Aaaah, la jolie Tsuyo. Une ville que j’appréciais sous bien des aspects, aussi bien pour ses alcools de qualités que pour ses hommes et ses femmes. C’était un petit peu comme Tekunoroji, avec une certaine sécurité en plus… Nous autres, utilisateurs de chakra, n’étions pas les bienvenues ici, une discrimination dans laquelle les gens d’ici semblaient se complaire. Moi ? J’étais un peu un cas exceptionnel. Avant d’obtenir ce nouveau « travail », je n’aurais jamais imaginée me balader librement au sein de la citadelle. Aujourd’hui, je devais être la seule rouquine sur des lieus à la ronde. Difficile de cacher mon appartenance, mais l’on m’avait assuré que ce ne serait pas un problème. Au début, les gens me regardaient étrangement, mais après plusieurs mois ils semblaient s’être fait à l’idée de ma présence. On ne va pas se le cacher, ma présence au sein des nombreux bars et tavernes du coin avait fortement aidé ma côté de popularité à monter en flèche.
C’est d’ailleurs là où je me trouvais aujourd’hui. Mon boulot était au point mort et tout ce que j’avais à faire c’était… attendre. Je n’étais pas le genre de femme à rester sans rien faire, mais n’allez pas croire que j’étais productive pour autant, non, je préférais m’enivrer et profiter des joies que pouvaient m’apporter mon argent. C’est pourquoi, en cette fin de rude journée, je me trouvais d’ores et déjà à la taverne. Deux, trois, ou peut-être quatre pintes… je ne comptais pas ce que j’avais déjà bu en l’espace d’une petite heure seulement. Toutefois, alors que je voulais commander un énième verre, je remarquais que ma bourse était… vide.
« Je te l’ai déjà dis Miyuka, la maison ne fait pas crédit ! »
« Mais alleeeeeeeeeeeeeeez quoi ! Tu sais bien que je reviendrais avec l’argent dès demain ! »
Je poussais un long soupir alors que je me tournais sur mon tabouret. Ce qu’il pouvait être borné. J’observais alors les quelques personnes présentes ici. L’idée ? Trouver quelqu’un susceptible de me payer mes consommations. Quoi ? Vous ne le feriez pas si vous étiez une jolie femme ? Bon, néanmoins je dois bien admettre qu’il n’y avait pas grand monde de très attirant aujourd’hui… du moins, jusqu’à ce que ces deux types passent le pas de la porte. L’un se dirigea vers le propriétaire du lieu, tandis que l’autre en profitait pour s’installer à une table. Je me levais et fis alors quelque pas vers le plus âgé des deux. J’empestais l’alcool à trois lieues, j’allais sans doute passer pour une simple ivrogne, mais avec un peu de chance l’un de ces deux visiteurs aurait envie de… s’amuser lui aussi.
« Hééé mon cher ami marchand ! Auriez-vous, par le plus grand des hasards, quelques piécettes en trop dans votre porte-monnaie pour une jeune femme telle que moi ? »