Une urgence pas trop urgente...

Elle sourit lorsque Mai la remercia, et répondit, sans méchanceté.

Ce fut ensuite le Chikadôno qui s'adressa à elle et dit, d'un ton égal :

Parce que oui, si elle devait être honnête, elle s'était ennuyé. Elle avait juste écouté un peu au début, pour être sûr que l'homme aux cheveux bleus était un minimum compréhensif... Puis avait fait au maximum la sourde oreille dès qu'elle avait été rassurée, et le temps avait paru passer trèèsss lentement, mais elle était rassurée que les blessures de Mai se soient assez facilement guérissables. Elle suivit la Gaikotsu hors de la pièce, saluant le Chikara.

Mai semblait un peu plus à l'aise à mesure qu'elles s'éloignaient de l’hôpital, même si ses joues étaient encore rouges lorsqu'elle lui parla à nouveau.

Je me sentais toute hébété pour la pauvre Sora. Elle qui décidait de s'entrainer dans ce grand froid se dissuadait de faire la même que moi...




Ca me ferait vraiment plaisir ! Peut-être que nous partagions des passe-temps en commun, qui sait ?


Je me dandinais de timidité, car je ne savais pas comment mon amie allait réagir à ma proposition. Je n'avais pas l'habitude d'invité trop de monde dans mon appartement et ce serait une première ! Enfin, hormis Utsuro, mais ça c'était encore une autre histoire...

Elle doutait quelque peu de la dernière partie, elle se serait quand même aperçue de quelque chose, et ce qu'elle avait eu en tête ne requérait pas autant d'exposition pour les mains que ce que Mai avait fait avec son arc... Elle ne put s'empêcher de hausser légèrement les sourcils en entendant la Gaikotsu. Si le fait qu'elle veuille aller se reposer chez soi après ça n'avait rien d'étonnant l'invitation avait eu le mérite de la prendre par surprise. Elle resta un instant silencieuse avant de trancher.

Après tout, elle avait accepté de se rendre aux sources chaudes, qui lui avaient paru nettement moins agréables... Elle se sentit tout de même obligée de clarifier un point en entendant la suite, "au cas où".

Mai avait eu beau la remercier et s'excuser à répétition, elle ne considérait pas que la jeune fille lui doive quoi que ce soit... Et elle n'avait pas envie qu'elle ait l'impression de devoir la "rembourser" en lui donnant l'hospitalité.

Je me faisais une joie à l'idée que mon amie accepte l'invitation ! J'espérais que cette fois-ci ce n'était pas à contre coeur. En revanche, j'étais surprise du fait qu'elle pensait que je m'obligeais à le faire pour la remercier.




Je rougissais à nouveau... Hormis Ki, je ne disais quasiment jamais mon ressenti auprès de proches plus intime de mon entourage. C'était sorti tout seul.


Puis, je penchais mon buste en avant comme pour m'incliner et m'excuser en même temps. C'était vraiment gênant pour le coup ! Je ne savais plus trop où me mettre.

Bon, apparemment, Mai ne se forçait pas à l'inviter...même si la suite l'embarrassait un peu. Sora n'avait pas vraiment l'habitude qu'on lui dise qu'on l'appréciait.... et vu les mots que la Gaikotsu prononça ensuite, elle n'avait pas l'habitude de le dire non plus. Ça, ou Sora devait vraiment l'intimider....Enfin, Mai avait l'air d'être naturellement timide...

Ne pas soupirer. Ne pas rougir. Elle avait pourtant envie de faire les deux, l'un pour ses derniers mots, l'autre pour cette sympathie inattendue et relativement gênante.

Une seconde, elle avait eu envie de répondre "Désolée, je ne suis pas intéressée par les filles" ou un truc du genre, juste pour l'embarrasser un peu plus en lui faisant croire qu'elle avait mal interprété ses paroles. Mais une seconde seulement. Elle hésita un moment avant de reprendre :

Et quiconque la connaissait un peu pouvait dire que c'était un grand, mais alors très grand compliment, mais il était entièrement sincère, son manque d'animosité habituel la plupart des fois où elle s'adressait à Mai en était la preuve. Elle eut un petit sourire, fixant la Gaikotsu.

Ca me faisait chaud au coeur ! Même si Sora me taquinait légèrement du fait que je m'excusais assez souvent et même pour dire ce que je pensais envers elle. Il était vrai que je me sentais ridicule de m'excuser pour un oui ou pour un non, mais je n'y pouvais pas grand chose, j'étais faite comme ça. Je restais l'espace de quelques secondes bouche bée et très contente à la fois. Mon amie me souriait pour la première fois ! Je ne préférais pas faire la réflexion et me gardais ça pour moi. Mais j'étais émerveillée de la voir comme ça, c'était plaisant.


Pointant du doigt la direction, après que nous étions sorties de l'hopital, j'ouvrais le pas gaiement. En route pour la maison ! Quand je vais raconter toute ma petite histoire à Hinae, elle sera surement contente de voir que je m'intégrais un peu plus.