Silencieusement, elle avait répondu à l'ordre de rassemblement et s'était trouvée dans le bureau de Masashi à la suite de Fumi. Elle se glissa dans un coin de la pièce, collant son dos au mur et croisant ses bras contre sa poitrine. Elle jouait avec un fukumibari argenté entre ses dents. Son attention allait des nouveaux arrivants au Kage déjà sur place, les détaillants dans une expression fermée.
Elle n'avait aucun besoin de dévisager la seule autre femme du quatuor. Ce n'était pas une première et elle savait pouvoir lui laisser totalement les rennes de la direction d'une mission pendant qu'elle-même jouerait de ses lames, la seule chose qu'elle savait bien faire en vérité. Depuis quelques temps cependant, elle ne parvenait plus à être aussi spontanée qu'avant, aussi enjouée.
Elle cherchait de plus en plus d'exutoire à la rancœur qui progressait petit à petit en son âme. En un temps, être ainsi entourée de Hattori l'aurait rendue fière, mais ce temps était révolu. Lorsque Shinichi fit son entrée, les yeux d'or de Misao allèrent parcourir l'étendue de ses marques faciales avec curiosité. Le Jônin avait eut son nom si soudainement placé au sommet de la chaîne de commandement sans pour autant qu'un rapport à son sujet ne soit visible avait de quoi intriguer la jeune fille.
La discrétion était un maître mot du langage des shinobi et elle se persuada que ce devait être là sa plus grande qualité jusqu'à ce qu'il ne vienne à parler tandis que le Raikage venait de clôturer la présentation de leur mission. Non. Il ne parlait pas au nom de tous, certainement pas. Elle laissa néanmoins planer le silence dans lequel Masashi s'engouffra à nouveau, répondant à la question du brûlé et lui donnant des instructions toute personnelle. Cela exaspéra la bretteuse au plus haut point qui fit passer l'aiguille de part et d'autre de ses lèvres.
« Eh bien... Qu'ils envoient donc un champion, ces braves Kirijins. Notre champion l'humiliera au plus haut point, remettant ainsi les choses en ordre. Et puis procédons donc à ce foutu sacrifice afin de calmer leurs ardeurs par la même occasion. C'est ainsi que l'on éduque un chien, laissez leur commettre leur erreur et grondons les, à notre manière, pour cela. »
Puis elle se recala contre le mur. Ses yeux passant d'un shinobi à un autre de façon inquisitrice, les nerfs à fleur de peau. Puis elle ajouta plus calmement :
« La vraie question, Masashi-dono, est pourquoi avons nous laissé les Kirijins posséder un véritable Kage ? N'est ce pas là la position que l'un de nous aurait du tenir ? Nous laissons notre animal de compagnie aux mains d'un autre maître que nous pour le flatter... Si ce dernier fini par choisir de changer de loyauté, nous ne pourrons nous en vouloir qu'à nous même. »