Gaikotsu Haiko

Sans Grade | Konoha

Il n'est pas rare que cet homme aux cheveux se fonde dans le paysage. Loin d'inspirer crainte ou admiration, il se dissimule ainsi facilement dans la foule grâce à sa démarche nonchalante et son air détaché. D'ailleurs, à l'annonce de ses habilités martiales, la surprise est souvent générale. En effet, malgré sa carrure plutôt carrée, personne n'imagine un tel individu prendre part à un combat. Cette erreur provenait principalement de son attitude si particulière, mêlant lassitude, ennui et paresse. C'était comme si toute action le pesait péniblement, lui demandant un effort surhumain. Que ce soit à travers son visage morne, son regard de jade polaire ou son phrasé indolent, rien n'indiquait une quelconque ardeur. Le Gaikotsu paraissait vide de toute énergie ou vigueur.

Néanmoins, cette description n'est conforme que dans un certain cadre. Lorsque Haiko est avec son petit frère, par exemple, il agit d'une toute autre manière. Même si son flegme demeure constant, il agit avec plus de chaleur et plus d'exigence. Parfois, il fait preuve d'autorité et tente maladroitement d'accompagner le préadolescent vers la maturité. Des ratés existent, certes, cependant, il essaie toujours de faire au mieux pour rattraper ses fautes. Un lien très fort les unis, surtout depuis la tentative d'extermination de leur clan.

Un autre fait rend reconnaissable ce shinobi : il porte constamment sur son dos un étrange coffret en bois. Toutefois, son contenu est connu de lui seul. Les rumeurs suggèrent qu'en son sein reposent tous les biens qu'Haiko a pu sauver de la catastrophe de Kiri. D'autres bruits de couloirs affirment que des outils ninjas expérimentaux y sont enfermés. Dans tous les cas, l'homme massif chérit ce bien et lui accorde une grande importance. Il s'agit presque d'une extension de son propre corps.

Loin de ses terres natales, cet enfant du clan Gaikotsu maudit en secret son destin. En effet, derrière son flegme imperturbable, se dissimulent en réalité de sombres passions. Déchiré entre sa loyauté filiale et ses peurs intimes, l'adolescent redoute énormément les jours prochains. Étant le fruit d'une éducation ancestrale, basée sur la foi en un "élu", il ne peut se détourner de sa fidélité envers les valeurs claniques. Néanmoins, face à cela, le shinobi n'arrive pas à fermer les yeux sur la folie frappant les plus puissants chasseurs de vampires. Cette crainte existentielle est très prégnante dans sa perception du monde, notamment à cause de son jeune frère. Il désire ardemment le protéger de ce fléau, quitte à y perdre son âme. Cette résolution de fer détermine la majeure partie de ses décisions présentes. Cet amour fraternel le guide et le pousse à vouloir briser les chaînes de la destinée. Ainsi, malgré la violence de ses sentiments contradictoires, Haiko refuse de plier. Au nom de son noble sang, des nombreux défunts et de son petit frère, il s'interdit toute errance. Sévère envers lui-même et le monde qui l'entoure, il s'obstine à ouvrir une voie digne de son frangin.

Après avoir fui le massacre grâce à l'aide de Chikara Hinae, le garçon alors âgé de 14 ans s'est enfoncé dans un profond cynisme. Las de cette vie chaotique et tragique, il préfère adopter une attitude détachée et taciturne. Même s'il nourrit une forte reconnaissance envers Konoha et sa sauveuse, le garçon aux cheveux blancs ne peut taire sa méfiance et ses a priori. Ce sauvetage n'est certainement pas anodin et dénué d'arrière-pensée. Misanthrope de longue date, Haiko est persuadé qu'un jour ou l'autre, on utilisera cet événement contre son frère et lui. Selon lui, rien n'est gratuit dans le monde des ninjas. Cette vérité absolue le hante constamment et l'empêche de s'intégrer réellement dans son nouveau foyer.

Toutefois, pour faire bonne figure et subvenir aux besoins de ses proches, le guerrier s'est engagé dans les forces de la République. Derrière cet engagement, se cache une envie de surveiller la bête de l'intérieur. Le fumeur souhaite connaître son nouveau pays, afin de mieux vieille sur son frère. Il loue donc sa force non par fidélité, mais par nécessité. Sa réputation dresse le portrait d'un homme peu loquace, pragmatique et quelque peu fainéant.