Retour à la maison [Ft. Kazami]

Plaçant mes deux mains devant moi, je riais :



Je n'avais pas le droit de la rendre triste. Elle l'avait déjà été. Je l'observais avec un sourire protecteur pour ensuite reprendre :



Je me dirigeais vers les placards afin de les fouiller à la recherche de la moindre once de cochonnerie. Riant à chaque découverte, je m'empressais d'observer la femme en disant quelques mots :



J'avais pu magnifiquement bien éviter cette discussion concernant mes conditions de vie. Allait-elle revenir sur ceci ? Je prenais ensuite un air grave pour enchaîner :

Pour des raisons inconnues, Shimazu évita totalement les questions de Kazami. Il n'avait probablement pas envie de parler ce soir pensa-t-elle. Ce n'était sûrement pas qu'il voulait lui cacher des choses ...
Son frère commença alors à farfouiller la maison tel un enfant et la rouquine fit une moue désapprobatrice :



Elle rangea les affaires qu'il avait déplacées en faisant mine d'être fâchée puis éclata de rire.



Mi-blagueuse, mi-sérieuse, Kazami essaya de retenir son rire un instant avant d'éclater. Elle adorait son frère. C'était l'homme le plus merveilleux du monde, seul son absence lui était reprochée.

Je riais. Encore. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir bien malgré la menace environnante. Je reprenais ma place sur cette chaise en bois pour finalement regarder de nouveau le vide et dire :



Pendant tout ce temps, je n'avais jamais su espérer retourner à Konoha. Je me disais que j'aurais pu avoir ce droit. Réellement, j'estimais ne pas le mériter. Disparaître comme un chat fuyant son maître pour revenir après tant de temps.



Cette nuit, ce Chakra, les insultes, cette haine... Sans aucun doute, ils étaient Chikara. Ils savaient où me vendre. J'étais sûrement l'un des derniers expatriés, l'esclavagisme étant officiellement arrêté depuis de nombreuses années. J'aimerais me venger, mais envers qui ? J'éclatais de rire :



Je me levais pour ensuite me retourner, retirer l'essence de ma gêne sur mon visage et rejoindre ma soeur. Elle n'avait pas le droit de me voir pleurer. J'avais espéré ce moment en le regrettant à la fois. Il était trop tard pour revenir sur tout ça. Une fois face à elle, je prenais son corps dans mes bras pour ensuite dire :

A nouveau, Shimazu évita un sujet sensible par une plaisanterie. Et à nouveau, Kazami ne revint pas dessus. Elle n'avait pas envie de parler des Chikara. Pas aujourd'hui. Son coeur se serra en s'imaginant raconter à son frère les meurtres qu'elle avait commis. Bien qu'elle ne répondit pas à sa question sur les Chikara, elle ne put pour autant sourire. Enfin, elle ne voulait faire de faux sourire à son frère. Il méritait mieux que ça.

Sa tête tomba alors maladroitement dans ses mains et les larmes commencèrent à couler. Des sentiments atroces affluaient en elle et elle ne pouvait les retenir plus longtemps. Elle s'était tut bien trop longtemps. Elle avait dut affronter tellement de difficultés, seule ... Et aujourd'hui, alors que son frère était revenu, elle se rendait compte que rien ne pouvait combler le trou béant de sa poitrine.

Elle pleurait à chaude larmes, ne sachant pas trop si elle aurait aimé être consolée par son frère ou non, elle avait l'impression de ne jamais réussir à s'arrêter un jour.

Je n'y arrivais pas. Après tout ce temps, je n'inspirais que tristesse à ma soeur. Kazami, tu dois m'excuser d'avoir été aussi longtemps absent. Tu ne dois pas oublier, tu dois simplement m'excuser. Je ne pouvais bien évidement pas le formuler ainsi. Je prenais la femme dans mes bras tout en caressant son dos. D'une voix douce, j'essayais de me sortir de cette fâcheuse situation :



Relevant sa tête avec ma main droite via son menton, je lui souriais. Il était vrai que j'aurais préféré vivre à ses côtés. Le mal étant fait, il était temps de passer à autre chose. Il était l'heure de tout rebâtir. Le présent se dissociant du passé, je devais m'y faire.

Kazami sentit les bras de son frère l'entourer. Un sentiment de protection qu'elle n'avait pas sentit depuis .. bien longtemps. Sa chaleur et sa voix douce suffirent à calmer les sanglots de la jeune femme. Elle sécha ses larmes d'un revers de main et fit :



Des paroles probablement très dures à entendre, mais il fallait qu'elles sortent. Kazami ne voulait plus continuer à sourire comme si de rien n'était pour qu'on est l'impression que les deux ninja vivent dans le meilleur des monde. Après tout, c'était son frère. Elle releva son regard vers lui et demanda doucement :

Je fixais le mur. Il était simple. Si simple. Le contraire exact de mes dernières années. Dans un sens, il était imaginable de penser que je ne suis que victime de mes propres démons. Malheureusement, c'était un peu plus compliqué. Elle devait le savoir, elle le voulait. Je ne pouvais faire autrement.
Malgré tout, je gardais une certaine rancœur, elle n'allait pas apprécier et c'était certain.



Je soupirais. L'histoire aurait pu s'arrêter là. J'aurais pu tout simplement les rejoindre. Vivre avec. Et ainsi être un véritable Konohajin aujourd'hui. Malheureusement...



Je baissais la tête dans l'épaule de ma soeur. Je ne pouvais pas subir son regard fait de pitié. Elle allait sûrement me dire que tout ça était triste. Je le savais. Le passé est le passé. Mais, comment oublier !?

Kazami se rappelait de cette nuit là. Celle où Shimazu avait encore fugué. Elle avait voulut le chercher dans sa chambre pour jouer mais il n'était pas là. Il n'était pas revenu dans la nuit. Ni le lendemain. Tandis que les larmes de Kazami coulaient, le visage de son père devenait de plus en plus anxieux, renfermé.

Shimazu continua son récit et le coeur de Kazami s'accéléra. Vendu ? Son frère avait-il fait partit de ces Uzumaki esclavagés ? Sans qu'elle le sache ? Un sentiment de culpabilité envahit la rouquine. Comment tout cela a put arriver sans qu'elle le sache ?

Des larmes coulèrent en silence sur le beau visage fin de la jeune femme ... Un sentiment tellement atroce ... Elle prit son frère dans ses bras et fit, sanglotant :



Ensuite la colère. Qui avait osé esclavager son frère ? Qui avait oser poser la main sur lui ? Ces personnes, elle feraient mieux d'être morte depuis le temps car si c'était Kazami qui les trouvait ils allaient subir plus que la mort.

Qui voulait plus de nous...
Les quelques mots retentissaient dans mon crâne. Père, tu ne voulais vraiment plus de moi. J'étais faible, trop faible. Je n'ai pas pu fuguer pour rien. Je me souviens de cette colère. Mon adolescence ponctuait la chose bien évidemment, mais je ne peux oublier.



Souriant, je ne pouvais me défaire d'elle. Il y avait tant à rattraper. Je ne pouvais la perdre de nouveau. Me retirant quelque peu pour la regarder dans les yeux, j'officiais cela :

Kazami regarda son frère. Un regard qui avait probablement changé. Ce qui lui était arrivé la laissait sans voix. Les Uzumakis étaient menacés depuis de longues dates. Elle le savait. Mais jamais elle ne pensait que Shimazu serait un des "vendus".

Il lui demanda alors de lui parler d'elle en échange comme elle s'y était attendu. Que dire ? Que ne pas dire ? Doit-elle mentir ? Doit-elle trahir ? La jeune femme fit une moue puis commença.



Elle fit un petit sourire. Ca c'était le beau côté. Le côté où elle espérait être félicitée, encouragée. Maintenant arrivait l'obscurité, la désolation.



La jeune femme laissa un instant de silence. La suite était cruciale.



Kazami n'en dit pas plus sur cet échange. Il s'agissait d'un tout pour elle. A la fois pour son aide contre le Démon qui l'habitait mais aussi pour ce qui était de sa féminité. La jeune femme ne savait toujours pas quoi en penser.



Une étincelle illumina les yeux de Kazami. Elle venait de comprendre quelque chose.

Bien nombreuses, les informations semblaient pénétraient dans mon crane. Je regardais le vide avec calme. Ainsi ce village n'était pas la protection qu'il semblait promettre. Des vampires, des Kumojins, des rébellions et... des morts. D'une voix calme, je reprenais :



Je me mettais de nouveau à sourire en regardant ma petite soeur. Elle venait de réaliser énormément. Malgré tout, un terme semblait ne pas passer. J'observais la femme avec des gros yeux pour ensuite lui dire :



Je n'étais pas du genre à m'énerver. Malgré tout, je ne possédais plus le moindre respect pour l'homme depuis de nombreuses années. Kumo. Kiri. Konoha. Les vampires. Trop de dangers, je devais m'améliorer afin de protéger ma sœur. Je l'observais avec un air grave :



Je ne pouvais pas me retenir, la colère montait en moi. Elle possédait des ennemis bien nombreux. Les Chikara n'étaient définitivement pas un problème majeur.

Kazami se trouvait vraiment stupide. C'était seulement aujourd'hui qu'elle avait comprit les paroles de l'aînée de Kumo. Finalement Gekido était plus intelligent qu'elle ... Ils auraient dut tuer les ninja de Kumo, ces esclavagistes !



C'était presqu'un hurlement. Kazami avait haussé la voix tellement elle croyait en ses propos. La peur, inconsciente, d'être vendue à Kumo la hantait. Elle se leva et frappa du poing sur la table.



Son regard, fixé au loin, était plein de force et de courage. Elle ne voulait pas se terrer dans l'ombre de la peur de se faire vendre. Elle voulait se battre pour la liberté de tout son clan.