Entraînement et désespoir !

Défaite... Je ne retenais que ça. Ce tournoi que je n'avais pas su prendre à coeur semblait me rester à travers la gorge. Ma différence de puissance avec Shinji était flagrante, mais je ne l'acceptais pas. Comment pouvais-je être si faible et si vieux ? N'étais-je pas censé protéger ma sœur ? J'en étais réellement incapable. Je souffrais de mes faiblesses et de mon manque de maturité. N'étais-je destiné qu'à souffrir ? En découvrant la liberté, je me sentais emprisonné par la honte, la crainte et le manque de compréhension. Je ne faisais que me craindre finalement... Portant des masses énormes, j'étais au sol. Je n'avais pas la moindre difficulté à les soulever, et pourtant... Ce n'était pas suffisant. Un bruit étrange fit que je posa les énormes haltères. À moitié relevé, je pris la parole :



J'avais pu entendre des cris citant mon nom comme celui d'un recherché. Kazami était sûrement inquiète. Je m'en fichais. La finale n'allait pas tarder. Je n'étais pas réellement intéressé. Voir mon rival affronter un autre homme.. Celui-ci allait sûrement mieux faire, c'était certain...



Je connaissais que peu cette fille, j'avais pu lui parler lors d'un repas, histoire de faire connaissance. Je n'avais pas réellement eu l'occasion de la recroiser. Kazami avait pu m'en parler suite à cette rencontre, elle était considérée comme un peu étrange au sein de Konoha... Je m'en fichais. Le temps était maussade, tantôt beau tantôt mauvais... Le terrain étant minuscule, il était difficile de ne pas voir les gestes de l'autre. J'observais le sol, sans réellement accompagner cela à un désir. Je ne savais plus comment comprendre le monde.



Cette défaite, cette immonde défaite... Pas la moindre trace... Grâce à ma ... petite soeur...

Le sous-bois entourant les frontières du village de Konoha était calme, frais et paisible ce jour là. Pourtant, un homme troublé se cachait en son sein et contrastait avec le reste du paysage...



Les yeux fixés sur le sol, la mine palote, les traits tirés, l'Uzumaki semblait être rongé par quelque chose le tracassant. Il prétextait s'entrainer mais Sumika voyait bien que l'homme face à elle broyait du noir.



Sumika était quelqu'un de sensible. Elle n'aimait pas de voir quelqu'un malheureux. D'autant plus quand il s'agissait d'un garçon aussi mignon que ce Shimazu.



L'eisei-nin tiqua.



Elle s’avança un peu plus et s’essaya à coté du bel homme.

La situation était grotesque. Les haltères à sa droite et une femme à sa gauche, je me sentais quelque peu face à dilemme stigmatisant légèrement les ninjas. Soupirant, j'opta pour la discussion.



La notion de la défaite ne m'était auparavant pas connue. J'étais faible, perdre lorsqu'on n'essaye pas n'est pas un mal, mais une excuse. Enfin, je me disais cela depuis ce matin. Ma psychologue attitrée semblait m'écouler, sans m'en rendre compte, mon monologue continua :



L'énervement montant, je me repris.



Ancien prisonnier, la compétition s'était longtemps limitée à des parties de Go. Aujourd'hui, tout semblait différent. Et je n'étais pas apte à répondre à cette demande.

Ambition, fierté, victoire, défaite, humiliation, vengeance, pouvoir,... étaient autant de concepts que d'incompréhensions pour la chuunin.



Sumika connaissait en effet Kazami. C'était la rouquine qui exerçait les mêmes fonctions qu'elle autrefois et qui avait su gravir les échelons là ou elle était restée sur place. C'était celle qui avait toujours eu un train d'avance, celle qui n'échouait jamais et celle dont personne ne se moquait. Et où était le problème ?



Peut-être un peu d'humour remonterait le moral du garçon ...

Bien que la répartie de la femme était d'un stupide plat, je pris un certain plaisir à entendre le rengaine. Celle-ci me fit même sourire, j’enchéri bien volontiers :



Bien étrangement, voir les défauts de Kazami semblait remonter mon morale. Cette Sumika était étrange, je ne pouvais le nier. Malgré tout, elle n'était pas recouverte d'une nappe de perfection pour cacher son imperfection. Elle vivait comme elle était. Elle semblait pleine de franchise. Me mettant à rire de ma débilité, je repris :



Je ne semblais plus pouvoir m'arrêter. De la honte ? Oui et non, j'étais plutôt face à la vérité... Un ninja finissait par douter de sa force, qu'importe son niveau. Je saisis ma gourde pour m'abreuver. Ensuite, les mots semblèrent sortir de ma bouche sans le moindre mal.

Imaginer les culottes de Kazami inonder la demeure familiale, le branle-bas de combat que lui décrivait son ami dans sa maison, et la tête que devait faire celui-ci quand il tombait sur les choses pas nettes que pouvaient laisser trainer une Kazami désordonnée, fit rire la chuunin de bon cœur. De plus, la boutade avait eu le mérite de remonter le moral de Shimazu. Il commençait à reprendre du poil de la bête et cela faisait plaisir à voir. D'autant plus que son sourire était des plus charmants.



Shimazu sembla plus détendu et donc plus enclin à lui parler. Elle semblait avoir gagné sa confiance et elle en était ravie.



Elle leva les yeux en l'air et pointa du doigt quelque chose plus haut, posés juste au dessus d'eux sur une branche d'arbre. Deux volatiles - des faucons crècerelles - étaient collés l'un à l'autre et semblaient converser comme eux-mêmes le faisaient.

Je ne disais pas tout. Je ne précisais pas le fait de devoir sceller mon désir de vengeance. Cela n'était pas nécessaire, nullement. Je pris la peine de regarder les supposées pies.



Je réalisa quelque chose en observant les volatiles.



Je plaça une main sur l'arrière de mon crâne et je me mis à rire :

L’éternel conflit entre les Chikara et les Uzumaki ... Sumika soupira tout en continuant de fixer les oiseaux sur leur branche.



Penser à une harmonie parfaite entre les trois clans de Konoha était un peu utopique et Sumika en était bien consciente. Mais elle y croyait pourtant dur comme fer.



Les deux oiseaux se mirent à chanter. D'abord chacun à leur tour, puis, tous les deux à l'unisson.

        Je me leva subitement.



        Je sembla bien dynamique en aussi peu de temps. Je pensais réellement pouvoir aider le village, ne plus croire à ce mal, c'était la solution.



        Après réflexion, la solution sembla évidente :



        L'idée était stupide, je ne souhaita pas m'en rendre compte. Konoha avait simplement besoin de bonheur. La bonté n'était pas morte. Je n'avais pas pu connaître son heure de gloire, c'était à moi de faire en sorte que cette nation renaisse.

C'était agréable à entendre et à voir. Finalement, il n'avait pas fallu grand chose pour remonter le moral de ce bel homme aux cheveux flamboyants. Sumika était ravie. Son visage affichait un large sourire.



Vouloir faire changer les choses... Sumika n'y avait jamais vraiment pensé. Elle était toujours restée neutre mais n'avait jamais non plus fait quelque chose pour régler les différents conflits. Il était peut-être temps qu'elle change d'optique, elle aussi. Elle se releva à son tour et sans s'en rendre compte, s'approcha encore un peu plus de Shimazu et l'effleura même un peu.

        Je ne remarqua que légèrement le rapprochement de Sumika. Cela ne m'empêcha pas de rougir. Mettons cela sur le dos du Dojutsu Kitto.



        Depuis mon arrivée à Konoha, je remarquais un manque de talent culinaire chez les femmes Konohajins. N'était-ce qu'un hasard ou une vérité ?



        Je me mis à rire. Cela me rappela quelques souvenirs.



        Bien qu'idiote, cette idée semblait me trotter dans l'esprit depuis plusieurs minutes. J'en étais certain, un Kitto pouvait parler à un Chikara et à un Uzumaki et débattre de la nourriture... Les philosophes de ce village me parlent souvent du début... D'un temps d'amour. Je tapa dans le dos de Sumika :



        De l'euphorie au sérieux, je venais de traverser les étapes en quelques secondes. Je révélais cette envie pour la seconde fois... Le droit de remplacer un Kage ne sachant unir les clans. Puissant, mais trop vieux... Il gardait la hargne en son cœur.