Seitô fit un sourire, et sentait la tension pesante sur ses épaules se relâcher, alors que Kazami se montrait, visiblement, bienveillante et d’accord pour lui raconter sa version des faits. Souriant, le Genin déposa alors son sac sur un côté de la pièce, et se concentra à son plein potentiel pour ne pas louper une seule miette du discours de la légende vivante. Criminelle ou pas criminelle, la rouquine avait su marquer son époque.
L’histoire débuta par… De la méfiance, et des malentendus. Loin des récits d’une folie émergente chez l’Hokage dès le début de son règne. Non, de la méfiance mal placée, et l’avidité de pouvoir des membres éminents des Chikara. Une sorte de vision biaisé, si aisément décrite par la Kunoichi qu’elle lui apparaissait comme une évidence. Il eu également une trahison, un certains Nakatsu Chikara, une mauvaise décision de l’Hokage, et une révolte au bord du feu.
Seitô déglutit. Le parallèle avec la situation actuelle aurait pu être fait. Fort heureusement, il était un Uzumaki, tout comme l’Hokage. Cela avait permis de temporiser la situation suffisamment longtemps, pour ne pas voir éclater une scission. Mais Gekido s’accrocha au pouvoir, alors branlant. Et Kazami ne se rendit compte que trop tard de son erreur.
Seitô se posa un instant, dans le silence pour réfléchir. Les mots de son père et de sa mère émergeaient alors dans son esprit. Il comprenait un peu mieux le discours de ses parents, et l’époque qu’il avait vécu. Son père l’avait prévenu : l’union fait la force. C’est l’Union des Clans qui lui avait permis d’évoluer dans les murs protecteurs de la capitale de la République. Plus qu’une épée, être un bouclier. Car le bouclier rassemble sous son égide protectrice, l’épée elle, ne fait que trancher les liens.
L’Uzumaki fixait la Rouquine, qui attendait probablement son jugement.
« Je vois. J’comprends mieux. Ça fait plus de sens. »
Il croisa les bras.
« N’empêche, Gekido aurait dû laisser un autre Uzumaki prendre son poste. Et puis bon, l’idée de rayé de la carte un clan « allié » entier pour retrouver la stabilité par la guerre… C’est stupide non ? »
Il fixait l’eisenin d’un air dépité.
« Remarque, les dirigeants Chikara étaient bien stupide aussi de baser toute leur décision de scission sur… Des rumeurs. Et de la part de Nakatsu de t’avoir trahi comme ça… Sérieusement, à quoi s’attendait-il alors qu’ils fomentaient une révolution ? C’est super-méga-giga-stupide sérieux. »
La tornade poussa un long soupir, qui se termina par un sourire satisfait.
« Mon père, et ma mère, ils me racontaient pleins de trucs que je ne comprenais pas. « L’Union, c’est ce qui fait notre force » ; « Met ton épée au service, non pas pour ton dirigeant, mais pour l’idéal qu’il représente » ; « Sois toujours du côté de la justice, même si cela veut dire se trouver face à face de ton clan. » … Pleins de trucs du genre… Et je me contentais d’acquiescer, sans vraiment comprendre tout ce qu’ils disaient. »
Le rouquin afficha un sourire mélancolique.
« Maintenant, je crois avoir compris, et je me rends compte que mon père était un vrai héros. Et ma mère… Je pense que ce sont des gens bien. Pas parfait, mais ils font vraiment de leur mieux pour tout le monde. »
« J’espère que j’arriverais à les égaler un jour. »
Son regard se fixa sur la Kunoichi, comme s’il lui faisait une promesse.
« Je vous jure, Kazami-san, mon épée servira la République. Je protégerai les plus faibles tels un bouclier, et ma lame brisera les chaînes de la haine qui ronge Konoha. Car maintenant, je sais ce que c'est, que d'être aveuglé par la haine. »
Le Genin fit silence. Il ferma les yeux, se rappelant le visage de son père et de ses dernières paroles. Son héros, et son modèle. Il avait parlé à la Kunoichi, comme s'il lui avait fait une promesse.
« C’est injuste ce qui vous arrive, Kazami-san. Et je ne sais pas si ça représente quelque chose pour vous, mais pour moi, c’est important. Vous allez me rendre ma vie, enfin essayer, mais même sans ça, j'ai besoin que le jour de ma renaissance soit marqué par le début de ma mission. »
Il fixa la Kunoichi.
Un énième silence. Un regard échangé, dégageant une profonde sincérité. Le Genin avait décidé de prendre le chemin de son père : celui du pardon. Celui de l’Union. Le chemin que lui avait montré Risako : le plus difficile, le plus ardu. Et tout commençait par un pardon. Et les gens qui le côtoyaient depuis un moment étaient unanimes : en apprenant à le connaître, on avait envie de marcher à ses côtés. Le rouquin énergétique dégageait cette douce aura lumineuse et bienveillante, qui réchauffait les cœurs, même ceux de glace.
« J’ai quand même une autre question… Quand vous parliez du démon de Gekido, vous voulez dire sa folie ? Nan car j’ai entendu des légendes à propos des Uzumaki ayant des démons en eux, mais ça reste des histoires pour nous faire peur, nan ? »
La tornade avait encore frappé, passant du sérieux au plus extrême au visage perplexe et intimidé. C’était pour ça aussi, qu’on l’appréciait. L’Uzumaki observa la vitre, qu’il pensait sans teint. Il commença donc à se déshabiller, enlevant sa veste et son t-shirt tout en écoutant la Maître de l’Irou-Jutsu.