Touche pas aux n'Ainés (Suite 2)

Prêtant une oreille attentive aux deux intervenants, Kagero tentait de chasser son mauvais pressentiment. Cette mission et ce piège sonnaient faux à ses oreilles. Son expérience lui dictait que trop d'inconnues persistaient. Toutefois, voyant que l'avis général se portait vers l'affrontement, la kunoichi décida de suivre les deux shinobis. Ses doutes et ses appréciations pouvaient attendre. Peut-être qu'au fil de la soirée, le flou sera levé, espéra-t-elle. En attendant, elle suivit le groupe et entama une marche vigoureuse en direction de la maison de repos.



Le visage ferme et le ton implacable, la quarantenaire exposa sa stratégie sans aucune once d'humanité. L'heure du combat approchant, la Miwaku se laissait happer par sa raison et son professionnalisme. Les faux-semblants et les douces paroles n'étaient plus à l'ordre du jour.



Même pour communiquer avec son camarade de mission, la brune aux nattes blanches se montrait très directe et beaucoup moins chaleureuse qu'à l'accoutumée.




Du fait de leur vive allure, l'arrivée au lieu de vie des anciens de Kumo n'était plus qu'une question de minutes.

Les deux hommes se retrouvaient maintenant à l'extérieur de la taverne, sans réel information pertinente, en grande partie à cause du tempérament bouillant de l'Hattori qui avait préféré défoncer une table avec son poing et sortir brusquement que d'écouter des rumeurs qui auraient pu s'avérer utile. Le Shinayaka n'était pas en position pour faire affront davantage à cet écervelé, il se contenterait de le suivre et de rattraper au mieux ses erreurs. Les ninjas se mirent en route en direction de la maison des ainés, afin d'y retrouver le reste du groupe, en espérant que de leurs côtés, la prise d'information aura été plus fructueuse. En chemin, Kaemon répondit à la question de Nori.



Quelques minutes plus tard, les deux hommes arrivèrent à la résidence des retraités. Kaemon pu voir une jeune femme à la réception.



Dit-il en attendant que la jeune femme les amènes au reste du groupe ou bien que ce dernier se montre le bout du nez.

Effectivement, l'Hattori espérait que l'autre groupe avait plus d'informations utiles que ces rumeurs stupides. Les deux hommes avançaient d'un pas rapide pour rejoindre et ainsi être en équipe complète. C'était Kaemon qui prenait la parole pour annoncer leur arrivée au comptoir et ainsi rejoindre les deux autres. Nori n'était pas enchanté à l'idée de retrouver la Miwaku. De plus le témoin était une vieille dame, encore une femme, ce qui hérissait les poils de l'homme et qui le rendait à fleur de peau. Il ne pouvait qu'espérer que mamie ne serait pas aussi casse-bonbons que l'autre femelle. La femme du comptoir nous indiquait alors dans quel pièce se trouvait Kagero et Takai. Sans plus tarder, l'Hattori ouvrait le chemin pour les rejoindre. Lorsqu'il entrait dans la pièce, la tension montait petit à petit et ses yeux passait de la vieille dame à la femme plus jeune. Dans son élan de mâle dominant, il ouvrait sa grande gueule.


Dépité, il se mettait alors en retrait pour ne pas pester plus, laissant une nouvelle fois Kaemon donner le reste en détail.

Un peu de temps avait passé et le groupe de shinobis était maintenant réuni dans le bâtiment principal de la maison de repos, dans les monts Kaminari aux alentours de Kumo. Si le Shinayaka était arrivé avec toute la sobriété qui le caractérisait, l'autre Hattori incarnait l'attitude agressive et rentre-dedans propre à une grande partie de son clan. Takai, imperturbable, constata avec un certain amusement que les deux hommes ne s'étaient pas entretués. C'était déjà une petite victoire en soi lorsqu'on voyait comment la mission avait commencé. Même si les relations n'étaient pas au beau-fixe entre les membres du groupe, les rancœurs semblaient plutôt mises de côté pour l'instant.

Le jeune Hattori décida de prendre la parole en présence de tout le groupe, s'exprimant calmement à l'intention de ceux qui avaient besoin des informations données par Sakurako.



Le jeune homme tourna son regard en direction de la vieille dame Hattori qui leur avait donné toutes ces informations.



Il marqua une pause et afficha un mince sourire en coin, de satisfaction.



C'était plus ou moins toute les informations dont ils avaient besoin pour l'instant. Peut être arrivaient-ils avec de nouvelles compétences et de nouvelles idées pour contrer les capacités de leur ennemi.



En effet, le temps passait et il fallait bientôt commencer les préparatifs, mais pas avant d'avoir un plan clairement établi.

À peine arrivé, déjà la femme indiqua la chambre pour rejoindre leurs coéquipiers. Quelques instants plus tard, les deux Kumojins arrivèrent dans la fameuse chambre, retrouvant Kagero, Takai et la vieille dame qui avait surement été celle victime de l'attaque. Kaemon vouait un grand respect pour les ainés. Poing sur le cœur, il déposa son genoux au sol en inclinant la tête.



Suite à son inclinaison respectueuse, le Shinayaka reprit sa position initiale tout en reprenant la parole afin de transmettre le peu d'information recueillit par Nori et lui.



Le Shinayaka reprit une pose digne d'un soldat, bien droit et les mains jointes à l'arrière de son dos, écoutant attentivement les informations à venir de la part de ses coéquipiers.

Muette depuis le retour à l'hospice, la kunoichi s'isola lentement dans un coin de la pièce. Grâce à son esprit tranquille et apaisé, Kagero visualisa, derrière ses paupières closes, plusieurs scénarios adéquats à sa mission. Malgré le manque d'information, toujours aussi important à son goût, elle imaginait plusieurs tactiques afin de faciliter la capturer ou l'élimination de la menace. Et alors que ses pensées modélisaient une audacieuse embuscade aérienne, une voix pénible retentit. L'Hattori au sale caractère était de retour, et bredouille en plus. Décidément, c'était lui le vrai poids mort du groupe. Toujours silencieuse, elle dévoila, par respect, son regard opalescent et écouta patiemment ses camarades. Une fois que le fougueux aux prunelles d'or eut fini de résumer la situation, la Miwaku se décolla de son mur et avança calmement vers le bureau le plus proche. Là, utilisant un crayon et une feuille laissés à l'abandon, elle usa de ses dons artistiques pour dessiner le même genre de fresque que précédemment. Toutes les informations récoltées si trouvaient, ainsi que les questions encore sans réponse. Une fois ce travail achevé, la Geisha reprit sa plume pour croquer avec minutie la chambre de l'aînée. Connaître ce lieu et le préparer à la bataille future étaient essentiels pour la suite des événements.





Après ces mots, dits avec froideur et pragmatisme, la petite brune lança un regard complice au combattant chauve. Avec une telle clarification et une telle mise en avant, Kagero espérait que Nori perde encore ses nerfs et dévoile à l'ancienne haute dignitaire, le visage affligeant de la nouvelle génération. Gardant secret ses attentes, elle semblait agir aux yeux des autres avec un professionnalisme rare. Malgré son sang, cette quarantenaire était impressionnante et détonnait avec le stéréotype des esclaves dociles que sont les Miwaku. Son tempérament n'était pas aussi insipide et soumis que celui de ses consœurs. Et contrairement à ce qu'on pouvait croire, ce caractère ardent n'entravait en rien la mission, bien au contraire.

La vieille femme n'était autre que la mère de l'empereur... Bordel de merde, pourquoi est-ce qu'il se retrouvait là à faire du mamie-sitting accompagnée des trois bambins, dont une qu'il ne pouvait absolument pas tolérer sa présence. Il était intéressant de noter comment miss casse-couilles tentait de faire perdre les pédales à l'Hattori qui trouvait la scène hilarante. Il se retenait de rire devant l'absurdité de la femme.


Nori n'avait pas eu totalement tord en pensant que le futur adversaire c'était dissipé ou envolé. Cela expliquait pourquoi il ne trouvait aucune trace avec Kaemon.




Oui, cela pouvait arriver que l'Hattori tente de faire de l'humour. Il n'était pas doué et était pathétique, mais au moins il proposait d'utiliser ses compétences pour nuire à l'assassin lâche.


Il se doutait bien que les autres membres appartenant à des clans différents du sien tenterait de le railler. Il n'en avait que faire et la mission était une priorité pour lui. Sa proposition était dite dans le ton le plus moqueur et calme possible. Si la demoiselle voulait jouer à ce petit jeu, elle allait être servie.

Le groupe et les informations étaient réunies, certaines données étaient encore manquantes à l'équation mais le temps leur manquait et ils n'avait pas d'autre choix que d'agir cette nuit, ils devaient donc faire au mieux pour établir un plan viable avec les données qu'ils possédaient déjà. Et c'était déjà ce qui se passait, les choses devenaient plus concrètes et le groupe passait à l'élaboration du plan en lui même.

D'abord la Miwaku proposa de se faire passer pour une infirmière afin de pouvoir être au plus proche de Sakurako lors de l'attaque, Takai était on ne peut plus d'accord, c'était la personne la plus crédible pour jouer ce rôle, elle n'éveillerait sans doute pas les craintes de l'assassin.



L'autre Hattori parla du Raiton et de l'utilisation de sa lance au corps à corps, c'était un avantage certain car il serait avait une capacité offensive importante et pourrait neutraliser l'ennemi en un laps de temps très court grâce à cela. En revanche il n'avait pas la réponse à toute ses questions.



C'était plus ou moins ce qu'il pensait du rôle que pourraient jouer ses coéquipiers, tout en savant pertinemment que ces derniers possédaient peut être des compétences qui rendait son jugement incomplet voir erroné, mais ce n'était qu'une proposition qu'il avançait. Par ailleurs, il pensa que les deux hommes seraient d'avis que leurs compétences seraient mieux exploitées au corps à corps.

Restait maintenant à définir son propre rôle, il avait une petite idée en tête.



Il désigna sa sarbacane améliorée qu'il transportait en bandoulière, avant de poursuivre.



Bien sûr, la réussite dépendait de plusieurs facteurs dont certains n'étaient qu'hypothétiques. Mais c'était le problème de tout plan, il y avait toujours une marge plus ou moins grande d'adaptation et d'improvisation, le tout était de tenter de la réduire.

Le groupe enfin réunis, ils pouvaient enfin échanger leurs informations, chose que Takai fit à merveille. Les informations étaient complètes et concise. Kaemon fut surpris d'entendre que le fantôme en question serait un homme du clan Kemuri possédant la capacité de transformer son corps en fumée, ce qui faisait donc de lui un excellent assassin. Les idées fusaient de part et d'autre et le Shinayaka se faisait sa propre idée, cherchant la bonne façon de l'apporter sans que Nori ne le prenne mal. Parlant de ce dernier, il se risqua dans une malheureusement tentative d'humour, quel idiot pensait Kaemon qui ne pouvait vraiment pas le supporter celui-là, il était si .. simple d'esprit.



Il était vrai qu'il ne fallait pas se mettre d'œillère et se concentrer seulement sur la femme qui apparemment, serait la mère du grand et puissant Masashi, le Raikage. Kaemon savait très bien qu'il restait tout de même un risque pour les autres vieillard de cet endroit et si par malheur il s'avérait que l'un d'eux soit blessé ou voir tué, le fait d'avoir sauvé sa mère ne rendrait pas la punition moins grande. Le soldat Shinayaka regardait ses congénères, attendant de voir si tout le monde était sur la même longueur d'onde pour le plan, ce qui valait aussi pour la mamie. Il n'y avait aucune certitude à savoir si le Kemuri allait attaquer de nouveau ce soir, mais tout laissait sous-entendre que oui. Pourquoi ? Car si le groupe avait tenté une embuscade à l'extérieur par exemple, ce dernier ce serait douté de quelque chose, on ne fait pas prendre une marche à une mémée qui viens tout juste d'être attaquée. Par contre, en ne faisant rien d'autre que d'attendre dans la résidence, le fantôme serait peut-être porté à croire que les renforts de Kumo ne sont pas encore arrivé et voudrait alors en profiter pour terminer son travail inachevé avant leur arrivé.

Pour Hattori, il était d'accord sur le plan et commençait à s'échauffer pour se préparer contre son adversaire. Chacun savait désormais ce qu'il avait à faire et donc entamaient la potentielle embuscade. Enfin un peu d'action, Nori pourrait enfin se défouler à défaut de pouvoir le faire sur ces camarades. Il s'installait en silence en attendant les autres, sortant sa jar et boire, encore et encore. Mais qu'avait-il derrière la tête en pleine mission ?! Espérant que ses "compagnons" ne tenteraient pas de réflexion absurde. Plus le temps passait et plus l'Hattori picolait en entamant sa seconde jar.


Il semblait dormir, mais en réalité il écoutait tout ce qui se passait aux alentours, ses sens se développant différemment lorsqu'il était sobre. Si déjà il devait supporter tout le monde se hâter vers leur tâche respective autant prendre une bonne pause en se mettant une cuite du tonner ! C'était le cas de le dire.


Il ne contrôlait plus rien et se laissait consumer par l'attitude d'un homme saoul. Il pourrait être encore plus désagréable la moindre réflexion et ne se retiendrait pas d'exprimer ses pensées les plus profondes comme il la mettrait bien profonde... Non en fait, rien que cette idée lui donnait la nausée et l'envie de vomir. Ou bien était-ce l'effet de l'alcool ? Après avoir bu sa deuxième jar il entamait la troisième et dernière pour se mettre bien.

En position, les différents intervenants étaient postés de sorte à protéger la vieille femme qui faisait mine de dormir dans son lit. La mère du Kage n'avait pas peur, elle avait été capable de combattre l'homme par le passé et elle imaginait pouvoir le tenir encore un peu. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que cet homme avait été lourdement handicapé par le vent environnant et que celui-ci n'avait jamais souhaité se contenter de la vieille femme. Son objectif était bien plus important, il souhaitait ridiculiser Kumo en tuant aussi des intervenants du village.

Pour cela, le membre du clan Kemuri disposait d'une technique totalement appropriée et auparavant interdite dans son propre clan. Celle-ci fut fabriquée par les siens dans le seul et unique objectif de contrer l'Empire. Malheureusement, elle ne fut pas suffisante, car bien trop limitée sur des nombres trop importants. Sous forme de fumée, le Shinobi pénétra par le haut du bâtiment afin de se cacher avec une grande facilité dans la toiture. Cette forme intangible était très intéressante pour une infiltration.

Observant un chauve en train de faire le tour de l'étage, le Kemuri décida de s'infiltrer derrière lui dans le plus grand des silences. La fumée ne faisait pas le moindre bruit en se déplaçant et elle ne sentait rien. Lorsque le Shinayaka se retourna, le Kemuri pénétra dans le corps du ninja par ses voies respiratoires. Via ce jutsu peu ordinaire, le Shinobi pouvait ordonner une chose à sa cible, il lui dit alors :


Le principal point faible de ce jutsu était que le Kemuri devait être dans le corps de sa cible et qu'il ne pouvait en sortir tout en gardant le contrôle d'une partie de son cerveau. Ses yeux devinrent alors blancs. Le membre du clan de la fumée le savait, il ne pouvait user de ce jutsu que d'une fois par an, il espérait avoir trouvé la bonne cible... Si le possédé venait à être vaincu, le Kemuri n'aurait pas d'autre solution que d'affronter les survivants.

Les Kumojins avaient mit en place un plan que Kaemon jugeait de très bon, il ne laissait place à aucune erreur ou du moins, presque aucune. Le Shinayaka avait vu et vu la scène dans sa tête en attendant impatiemment le moment important. La partie la plus vulnérable de leur plan venait du fait que Kaemon se retrouvait seul à l'étage puisqu'il était important pour lui de protéger les autres personnes âgées de ce bâtiment. En même temps, s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait faire face seul à ce Kemuri, c'était bien lui. Enfin, c'était ce qu'il croyait ..



Sans le moindre avertissement, sans même pouvoir faire quoi que ce soit, en l'espace d'une fraction de seconde Kaemon avait senti quelque chose pénétrer par ses voies respiratoires soudainement. Il ne le savait pas, mais ses yeux étaient blanchâtre. Tout redevint ensuite '' normal '', sauf sur un seul point. On dirait qu'il repensait à tout ce qu'il avait vécu dernièrement, avec Nori et les Hattori qui les méprisaient, lui et le reste des Shinayaka, comme s'ils étaient simplement que de vulgaire armes. Ce sentiment de haine semblait accrus dans son esprit. Une envie de combattre le prit, on dirait que c'était plus fort que lui. Dans sa tête, la mission n'était plus la priorité, il devait extirper ce besoin de combattre. Il quitta donc son poste de surveillance pour se rendre lentement en direction de la chambre de la mère du Raikage, où se trouvait deux des ses trois compagnons de mission, dont Nori, qui était visiblement sa cible numéro un. Le grand chauve pénétra dans la chambre, tous semblaient surpris de le voir, on lui demandait ce qu'il faisait là, aucune réponse, simplement un air sévère.



Il exécuta quelques mudras rapidement puis en prenant appuis sur sa jambe arrière, il dirigea un kick de son autre jambe en direction de l'Hattori présent, sa jambe s'allongea à une vitesse incroyable pour qu'au final son pied vint s'écraser contre la poitrine de Nori, le projetant à l'autre bout de la pièce. Il se préparait à exécuter une autre technique contre l'Hattori, le combat était bel et bien engagé, son groupe ne comprendrait surement pas ce qu'il se passait, mais il se devrait de réagir.