Le choix d'une vie.

Tu lâchas du leste sur la chaîne lorsque Mamoru décida de se laisser stupidement tomber. Jusqu’où était-il prêt à aller pour prouver son allégeance au village ? Quoiqu’il en soit, tu n’étais pas une tueuse de sang froid, le maximum que tu puisses faire n’était que d’agir comme si c’était le cas… Mais finalement, l’Anbu se montra étonnamment magnanime à votre égard, du moins d’une certaine façon… Tu avais là une issue, un moyen de fuir, peut-être n’était-ce qu’une courte illusion, aussitôt serais-tu sortie qu’il te tomberait dessus mais… c’était une occasion en or. Tu te retournas alors en direction de ta chère sœur.



Tu compris à son regard ce qu’elle voulait te dire, c’est là que tu aperçus ses mains qui formant un mudra. Elle attendait quelque chose et l’Anbu l’avait clairement remarqué… Fallait-il vraiment que tu l’abandonnes ici ? Tu relâchas complètement la chaîne que tu tenais dans les mains, laissant Mamoru simplement inconscient sur le sol.



« J’espère que tu sais ce que tu fais… » te dis-tu alors que tu te dirigeais vers la très fine sortie qui t’était proposé. Tu n’avais aucune idée de ce qui allait se passer ensuite, ta fuite ne serait peut-être qu’éphémère mais il était trop tard pour reculer. Une fois sortie, tu ne réfléchis pas longtemps, sans attendre, tu te hissas à nouveau rapidement au sommet des arbres pour partir dans la direction opposée. Rien n’était terminé, ta fuite ne faisait peut-être même que commencer… Avais-tu seulement une idée des dommages collatéraux que tu aurais pu causer ce jour là ?

Te voilà dans une situation bien délicate. L'homme à l'extérieur était un senseur, même si Kyoko fuyait, il pouvait très bien la rattraper et la repérer. Toi qui pensait à faire une vie paisible, mais apparemment les ennuis te collait à la peau. A ton regard, Kyoko comprenait que tu la laissais sortir, c'était vraiment le seul obstacle qui empêchait ton action. Allais-tu y laisser la vie ? Probablement. Tu avais de très faible chance de t'en sortir vivante, mais tu refusais de finir derrière les barreaux d'une prison. "Sauver ou périr !" "Si un jour tu te retrouves dans la merde, donnes le meilleur de toi même jusqu'à la fin petiote ! Voilà les mots que t'enseignait ton Mentor.


Dès lors où la jeune demoiselle mettait un pied à l'extérieur pour partir, tu posais tes mains au sol. Dans un vrombissement, celui-ci se mettait à trembler... Tu allais probablement être touchée par plusieurs épines, sentir ta chaire se faire transpercer peut-être même brûler par ce fameux poison dont l'individu faisait tant allusion, mais cela t'importait peu maintenant que ton joli papillon sortait d'ici. A quoi bon vivre, si ce n'était que pour finir enfermer tel un oiseau en cage ? Alors, une immense masse rocheuse sortait du sol te plaquant le dos - où ton immense épée se trouvait couvrant ta tête et ton corps - contre la paroi en bois dans une position de gainage. Une prison qui ne pouvait être briser facilement, mais qui par une forte pression émis par ta volonté finissait par céder vers le haut. Une colonne plutôt immense en sortait, mais toi tu le savais que tu ne t'en sortirais pas vivante...

Alors, dans cette grande pression auquel ton corps faisait fasse, tu te remémorais une dernière fois tout tes souvenirs passés... De ta misérable existence à aujourd'hui. Qu'est-ce qui avait changé depuis... ? Pas grand chose. Qu'importe ce que tu pouvais dire, faire, démontrer... tes collègues te pointaient du doigt, tes amis te tournaient un à un le dos, ton mentor t'abandonnait et ceux en qui tu croyais étaient beaucoup trop formaliste à ton goût. Était-ce vraiment ce qu'était devenu le village caché de la feuille ? Ce n'était pas la conception que tu visualisais plus jeune. Dans un dernier souvenir, tu pouvais revoir ceux que tu aimais le plus te sourire et ta vision s'arrêtait sur Kyoko. Dans un dernier moment qui te semblait "apaisant", tu sentais tout tes os se briser, ta chaire se déchirer par les épines au niveau de tes bras et tes jambes, le sang coulant le long de ta bouche et de tes plaies, puis fermant les yeux... le trou noir.

Tu emportais avec toi sans vraiment le vouloir, le pauvre Mamoru. Tu ne savais rien de sa condition, de s'il vivait encore ou s'il rejoignait le monde des morts. Tu ne savais pas non plus si tu étais encore en vie ou si la mort venait te chercher en te tendant les bras pour rejoindre ta famille. Cela faisait tellement longtemps que tu ne les avais plus vu... Un souvenir flou.

Après la guerre vient inéluctablement la Paix. Et après la tempête vient inéluctablement le calme.

L'homme se mit à soupirer et il ressentit cette envie étonnante de fumer une cigarette alors qu'il n'avait jamais goûté à une telle fantaisie. Bien évidemment, il ne pouvait pas céder à son envie et il se mit alors à trainer au sol le corps inerte de Kitto Mamoru afin de le poser à la droite de celui de la femme à la force insoupçonnable. Quelques signes incantatoires suffirent à immobilier la coupable de la destruction de la prison de bois. Moji décida alors de s'asseoir sur un morceau de bois restant de sa lourde geôle dorénavant détruite. Face aux deux gosses blessés, il prit alors le temps de dire tout en sondant les environs :


Au loin, ses collègues approchaient tandis que Kirishitan Sayaka semblait se relever avec difficulté. Moji se mit alors à siffler, Umataka ne tarda pas à le rejoindre.


Intérieurement, Moji se disait qu'il y avait déjà eu assez de victimes pour une journée banale comme celle-ci. Malgré tout, il devait la traquer. Il devait la trouver. Il devait la ramener. Il doutait malheureusement de cette dernière affirmation... Était-ce obligatoire ? Cette Kitto, que risquait-elle ? Soudainement, un homme des forces ANBU fit alors son apparition. Moji dit alors :


Par chance pour cet enfant, Moji était incapable de créer du poison... Il s'était amusé à mentir pour éviter une tentative de risque... Chose malheureusement inutile. Il reprit alors :


L'homme grimpa alors sur son animal ancestral et reprit sa course folle...