La nuit avait été longue pour le jeune Uzumaki. Effectivement, le sceau avait fait son office. Seitô c’était rendu compte de l’horreur de la situation. Il était réellement devenu une tempête de feu, détruisant tous ceux se mettant en travers de sa route. Ami comme ennemi, il ravageait sans distinction. Il était plongé dans cet abysse de haine, et il lui avait fallu un sceau pour le lui faire réaliser. Qu’était-il devenu ?
Ce moment de répit, il le passa à prier. Prier pour un éventuel salut. Prier les morts de lui apporter une réponse. Devenait-il un monstre ? Devenait-il ce que son père avait toujours combattu ? Que devait-il faire ? Il était perdu. Perdu dans cet océan entre les ténèbres. Le monde s’était écroulé, et il gisait dans ses propres cendres.
Mais c’est lorsque le sceau se dissipa que l’Uzumaki prit d’autant plus conscience de sa propre noirceur. Sa haine n’était pas un caprice, elle était bien réelle. Il avait réellement le désir de vengeance, comme face à sa propre monstruosité. Et il n’avait que 14 ans ! Qu’allait-il devenir dans 2, 5, 10 ans ? Quel genre d’homme allait-il être s’il développait dès aujourd’hui le goût du sang ? Sa nuit fut agitée. Perdu entre milles et une question. Le lendemain, il n’alla pas au terrain d’entraînement, mais face à la tombe de l’Hokage. Deux jours, deux jours sans elle, et il était déjà perdu.
Il fixa la tombe d’un air sombre, les larmes coulant sur sa joue.
« Je ne crois pas que je peux être digne de vous, Risako-sama… Je hais vraiment Kimino… Vous m’avez mis en garde contre la haine, mais sans vous, ce combat me semble impossible à gagner… »
Tu t’effondras devant sa tombe, tenant seulement ton sabre à la main.
« Risako-sama… Je suis… À bout… »
Elle ne serait pas fière. Son père ne serait pas fier. Il trahissait la mémoire de ses ancêtres. Là, maintenant, tout de suite, il aurait voulu fuir, se cacher, disparaître, réduire son existence à néant. Le village était de nouveau plongé dans une atmosphère anxiogène, et ce n’était pas que de la faute de l’ombre d’une attaque sur le village, mais aussi de la sienne ! Pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi n’arrivait-il jamais à se maîtriser ?! La rage l’envahissait encore. Mais au final, Risako avait raison. Kimino n’avait était que l’étincelle… Mais c’était lui, le carburant des flammes de sa haine. C’était lui, qui nourrissait ce ressentiment à l’égard de l’Hokage.
Alors, il essuya ses larmes, face à cette nouvelle vérité. Et il se releva. À chaque fois, cela devenait plus facile. Il se renforcer. Il devenait un arbre un peu plus grand. Après un instant, Seitô arriva en retard sur le terrain d’entraînement. Il ne se montra pas. Il resta dans caché, loin, mais l’oreille attentive. Kimino semblait faire la morale à Kano. Qui découpa, en partie, à main nu le mannequin d’entraînement. Lui aussi, il progressait. Alors que Seitô, lui, stagnait. Alors, il ouvrit la bouche, d’une colère froide. D’un calme glacial. Et d’un regard presque serein face à la tempête.
Du sous-bois, le jeune Uzumaki se dévoila, le sabre dans son fourreau à la main. Il s’avança en boitillant, suffisamment proche, les yeux rouges, le regard vitreux. Il n’avait visiblement pas passé une excellente nuit.
« Qu’on soit clair, je ne fais pas ça pour vous. Je fais ça pour Risako-sama. Pour mon père. Pour eux, pour ne pas trahir leur mémoire. »
Il était peut-être un Genin, mais il était un Uzumaki. Et un Uzumaki avait sa fierté, même dans son état pitoyable.
« Vous n’êtes que l’étincelle des brasiers de ma haine. Qu’une simple flammèche. Et vous resterai qu’une simple flammèche. Un simple aléas du destin dans ma vie. Ce n’est pas vous le combustible de ma haine, c’est moi-même. En fait, je ne vous hais pas. La cible de ma haine, c’est moi-même. Je suis le seul responsable de mon autodestruction. »
On y arrivait. Le chemin qui restait à parcourir était long, mais c’était un début.
« Vous, je vous méprise. Purement et simplement. Vous ne méritez rien d’autre que mon mépris. Alors entraînez moi si ça vous chante, si ça peut apaiser votre culpabilité, vous n’aurez rien d’autre de moi. Je vous traiterez avec les égards dû à un Hokage, mais ça ne m’empêchera pas de vous mépriser. »
Seitô attacha son sabre à sa ceinture d’un mouvement habile. Il avait l’habitude.
« Par contre, Hokage ou pas, je vous préviens… »
Il fixa Kimino d’un regard mauvais.
« Faites le moindre mal à Kano, à ma famille ou à mes amis… Et je vous jure au nom du Shinigami* que vous le regretterez amèrement. »
Puis, il reprit un regard et un ton tout aussi froid.
« Respectez mes règles, et je respecterai les vôtres. Si cela vous va, je vous écoute, Kimino-sama. »
Le respect de Seitô était quelque chose qui se méritait. Le garçon n’avait que 14 ans, mais il avait déjà une sacré trempe.
HRP : *Dieu de la Mort