Un vent froid frappait les flancs rocheux du village caché de Kumo, ce jour-là, emportant avec lui les coiffes des braves gens et les panneaux publicitaires de certaines boutiques mal agencées.
Alors que la plupart des rues avaient été désertées lors d'une énième bourrasque, une silhouette toute de noir vêtu affrontait le souffle fougueux dont il avait aujourd'hui l'habitude. Son visage exprimait une parfaite neutralité, comme si les morsures glaciales de cet élément impétueux n'avaient aucun effet sur lui. Et c'était en partie vrai.
Arrivé au pied du bâtiment du Raikage, il n'eut pas besoin de détourner ses yeux ambrés de la porte pour remarquer la présence du reste de son équipe. Ces trois-là avaient l'habitude de travailler ensemble, et ils s'accordaient plutôt bien. Trois Hattori, trois combattants qui ne craignaient rien d'autre que le déshonneur de leur clan.
Ils passèrent la porte, le pas machinalement léger, et dépassèrent les gardes sans difficultés. Ils commençaient à être réputés, désormais, et leur droit d'entrée s'était vu alléger des fouilles corporelles ou autres excès d'autorités bien nécessaires à la sécurité des lieux. Rien n'était trop pour la survie de l'empire de Kumo. Car oui, plus qu'un simple village, Gareki voyait cela comme un Empire naissant qu'il fallait couver et protéger sans prendre compte des risques ou des conséquences.
Le temps de se remémorer ses convictions, lui et ses comparses avaient atteint la dernière porte qui les séparait de leur dirigeant attitré. Le gardien des lieux partit alors prévenir son maitre de leur arrivée et quelques secondes s'écoulèrent avant que la porte ne s'ouvre enfin à eux.
D'un geste naturel et désormais gravé dans leurs gestuelles, les trois hommes s'avancèrent de quelques pas avant de poser respectueusement un genou au sol, en guise de salut.
« Vous nous avez fait demander, Raikage-sama. »
Difficile de savoir si cette phrase était une question ou une simple déclaration. Le ton de Gareki était plat, sérieux. Comme toujours. Il n'était là que pour servir. Il ne vivait que pour ça.