Le pari de la Jeunesse

L’été pointait le bout de son nez. Et pourtant, il y avait encore tant à faire. La Zélée de Konoha n’avait plus de temps pour elle, où même pour quiconque. C’était avec un rythme acharné qu’elle remplissait les dossiers, répondait aux demandes, gérer l’Anbu, et les problèmes du peuple. Peu à peu, on se faisait à sa présence. Et il fallait dire une chose : la Dame était d’une redoutable efficacité. Parfois, même un peu trop brutale.

Mais aujourd’hui toutefois, elle préparait la suite. Un rendez-vous d’une importance particulière, mais plus officieuse qu’officielle. Rétablir un lien de confiance entre elle et le clan Chikara était une nécessité. Pas à partir des membres pseudo-important (eux étaient bien trop fermés), mais avec des membres lambda. Car c’était bien eux, qu’elle servait, au fond.

Alors lorsqu’on toqua à la porte, elle lança un habituel.



Et il entra. Sans surprise, Chikara Hikaru se présenta à elle. Il se situait entre l’âge de Seitô -15 ans- et l’âge de son aînée -19 ans-. Un Genin expérimenté, qui, selon elle, ne tarderait probablement pas à prendre du galon. Alors, la zélée lui fit un sourire chaleureux. Être convoqué par la régente était loin d’être anodin, la pression pouvait être grande.



La Dame de Fer récupéra deux tasses et une bouilloire bien chaude, et servis ce que demanda le Genin. Puis, elle entra en plein cœur du sujet. La Dame de Fer n’avait pas le temps pour plus de bavardages inutiles.



L’expression de la Dame de Fer changea. Son ton était bien plus grave, plus posé, et bien plus sérieux.



Elle ne l’avait pas évoquée, mais la Dame de Fer connaissait très bien le lien qu’unissait ce Chikara à un autre…

Il était l’élève de Chikara Oni.

La nuit fut courte pour le jeune genin, il n’avait pas réellement fermé l’œil de la nuit tant le stress s’était emparé de lui. Il avait une raison tout à fait valable cela dit. Uzumaki Mako l’avait convoquée en personne pour un entretien. Il ne savait pas la raison et c’était bien la le sujet de son occupation mentale. Avait-il contrarié la dame de fer ? Si c’était le cas, il ne voyait pas où, c’était un garçon discret qui passait plus de temps sur les terrains d’entraînement que chez lui. Il était tellement obnubilé par son évolution au sein des rangs ninja qu’il n’avait pas d’amis avec qui faire des âneries et s’attirer des problèmes.

Le soleil se lève et le garçon se contente de soupirer, car il sait qu’il est maintenant trop tard pour dormir. Il se lève l’estomac lourd avec la nausée, il a la tête dans les nuages et semble marcher au radar vers la salle de bain. Il prend une douche froide histoire de se revigorer mais cela ne fonctionne qu’à moitié. Sa sœur le regarde manger son petit-déjeuner d’un air complètement amorphe et le regard perdu dans le néant. Difficile de croire qu’il n’est pas préoccupé par sa convocation. Après avoir fini de manger, Il se contente d’aller dans l’arrière cours pour faire quelques exercices pour se vider la tête en attendant l’heure d’y aller.

L’heure approche et Hikaru est tendu, il se dirige vers le bâtiment du ministère pour y rencontrer Mako. Il n’avait pas réellement eu l’occasion de lui parler par le passé, il ne comprenait pas d’où cette intérêt soudain venait. Mais il valait mieux pour lui s’y rendre. Il arrive à l’accueil et annonce sa présence, on lui demande de suivre une personne et de patienter un instant devant une porte avant de lui signaler d’y aller.

Il entend la voix de la dirigeante intérimaire lui donner l’autorisation d’entrée, chose qu’il fait. Il passe d’abord la tête puis finit simplement par entrer complètement.



Il tentait de cacher son manque d’assurance tant bien que mal. Mais la rouquine voulait le mettre à l’aise en lui proposant a boire. Il ne refusa pas un peu de café, il pensait qu’au vu de la nuit cela ne lui ferait pas de mal. Il n’eut pas réellement le temps de prendre la première gorgée que son interlocutrice changea du tout au tout d’expression et lui posa une question à double tranchant.

Il resta figé pendant 5 secondes, mais cela paraissait durer une éternité. Il décide de boire sa gorgée et en posant sa tasse, il prend une grande inspiration et regarde la dame dans les yeux.



Contredire le plan principal n’était pas le meilleur moyen de gravir les échelons, mais il n’aurait pas pu mentir aussi ouvertement à une des têtes du village.



Il était sincère dans ses paroles et espérait que cela de sente, parler objectivement d’un sujet qui vous touche d’un point de vue personnel est toujours compliqué.



Il fait une pause et place les mains sur ses genoux.



Il ferme les yeux et serre les poings sur son pantalon qui se froisse.



Il relève la tête et présente un visage affirmé et sûr de lui.



Le garçon montre un enthousiasme certain à l’annonce de son équipe fraîchement créée.



L’idée de ce renouveau de Konoha ne faisait que rendre le jeune genin plus passionné par son discours.

La Dame de Fer écoutait, calmement, les explications du jeune Hikaru. Sur son visage, elle ne laissait rien transparaître. Qu’un simple visage neutre, qui recueillait les paroles et les sentiments du Chikara. Au fond, chacun était libre de croire et de penser ce qu’il voulait. Mais tous de devait de respecter les règles et les lois de la République, qui à son tour, assurer à chacun d’avoir une place dans ces débats. Du moins, dans son idéal.

Au final, malgré son âge, Hikaru faisait preuve d’une grande sagesse. Comme elle, il surpassait les différences entre les clans pour se concentrer sur l’individus. Il avait un idéal à atteindre, un idéal à construire. Et il allait devoir œuvrer dans cet idéal. Malgré les différents qu’elle avait eu avec son Sensei, il avait eu une bonne idée que de suivre cette tendance actuelle. Faire un brassage des clans lors de la formation était une bonne chose. Dommage qu’il arborait si souvent cet air faussement intelligent, et qu’il n’avait pas voulu rejoindre plus activement la chasse aux corrompus…



Mako avait en face d’elle un Shinobi de 17 ans. Il n’avait pas besoin de savoir toute la subtilité de son opération. Juste l’essentiel.



Elle fixa alors le jeune Genin.



La Dame de Fer prit une gorgée de thé chaud, marquant une pause dans son discours. Elle plantait ici des graines dans un terreau fertile, qui semblait réceptif.



Elle se devait de remettre les choses à leur juste place. Chikara Oni n’avait rien d’exceptionnel, et son acte non plus.



Il fallait toutefois qu’elle note quelque part de faire un briefing auprès des Jônin du village ayant comme sujet premier : « Cesser de mettre des étoiles d’utopies dans les yeux des jeunes recrues. Offrez-leur une vision idéale, mais réaliste bon sang ! ». Enfin, c’était un autre sujet.


La Dame de Fer fixait le Genin avec un sourire bienveillant. Chacune de ses questions était savamment calculée.

Hikaru écoutait avec soin tout ce que Mako lui disait et tentait de bien tout prendre en considération. Même le fait que Kazami soit d'utilité publique. Il avait conscience que bien des détails de la situation lui échappait et qu'il n'allait pas pouvoir faire preuve d'une objectivité parfaite, mais il est vrai que malgré tout, cette femme restait un médecin hors pair et que ses connaissances ne pouvaient qu'aider le village si elle les utilisait correctement.



Il reste impassible quand elle annonce le fait qu'Oni ne soit pas l'unique jonin ayant pour idée de créer une équipe multi-clan pour montrer l'exemple mais il finit par rire et se détendre en se posant contre le dossier de sa chaise.


Il savait qu'il faisait preuve de beaucoup d'audace pour son rang, mais il voulait juste montrer sa détermination.


Il fait une pause et reprend son souffle, son cœur lui battait si fort que le garçon pensait qu'il allait finir par sortir de sa poitrine.



Il continuait de fixer la dame de fer, il n'espérait pas de retour en particulier, il cherchait juste à prouver que ce qu'ils avaient prévu d'effectuer n'allait pas être futile et qu'il était prêt à servir de bouc émissaire s'il le fallait. À la dernière question, il s'avance de nouveau vers le bureau et pose ses coudes et joint ses mains pour y poser son menton. On pouvait sentir qu'il réfléchissait activement aux multiples choix que cela pouvaient proposer.



Son regard était fixe et il n'aurait pas entendu le moindre bruit tant sa concentration était puissante.



Il lâche un long soupir et reste silencieux pendant bien 30 secondes sans bouger son regard du vide qu'il était en train de fixer.



Il change enfin de position et relève la tête pour regarder Mako.



Tout cela le dépassait, il le savait, mais il savait que s'il se taisait maintenant, il n'aurait pas l'occasion de parler autant à cœur ouvert.

Uzumaki Kazami cristallisait, à raison, le sujet de la conversation. Pourtant, la question de la Dame de Fer était bien plus ouverte que simplement discuter du sort de la co-responsable du génocide. Il s’agissait d’une question de fond de la société, peut-être un arrivant bien trop précocement pour le jeune Chikara. Pour autant, il devait y faire face aujourd’hui même, dans le bureau de la Zélée. Elle avait pour mission de lui transmettre des choses, car en tant et en heure, peut-être que ce jeune garçon allait pouvoir faire pencher la balance en faveur d’un sort plus favorable.

Oui, la Dame de Fer faisait réellement le pari de la jeunesse.

Hikaru avait une analyse assez enfantine de la situation. Aux yeux de la loi, il était majeur et responsable. Aux yeux de la Dame de Fer, il n’était encore qu’un enfant. Un enfant qu’il fallait guider, initier au langage et action politique.



La Dame de Fer prit alors une gorgée de thé, tout en fixant le jeune Chikara.



La Zélée laissa un petit instant de réflexion, mais il s’agissait ici d’une fausse question. En vérité, elle n’attendait pas spécialement de réponse, toutefois, pas maintenant.





La Dame de Fer reprit une gorgée de Thé.



La Dame de Fer reprit une énième gorgée désaltérante. Elle fixa alors le Chikara avec un regard d’acier, transpirant son expérience.



La Zélée afficha ensuite un doux sourire. Son velours cachait effectivement de l’acier. Un acier particulièrement acéré.



La Dame de Fer testait les limites du jeune homme. Elle devait savoir de quelle matière il était fait. Une mousse encaissante ? Un acier acéré ? Un bois solide et ferme ? Un tissu lisse et passe-partout ? Elle n’avait pas évoqué le mot corruption, mais l’idée était bien présente.

Hikaru savait qu'il manquait de sagesse sur les actions qui se déroulaient actuellement au village et ne pouvait pas prendre une décision avec le recul nécessaire. Mais même en écoutant les mots de son interlocutrice, il n'avait pas l'air de vouloir changer d'avis. Certes, ils n'étaient pas et ne seraient pas les seuls à vouloir mettre en place une équipe mélangeant les clans.



Le genin ne démordait pas de son idée, sans doute utopique, mais il savait que son entêtement à vouloir unir le village un jour ou l'autre finirait par porter ses fruits. Il était préparé à essuyer les critiques des siens comme celles des autres clans. Son mental était encore fragile sur certains aspects, mais quand Konoha venait à être mis sur le tapis, son chauvinisme et sa fierté de Konohajin n'avait plus aucune limite.

À la question de Mako, il n'eut pas réellement le temps de répondre. Et bien qu'attentif à son monologue, il ne peut s'empêcher de lever un sourcil quand elle lui dit que sa réponse ne correspondait pas. Ne lui avait-elle pas demandé ce qu'il ferait concernant Kazami ? Ou simplement de l'avenir de Konoha ? Pour le jeune shinobi, les deux étaient liés à leur manière, mais il décide de passer outre cette question et tente de répondre. Il prend un instant pour réfléchir et prend bien en compte toutes les informations qu'elle venait de lui faire parvenir. Il regarde la dame de fer et lève les yeux pour voir les portraits des divers Kage au fil du temps et prend une grande inspiration avant de se lancer.



Il avale sa salive sachant pertinemment que ses mots pouvaient lui coûter cher, mais il n'avait pas l'intention de rebrousser chemin. Il ferme les yeux et prend une grande inspiration pour calmer la colère qui montait, il n'aimait pas l'impuissance dont il faisait preuve et voulait simplement être capable de faire quelque chose pour ce village qu'il chérissait tant. Après une expiration, il décide de reprendre.

Il secoue légèrement la tête pour se changer les esprits et décide de se concentrer sur la véritable problématique de sa convocation. Il n'avait pas la moindre idée de comment faire pour faire que son village aille mieux. L'idée des clans était déjà bien trop encrée dans l'inconscient collectif. Il ne cesse pourtant pas de réfléchir et cherche un début de solution. Il se doute que ce n'est pas l'idée d'un genin encore en plein apprentissage qui va arranger les choses.

Acier acéré. Le jeune homme en face de lui était de sa trempe. Un acier acéré. Ce qui lui manquait, c’était juste savoir où diriger son acier. Il avait son propre caractère, toutefois idéalisant un peu trop son chef d’équipe. Avoir un modèle était une bonne chose. Mais faire preuve d’un peu trop de zèle à une seule personne pouvait avoir de terribles conséquences. La Dame n’était pas fâchée, elle souriait. Mais d’un sourire doux, sincère, et bienveillant. Celui d’une mère aimante, qui voyait son enfant prendre son envol.



Elle baissa les yeux dans sa tasse de thé. Ce rêve, elle ne lui enlèverait pas. Il se ferait lui-même une raison. Malheureusement, toutes les équipes n’avait pas pour finalité d’entrer dans l’histoire. En soit, un shinobi n’avait pas pour vocation d’être célèbre, mais de servir les autres via son chakra. Le don du Chakra était à la fois une bénédiction et une malédiction.

Le jeune ado était comme on pouvait s’attendre d’un ados de sa trempe : piquant ! Et en vérité, cela la faisait bien rire, si bien que cette fois, elle ria de bon cœur.



Elle essuya même une petite larme de son œil. Elle n’était pas du fâchée. C’était le contraire, elle en était presque rassurée.



Ah… Qu’est-ce qu’elle avait pu faire baver ses supérieurs, exaspérés par ses remarques et sa verve tranchante. L’âge avait eu raison de son impulsivité, mais pas de ses mots tranchants. Hikaru était sans aucun doute du même type, en un peu plus discret.



Elle bue alors une gorgée de thé, et son regard changea brutalement. Elle devait mettre les points sur les i.



Le regard de la Dame de Fer devenait plus agréable.



L’erreur l’avait fait plus sourire qu’autre chose, mais la vérité était que si elle avait été commise en présence de Seth ou d’Azukiyo, et même de Kimino, le recadrage aurait été bien plus… Sec. Elle bue alors une autre gorgée, faisant doucement bouger sa tasse dans un mouvement circulaire.



Elle fixait le petit mouvement de l’eau dans sa tasse, et lança une réelle bombe.



Et la Dame de Fer repris une gorgée, affichant un regard serein. Elle regardait avec une certaine impatience la réponse du Jeune Hikaru. Elle avait hâte.

Il soupire un instant, car son idée fut démontée en moins de temps qu'il ne fallait pas pour la construire. Mais cela ne l'étonnait pas réellement, il n'avait tout simplement pas ce qu'il fallait pour l'instant afin de pouvoir contempler la situation d'un point de vue plus large qu'il n'a actuellement.



Le genin se voulait plus apte a gérer ses émotions et ses dires, mais il n'avait définitivement pas la capacité de ne pas répondre honnêtement à une question. Quand bien même il aurait répondu autre chose, il n'aurait pas tenu longtemps avant de craquer et de sortir ce qu'il avait sur le cœur. Une qualité qui lui portera préjudice un jour, car il ne sera pas en face d'une personne aussi clémente à ce sujet. Il se souvient entre autres de Kimino et son coup de poing éclair qui lui a value pas mal de reproche. Mais quand elle le reprend, il décide simplement d'ajouter un élément qui lui semblait important.



Il reste silencieux et se contente d'écouter avec précaution le moment ou la dame de fer le corrige sur ses dires au sujet de sa place en temps que tête du village. Il ne dit rien, car il ne voit pas quoi ajouter à cette tirade. Il avait simplement dit le fond de sa pensée, qu'elle soit juste ou non lui importait peu. C'était un simple ressentit de sa part. Il tique cependant quand elle mentionne Kazami et fait un parallèle avec le comportement du jeune homme. Cela ne lui plaisait pas et il ne s'en cachait pas.



Il se recule sur sa chaise et adopte une attitude bien moins sympathique.



Son expression était sincère et il été vexer de voir la régente mettre en doute ses actions.



L'idée même que cela puisse être possible était inconcevable pour le genin, mais l'avenir serait le seul maître de la vérité.



Il prend le temps de se calmer pour ne pas de sortir des mots qui pourraient le dépasser. Il savait pourquoi la régente avait tant de doutes, l'altercation avec son sensei avait rapidement été ébruité dans le village. Certain clamait à la trahison, d'autres appelaient à la mutinerie. Le village était bien trop sous tension et l'objectivité n'avait plus sa place depuis bien longtemps.

La jeunesse avait cet atout d’être impulsive, de ne pas supporter l’attente ou les processus longs. Prendre le temps était pourtant souvent le secret de la réussite. Le temps était la condition sine qua none des grandes œuvres. Et pourtant, les jeunes étaient toujours aussi pressés. À vouloir aller trop haut, toujours plus vite et toujours plus loin, on pouvait s’en brûler les ailes.

La Dame de Fer se retenait de sourire, et gardais un visage confiant, détendue, tout du long du discours clairement accusateur du jeune Genin. « Touché » pensa-t-elle en voyant la réaction du Chikara. Elle avait eu via ses mots en pleins dans son orgueil. Elle avait suscité l’émotion.



D’un mouvement habile, la Dame de Fer remuait son thé qui commençait à dessiner un léger tourbillon dans sa tasse.



Son regard se décrocha alors du tourbillon, pour se fixer dans ses yeux.



Elle lui fit alors un beau sourire.



La Zélée reprit alors une gorgée de sa boisson.



Elle lui fit un autre sourire chaleureux.



Elle fit ensuite silence, et fixa le reste de sa boisson.



La phrase de réflexion n’était pas forcément pour le Genin, mais il pouvait s’en saisir. La Dame de Fer avait eu le temps d’aborder les sujets qu’elle souhaitait. Mais peut-être que ce n’était pas le cas du Genin.

C'est clairement vexé que tu fais face à Mako, car pour le coup, tu te sentais véritablement visé par les dires de la dame de fer et n'appréciais pas de telles accusations sans fondements. Tu te contentes de rester muet lors de ses explications et ne la lâche pas du regard et te contente de lever les yeux au ciel quand une remarque ne te plaît pas. Tu lui réponds calmement, mais tu restes dépité de sa réflexion au final et baisse simplement les bras.



Tu laisses la boisson sur son bureau refroidir, tu n'as qu'une envie, te lever et partir sans attendre, mais tu fais preuve d'un peu de patience et l'écoute faire son discours avant de la couper un instant.



Tu retournes à ton mutisme et te contentes de regarder dans le vide sans l'écouter désormais. Tu reprends un semblant de conscience et soupir lentement avant de forcer un sourire sur ton visage et te lever quand elle finit de te parler de sa vision de Konoha.



Tu fais une révérence respectueuse avant de te diriger vers la porte et de sortir de la salle. Cette entrevue ne fut pas complètement inutile. Cela t'a permis d'en apprendre plus sur comment un village fonctionne. Certes, il y aura toujours des personnes insatisfaite, mais si les massacres et les guerres internes peuvent cesser, ce sera déjà une grande avancée pour Konoha qui souffre bien trop de cette atmosphère de tension permanente. Une fois sorti du bâtiment Kage, tu sors de ta poche un briquet et une cigarette que tu allumes. Tu aspires un grand coup et gardes la fumée dans tes poumons pendant une dizaine de secondes avants de recracher la dite fumée en même temps que la tension que tu avais accumulé pendant l'entrevue avec la régente. La fumée te remonte sur le visage avec la petite brise qui souffle. Tu fermes les yeux pour ne pas que cela te les brûles et fais craquer tes cervicales à droite et à gauche avant de reprendre la route vers le terrain d'entraînement, car tu avais bien besoin de te défouler actuellement.

Le ton était posé. La Dame de Fer fixait le jeune Chikara, affichant un sourire confiant, presque satisfait. Pourquoi diable donc ? Elle avait semé les graines de la volonté dans son esprit. Une volonté propre. Il croyait en son maître, c’était un fait. Mais son Maître s’enlisait dans des discussions interminables, au détriment de l’action, se complaisant avec un air faussement intelligent. Une question restait en suspend dans l’esprit de la régente : au moment venu, rentrerait-il dans le rang ? Il ne croyait pas au hasard.



Rien n’était juste le fruit du hasard. Tout n’était qu’une construction de l’esprit, les conséquences de fait plus ou moins perceptibles, si bien que la cause elle-même était conséquences. Une cascade interminable, expliquant par son existence même l’effet papillon.



La Régente du Feu hocha simplement la tête à la révérence, et se tourna pour observer cette ville immense. Dans son siège, elle se plaisait à contempler cette vision de paix, si éphémère, si fragile. Et pourtant, il s’agissait ici du théâtre d’une guerre politique totale. Malgré l’affection qu’elle portait à Kimino, elle ne pouvait pas attendre. Malgré le respect qu’elle avait pour Shimazu, elle ne pouvait pas simplement le supporter lui et pas les autres. Il fallait qu’elle prenne une position drastique, claire, net et précise, pour faire preuve d’efficacité.

Le système clanique arrivait à sa limite, et elle allait tout simplement le détruire pour mieux le reconstruire à son image. Une République une et indivisible. Des clans qui n’existe que pour la culture, et non plus pour la politique. Pour elle, Gekido n’était que l’immense séquoia qui cache la forêt. Il y avait des milliers de menaces, des centaines de dangers potentiels qui guettais le moindre signe de faiblesse pour mettre fin à la civilisation de la feuille.

Oui, Konoha avait souffert de ses anciens dirigeants trop peureux, trop gentils, ou trop fou pour prendre des décisions courageuses. Elle n’allait pas commettre la même erreur. L’ère de la complaisance et de la discussion arrivait à son terme. Il était temps d’agir. Et de mettre fin à cette mascarade.