Quelques Tama seraient encore en vie, dont une femme se faisant passer pour Tama Miyumi. Mais le prince faisait erreur lorsque tu parlais de corps artificiel. Tu sous-entendais la création d’un réceptacle propre à l’homme : une sorte de dopplegangër de ton propre corps. Un clone fait à partir d’une culture de tes propres cellules. En admettant que cela était possible, tu pourrais vivre… Sans attenter à la vie de qui que ce soit.
D’ailleurs, ce n’est pas comme si tu avais peur de tuer, mais c’est que l’idée de prendre une vie pour sauver la tienne n’avait aucun sens. Tu devais infliger à un Homme ta plus grande peur afin de réaliser ton rêve de vivre un peu plus ? C’était d’un égoïsme sans sens. Tu ne voulais pas vivre avec ça sur la conscience. Te battre pour défendre ta vie était une chose, mais se battre pour la rallonger ? Tu restas dans le silence. Finalement, dis comme ça, ça te semblait la même chose. Tu regardais tes mains de guérisseur, deviendrait-elle celles d’un tueur ? Devais-tu prendre la vie pour pouvoir ramener les gens de l’autre côté ? Si tel était le cas, le monde était cruel.
Le monde se battait pour sa survie, les gens s’entretuais pour survivre, alors pourquoi tu ne te battais pas pour la tienne ?
« Oui. Agissons méthodiquement. »
Tu fixas Kitaï.
« On va remballer nos affaires. Je me déplace assez léger, cela ne prendra pas beaucoup de temps. »
Tu allas ensuite vers ton sac pour récupérer une carte du Yuukan.
« Sur le chemin à Kiri, nous ferons quelques haltes pour optimiser notre temps. Nous irons d’abord dans les marécages de Taki, faire une enquête plus approfondie. Apparemment, Gaikotsu Masaru, médecin de génie et… D’après les rumeurs, probable nécromancien, aurait apparemment des labos dans la région. Qui dit labos, dit approvisionnement, et s’ils sont secrets, cela veut dire des approvisionnements illégaux. Il va donc falloir mener une enquête auprès de la population locale. Et quand j’entends population, j’entends également la pègre locale. »
Tu plaças ton doigt sur une ville importante du marécage.
« Toute la région n’est pas apte à accueillir un complexe souterrain. Et encore, il faut également le construire, y apporter du matériel. Également, la nécromancie nécessite des cadavres, et donc, une population d’individus suffisamment importante pour pouvoir s’approvisionner en paix. Il doit forcément se trouver à proximité d’une ville importante, dans un rayon de… 30 kilomètres. Peut-être un peu plus. »
« C’est maigre, mais c’est notre seule piste. Ensuite, on passera par la Citadelle pour les vivres, puis on traversera Kusa. Enfin, on passera dans la bordure de la forêt du Feu pour rejoindre les Ruines de notre village. Ça te va ? »
Après l’approbation de son compagnon, tu t’afféras à mettre de l’ordre dans tes affaires.
« Alors en route. Nous tous contre le destin. »
Fort de tes nouveaux compagnons de Route, tu étais plus déterminé que jamais. Avec une source de connaissance comme le Prince, et un protecteur comme Kitaï, plus rien ne pouvais t’arrêter.