Mon passage au temple des prières étaient essentielles même si mes croyances s'amenuisaient au fur et à mesure des années. Je ne comptais plus que sur moi-même et de moins en moins dans une puissance supérieur. La nature n'est pas qu'un simple hasard comme notre chakra n'est pas apparu sans raison. Cependant, nous avons tendance à ne retenir que le négatif de notre vie et c'est ce que j'ai toujours fait. M'amenant sans cesse vers la même question : pourquoi avons-nous été créé pour subir ces souffrances ? Est-ce simplement notre libre-arbitre et les mauvais choix qui nous poussent à nous haïr et à nous faire la guerre ? Voilà tant de questions qui vont et viennes dans mon esprit alors que je suis agenouillé vers une statue divine par pur hasard. C'est vrai qu'elle était jolie. Elle représentée la sécurité des êtres vivants. Une sorte de guerrière protectrice battant le mal pour préserver la paix et notre intégrité. Son bouclier et son épée laissaient présager une énorme puissance.
Deux jours sont passés depuis mon retour et je m'étais enfin débarrassé de ce rapport de mission. Mon avenir est incertain et je ne sais même pas si je retournerais en mission. Une sorte d'échappatoire qui m'empêche de faire face à la réalité. Mon bras me fait toujours aussi mal et je n'ai plus jamais revu Kazami. Si j'ai appris à vivre avec cela, la douleur reste un fardeau qui m'aura valu de nombreux déconvenues et je reste persuadé que la seule solution est de m'en défaire. L'amputé et remplacer ce membre maudit par quelque chose d'utile. Kazami aurait été la personne parfaite pour cela… peut-être qu'un jour…
La nouvelle génération. Je n'avais pas changé mon nindo d'un centième.
« Je sais que tu participes encore activement à la vie de notre village, mais tu as pourtant décidé de nous tourner le dos et cela même lorsque nous nous croisons en mission. »
Me murmurais-je à moi-même.
Je me souviens l'avoir déjà croisé brièvement lors d'une mission de l'Anbu. J'ai cru pendant une fraction de seconde qu'il m'avait reconnue, mais il n'en était rien. Ce n'était pas plus mal, c'était bien là le but de nos masques et de nos uniformes. Je n'avais pas pu m'empêcher de regretter cela, imaginant qu'il serait venu m'adresser la parole. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai plus jamais essayé de faire le premier pas et que j'ai arrêté de poursuivre un fantôme comme j'ai oublié ce lien fraternel que j'avais tissé avec Hikaru.
Les yeux fermés, les deux genoux à terre, je restais figé face à cette divinité. Je viens délicatement poser mes mains sur mes cuisses dans un profond soupir puis je me laisse transporter dans une méditation dont j'en connaissais le secret. Une énième habitude qui m'aidait à évacuer tous mes maux.
Publié le 11 Mai 2024 vers 23h