La Dame de Fer était en train d’effectuer les derniers préparatifs du plan 0. La vérité était que les choses allaient bien plus vite que prévues. Et comme elle l’avait espérée, les petits rats avaient tous accouru du bateau « Republic of Kimino » pour se faire une belle place au soleil sur le Paquebot « Makovitch Empire ». Mais ce grand bâtiment n’était que factice. Il ne lui manquait, au fond, pas grand-chose pour réussir. Alors pourquoi…
Pourquoi avait-elle cette petite boule dans sa gorge ? Ce mauvais pressentiment ? Elle devait le refouler. L’enfouir. Elle devait être plus forte que les autres. Elle devait porter ce village sur ses épaules. Assumer ses décisions jusqu’au bout. Elle n’avait pas le droit de douter maintenant du bien-fondé de son action. C’était son lègue. Son devoir. Une obligation.
Crispée, la Zélée signa ce qui semblait être une « participation » plus que généreuse pour soutenir le ministère, qu’elle avait touché sur un de ses comptes personnels. Et alors qu’elle rangeait soigneusement cet énième dossier sur la pile de preuves, on toqua à sa porte. Deux fois très exactement. Et à peine avait-elle eu le temps d’ouvrir la bouche qu’une véritable tornade blonde s’écrasa sur son bureau.
Shirona ? La Dame de Fer n’avait pas eu vraiment de nouvelle de l’Intendante de Konoha. Un soutien précieux. La femme à l’origine de la découverte de la corruption de la République. Celle qui était à l’origine du plan de Mako. Alors pourquoi avait-elle l’air aussi contrarié ? La Dame de Fer haussa un sourcil.
Et plus la discussion avançait, plus sa mine surprise se renfermait, pour afficher des sourcils froncés et un regard sévère. Une fois que la blonde hystérique semblait ne plus avoir de souffle pour continuer sa joute verbale, la Dame de Fer la fixa froidement.
Le ton était glacial. Une colère froide comme un blizzard de Yuki. Pour sûr la Dame de Fer était en colère. En colère ? Stressée. Elle redressa son dos en prenant une profonde inspiration. Elle était déstabilisée.
« Mais tes sentiments te rattraperont toujours à un moment ou un autre. »
Le poing de la dame de Fer se serra avec virulence contre sa tasse. « Tais-toi, espèce d’idiot idéaliste ! » criait-elle dans son esprit.
« Et aujourd'hui, tu renvois l'image que de ce shinobi dénué d'émotion et plus de monde ont envie d'être à tes côtés...
»
Le sang de la Dame de Fer ne fit qu’un tour. Dans son esprit, elle voyait le visage de Seth. Shirona avait était son alliée de première heure. « Ce petit merdeux de blondinet à la con » comme elle pensait, avait réussi à ouvrir une faille dans son cœur impénétrable. Et Shirona, comme par un véritable coup du destin, débarquait dans son bureau en attaque frontale.
La Dame de Fer s’arrêta. Elle repensa une énième fois aux paroles de ce benêt utopiste.
« Apprend à écouter les autres et encore plus ton cœur.... »
Puis, elle prit une grande inspiration, joignit ses mains, et reprit son calme. Et fixa Shirona droit dans les yeux.
« Je t’en prie.
Assieds-toi.
Personne ne tuera personne.
Uzumaki Kazami est une ressource pour le village.
Un atout qu’il nous faut conserver pour déstabiliser Gekido et s’assurer une victoire totale. »
La zélée repensa aux paroles de la rouquine.
« Un atout dangereux, je te l’accorde.
Mais si elle croit que le village est avec elle, elle se battra pour nous.
Et que dira le monstre lorsqu’il verra sa précieuse partenaire de crime contre lui ?
Il perdra ses moyens et il sera affaibli.
C’est là où nous en profiterons pour frapper. »
Elle posait le ton. Au vu de l’attitude de la Chikara, mieux fallait être brève.
« Inutile d’y aller par quatre chemins avec toi.
La solitude est un sentiment, quelque chose d’irrationnel, une construction de l’esprit.
C’est l’état psychique dans lequel ce monstre doit être plongé.
Seul et désespéré, il commettra des erreurs, et cela sauvera de nombreuses vies de notre côté. »
Lorsqu’elle parlait, la zélée avait l’impression de parler d’elle-même.
Elle respira un bon coup, avant de reprendre.
« Concernant le village, j’organiserais un vote. Pour l’instant, je laisse simplement les clans s’unir contre un ennemi commun : moi. Les Konohajin ont besoin d’expérimenter de nouveau l’union face à un ennemi commun. Et je suis à deux doigts d’avoir suffisamment de preuve contre ces fameux dignitaires dont tu me parlais. Il me faut juste un peu plus de temps… ! »
La femme la fixa.
« Nous étions d’accord, Shirona. Tu devais me soutenir, et moi, je te promettais de ne pas être comme eux ! Je fais exactement ce que tu me demandes ! »