[OUVERT À TOUS] Inauguration

Sumika restait silencieuse et observait Masato. Quelque chose lui disait qu'elle le connaissait déjà mais elle n'arrivait plus à se souvenir ni de où ni de quand. Pourtant, cette tignasse, cet œil et ce sourire, elle les avaient déjà appréciés. Était-ce dans un rêve ?

Elle sursauta quand un serveur vint lui présenter son plat. Elle ne l'avait pas vu arriver. Elle balbutia quelque chose d'incompréhensible et commença à déguster. C'était vraiment délicieux. Après quelques bouchées, elle interpella Masato.

Masato ignora les remarques de Raito, supposant que suffisamment de personnes étaient présentes pour donner réponses à ses questions et préféra donc se tourner vers une interrogation plus personnelle. La jolie Sumika qui n'avait que trop peu parlé depuis tout à l'heure, finit par lui dire que son visage lui était familier. Le borgne la dévisagea un instant, son éternel sourire en V sur le visage. Elle ne se souvenait plus de lui ? Il en aurait presque été vexé. Presque.



L'oeil plein de malice, il ricana légèrement, un air toujours si innocent au visage, et entama à son plat.

Sumika se gratta la tête. Apparemment elle avait déjà insisté un jour antérieur pour connaitre cet homme. Pourquoi ne s'en souvenait-elle pas limpidement ? Elle passa alors les doigts sur une bosse à l'arrière de son crâne. Depuis le temps qu'elle s'était réveillée à l’hôpital, elle avait oublié certaines choses. Peut-être que sa rencontre avec ce Masato en faisait partie.



Elle reprit une bouchée de son plat en rougissant de honte. C'était très irrespectueux de ne pas se souvenir de quelqu'un... En plus, un homme aussi charmant que ce Masato, elle aurait du s'en souvenir.

Votre repas est prêt ! Sayan se leva aussitôt de la table, continuant de masser sa pauvre gorge toujours aussi marquée. Il s'approcha du comptoir où le plat l'attendait, une fumée épaisse s'en émanant. l'odeur qui l'accompagnait était exquise et mit l'eau à la bouche du Chikara, malheureusement pas une seule miette ne lui était réservée. Foutu salopard pensa Sayan, regrettant d'avoir provoqué le colosse. Mais s'il y avait bien un trait de caractère qui le caractérisait, c'était bien sa sournoiserie. En effet, c'était un véritable enfoiré. Alors, discrètement, il ajouta sa petite contribution au plat déjà grandement fourni. Un produit ne dégageant pas la moindre odeur et qui allait faire pousser des ailes à Raito. Avec ça, il allait être surexcité comme jamais pendant les prochaines heures. Déjà qu'il était doté d'un caractère des plus impulsifs qui soient,là, il allait véritablement foutre le bordel dans le restaurant et ce, d'ici quelques minutes seulement.

Sayan revint s'asseoir à la table, offrant au colosse le dû qui lui avait promis. Il lui lâcha un bon appêtit tout en gardant un sourire à peine perceptible au coin des lèvres. Vas-y bouffe moi ça grosse larve ! pensa-t-il tellement fort qu'il aurait juré que quelqu'un l'avait entendu. Puis, il fut interrompu dans son tourbillon de pensées sournoises par Kazami, celle-ci lui demandant son nom.



Froid, direct, brisant l'ambiance conviviale qui s'était installée jusqu'alors. Sayan ne mâchait que rarement ses mots.



Quel est le dicton déjà ? Ah, derrière une blague se cache toujours une part de vérité. Sayan continuait d'afficher une mine qui mêlait sournoiserie et humour.

Hikari avait revêtu l'uniforme tout neuf de l'établissement et s'affairait maintenant à servir les clients du restaurant. Oui, vous avez bien lu. Zenjiro lui avait demandé de jouer les serveuses pour quelques heures et sachant qu'elle n'avait rien d'autres à faire, elle avait accepté avec embarras. En effet, le restaurant avait connu un succès inattendu pour ses plats gratuits, qui avait réuni tous les villages ou presque dans un si petit étage. De nouveaux clients faisaient même la queue au dehors... Et voilà qu'Hikari dans une autre galère...Ou comment crever de honte devant Masao. Bon, au moins, Zenjiro lui avait promis une petite contribution quand tout ceci serait terminé, la fin de mois sera moins pénible.

Hikari jouait les serveuses désormais. Ne pouvant s'empêcher de sourire à cette idée loin d'être bête. En tant qu'experte en Taijutsu, son sens de l'équilibre et sa coordination en faisait une candidate parfaite pour ce poste. Décidant qu'il pouvait lui aussi donner un coup de main, Masao quitta sa table, la débarrassa, l'essuya, y installa de nouveaux clients et alla lui aussi revêtir une tente de serveur sans demander l'avis de son frère ou de serre associés. Après tout, en tant qu'actionnaire et responsable communication du restaurant, il était doublement concerné prêt son succès. Croissant le regard d'Hikari, il lui adressa un clin d'œil complice et alla prendre de nouvelles commandes.

Ignorant le reste des protagonistes pour s'occuper un peu plus de Sumika, Masato ne put retenir une moue perplexe. Bien sur qu'elle s'était cogné la tête, il était avec elle ce jour-là ! Avait-elle vraiment tout oublié ? À moins qu'elle ne fasse semblant, pour X raison. Peut-être ne voulait-elle pas se souvenir de cet homme...



Lui rappela-t-il avant de se réintéresser à son plat et au reste de la populace. Certains jacassaient, d'autres mangeaient, d'autres encore tentaient de faire les deux simultanément. Son plat, spécialité des Chikara, était à la hauteur de ces espérances. Les membres de ce clan n'étaient pas bons qu'en combat.

C'était vraiment très gênant de ne pas se souvenir. Masato avait été là quand elle s'était rétamée à l’hôpital quelques jours plus tôt. On ne lui avait pas dit qu'elle était accompagnée quand l'accident s'était produit. Elle essaya alors de s'accrocher à ses souvenirs et crut se rappeler de quelque chose.



Sumika souriait. Elle était plutôt contente de retrouver quelques souvenirs.

Cette fille était vraiment étrange. Elle partait complètement dans un délire, mélangeant les têtes et les noms et notre jeune borgne ne put se retenir et éclata de rire. Un rire clair, joyeux mais un peu moqueur tout de même. Elle l'avait complètement zappé et le confondait désormais avec quelqu'un d'autre, de tout à fait différent. Évidemment, vous vous doutez probablement de la suite...



Ses derniers mots furent accompagnés par une gestuelle tout aussi compréhensible. Il avait en effet agité sa main devant son visage pour parler du bandage qu'il portait. Mais allait-elle croire à un bobard pareil ? Allez savoir.

Je m'étais assis de nouveau à ma place, espérant que mon discours précédent est eu un quelconque impact sur la situation actuelle. Cependant, une fois devant mon repas, plus rien ne comptait plus pour moi que le manger. En effet, curieux et affamé, je n'avais plus que ça en tête. Ainsi, sans attendre, je commença à manger cette étrange mélange qui se présentait à moi. Cependant, dès les premières bouchers, je compris que je n'avais fait aucune erreur en choisissant ce plan. Il était réellement divin. Non seulement la partie Uzumaki était d'un délice sans nom mais, accompagné par les spécialités Kitto & Chikara, cela n'avais que plus de gout encore. J'étais aux anges. Ou, du moins, mon bouche s'y trouvait. Ainsi, je n'eus aucun mal à finir le plat.

Je me tourna alors vers Kazami afin de lui faire part de mon expérience lorsque je vis que celui qui c'était présenté comme un Chikara lançait des blagues plus que douteuse à son encontre et, tandis que de nombreuse piques -tel que Dis moi, le nombre tatoué sur ta tête, c'est le nombre de tentative qu'on fait tes parents pour t'introduire un cerveau ?- fusaient dans ma tête, je me leva silencieusement et commença à partir tout en disant:

Sumika finissait son plat en écoutant l'histoire de Masato. Elle ne put s’empêcher de s'imaginer la scène du sanglier et explosa de rire.



Elle leva le bras pour appeler un serveur.

« Au moins, vous êtes honnête », la blague. Comme si. Mais bon, il était trop tard pour tout démentir maintenant, tant pis. Quand elle l'apprendra, elle râlera peut-être un instant, ou pas. Peut-être en rigolera-t-elle, après tout. Cette fille était une énigme.
Et, alors qu'il lui répondait d'un sourire innocent, la jeune Sumika appela un serveur pour obtenir une boisson. Il allait vraiment finir par passer pour l'alcoolique de service, si ça continue...
Eh oui, ça allait continuer.



Dire non à un verre entre amis . Quelle folie ! Et puis, entamer ainsi les hostilités permettrait peut-être à certains de ces compères de se lâcher un peu plus. Parce que là, ce n'était pas la joie avec ce délire du " chacun garde son nez dans son bol ".