Les deux fantômes

Cela fait un moment que je ne l’ai pas vu. Qui ? La jeune fille rousse qui a toujours l’air pensive et triste. Elle fait partit du paysage du grand temple, en quelques sortes. La dernière fois que je l’ai aperçu, elle pleurait, comme souvent à vrai dire. Mais elle n’avait pas forcément l’air triste. On aurait dit qu’elle discutait avec quelqu’un, mais je ne voyais personne. C’était peut-être juste mon imagination. Elle devait prier un défunt. Je ne l’ai jamais approché. Je me dis juste qu’elle est plutôt jolie malgré la tristesse qui l’entour. Elle me donne cette sensation de familiarité, de nostalgie de mélancolie. Je suis en visite au grand temple régulièrement, mais je ne la vois plus. A t-elle perdu la foi ? Où peut être la vie. Elle doit être shinobi, c’est une Uzumaki après tout. Je prierai pour son âme dans tous les cas.




Toujours sur mon dos décidément. Je suis bien trop vieux pour subir ça… Mais elle a raison. Je ne suis pas là pour rien, je dois aider à déneiger. Le Katon est bien pratique pour ça, mais le temple est en bois, donc c’est une interdiction pure et simple de l’utiliser. Je m’ennuie à déblayer tout ça avec la simple pelle qu’on m'a fourni. Mais c’est le respect pour les ancêtres aussi. Il mérite d’avoir une tombe propre en tout temps. C’est important. Mais si je pouvais m’occuper du temple en lui-même, j’en serais certainement plus heureux. Je lève les yeux et regarde le ciel gris, il fait froid, je porte mon uniformes shinobi et non mes habits de civil. Je rentre tout juste de mission, je suis fatigué, j’ai besoin de tranquillité et les morts ne peuvent pas me gêner. Je prie en même temps que je pousse la neige a un endroit ou elle ne gênera personne. Malgré son lot de labeur, l’hiver est une saison fascinante. C’est la mort, la fin d’un cycle, mais il annonce le début d’un nouveau cycle. Demain sera le printemps. Après demain l’été. Et après après demain l’automne et puis rebelote. 16 hivers déjà que j’avais la même routine. Toutes les tombes son maintenant déblayer, les visiteurs et pèlerins peuvent circuler sans danger. J’ai pris soin de salé le chemin pour que la glace ne se reforme pas tout de suite, demain, je devrais recommencer avant de partir en mission certainement si les températures chutent encore.



Je m’incline devant les tombes, remerciant les ancêtres d’avoir veillé a ma sécurité et me retourne. Et là, je la vois. La jeune Uzumaki que je ne voyais plus depuis un temps. Elle a toujours l’air aussi mélancolique, mais quelques chose semble différent. Enfin… Je devrais peut-être lui dire bienvenue. Je m’approche doucement pour ne pas l’effrayer et attends qu’elle me remarque avant de prendre la parole.

L'Hiver était l'une des saisons préférés de la jeune Uzumaki, mais il était difficile pour elle de visiter le fameux temple où que certaines âmes erraient à la recherche d'un souvenir précieux. Le froid et la neige rendait ses visites plus courtes et laissait geler les pauvres fleurs pour les défunts. Depuis, depuis quelques temps, Kanashisa fut occupée entre son devoir de médecin, qu'elle n'avait plus de temps pour elle-même, mise à part ce soir. Personne semblait avoir besoin de ses services ou de sa présence. C'est temps libre que cette dernière décida de visiter les stèles commémoratives des ancêtres de Konoha. Elle avait amené quelques petites fleurs et des sacs pour ramasser les résidus sur leur lieux de Repos.

Cela prit quelques minutes avant que la kunoichi à chevelure de flamme rejoint sa destination. Déjà à l'arrivé, les lieux étaient déjà enlevés de ce grand manteaux blancs, laissant paraître le grand chemin de pierre et les stèles. Il était clair que le déneigement des lieux venaient d'être fait, mais cela ne l'arrêtait point pour autant. Elle avait souvent visiter ces lieux la nuit, mais peu de personnes s'y aventuraient, surement par peur ou par obligeance. Elle décidait alors de vérifier la première pierre tombale et l'observa de tous les angles et côtés, enlevant les fleurs mortes et les mauvais herbes pour la décorer de fleurs plus vivantes. Elle laissait brûler de l'encens dans un bol portatif, priant quand elle avait finit son petit travail sur la stèle, avant de bouger pour faire, les mêmes étapes sur d'autres. Certaines âmes qui rôdaient dans le coin semblait toucher par le geste de cette dernière et la remercia de son attention qu'elle portait pour les défunts.

Mais alors qu'elle avait fait un bon chemin, son regard orchidée croisa le regard d'un jeune homme qui semblait la reconnaître. Elle trouvait cela étrange, car, personnellement, la ninja n'avait jamais croisé l'homme en question.. ou peut-être que si, mais, malheureusement, sa mémoire avait voilé son visage si c'était le cas. De nature très calme, Kanashisa ne fit que se lever et écouta attentivement les paroles du monsieur à chevelure de neige. Il lui souhaitait la bienvenue, tout à indiquant que ce dernier la voyait beaucoup plus souvent. La jeune Uzumaki, comme à son habitude, baissa son corps pour s'excuser de son comportement qu'elle avait eu.



Se redressant un peu, mais gardant la posture d'une révérence, la rouquine prit chacun des côtés le tissu de sa robe pour la lever légèrement. Tel comme les membres de la noblesse, elle saluait respectueusement l'Homme qui semblait être un membre de ces lieux cultes.



Après sa petite révérence, la jeune demoiselle se redressa pour suivre son hôte s'il la guidait vers le temple.

Elle s’excuse ? Elle n’a aucune raison de le faire, c’est un lieu public. C’est plutôt à moi de m’excuser pour être venu la voir, mais elle semble le faire de bon cœur, je ne gâcherais pas son bon sentiment. J’accepte donc ses excuses. Mais sa présence ne reste pas une obligation ici. Moi, je n’ai pas le choix, mais les croyants eux sont toujours libre d’aller et de venir comme bon leur semble, je suis simplement… Curieux ? Non. Je crois plutôt que j’étais juste habituer à la voir. Mais elle accepte le thé. Une bonne chose, je n’avais pas envie de la voir geler dans la neige. Elle se présente, Kanashisa Uzumaki. Son clan, je me doute, mais ce prénom… Ses parents savaient d’avance ce que leur fille incarnerait. Bien que je ressens plus de mélancolie que de tristesse actuellement.



Je m’incline poliment et me tiens à distance tout de même. C’est une femme et je ne veux pas l’effrayer. Je lui fais signe de me suivre en me tournant vers le temple et en tendant ma main vers celui-ci. Je marche devant elle pour ne pas l’intimider. Je monte les marches et attends devant l’entrée de celui-ci pour qu’elle rentre. Évidemment, je retire mes chaussures à la suite après l’avoir laissé rentrer, me dirigeant vers le nécessaire à thé et commençant à faire chauffer l’eau. Il n’y avait pas de bruit, juste celui du vent. Tout est calme, même cette étrange fille. Je ressens quelques choses d’étrange en sa présence.




Je repense à la fois où elle avait nettoyé l’intégralité des tombes et que ma sœur et moi n’avions plus rien à faire. Une aubaine, mais nous étions quand même surpris, jusqu’à ce qu’on nous dise que c’était elle. Et ces derniers temps elle ne venait plus, et cela, c’était fais sentir. Ma sœur et moi avions de nouveau du travail, non pas que cela nous déplaisait, mais nous nous interrogions, pour ainsi dire. L'eau chauffe rapidement mais je dois faire attention à ne pas la laisser bouillir. Un bon thé est un thé fait a la bonne temperature. Shohei est bien plus douée que moi là dedans, mais je me dois de faire honneur à notre invité pour une fois.

Suite à la présentation de la jeune Uzumaki, l'homme se présenta sous le nom de Shota, du clan Kitto. D'un simple geste, Kanashisa hocha doucement la tête sous les présentations et les pardons de ce dernier, acceptant humblement, sans faire trop d'histoire. Elle aurait bien voulu lui dire qu'il ne l'a dérangeait point, mais, de nature timide, la kunoichi décida de garder le silence. Néanmoins, elle fut surprise d'entendre qu'il était en charge du temple et, dû à ses visites régulières, il connaissait bien sa silhouette.



Suite à la question de la rouquine, le Kitto indiqua à Kanashisa le chemin pour rejoindre le temple, puis, guida cette dernière en prenant les devants. ans se faire prier, la Kunoichi prit ses affaires et suivit l'homme jusqu'au temple. Pendant sa marche, elle avait éteint l'encens pour ne pas déranger le prêtre par son odeur. Non qu'elle était nauséabonde, mais ce n'était pas tout le monde qui aimait cette odeur plus forte que la moyenne. Alors, pour respecter son hôte de la soirée, elle préférait de ne pas tester son odorat et sa tolérance. Levant son regard violet, le jeune homme s'arrêta devant l'entrée du temple pour laisser son invité entrée avant lui. Kana remercia de se geste en hochant la tête doucement, avant d'entrée doucement dans ce lieux culte. Elle n'avait guère oublié, elle aussi, à enlever ses chaussures et le surplus de vêtements. L'endroit, comme la ninja avait imaginé, était d'un calme apaisant et son aura que les lieux dégageaient étaient paisibles, malgré que les esprits et la tristesse rôdaient de temps en temps. Les lieux étaient magnifiques aussi à l'oeil, mais l'heure n'était pas à la visite du temple. Malgré sa curiosité, elle rejoignit le Kitto à un endroit où ils pouvaient prendre leur thé. Sans le déranger et réservée, la jeune femme à chevelure de flammes resta silencieuse à observer les alentours, puis, quand le jeune prêtre lui posa une question, elle retourna son regard orchidée sur lui, un peu pensive.



Suite à tes paroles, le jeune homme vint la remercier pour son travail pour l'entretien des stèles commémorative. Malgré son visage naturellement neutre, un léger sourire apparu sur le coin de ses lèvres, tandis qu'elle acceptait humblement les remerciements en penchant la tête un peu.

M’appeler Père ? Je suis trop jeune pour ça et surtout, je ne suis pas encore en capacité de pouvoir prétendre à un tel titre. C’est même un titre plutôt étrange à donner a un prêtre, peut être était une autre croyance au final. Je reste vigilant avec les croyant, certains sont zélée, c’est eux que je chasse. Mais elle est respectueuse du lieu, des vivants et des morts. Elle a donc mon respect pour cela. Si demain, elle vient conquérir mon territoire par contre, ce sera une autre affaire, mais je doute que cela soit son but. Elle n’inspire que la douceur, la mélancolie évidemment, mais quelques choses d’autre. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, mais… Il dégage quelques choses. Nous pénétrons alors le temple, et toujours avec autant de respect elle prend place à mes côtés. Elle ne dit rien, comme si elle souhaitait effacer sa présence et il faut dire qu’il y arrive plutôt bien. Elle observe les murs, l’extérieure… Si elle ne dégageait pas cette aura de gentillesse, je pourrais presque croire qu’elle cherche a commettre un méfait. Je la rejoins, servant deux tasses et commençant une cérémonie du thé tout à fait banal. Un premier rinçage des tasses, puis une seconde. Je verse le thé une fois, deux fois, trois fois, tout en l’écoutant.



Je suis intrigué, elle parle des morts comme s'ils étaient toujours en vie. Serait-elle membre d’un culte ayant pour origine et pilier principale le respect des ancêtres ? Je suis curieux, je dois l’avouer. Je n’ai pas souvent des croyants de religions externe à la mienne avec qui parler. Récemment, j’ai eu ce Gaikotsu suivant un culte auquel il ne croit pas et depuis, je l’aperçois dans les parages. Je ne cherche pas à recruter, enfin, pas à recruter n’importe qui en tout cas. Notre temple ne veux pas de faux fidèle, no même de dévot trop zélé. Les écritures sont ce qu’elles sont simplement.



Je sert alors les deux tasses tasse de thé, ni trop chaud ni trop froid. Sans amertume autre que celle du fruit naturel : la prune.

Le jeune Kitto écouta la demoiselle en versant doucement le thé dans les tasses. En entendant les simples explications de la demoiselle, le croyant affirma l'hypothèse de la Kunoichi, voyant des similitudes avec ses propres croyances et expliqua que toutes les petites corvées, tous les soins qu'elle fait pour les stèles étaient apprécié. Cette dernière sourit doucement en laissant un regard doux à son hôte. C'était assez rare qu'on la remerciait pour ces croyances et ses actes envers le monde spirituel, cela lui ferait plaisir.

Puis, la demoiselle fut légèrement surprise de la demande du Kitto. Il voulait en savoir plus sur les croyances de la demoiselle pour mieux les respecter et de ne pas faire de faut pas. C'était la première fois que quelqu'un lui demandait réellement de parler de ses croyances, sans la juger réellement. Dans le regard du Kitto, elle ne voyait pas ce dégoût que certains enfants de son âge avait. Non, il semblait curieux. Tout aussi calme, mais un peu timide, elle prit la tasse entre ses mains, remerciant le gentleman, avant de prendre une petite gorgée pour goûter au thé. Le thé avait un très bon goût, un goût fruiter qu'il n'était pas trop persistant.





Ses joues avaient prirent un teint rouge, comme si cela avait malaisé de savoir que, peut-être, son hôte ne la regardait plus du même oeil. Elle avala anxieusement sa salive avant de prendre une autre gorgée de son thé.

Son regard est doux, comme ses paroles depuis que nous discutons. Elle n’a rien d’agressif, elle n’incarne que la réflexion et la mesure à ce moment même. Elle n’a certainement jamais vraiment reçu de remerciement qui soit digne de s’appeler ainsi de la part du temple, il faut dire que les croyants sont discrets contrairement à d’autres et que nos religieux le sont tout autant. C’est ainsi que j’ai été élevé aussi, je dois bien le dire, un être invisible, qui passe inaperçue dans ce village. Ni vraiment ninja, ni vraiment prêtre. J’avance sur un chemin qui n’a ni guide ni explorateur, je suis une lanterne seul dans l’obscurité… Je suis un berger sans mouton. Mais je suis curieux, c’est ce qui me pousse certainement à continuer d’avancer dans le noir malgrès mon envis de calme et de quietude. Je l’écoute me parler de ses croyances. Elle semble tout autant dans le noir que moi, bien que je sache d’où je viens au moins. Je ne sais où mes pas me mènent, mais je connais mes origines, je connais mes dogmes, je connais mes préceptes et j’ai une ligne de conduite bien établie qui m’empêche de me perdre plus encore. Où peut-être suis-je celui qui s’est égaré. Mais maintenant j’en suis sur ses croyances sont inhérente aux miennes, elle ne le sait simplement pas encore, mais elle a été élevé avec les bases du Shintoïsme.



Elle rougit, c’est mignon. Elle est de nature anxieuse, il semblerait. Je dois la rassurer, elle ne force en rien ses croyances en les expliquant aux gens, je dirais bien au contraire. Elle permet aux autres de les comprendre, d’avoir des clefs pour les appréhender et les analyser. C’est une façon de partager sans imposer, du moins de mon point de vue, la base même de la laïcité étant de pouvoir s’exprimer aux sujets de sa religion sans la faire valoir plus que celle des autres. La simple existence d’une croyance n’appelle pas à la guerre, c’est l’homme mal intentionné et trop zélé dans sa ferveur qui s’en charge.



Je bois à mon tour une gorgé de thé, souriant au compliment qu’elle fait sur mon thé. Je ne suis pas très bon pour cela en générale pourtant. Mais si cela lui plaît, tant mieux.

Plus le jeune Kitto parlait et expliquait les principes de la religion qu’il pratiquait, plus la jeune fille aux yeux orchidée sentait une légère vague de confiance s’emparer de son être, il était bien rare pour elle de partager aussi ouvertement ses croyances. Il était encore plus rare pour elle d’être écoutée et comprise, elle ne saurait l’expliquer, mais elle avait un petit rictus qui faisait remonter le coin de ses lèvres pour afficher un léger sourire à l’écoute de Shota. Elle ressentait une pointe de joie en se disant qu’elle allait potentiellement mettre un nom sur ce dont elle croyait depuis sa tendre enfance. La demoiselle, garde sa posture mais lève le regard vers son interlocuteur qui prenait le temps de lui enseigner son savoir du mieux qu’il pouvait. Elle n’arrivait pas véritablement à le regarder dans les yeux et jouait avec sa tasse du bout des doigts accumulant le courage pour lui demander plus de renseignements sur tout cela.



La demoiselle sentie ses joues chauffer par la gêne qu’elle ressentait sur le moment et n’osait pas croiser le regard du jeune prêtre qu’elle trouvait extrêmement courtois et patient de bien vouloir passer son temps avec elle. Il n’avait pas l’air dérangé, mais elle ne pouvait point s’empêcher de se sentir comme une nuisance malgré les dires de ce dernier. Elle baissa la tête pour contempler la tasse de nouveau et jouait nerveusement avec ses doigts en se chauffant les mains du thé qui refroidissait lentement. Il expliquait que son avenir de prêtre serait décidé par les êtres supérieurs, il n’avait pas l’air de se sentir digne au vu de comment sa phrase était tournée. Mais la jeune fille à la chevelure de feu s’étonne elle-même en levant la tête et disant avec une certaine assurance.



Elle baisse la tête pour s’excuser de l’interruption et reprend son écoute en posant ses mains sur ses joues qui semblaient en feu. Elle savait qu’elle était en train de rougir et cela ne faisait qu’accentuer son malaise. Elle était curieuse de connaître de plus amples détails sur cette religion, il parlait de manière si passionné qu’elle en oubliait parfois sa propre présence et laissait les mots du jeune Kitto la bercer comme un conte que l’on raconte à ses enfants. Elle se sentait heureuse de voir d’autres personnes capables de la comprendre, du moins, en partie. Elle n’osait pas en dire plus au sujet des voix et des visions qu’elle pouvait avoir, de ses rêves qui parfois la tourmentaient. Elle ne savait pas s’il était bon de lui en dire plus à ce sujet, elle risquait de nouveau de couper un lien, il était encore si fin qu’elle n’osait guère le toucher et préférait se taire et profiter. Les yeux orchidée de la jeune fille se levèrent vers le jeune Kitto qui lui proposait de venir assister aux offices. Elle ne savait pas vraiment quoi faire et ne voulait pas paraître comme une intrus dans ce temple pendant sa célébration religieuse. Mais à la fois, elle souhaitait en savoir plus et approfondir ses connaissances de cette croyance qui l’accompagnait depuis si longtemps.