Les galères du lendemain

Alors qu'il était piégé dans la technique de son nouveau sensei, il avait manigancé tout un plan afin de profiter de cette situation afin de tenter de la retourner à son avantage. C'était indéniable, le garçon ne possédait pas encore la puissance nécessaire à la destruction d'une telle structure de terre. Il en était actuellement incapable. C'est pourquoi il avait opté pour cette toute autre stratégie.

Son chakra se vidait de plus en plus, cette sensation de se sentir se vider de toute cette énergie avait quelque chose d'extrêmement dérangeant et déplaisant. Il ne se sentait nul maître de son propre chakra, un comble pour un Chikara, bien qu'il n'en soit pas le meilleur représentant. Le médecin était parvenu à mettre en place son plan, et se camoufler sous sa cape, dans le trou préalablement creusé. Il avait creusé vite, si bien que le bout de ses doigts n'avaient clairement pas apprécié. Mais il n'avait pas le temps de se plaindre, et de s'occuper de ses mains. Il devait préserver son chakra.

Alors qu'il était enfin caché, à endurer ce supplice et espérer que sa complainte soit entendue, c'est autre chose qui se fit entendre. Des bruits de choc contre la paroisse, et le son significatif d'une paroi rocheuse qui se brise, puis un choc, un peu plus loin. Il ignorait ce qu'il s'était passé, mais à la voix qu'il entendit, il comprit bien vite que son meilleur ami était venu à sa rescousse, malgré la consigne. Cela avait le mérite de le faire sourire, alors qu'il était toujours caché, dévoilant le clone rampant au sol, et sa cachette couverte par la couverture. Le dôme s'était écroulé, la tension était à son comble. Lui qui était caché, n'avait que très peu de lumière pour voir si son stratagème avait fonctionné.

Et... ce n'était pas le cas. Deux petites boules de feu venaient percuter sa couverture, traversant littéralement sa cape afin de l'atteindre. Chaud ! Ca brûle !



Il s'était relevé d'un coup, agitant sa cape qui n'avait en rien le motif de la terre... mais plutôt d'un carrelage rose fluo. Génial. Les boules de feu avaient troué cet objet, et brûlé une partie de ses vêtements, et lui-même par extension au niveau de son torse. Saleté ! Si la cape, d'un textile particulier, pourrait s'en remettre avec un peu de rafistolage, ou à voir avec le marchand à qui il l'avait acheté... ses vêtements, c'était autre chose. Adieu, pull d'hiver.

Dans son agitation, Kano sentait les effets de la technique précédente, et se sentait presque vidé de son chakra. Il se sentait faible, et voyait que Seitô également était au sol. Quant à Kimino... rien à signaler, il avait l'air de péter la forme. C'était incroyable à quel point la différence de niveau entre deux Genin et un Hokage pouvait être flagrante. Il aurait pu les combattre les yeux fermés, le résultat aurait pu être le même...

Néanmoins, il prit la peine de les féliciter, tous les deux, et marqua la fin de l'entraînement. Il leur autorisait même un repos pour tout le reste de la semaine... quelle bonne initiative.



Il le regardait avec détermination. S'il voulait être capable de protéger Seitô, et de ne pas être un poids mort pour lui, il allait devoir se surpasser. Mais avant ça, son attention se retournait vers le concerné, qui était à terre. Arrivé à son niveau, il se laissait tomber lui aussi au sol, complètement exténué par cette absence de chakra à laquelle il n'était vraiment pas encore habitué. Une véritable plaie.



Il tournait son visage vers lui, et lui adressait un petit sourire.



Puis, il regardait le ciel, depuis leur position.



Un merci pour son aide. Mais surtout, un merci pour tout ce qu'il représentait à ses yeux.

Le Gamin observait le dôme se détruire sous ses yeux, et ne put s’empêcher de sourire. Il avait réussi, il l’avait fait, même dans cet état. Sauf que le contre-coup d’un tel combat allait être violent. C’était ce qu’on appelait le Karma, ou bien l’après-adrénaline. Le gamin se recroquevilla contre lui, dans une quinte de toux, mêlant râle de douleur et d’épuisement. Il avait mal de partout ! À ce prix, Kimino devait au moins être blessé, même légèrement.

Et quel nenni ! L’Hokage avait à peine à s’enlever la poussière sur ses épaules pour repartir de plus belle à l’assaut, comme neuf. Il avait quelques années de plus qu’eux, et pourtant, une différence de niveau abyssale, très voire trop clairement supérieur aux deux Genin. Il n’était pas l’Hokage pour rien. Où disons, qu’il était probablement le ninja le plus puissant du village, et de loin. Seitô écoutait ses félicitations malgré le bourdonnement dans ses oreilles. Effectivement, il était allé bien trop loin. Mais malgré la douleur, il souriait. Pour la première fois depuis longtemps, il avait un espoir de guérir. De progresser.

La semaine prochaine… Oui, il serait encore plus fort. Et la semaine d’après encore plus. Ainsi de suite. Le rouquin allait tout donner. Toute son énergie, toute son âme, toute sa vie. Il n’avait pas le choix, il devait tenir la cadence pour pouvoir un jour récupérer. Alors, au sol, il fit à l’Hokage un simple pouce en l’air, avant de tout simplement se retourner pour fixer le ciel, et essayer de ralentir sa respiration et stabiliser son état.



Le rouquin réfléchissait. Oui, il était bien plus fort que ce qu’il pensait. Bien « trop fort ». Comment avait-il pu survivre à un coup de plein fouet d’un tel homme ? Cela tenait véritablement d’un exploit. Peut-être était-il finalement un miraculé ? Probablement. Qu’est-ce que cela donnerait à pleine puissance ? Quelque chose de terrifiant. Mais malgré lui, l’éclair rouge ressentait une tension intérieure. Il avait, au fond de lui, l’envie de voir l’Hokage se battre à pleine puissance.

Au dire de son ami, l’Uzumaki lui fit un petit clin d’œil complice. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas était dans un tel état. Comme avant.



Oui. Il devait protéger son meilleur ami. Il lui avait promis. Il ne pouvait tout simplement pas abandonner la mission qu’il c’était lui-même confiée.

Un petit moment de détente, après cet entraînement. Depuis la veille, il avait subi deux entraînements difficiles. Le premier l'avait surtout été émotionnellement, à cause de l'état de Seitô et de ses crises. Le second plus physiquement, vu qu'ils étaient tous les deux exténués, à même le sol. Une chose était sûre, ils allaient en baver avec Kimino comme sensei, et ils allaient devoir s'accrocher. Cependant, Kano était plutôt content. La journée d'hier, et cette nuit, avaient été bien dures à vivre, à cause de cette tension qui était née avec Seitô, et ce sentiment étrange qu'il ressemblait lorsqu'il n'était pas là. Il ne voulait plus revivre ça, alors le voir sourire était le meilleur des cadeaux qu'il pouvait avoir.

Le Chikara l'avait remercié, et son ami lui rendit un clin d'œil. Ainsi qu'une réplique particulièrement déstabilisante.

Je donnerai toujours tout pour toi, Kano.

Le blondinet restait là, le visage tourné vers lui à le fixer d'un air mêlant surprise et embarras. Il restait silencieux à ses paroles. Pourtant, il lui avait déjà sorti des paroles de ce genre, mais là, c'était différent. Était-ce le fait de l'entendre dire ça après la sombre période qu'ils avaient traversé ? Était-ce autre chose ? Kano n'en savait trop rien, mais il se surprit à légèrement rougir, et détourna rapidement son visage de l'autre côté, toujours allongé dans la terre du terrain d'entraînement. Que devait-il dire ? Il devait lui répondre ? Mais pourquoi se posait-il cette question, il n'avait jamais eu de mal avant pourtant, non ?



Le garçon ne comprenait pas pourquoi il bégayait maintenant. C'était bien le ponpon... Sans doute était-il malade, ou trop fatigué ? Ouais, voilà. Le manque de chakra lui faisait perdre l'esprit, c'était tout simplement ça.



Il finit par lui répondre ça, tout simplement, puis restait un moment silencieux avant d'essayer de se relever difficilement, et de lui tendre sa main.



Et c'est ainsi que cet session d'entraînement se terminait. Mais ce n'était pas l'entraînement en lui-même qui le préoccupait. Loin de là...