Un nouveau jour de printemps.

Kyoko était révoltée à la simple idée qu'on puisse livrer Abura Yuko aux Rihatsu. Elle disait qu'elle ferait toutes les recherches nécessaires, et qu'elle la défendrait si cette possibilité était proposée. Tetsuko ignorait au juste à quel point la Kitto avait de l'influence, mais elle avait l'air très sérieuse. L'Uzumaki voulait aussi aider, mais que pourrait-elle bien faire de là où elle était ? Une jeune Genin, pas très forte, même pas un peu proche des branches importantes de son clan. Kyoko n'était pas beaucoup plus âgée qu'elle pourtant. Avait-elle vraiment le pouvoir de faire pencher la balance ?

L'Abura les rassura, prétendant qu'elle avait connu des situations plus dramatiques que celle-ci. Elle leur demanda de faire une promesse. Tetsuko acquiesça à la confirmation de son nom. Leur hôte leur demande de rester en dehors de l'histoire, pour leur propre sécurité. Cette fois, tout en sachant la nature possiblement trompeuse de la femme, la jeune fille sut qu'elle était sérieuse.



Tetsuko savait que Kyoko ne voudrait pas rester sagement en dehors de ça. Elle-même s'était demandé s' il valait vraiment la peine de mettre tant de choses en jeu pour ça. Elle n'était pas encore certaine de la réponse. Mais une promesse était une promesse, non ? Et puis elle ne pouvait pas laisser tomber sa camarade.



La femme enceinte se dirigea péniblement vers sa chambre, et les laissa seules dans le séjour. Les deux Genin prirent la direction de la porte à leur tour, et se retrouvèrent quelques minutes plus tard dans la rue. Les alentours étaient silencieux, cette zone devait être une des plus calmes du quartier.

"Idéale pour des enfants"

La Abura pourrait demander ce qu’elle souhaitait, ce n’était pas ton genre de rester bien sagement à attendre que les choses se passent. Tu n’avais aucune importance dans ce village pour te permettre d’aller à l’encontre des décisions prises, mais tu ne baissais pas les bras, tu trouverais bien un moyen de te faire entendre d’une manière ou d’une autre. Vous laissèrent donc la femme aller se reposer tranquillement tandis que vous quittiez la maison. Au milieu de cette rue silencieuse, Tetsuko te demande quelle était la suite du programme.



Tu haussas les épaules, qu’elle ait mentit ou non, elle restait une membre de Konoha. Tu avais du mal à imaginer que le village allait procéder à un simple échange et en rester là, mais en même temps, les options n’étaient pas si nombreuses. Ce problème qui pouvait paraître plutôt simpliste pour un œil extérieur était finalement loin de l’être. Depuis cette mission, tu te rendais compte à quel point il pouvait être difficile de faire des choix. Tu n’avais jamais songé à atteindre un poste demandant autant de responsabilités, et à raison, tu n’appréciais pas cela. Néanmoins tu ne savais pas rester impassible devant ce qui te semblait injuste. Tu poursuivis alors calmement, tout en commençant à marcher dans les rues sans réel but.



Tu poussas alors un léger soupir, à l’exception de la Hokage, tu ne connaissais personne avec assez d’influence pour peser sur la décision. Néanmoins, accepterait-elle ton avis ? Ce n’était pas si certain, quand bien même tu étais sa disciple, elle ne t’entraînait pas pour la vie politique. Peut-être que ton incapacité à faire abstraction de tes émotions dans ce genre de cas était lui même un problème par ailleurs.

Oui, attendre était bien la seule chose qui leur restait à faire. Connaître la vérité était certes bon pour leurs propres doutes, mais ça ne les rendait pas plus maîtresses de la situation. Sans compter que Konoha choisira peut-être de régler l'affaire en secret, sans qu'elles en sachent le fin mot. Comme lui fit remarquer Kyoko, le père des enfants devait être celui qui accompagnait l'homme borgne, soit le manipulateur de glace. Et si elles étaient dans le quartier Uzumaki, on pouvait facilement deviner que ce dernier faisait partie du clan.



Tetsuko ayant toujours été une petite fille plutôt solitaire, et une jeune adolescente discrète, elle écoutait plus qu'elle ne parlait. C'est ainsi qu'elle avait entendu parler de l'Abura vivant dans son quartier, et qu'elle connaissait au moins de nom la plupart des ninja importants de son clan, qu'elle prenait pour modèle, accessoirement.
Était-il possible qu'il s'agisse bien de lui ? Les personnes possédant une affinité comme la glace ne couraient pas les rues non plus. De toute façon, l'Uzumaki n'était pas chez lui pour l'instant.



La rousse ne connaissait personne correspondant à cette description dans son clan. Pour ce qui était des autres familles, elle n'avait aucune certitudes. Mais Kyoko était plus âgée, et venait du clan Kitto, alors peut-être que son champ de connaissances était plus large ? Sinon elles n'auraient plus qu'à interroger les passants… Mais les hommes borgnes n'étaient pas si courants, après tout ?

Contrairement à toi, Tetsuko semblait avoir une bonne mémoire des noms et des visages. Dans ton cas, c’est à peine si tu te rappelais ceux de tes camarades de classe de l’académie. Mais cet homme borgne ne passait sûrement pas inaperçu, faisait-elle mention d’Hiruzen ? Il portait un cache œil sur l’un de ses yeux à bien y repenser. Mais tu avais du mal à imaginer que cette épave puisse être responsable de ce présumé enlèvement. Quand bien même était-il… spécial, ça ne semblait pas être son genre, mais tu n’écartais pas cette possibilité malgré tout.



Tu venais clairement de te souvenir de quelque chose. Tu étais décidément irrécupérable en plus d’être inattentive. Ce n’était pas ta faute si tout ce qui touchait à la politique ne te faisait ni chaud ni froid.



Tu soupires avant de froncer les sourcils.



Grand merci, tu avais rencontrée Heiwa, sans ça tu serais sûrement en train de devenir une alcoolique comme cet Hiruzen si ça n’avait pas été le cas. De toute façon, comme te le faisait remarquer Tetsuko, vous n’aviez pas de manière tout à fait légitime de vous mêler de tout ça. Tu haussas alors les épaules, tu n’avais pas oublié ta discussion avec Hikaru.



Finis-tu avec un léger sourire en coin. Quitte à mettre les pieds dedans, autant y aller ensemble après tout...

En y réfléchissant à deux fois, l'évocation de l'homme borgne fit naître un souvenir dans l'esprit de Kyoko. Selon elle, deux hommes de son clan correspondaient à la description. Le premier était son sensei, Kitto Hiruzen, qui d'après sa camarade ne devait probablement pas être mêlé à leur affaire. L'autre était Kitto Keisan, un ancien Kitto-dôno. Même si ça restait maigre, elles avaient un début de piste. Ce qu'elles allaient en faire, c'était une autre histoire. Peut-être valait-il mieux qu'elles fassent profil bas quelque temps, après leur escapade dans le salon d'Abura Yuko.

Kyoko suggéra qu'elles continuent de se renseigner discrètement, sans tenter quoique ce soit de dangereux toute seule. Tetsuko acquiesça.



Avec un air un peu plus sérieux et un léger froncement de sourcils, elle poursuivit.



Ce n'était pas offensant, mais la Kitto était bien plus téméraire que Tetsuko, de manière générale. Ce qui se passait en ce moment était important, mais ça ne valait pas la peine qu'elles ruinent leur avenir pour autant.

Tu ne peux t’empêcher de sourire lorsqu’elle avoue être de plus en plus au milieu des mauvaises histoires ces temps-ci. Cela avait au moins le mérite de mettre un peu de piment dans la vie monotone d’un genin n’est-ce pas ? T’attirer des ennuis n’était pas ton genre non plus, mais tu avais une fâcheuse tendance à être très têtue, dans le cas présent cela te poussait à ne pas lâcher l’affaire au sujet de l’Abura et des Rihatsu.



Tu n’avais pas eu vraiment le choix, il fallait que tu continues de paraître parfaite aux yeux de la famille et de tout ce beau monde. De la même manière que l’on te pensait studieuse à l’académie, tu fournissais juste le strict nécessaire sans vraiment te fouler. La jeune Uzumaki tendait à être du même genre, en apparence absolument innocente, il n’était peut-être qu’une question de temps avant que sa vrai personnalité ne fasse surface. Tu acquiesces alors d’un signe de tête à sa remarque, suivi d’un léger sourire.



Aller t’entraîner… il est vrai que c’était l’idée de base, les choses s’étaient passées légèrement différemment… Tu salues alors rapidement la Uzumaki avant ce commencer à partir.