« Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? C’est pour cela que Mariko à tentée de te tuer ? Tu lui as parlé de cela à elle aussi ? »
Dis-je alors. Encore une fanatique qui parlait de la fin du monde ? Pourquoi fallait-il toujours que ce genre de personnes soient dotés de capacités hors du commun ? Ses flammes ne m’inspiraient guère confiance, et je sentais qu’elle était à deux doigts de décoller nos têtes du reste de notre corps. Sa relation avec Itsuki n’avait pas d’importance et cet idiot ferait mieux de cesser ses provocations. Nous pouvions tous sortir gagnant de cette histoire. Néanmoins, ce que la Kitto se mit à raconter me laissa perplexe :
« Pas exactement, non. Elle connaissait mon ambition, et je pensais que le clan Rihatsu détenait un grand secret concernant l’énergie de notre monde. Elle m’a narrée votre histoire. Des civils qui d’un jour à l’autre ont vu apparaître des utilisateurs de chakra parmi eux. Un miracle pour les plus naïfs, mais la vérité est que Rihatsu Sasuke est parvenu à comprendre quelque chose que le reste de notre civilisation ignore. Je ne sais pas de quoi il s’agit, et elle n’a jamais voulu me le révéler. Tout ce que je sais, c’est que ce secret est inscrit quelque part. »
« Quant au reste, elle n’a pas voulu me croire. Elle n’a écouté qu’une chose, ma volonté de faire disparaître le chakra de la surface de ce monde. Mariko ne partageait pas mon avis à ce sujet, mais cette énergie est la source de tout nos problèmes. Aujourd’hui cela n’a plus d’importance, l’heure tourne et je ne peux perdre mon temps avec des chimères. »
Tout cela était un non-sens complet pour moi. Je savais que l’origine de nos dons était particulière, mais beaucoup voyaient cela comme une bénédiction, une récompense pour nos actes. Pour autant, cela ne faisait aucune différence entre nous, rares étaient ceux touchés par ce don, et nous étions traités comme des individus ordinaires. Si cela cachait un secret plus profond, je n’en avais aucune idée, mais je ne doute pas que mon clan et ma prédécesseuse ne cachent certaines choses…
« Et alors quoi ? C’est la raison pour laquelle tu veux détruire notre clan de l’intérieur en nous faisant jouer les bienfaiteurs bénévoles ? »
Je poussais un profond soupir. Je ne sais pour quelle raison elle voulait venir en aide à ces gens, et pouvais-je vraiment la blâmer pour cela en vérité ? C’était une cause noble, je savais le reconnaître bien que ce n’était nullement dans mon caractère d’agir ainsi. Vouloir redistribuer nos richesses allait nous mettre un sacré coup, sans nul doute que les Rihatsu ne seraient plus jamais les mêmes si cela devait continuer sur plusieurs années, mais… voulais-je prendre la peine de mourir maintenant ?
« Mais… Très bien, je te fournirais ce dont tu as besoin. Je ne peux te promettre que les Rihatsu changeront du jour au lendemain, mais ces gens auront ce qu’il faut pour vivre, gratuitement. »
Pesta Itsuki. Je lui fis signe de se taire d’un signe de la main puis je poursuivis :
« Silence, Itsuki. Je n’affronterais pas cette femme, si tu veux nous débarrasser d’elle, libre à toi. Mais je ne combattrais pas celle qui à tué Mariko, je ne suis pas une idiote et je sais reconnaître quand je dois m’incliner. »
En dépit de son âge avancée, Mariko était l’une des plus fortes d’entre nous. Il faut nous rendre à l’évidence, nous ne sommes encore rien face aux capacités d’un ninja entraîné et la Kitto venait nous le prouver chez nous. Son raiton n’était pas commun, je n’étais même pas certaine qu’il s’agissait bien de cette affinité, il aurait été idiot de m’opposer à elle. Non, nous devions profiter de la situation comme toujours. S’il fallait obéir à cette femme, pourquoi pas après tout ? Elle n’avait visiblement que peu d’intérêt pour nos affaires, si je parvenais à répondre à ses exigences pathétiques, elle serait peut-être encline à m’aider. Qui plus est, si elle disait vrai quant à notre avenir – ce dont je doute –, nous ranger de son côté pourrait être une bonne idée…
« En revanche, si tu penses que je dirige l’intégralité des Rihatsu, tu te trompes. Le conseil ne me laissera pas faire n’importe quoi avec nos ressources. Si tu veux que ton plan fonctionne, tu vas devoir me débarrasser d’eux. »
Elle pouvait exiger de moi ce qu’elle voulait, je ne pouvais rien fournir de plus que ce que Tekunoroji possédait. Ce qui était bien peu en comparaison du trésor Rihatsu. Les taxes que je leur envoie toutes les semaines suffiraient à soutenir financièrement un empire tel que Kumo… Puisqu’elle semble vouloir répandre sa bienséance sur le continent, peut-être sera-t-elle attirée par l’opportunité d’en faire toujours plus ? Quant à moi, cela m’offrait ce que j’ai toujours voulu : un contrôle total. S’il devait se faire par l’intermédiaire de cette fille, soit, je trouverais bien un moyen de continuer nos activités. Bien souriante, je lui proposais alors :
« Élimine le conseil et je ferais en sorte que les Rihatsu t’obéissent. Nous pourrons même oublier cette histoire de prime. Je sais que tu ne souhaites pas marchander, mais tu as plus à gagner en me laissant en vie et en acceptant cette requête. »