cette rage en lui vis-à-vis de ses actes passés, vis-à-vis des souffrances qu'elle avait pu infligé à tous les membres du village caché de la feuille. Il avait cette envie de sortir son sabre, et d'enfoncer la lame dans la poitrine de Kazami, transperçant un poumon, le coeur, incisant les artères. Il avait cette haine qui s'envenimait un peu plus à chaque pensée, il avait cette volonté d'assouvissement, un esprit vengeur. Et pourtant, il savait qu'en son devoir de shinobi, il se voudrait moins agressif, il se voudrait une fois encore, une ultime fois, conciliant.
Un explosion de chakra, survenue de derrière les deux principaux guerriers de front, souffla sur l'arène de combat. Les flammes provoquées par le jutsu de feu de Kazami s'affaissèrent quelques instants pour mieux se redresser et affirmer leur caractère intangible. Du chakra émanait désormais du corps du Kitto de Konoha, du chakra à outrance.
Il se souvint de la première rencontre avec cette femme... Dans l'arène de Konoha, elle tentait de déblayer le terrain. Elle avait fait preuve d'un mépris son nom, blasphémant l'honneur de Keisan, et atteignant celui de Seijuro. Les deux hommes s'étaient montrés peu courtois, mais l'indignité du comportement de la kunoichi avait marqué les esprits. Elle était bien plus puissante que les deux compères de Konoha, en cette époque, et elle ne s'était pas ménagée pour administrer une raclée à l'ancien ivrogne. Mais le temps s'était écoulé. Seijuro n'était plus le même homme.
Il s'élança comme un missile, droit devant, chargeant la jeune femme de front. Sa propulsion était rapide et semblait quasi inénarrable. Passant devant Okuninushi et Kotaro, Seijuro brisa la distance de sécurité que Kazami avait instauré, s'arrêtant à la distance d'un combat rapproché. Mais, il n'allait pas engager d'avantage le combat. Il avait prit la dernière initiative de conciliation. Affrontant le regard méfiant de la nukenin, il détacha quelques mots, chuchotant presque.
« Kazami, n'est-il pas temps que cette course effrénée cesse ? N'est-il pas temps d'apaiser les cœurs de tant de konohajins ? Vous ne résisterez pas éternellement, aussi puissants que vous puissiez être, Gekido et toi... Si ce n'est pas nous qui vous arrêtons, tant d'autres prendront le pas, et vous poursuivront... J'imagine qu'il serait plus simple que tu baisses les armes aujourd'hui... Gekido et toi devez assumer de vos actes... Pour vous, pour tous ceux qui ont péri... Pour Shimazu... Pour Kimino...
Si tu te rends, Gekido suivra... »
Il posa sa main droite sur l'épaule de Kazami. Un geste faussement amical, un geste sournois, uniquement réalisé dans le but d'éviter un combat inutile. Mais il en était un geste doux, un geste qui se voulait de faire revenir à la raison une femme qui semblait se perdre progressivement.
Les yeux du Kitto brillaient d'une lueur clanique puissante et radieuse, le bras gauche de Seijuro se voulait méfiant, gardant la possibilité d'une réaction agressive. Mais sa main droite posée délicatement souhaitait la description du contraire.
HRP : 1 action cachée et dissimulée, qui ne sera dévoilée que dépendamment du contexte :) --> EDIT : L'action cachée est l'utilisation du Yin no Jutsu, préparé au moment où Seijuro activa ses pupilles (ayant pris soin de décrire le fait que les mudras se soient terminés après l'apparition des pupilles, c'était donc en réalité un second jutsu qui était préparé juste à la suite). La marque est apposée au moment où Seijuro place sa main droite sur Kazami.
Et j'ai anticipé que le tronc d'arbre serait évité ou repoussé, ou même cassé par Kazami, je ne sais pas trop, en fonction je rééditerai, mais il fallait que je réponde :p