Rééducation physique et réadaptation

La vue... fidèle amie dont le destin me l'arracha sans merci. J'étais là, au milieu d'une salle pour essayer de m'adapter à mon environnement. Ce n'était pas évident et cela demandait beaucoup d'efforts de concentrations.


Je me demandais comment je pouvais réellement m'adapter sans voir... Pourtant, je mettais entrainer bien avant en fermant les yeux volontairement afin de ne pas "le" voir et voilà que pour me sauver, les médecins ont du abandonner ma vue. Ce n'était absolument pas le même ressenti que de fermer simplement les paupières.




Je ne me doutais pas que devoir me réadapter serait aussi difficile.

Le jeune médecin était chargé de la rééducation de Gaikotsu Mai, la pauvre avait perdue la vue, il s'était d'ailleurs occupé de trouver la plante qui lui avait causé ces torts. Il n'osait pas vraiment imaginé ce que ce serait de se battre ou même se mouvoir sans ce sens. Les premiers exercices qu'ils faisaient étaient juste pour qu'elle se réhabitue à bouger sans la vue, au début avec un bâton, à terme le but serait qu'elle puisse le faire avec une capacité de senseur.



Il fit une pause.



Il n'en pensait pas moins, il était sûr qu'elle serait capable de retrouver des capacités de ninjas voir de les surpasser. Ce ne serait pas simple, évidemment. Cette salle était vaste et il y'avait un tas d'objets qui modifiaient l'environnement plat, des sortes de petites bosses, des faux murs, tout pour modifier un environnement et pouvoir s'adapter à tout. Daiki mit un bâton dans la main de sa patiente.



C'était la première étape, réapprendre à se déplacer. C'était malheureusement une étape obligatoire et très importante. Pendant qu'elle commençait à s'habituer à ce bâton et à comment se déplacer, il lui expliqua quelques choses qu'elle devait savoir.



Il ajouta



C'était probablement très facile à dire pour lui en tant que personne valide, mais c'est ce qu'il avait compris et retenu des livres qui lui avaient servi pour s'informer sur ce sujet, et sur d'autres.

Je pouvais entendre les paroles encourageantes et rassurantes de Daiki. Il devait avoir rais... "Il ment !"


Alors que je prenais le bâton dans mes mains, je tâtais le sol avec ce dernier pour suivre les instructions données par Daiki.




"IL MENT !" Cette drôle de voix me déstabilisait... Je ne sais d'où elle venait. Pour être sûre que nous étions bien que tout les deux, je demandais alors :


Mais cette voix me terrifiait et j'avais peur de la réponse du médecin. Et bien encore plus étant définitivement plongée dans l'obscurité.

Il ne comprennait pas vraiment, non il n'y avait personne d'autre dans la pièce, comment pouvait-elle le penser ? Son air de surprise à cette question se fit sentir.



Il ne savait pas vraiment quoi dire à la Gaikotsu, il n'avait pas les capacités de senseur pour déterminer si oui ou non il y'avait quelqu'un d'autre dans cette pièce. Il partait du principe que si elle posait la question, elle devait penser qu'il y'avait quelqu'un par un de ses sens.



Le Kitto était plutôt dépassé, que voulait donc dire Mai ?

A la réponse de Daiki, je comprenais "qu'il" ne me laissera jamais tranquille... J'étais persuadée que ce n'était pas le fruit de mon imagination, cet être existait vraiment me choisissant pour me tourmenter. La légende raconte que seule les Gaikotsu possédant de grands pouvoirs devenaient fous... Je ne le voulais pas et je ne l'entendais pas de cette oreille. Comment pouvais-je posséder une quelconque puissance, alors que j'étais incapable de protéger les konohajins et Akkiko ?


Le meilleur prétexte. Après tout, avant la mission, je n'avais pas arrêté ma carrière de Diva et je n'ai cessé de chanter dans les lieux de détentes. Le bruit de la vaisselle chez Daichi Ramen pouvait être un autre prétexte quant à cet "acouphène".

Je me saisissais à nouveau du bâton, cherchant une nouvelle fois à m'adapter à mon environnement.




"Bwahahahaha... Que des excuses ma chère Mai, mais tu ne pourras désormais plus m'échapper !"

Daiki était perplexe, il ne savait pas trop comment réagir, il ne voulait pas remettre en cause les paroles de Mai, mais il avait tout de même l'impression que la Gaikotsu ne lui disait pas toute la vérité. Si elle avait quoi que ce soit à lui dire, il devait laisser la porte ouverte, sans la forcer non plus.



Le médecin avait l'impression que quelque chose n'allait pas, mais si elle disait qu'il n'y avait rien, il la croyait.



En soit, si ses sens s'amélioraient, ils se modifiaient. Le chûnin n'était en revanche pas sur du temps qu'il faudrait à Mai pour s'habituer complètement, de manière générale pour un ninja, il fallait bien quelques mois, peut-être qu'elle serait plus lente ou plus rapide il n'en savait trop rien. Mais elle avait l'air motivé ce qui était le principal, le reste viendra petit à petit.

Pendant ce temps, Mai continuait à essayer de s'habituer à son environnement, ça n'avait pas l'air simple, mais elle s'en sortait plutôt bien. Ils feraient ça pendant toutes leurs premières séances de rééducation, ainsi elle pourrait au moins commencer à se redéplacer seule, ce qui était le principal. Après plusieurs minutes où Mai essayait de s'imprégner de son environnement, il bougeait néanmoins 2 ou 3 obstacles de temps en temps, il se demandait comment elle s'en sortait.



Ensuite elle devrait commencer à développer des capacités de senseur. Daiki n'avait jamais compris si elles se développaient seules, avec le temps, ou si il fallait un entraînement spécifique. De toute façon, il verrait avec elle.

Comment pouvais-je en vouloir à Daiki d'être aussi insistant ? Je n'étais moi même pas sereine que cet "acouphène" ne cessait de m'importuner au moment de ma rééducation. Je commençais fortement à croire que les légendes Gaikotsu n'en étaient pas.


Je pouvais voir cette entité, même les yeux clos et plongés dans l'obscurité cette fois...


Je resserrais ma main sur le bâton, me sentant coupable d'avoir seulement retardé ce "problème"...


J'avais mis du temps à répondre à Daiki, car l'entité ne cesse de me critiquer pour me tourmenter. Je ne dois pas lui laisser le dessus. Je ne peux pas le laisser gagner.


Je n'arrivais plus à me concentrer sur l'exercice, bien trop anxieuse de savoir ce que cette chose me réservait comme avenir. Et si les ninjas de ce village apprenaient son existence ? Quand sera-t-il de ma "liberté" ? Serais-je trop dangereuse ne connaissant pas la source de mes maux ?


Je venais de me cogner le genou, n'ayant pas assez prêtée attention avec mon bâton pour me guider. Mais au même moment, l'entité décida de se la jouer autrement.


Je pouvais ressentir cette aura malveillante que tentait d'émettre ce diablotin d'un autre monde. Il était hors de question qu'il parvienne à se dévoiler au grand jour. Je tentais tant bien que mal à émettre une aura bienveillante, mais cette chose avait bien plus de pouvoir que moi, prenant le dessus sur l'ambiance de la salle...

Le moindre individu peu formé pouvait prendre la poudre d'escampette tant cette aura était maléfique et pouvait faire frissonner de peur les ninjas du coin. Je n'avais pas la force nécessaire à ce jour pour réussir à "le" contenir. Un long combat s'annonçait désormais entre lui et moi !

Mai mettait de plus en plus de temps à répondre, l'ambiance dans la salle devenait de plus en plus noire. Pas comme si il y'avait juste un petit malaise ou une tension, non. Il y'avait véritablement quelque chose qui n'allait pas, et c'était très palpable. Il le sentait, en son for intérieur. Daiki n'était clairement pas à l'aise et était convaincu que cela venait de Mai, mais pas d'elle directement. Il avait le pressentiment que quelque chose n'allait pas mais sans pouvoir accabler Mai directement, que se passait-il donc ?



Elle n'était plus concentrée dans l'exercice, alors qu'elle s'en sortait admirablement bien elle avait commencé à se cogner, il y'avait quelque chose de bizarre, de plus en plus, et cela traversait le temps et s'installait au fil des minutes. Plus ce temps passait et plus le sentiment de Daiki se confirmait, plus l'atmosphère simplement bizarre qui s'était transformée en atmosphère malveillante se transformait en atmosphère ténébreuse, maléfique.

Daiki n'était pas peureux, au contraire même. Mais sa voix bienveillante avait disparu, et même dans ses interactions avec Mai il semblait moins sûr de lui, que se passait-il ? Ce n'était pourtant pas sa première rééducation ni sa première journée à l'hôpital, il tremblait même, pourtant il ne faisait pas particulièrement plus froid ? Le médecin avait l'impression que tout était devenu plus gris, non, plus noir. Il avait des sueurs, froid dans le dos, des tremblements ce n'était pas les symptômes d'un de ses patients mais bel et bien les siens.



Il avait concentré une partie de son énergie pour ne pas avoir l'air affolé, il regardait la jeune fille aux cheveux blancs, elle avait toujours le bâton dans la main mais clairement elle n'était pas concentrée du tout dans l'exercice, elle était définitivement ailleurs et cela se ressentait.

Je suis complètement dans un monde à part. J'étais révoltée à l'idée qu'il veuille absolument ce manifester dans l'instant présent. Je ressentais beaucoup de colère en moi, mais pas uniquement contre l'entité. Contre moi aussi, car j'étais faible, incapable de le contenir et de le laisser faire ses caprices à sa guise.




Comment lui dire ? Pouvait-il réellement me croire et comprendre le mal-être que je subissais depuis mon adolescence ? Quel jugement porterait-il s'il apprenait son existence et qu'il ne me croit pas ? Les médecins sont en général très terre à terre. Mon clan a des coutumes et des croyances particulières qui sont détachées de la civilisation à Konoha, alors qui pouvait me faire confiance si ce n'était que les miens ?






Son rire m'agaçait profondément. J'avais peur désormais, ne sachant pas ce qui m'attendait.

La sensation dans la pièce était toujours aussi difficile à vivre, le médecin n'était plus vraiment en contrôle de la situation et il y paraissait que Mai non plus. Daiki aimerait pourtant énormément aider la Gaikotsu, mais comment faire ? Il n'en avait pas la moindre idée et l'atmosphère devenait de plus en plus pesante. Elle voulait donc être isolée.. Mmh, ce n'était jamais une bonne idée de laisser quelqu'un qui avait récemment perdu un sens, seul. Surtout que Mai présentait probablement autre chose que le perte d'un sens, chose que le blondinet était incapable d'expliquer.

Il continua à l'écouter, il avait froid dans le dos et ne savait quelle décision prendre, comment agir ?



Il essayait tant bien que mal de conserver ce sourire qu'il voulait rassurant, mais c'était très difficile, déjà la situation ne le permettait que très peu, et en plus la pièce était lourde, très pesante. Il ne voulait surtout pas culpabiliser Mai, c'était sans aucun doute une période très compliquée pour elle et cela ne l'aiderait en rien qu'un médecin lui force à faire quoi que ce soit, il était là pour l'accompagner et faire en sorte qu'elle aille le mieux possible, bon pour l'instant ce n'était tout de même pas gagné...



Dans sa bienveillance il essayait de ne pas savoir mieux que les autres ce qui était bon pour eux. C'était un défaut qu'il avait et qu'il essayait de corriger. Mais pour le coup il était persuadé que l'isolement dans cette situation n'arrangerait pas grand chose, enfin, il ne comprenait pas tout à la situation de Mai, mais il était plutôt sûr que l'isolement serait mauvais. Elle avait besoin d'un suivi médical, et si elle voulait faire ce suivi médical depuis chez elle, Daiki était prêt à faire le déplacement. Son jugement et ses actions varieraient de toute façon avec ce que lui apprendrait, ou non, la jeune fille aux cheveux blancs.

Je me mettais à sangloter.


Je ne souhaitais qu'une chose à ce moment là. Rentrer chez moi et m'isoler de tout, essayer d'oublier l'existence de cette chos...


Daiki voulait se montrer rassurant par ses paroles, mais "lui" ne cessait de prendre la place dans mon esprit. J'avais très mal à la tête, car je devais me concentrer sur deux personnes à la fois. C'était pénible, éprouvant et très épuisant. Je ne vois rien et je peux à peine entendre la voix du médecin à cause de "sa" voix. Il ne cesse de rire, de se moquer et de vouloir faire le mal autour de lui.

Puis, la salle se mit à noircir d'avantage, voir, la lumière ne passait plus. Je pouvais... Je percevais la silhouette de Daiki ! Je ne m'y attendais pas, alors que ma vue...


Je me demandais bien qu'elle était sa véritable intention ? Même si je pouvais discerner les formes, il était hors de question de céder mon corps et mes capacités à un fou ! Je me devais de protéger Daiki de cet horrible être.




Cette voix là, le blond pouvait l'entendre. Le hurlement traversait les dimensions du monde des morts aux vivants. Ne trouvant d'autre solution de le faire partir en sachant pertinemment que cet individu veut absolument prendre possession de mon âme, je me mis à créer une bulle d'eau autour de moi.


Mon objectif était de me rendre inconsciente afin d'épargner le jeune docteur de cet être destructeur et malsain. Les ténèbres faiblissaient de plus en plus par mon manque d'air. Volontairement, je respirais l'eau à plein poumons pour tenter de me noyer espérant m'évanouir les mains posées contre ma prison d'eau.

En quelques secondes, la lumière refit à nouveau surface dans la pièce et la prison se brisa brutalement. Je venais de perdre conscience.

Outre le fait que Daiki avait de plus en plus de mal à se comporter normalement et avec raison, Mai semblait parler à quelqu'un, quelqu'un qui n'était pas dans la pièce, à moins que..... La Gaikotsu sanglotait toute seule. Il aimerait faire quelque chose pour l'aider, mais il semblait comme incapable de faire le moindre mouvement. Son cerveau ne marchait plus vraiment et il était là, contraint de regarder la femme aux cheveux blancs, elle semblait souffrir.



D'un coup, le médecin entendit une voix, celle-ci lui glaça le sang qui avait déjà été bien refroidi. Qu'est ce c'était que ça ? Là, le docteur n'avait plus aucune réponse à donner, il s'était éloigné et ne voulait plus se trouver ici. Il avait toujours eu un esprit très rationnel et quand quelque chose le dépassait et que malgré ses efforts il ne comprenait pas, il prenait peur. Cette fois-ci, l'ambiance de la pièce n'était plus grisâtre, mais bel est bien obscure. Les secondes passaient et Daiki se sentait toujours autant incapable, Mai se plongea alors elle même dans une prison d'eau, Daiki s'était levé pour essayer de l'aider, mais avant qu'il ne puisse vraiment réagir elle avait déjà perdu connaissance.

L'ambiance de la pièce redevenait de plus en plus respirable et Daiki se sentait de moins en moins mal, ses sueurs froides disparaissaient peu à peu. Que s'était-il passé ? Maintenant qu'il n'était plus terrifié il pourrait réfléchir convenablement, mais il ne comprenait juste pas. Il prit alors encore quelques secondes pour se remettre les esprits en place et prit alors une décision. Tout d'abord, il transporta Mai jusqu'à une chambre. Il l'attacha au lit de celle-ci avant d'entamer une canalisation de son chakra. Il ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé, mais il était à peu près sûr que Mai luttait contre quelque chose d'invisible. Il ne connaissait pas la responsabilité de Mai dans cette histoire, il ne comprenait vraiment rien.

Il plongea de toute façon Mai dans le coma. Même si il ne comprenait pas tout, elle était un danger pour elle même et pour les autres . Enfin, pour les autres Daiki n'en savait rien, mais il doutait du fait qu'il ait autant pris peur tout seul. Une fois qu'il avait fini de la protéger autant qu'il pouvait, il sortit dans le couloir de l'hôpital et vit deux personnes avec lesquelles il travaillait souvent.



Juste après cette phrase, le blond courut, il n'était pas vraiment sur de la durée avant son retour. En revanche il allait se dépêcher car ce n'était probablement pas l'idéal qu'elle soit dans le coma dans une chambre d'hôpital. Il se dirigea donc vers le bureau de la Hokage. Il semblerait qu'il n'y avait personne alors il avançait dans le couloir qui menait au fameux bureau. La porte de ce dernier était entrouverte et il n'entendait personne à l'intérieur. Alors il toqua et quelques secondes plus tard il entra, Nami était là, et heureusement car il ne savait pas vraiment où ailleurs il pourrait la chercher. Alors il la salua et aborda directement le sujet.



Il n'aurait pas vraiment su à qui faire part de ce problème à part à la Hokage, il pensait sans doute que c'était le moins dangereux et que de toute façon c'était elle qui devrait avoir les informations. Par contre, le blond essayerait de faire vite car il ne voulait pas lui voler son précieux temps.